Jésus, douze
ans, était resté à Jérusalem, dans le temple, assis au milieu des docteurs de
la Loi, à les écouter et les interroger. Un jour après, ses parents sont
revenus à Jérusalem pour le chercher et, lorsqu’ils l’ont retrouvé, ils se sont
fâchés à cause de la peur qu’ils ont eue.
C’est la
troisième fois que L’évangile de Luc nous raconte une histoire de ce genre. Jésus
arrive juste à côté de là où nous l’attendons. Il aurait du naître à Nazareth,
chez ses parents, mais c’est à Bethléem qu’il est arrivé, comme l’ange l’avait
dit à Marie, dans la ville de David. Cela a profité aux bergers : ils ont
vu la lumière d’en-haut et l’enfant-signe, emmailloté et couché dans une
mangeoire.
Puis les
parents sont venus à Jérusalem pour le rite de la purification, parce que
c’était le premier né. Cela a profité à deux vieillards, Siméon et Anne, qui
attendaient la consolation d’Israël : « mes yeux ont vu ton salut que
tu as préparé face à tous les peuples, lumière pour la révélation aux
nations. »
Et
maintenant, c’est aux docteurs de la loi que profite la venue de Jésus à
Jérusalem, à l’âge de 12 ans. Ils sont éberlués par ses questions et ses
réponses.
Cette
fois-ci, Jésus précise lui-même le lieu où il habite. Il répond à ses
parents : « Ne saviez-vous pas qu’il me faut être chez mon
Père ? ». çà ne l’empêche pas de grandir en sagesse, en taille et en
faveur auprès de Dieu et auprès des hommes. Mais Jésus les appelle vers un
autre lieu de connaissance et d’intelligence qui ne leur est pas directement
accessible.
A nous non plus ce n’est pas très accessible et au monde
encore moins. Dans sa première lettre Jean écrit : « dès
maintenant nous sommes enfants de Dieu, mais ce que nous serons ne paraît pas
encore clairement ». Dans le monde, il y a le bien et le mal, et nous
naviguons comme nous pouvons dans le vent des globes. Avec Jésus nous vivons
dans deux espaces imbriqués, dans notre monde tel qu’il est et chez notre Père
qui est aux cieux. Cela s’apprend de Lui et de Lui seul, à travers notre travail
de nous nourrir de lui, de l’écouter, de prier et de nous aimer les uns les
autres.
Mais il y au moins un signe fort : la présence du
Christ et sa Parole se manifeste dans les situations concrètes où nous nous
trouvons de fait. Ce qu’est pas ce que nous pensons qui doit être, ni ce que
nous aimerions qui soit, mais ce qui arrive, ce qui nous est donné à vivre. La
parole de Dieu s’est faite chair en Jésus-Christ.
En ce
dimanche de la sainte Famille, ce qui nous arrive c’est en particulier un
projet de loi intitulé le mariage pour tous.
Dès les
premiers versets de la Bible, il est écrit : Dieu dit :
« faisons l’homme à notre image et à notre ressemblance et il les créa à
son image, homme et femme il les créa. » La différence de l’homme et de la
femme est le signe de l’image de Dieu qui a été inscrit en nous d’origine. Il
est le signe d’une altérité fondatrice et non un élément facultatif dont nous
pourrions user à notre guise.
Quelques versets plus lion, le texte
précise : il n’est pas bon que l’homme soit tout, seul. Ainsi, chaque
personne est-elle amenée à reconnaître tôt ou tard qu’elle ne possède qu’une
seule des deux variantes fondamentales de l’humanité, et que l’autre lui reste
à jamais inaccessible. La différence sexuelle est ainsi une marque de notre
finitude. Je ne suis pas tout l’humain. La République peut
décider ce qu’elle veut, sur ce point nous ne pouvons transiger, il y va de
notre liberté de croire.
Deuxième point : Toute
l’affection du monde ne suffit pas à produire les structures psychiques de base
qui répondent au besoin de l’enfant de savoir d’où il vient. Un fils d’homme a
besoin pour exister parmi les autres d’avoir une place dans une généalogie, et
une généalogie est la structure de deux lignées, celle du père et celle de la
mère.
A ce sujet, l’enfant n’est pas un droit.
Il y a un droit de l’enfant et nous en convenons tous. Mais le droit d’avoir un
enfant, quelque soient les souffrances qu’impliquent de n’en avoir pas, est
irrecevable dans notre société. Il en est de même du droit pour un homme
d’avoir une femme, ou pour une femme d’avoir un homme. En effet, dés que le
droit a pour un objet un être humain, qu’on l’achète ou pas, nous nous trouvons
dans un régime d’esclavage. Un enfant n’est pas un objet.
Enfin, l’expression « mariage pour tous »
est une supercherie. L’égalité concernant le mariage n’existe pas. Il y a
notamment tous ceux qui souffrent, en raison de blessures diverses, de ne
pouvoir se marier. Il y a aussi l’interdiction pour un père de se marier avec
sa fille. C’est donc qu’il y a un brouillage, un cheval de Troie, dans
l’intitulé de cette loi. Et cette intrusion a une raison : prétendre que
les relations homme et femme et la filiation qui s’y trouve attachée sont un
produit de la société et qu’il n’a pas d’autre signification que celle que lui
donne une opinion publique, une majorité ou ce qui ce fait dans d’autres pays.
Sur ce terrain, il y a conflit de devoir pour chaque chrétien et la laïcité
n’est pas le principe de suppression de la foi dans la vie commune. Nous ne pouvons
servir deux maîtres. Le respect de l’autorité de l’état ne peut aller jusqu’à
nous imposer l’adoration d’un homme mythique, maître de lui comme de l’univers.
Je n’en dis
pas plus. Que Le Christ nourrisse en nous la vie qu’il nous donne. Comme
nous l’a dit notre curé, cela produit une polyphonie de gestes, de paroles, de
courage, de souffrances, de foi, d’espérance et de charité. C’est l’œuvre de
l’Esprit saint en chacun de nous selon ce que Dieu nous a donné, nous donne et
nous donnera.
Mes
meilleurs vœux pour l’année 2013 c’est que ni la peur, ni le doute, ni tel ou
tel affrontement ne vous sépare de Jésus-Christ, et n’étouffe notre désir de
marcher vers notre Père.
Jean-Pierre Duplantier
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