Le temps des voeux

Avec le premier jour de l’an se tourne la page d’une année écoulée et son cortège de difficultés, de souffrances, de deuils. 2022 ne nous a pas épargnés. Ainsi vient en ces premiers jours l’Espérance d’une année meilleure. Qu’elle nous garde en bonne santé et nous apporte Joie et Paix. C’est ce que je souhaite tout d’abord à chacun et chacune d’entre vous.

J’aimerai formuler aussi des vœux pour notre communauté chrétienne de Gradignan. Elle est constituée par les différentes assemblées eucharistiques du mercredi, du samedi et du dimanche bien sûr mais aussi des différents groupes de prières, de lecture des Écritures, des mouvements et des différents services : an-nonce de l'Évangile des plus petits aux adultes, des services de la liturgie (chants, accueil, musique, fleurs...) des visites aux malades dans les maisons de retraites ou à domicile... 

La vie paroissiale est faite de centaines de petites mains qui œuvrent souvent de manière discrète. Qu’ils et qu’elles soient aujourd’hui vivement remerciés ; que cette nouvelle année nous permette de mieux nous connaitre, de s’apprécier et faire que rien ne se perde de ce dynamisme.
 
Cette année 2023 verra naître une nouvelle Équipe d’Animation Pastorale (EAP) que nous élirons dès la fin du mois de janvier (29 janvier) mais aussi un groupe de préparation au sacrement de la confirmation pour les adultes (9 janvier) et un groupe mensuel de partage œcuménique (19 janvier). Puissent naître aussi des petits groupes de quartier où, entre voisins, de manière régulière, la prière, l’entraide, la convivialité témoignent de l’Évangile.

Que cette année 2023 soit belle pour chacun et chacune d’entre vous et que les paroles de Jésus-Christ donnent de beaux fruits de fraternité, de justice, de tendresse, d’amitié et de solidarité.
“Amour et vérité se rencontrent, justice et paix s’embrassent.” Psaume 84
Vincent Garros

Que le Seigneur te bénisse et te garde !/Lc 2 16-21/ Une homélie

En cette fête de la « Sainte Marie, mère de Dieu » nous sentons sur nous bénédiction de Dieu. Le Christ, porté par Marie sa mère, est donné à l’humanité toute entière. Le christ est né d’une femme comme Isaïe l’avait annoncé. Alors, il vient dans notre humanité, le prince de la paix, le merveilleux conseiller, le père à jamais, la force de Dieu.

Aujourd’hui, sa grâce se répand pleinement sur nous en fêtant Marie. Alors, comme Aaron et ses fils j’ai envie de nous adresser : « Que le Seigneur [nous] bénisse et [nous] garde ! Que le Seigneur fasse briller sur [nous] son visage, qu’il [nous] prenne en grâce ! »

Nous employons parfois le mot bénédiction sans savoir bien ce qu’il veut bien dire. Le mot bénédiction vient du latin benedictio qui au sens étymologique signifie : l’action de dire du bien.

 
Pour l’année 2023, prenons donc la résolution de dire du bien les uns des autres. Disons du bien des bonnes réalisations autour de nous, essayons de voir le bon côté des choses. Soyons dans la simplicité de contempler la beauté de ce qui nous entoure, la lumière qui traverse l’arbre du jardin, le sourire qui illumine le visage d’un enfant.
En prenant cette résolution, nous prenons celle d’aller mieux car une bénédiction fait autant de bien à celui qui la reçoit qu’à celui qui l’adresse. C’est là une des propriétés de la bénédiction.
Mais nous prononçons souvent des paroles pour dire du mal, parfois par habitude, souvent pour alimenter une conversation. Dire du mal c’est maudire. Et maudire c’est l’opposé de bénir. Dans cette alternative, nous sommes assurés d’aller moins bien. En agissant ainsi, nous enlaidissons le monde.

Alors, je nous engage en ce début d’année à accueillir la venue de Jésus comme la plus grande et plus merveilleuse bénédiction pour l’humanité de la part de Dieu.

Les bergers sont les premiers propagateurs de cette bénédiction : « ils racontèrent ce qui leur avait été annoncé au sujet de cet enfant. Et tous ceux qui entendirent s’étonnaient de ce que leur racontaient les bergers. » C’est là une autre propriété de la bénédiction, une bénédiction se propage.

Les bergers sont bouleversés. Ils ne peuvent pas s’empêcher de diffuser l’information car, ce qu’ils ont vu, ce qui est arrivé, c’est une bénédiction de Dieu. Ces hommes simples, sans beaucoup d’instruction, perçoivent intimement l’action de Dieu. Et ils ressentent combien cela est beau et bon.

Cette bénédiction qui descend sur terre, elle se réalise grâce à Marie, elle devient la mère de Dieu. Entendons bien ces mots. Marie est la mère de Dieu. Plus rien ne tient debout selon la logique du monde. Marie, une jeune femme vierge née à un moment de l’histoire des hommes, devient la mère du Dieu de toute éternité. Nous ne pouvons ni comprendre ni expliquer cela. Nous ne pouvons que l’acceptez, comme Marie qui n’a pu qu’accepter d’être fécondée par l’Esprit-Saint.

Si cela est compliqué à comprendre pour nous, combien cela doit-il être étrange pour Marie. Comment comprend-elle ce qui lui arrive ? Comment perçoit-elle qu’elle est elle-même une bénédiction pour nous ? L’Evangile nous renseigne sur ce sujet : « Marie, cependant, retenait tous ces événements et les méditait dans son cœur. »

Marie médite dans son cœur. Elle ne médite pas dans sa tête, le lieu de la connaissance et du raisonnement, elle médite dans son cœur, le lieu où Dieu parle à notre chair.
Comme les bergers qui s’en retournent chez eux en portant la bénédiction de Dieu au monde, transmettons autour de nous la bénédiction de Dieu reçue de Marie.

Je me permets alors de me tourner vers vous et de vous adresser cette bénédiction : « Que le Seigneur fasse briller sur [Vous] son visage pour cette année 2023 ! » Et je vous invite maintenant à faire de même, en vous tournant vers vos voisins, dites : « Que le Seigneur fasse briller sur toi son visage pour cette année 2023. »

Amen !

Dominique Bourgoin, diacre.

Et le Verbe s'est fait chair / Jn1 / Une homélie de Noël

 


Imaginons que nous puissions voir d’un coup d’œil toute la terre, un peu à la manière des vues par satellite sur internet. Balayons du regard chaque ville, chaque village… et dans ces villes et ces villages, la multitude des habitants de la terre. Essayons de nous figurer la foule immense des 8 milliards de terriens… de toute langue, de toute nation… Essayons de nous reculer assez pour voir cette multitude s’agiter sur la surface du globe.

Et maintenant, de ce point de vue un peu vertigineux, imaginons cet enfant… tout petit, minuscule, perdu au milieu de l’immensité des humains. Cet enfant, il n’est rien, il est dérisoire
Si je vous montre ce santon à vous qui êtes tout au fond de l’église que voyez-vous ? Un haricot… une graine

Aujourd’hui, nous célébrons l’ensemencement du monde.
Dans l’immensité des milliards et des milliards d’êtres humains, viens s’enfouir une graine, une seule et unique graine, minuscule, invisible.
Cette graine, elle ne tombe pas sur le sol d’une étable dans un petit village du moyen-Orient il y a deux mille ans. Cette graine tombe aujourd’hui en toute chair Cette graine, c’est le Verbe de Dieu, c’est Dieu, et Dieu se fait homme, et le Verbe se fait chair.

J’entendais à la radio une brillante universitaire interrogée sur le film Avatar.
Pour bien montrer l’importance du sujet, elle rappelait que l’idée de l’avatar traversait toutes les civilisations : l’avatar désignant toutes les incarnations de Vishnou chez les hindouistes, ou les incarnations des dieux grecs dans les hommes ou les animaux, et, disait-elle, jusque dans l’incarnation de Jésus.
Et bien non ! Jésus n’est pas un avatar ! Dieu ne s’incarne pas à la manière de Vishnou.
Dieu n’est pas de passage dans un corps, il ne se glisse pas dans la chair comme on enfile un déguisement. Il ne prend pas l’apparence d’un homme le temps de son passage sur terre, avant de retourner tranquillement dans le ciel.

Le Verbe s’est fait chair.
Dieu, dans sa Parole, se mélange à la chair comme l’eau dans le vin. Impossible désormais de les séparer. Cet enfant, cette minuscule graine, ensemence toute chair de sa divinité. Toute chair ! La mienne et la vôtre. Celle de votre voisine du dessus et celle de votre collègue de bureau.
La chair immobile de cette femme sur son lit d’hôpital, celle de cet enfant que des mains ont souillée. La chair de cette prostituée qui ne s’appartient plus, celle de ce très vieil homme qui n’est plus que douleurs. Toute chair désormais est le lieu de Dieu

Noël n’est pas un événement dont nous sommes spectateurs.
La venue du Verbe dans la chair nous apprend ce que nous sommes.
La chair n’est pas un mauvais moment à passer. Elle n’est pas le boulet que notre âme, légère et spirituelle, devrait se traîner avant d’en être enfin débarrassée !
Le Verbe de Dieu ne s’est pas fait courant d’air, il ne s’est pas fait idée, concept ou philosophie. Le Verbe de Dieu ne s’est pas fait morale, catéchisme ou loi. Le Verbe s’est fait chair !

L’aventure de Dieu se fait désormais dans la chair. La semence doit croître désormais dans la chair. Le fruit de cette graine se verra bientôt, pendu au bois de l’arbre de la croix. La chair moissonnée, glorieuse, retournera au Père marquée de ses blessures.
Jésus emporte avec lui sa chair transpercée, il emporte avec lui, nos chairs transpercées !

Quand nous communions le dimanche à la messe, que fait-on d’autre que de réaliser à nouveau et sur un autre mode la venue de Dieu en notre chair ? Nous ne sommes pas des tabernacles vivants, nous n’accueillons pas en nous le corps du Christ pour le stocker intact dans un coin. Non, ce corps devient le nôtre, il disparaît en nous, il ensemence à nouveau notre chair.

Joyeux Noël, joyeux Noël… mais pourquoi joyeux ? De quoi faut-il se réjouir ?
Noël n’est pas un écran de fumée qui viendrait masquer provisoirement la laideur du monde. Ce n’est pas recouvrir de jolies loupiottes la laideur de nos villes. Ce n’est pas, l’espace d’un week-end, faire semblant que tout est doux et sucré. Noël n’empêche pas ceux qu’on aime de mourir.
La joie de Noël, la seule véritable, c’est qu’un Sauveur nous est né, c’est que nos chairs sont aimées de Dieu, nos chairs comme elles sont.

Quelle autre joie que ce bouleversement absolu de nos vies : le Verbe s’est fait chair ?!
Le Verbe s’est fait chair et il a habité en nous, et nous avons vu sa gloire
Joyeux
Noël
Amen !
Sylvain diacre
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La prière universelle de la messe du jour :
 
    Le Verbe s’est fait chair,
Prions pour les femmes enceintes, les enfants à naître, les corps amoureux et les corps désunis.

    Le Verbe s’est fait chair,
Prions pour les corps malades, ceux qui vieillissent, ceux qui s’éteignent.
Prions pour les corps qui soignent, les mains qui apaisent et réconfortent.

    Le Verbe s’est fait chair,
Prions pour les corps affamés, prisonniers, torturés, abusés.
Pour ceux que l’on achète et ceux qui se vendent.
Pour les corps des soldats qui tombent.

    Le Verbe s’est fait chair,
Prions pour les corps adolescents dans l’angoisse de leur devenir,
Pour ceux qui souffrent de leurs corps différents, rejetés pour leur aspect, pour leurs désirs.

    Le Verbe s’est fait chair,
Prions pour les corps innombrables qui forment l’Église.
Prions pour le corps de l’Église, qu’il soit saint et unifié.

Seigneur notre Dieu, toi qui est la lumière du monde, toi qui viens habiter chez les tiens et te saisir de toute chair, entends la prière de ton peuple assemblé.
Qu’il entre avec joie dans le mystère de ton incarnation et que tout homme entende qu’il est sauvé.

Voici que l’ange du Seigneur lui apparut en songe / Mt 1 18-24 / Une homélie

 

Le temps de l’avent est le temps propice pour renouveler sa relation à Dieu. Le temps de l’Avent est un temps d’intériorisation, de méditation du grand mystère qu’est l’Incarnation. Dieu se fait homme, Dieu vient pour nous. Il vient nous visiter. Par amour pour nous, le Christ vient sur terre, déjà prêt à s’offrir en sacrifice sur la croix. Par amour pour nous, il revient, lors de chaque consécration, et s’offre en nourriture.
L’évangile de ce dimanche nous relate une visite de Dieu sur terre. La visite de Dieu chez Joseph. Et se dessinent alors que deux réalités qui s’opposent ; le rêve et le songe.
Joseph a certainement rêvé sa vie à venir. Il rêve comme tout homme d’une vie heureuse. Pour Joseph, le rêve de sa vie, ce sera de fonder une famille, ce sera d’épouser Marie. Il rêve d’avoir des enfants pour poursuivre sa lignée. Sa lignée est présentée dans les versets qui précèdent l’Evangile que nous méditons ce dimanche. Sa lignée remonte à Abraham et passe par le roi David. Cette lignée n’est pas celle qu’on pourrait rêver même si elle comprend d’illustres aïeux. Il y a comme des défauts, des fautes à l’orthodoxie du mariage. Alors pour sa famille, Joseph rêve justesse, lui le juste.

Chacun, comme Joseph, rêve sa vie selon sa propre volonté selon ses propres désirs comme si toutes les cartes du destin étaient dans nos mains. Chacun rêve d’une vie heureuse pourtant la réalité du monde nous ramène à revoir nos désirs à la baisse.

C’est ce qui arrive pour Joseph. La réalité le ramène sur terre. Il a appris, nous ne savons pas comment, que Marie est enceinte et il n’y est pour rien. Fini le rêve d’une famille ajustée, conforme. Joseph se résout donc à répudier Marie. Il va la répudier en secret mais il va la répudier. Car cela ne passe pas chez Joseph. La faute de Marie n’est pas tolérable au regard de ce que Joseph a rêvé.

Là intervient le songe. Le songe, c’est une intervention extérieure. Le songe c’est quelque chose qui s’impose à notre propre volonté et contre laquelle nous ne pouvons rien.
Pour Joseph, c’est ce processus qui opère. L’ange apparait en songe à Joseph et le message divin s’impose à lui.

La tradition nous enseigne que Joseph est un vieillard. Mais dans les Evangiles, il n’y a pas d’indication sur l’âge de Joseph. Pourquoi l’union de Marie et de Joseph serait une union avec une grande différence d’âge ? Je pense que Joseph est jeune homme parce qu’il a fallu l’intervention de l’ange dans le songe pour apaiser Joseph.

Trois arguments vont convaincre Joseph que l’ange du songe dit vrai.

- Le premier, c’est que l’ange consacre le mariage de Marie et de Joseph : « Joseph, fils de David, ne crains pas de prendre chez toi Marie, ton épouse » Alors que quelques versets plus hauts, Marie n’était qu’accordée en mariage, dans cette phrase, Dieu en fait son épouse. Et comme Joseph aime Marie, il est rassuré de voir son mariage consacré.
- Le deuxième argument tient dans trois mots : « ne crains pas. », l’ange emploie le langage de la Bible pour s’adresser à lui. Cette expression est très fréquente dans l’ancien testament.
- Le troisième, et le plus important, est la référence au prophète Isaïe : « Voici que la Vierge concevra, et elle enfantera un fils ; on lui donnera le nom d’Emmanuel, qui se traduit : Dieu-avec-nous » Joseph est un homme juste. Certainement cela veut-il dire qu’il connaît la parole de Dieu, qu’il la fréquente régulièrement et qu’il se laisse toucher par elle. Joseph est ajusté à Dieu.

Cela nous invite à lire et à partager la parole de Dieu, ainsi il nous sera plus aisé de faire la part entre les rêves et les songes.

Seigneur Jésus, toi le dieu qui se fait homme, ne cesse pas de nous visiter !

Seigneur Esprit-Saint souffle sur nous ton esprit de discernement pour connaître la vérité de nos rencontres !
Seigneur, Père, veille sur nous et guide nous sur le bon chemin !
Amen !
Dominique Bourgoin, diacre.

Information sur le financement de l'Eglise et de notre paroisse

Un GRAND MERCI à tous ceux qui ont déjà fait un don cette année, que ce soit pour le DENIER, pour les CONTRIBUTIONS aux CHARGES PAROISSIALES (enveloppes bleues) ou autres sollicitations diocésaines.

Pour ceux qui ont prévu de donner d’ici la fin de l’année, vous pouvez le faire par chèque à l‘Association Diocésaine de Bordeaux, en indiquant bien l’affectation du don au verso (avant le 16/12/22 de préférence pour être sûr d’avoir un reçu fiscal 2022) ou par internet sur le site du Diocèse (jusqu’au 31/12/22).

Pour information, les dons déjà faits cette année par les paroissiens de Gradignan à mi-novembre 2022 étaient par catégorie :

·DENIER : 49 910 euros soit 74% du total de 2021

·CHANTIERS DIOCESAINS : 2 315 euros soit 59% du total de 2021

·SOLIDARITÉ PAROISSES + CONTRIBUTIONS aux CHARGES PAROISSIALES (enveloppes bleues) : 21 043 soit 64% du total de 2021

"Soyez dans la Joie" / Mt 11 2-11 / Une homélie


 « Soyez toujours dans la joie du Seigneur soyez dans la joie, car le Seigneur est proche »

C’est l’invitation liturgique qui ouvre l’Eucharistie du troisième dimanche de l’avent de cette année A. Cette invitation est pour toujours pas seulement pour aujourd’hui
La joie, est la joie du Seigneur. Elle est un don du Seigneur. Ce n’est pas une agitation frénétique, un moment d’hystérie, une jubilation passagère.
La raison, c’est la proximité du Seigneur et pas uniquement la proximité du 25 décembre la fête de Noël.
Mais avons-nous vraiment le cœur à la joie en ces temps qui sont les nôtres, temps d’angoisse pour de multiples raisons : le contexte du monde en crise, celui aussi de l Eglise. Temps de difficultés personnelles et de deuil pour certains
La joie du Seigneur ! Que savons-nous de sa joie ?
Notre condition humaine peut-elle seulement s’en approcher. ? Trouverions-nous dans notre vocabulaire humain des mots justes pour la dire ?

« Pour que votre joie soit pleine, je vous ai dit les mots de mon Père » (Chant JMD 2003-ordination)

Nous avons heureusement les Ecritures, la Parole de Dieu que l’Eglise nous propose chaque dimanche
Dès la première lecture il y un pourtant un terme qui risque de nous mettre sur une mauvaise voie « Voici votre Dieu qui vient, c’est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu » (Isaïe 35)
Apparemment de terme de vengeance a un autre sens que celui que nous utilisons. Isaïe en précise le contenu
« Alors se dessilleront les yeux des aveugles et s’ouvriront les oreilles des sourds. Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la bouche du muet criera de joie… »
Crions de joie car notre Dieu vient lui-même, Il vient pour nous sauver, nous relever, nous libérer. Réjouissons-nous. La revanche de Dieu n’est pas contre l’homme mais contre le, mal qui abîme l’homme, qui abîme nos relations, qui abîme l’Eglise

Réjouissons-nous, Dieu est venu ! c’est ce que confirme Jésus dans ses paroles aux envoyés de Jean qui viennent l’interroger
Jean a bien reconnu en Jésus le messie le jour de son baptême au Jourdain Mais quelle idée se faisait-il du messie ? Le temps a passé, Jésus est allé en Galilée, Jean le Baptiste est en prison, il ne comprend rien au comportement de Jésus « étrange » à ses yeux et qui lui est rapporté par ses envoyés
« Es-tu celui qui vient ou devons-nous en attendre un autre ? »
Jésus ne répond pas par oui ou non Il reprend les paroles d’Isaïe 
« Les aveugles retrouvent la vue. Les sourds entendent, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, ... »
L’alliance de Dieu annoncé dans l’Ecriture s’accomplit vraiment en Jésus Christ Le salut est en marche. Réjouissons-nous.
Avec Jean nous découvrons en Jésus le vrai visage de Dieu. Un Dieu qui est avec les hommes, au service des hommes. Souvenons-nous du Dieu pris aux entrailles par le malheur de son peuple ; Souvenons-nous du Jésus des Béatitudes. Réjouissons-nous car la joie du Seigneur passe par nos épreuves, nos doutes, nos faiblesses, nos deuils
En ce moment beaucoup de femmes et d’hommes, des enfants aussi, même à côté de nous, vivent une forme de fatigue, de découragement, un état de faiblesse physique ou morale. Ces épreuves sont le signe de notre humanité. Tous ces états peuvent être le lieu et l’événement d’une grâce ; si nous nous laissons visiter. Visiter par le souffle de l’Esprit, porteur de la joie du Seigneur

Un jour que nous partagions ce texte avec des catéchumènes un jeune homme qui s’émerveillait devant l’œuvre de Jésus, telle que nous venons de l’entendre, a posé cette question : « Pourquoi Dieu ne continue-t-il pas aujourd’hui a agir ainsi ? » Et après un moment de silence il ajoute ; « Il nous attend sans doute ; il a peut-être besoin de nous »

Réjouissons-nous encore ! car Dieu a besoin de nous. Il nous sollicite sans relâche malgré nos refus et parfois nos trahisons, pour participer à la venue du Royaume
Mais comme Jean le Baptiste il nous faut passer de l’image que nous pourrions nous faire de Dieu, quitter nos clichés pour nous ouvrir la vérité sur Jésus Christ, qu’il nous livre par sa PAROLE ses actes et dans les sacrements de l’Eglise. Il nous donne sa joie lorsque nous nous tournons les uns les autres pour vivre dans sa charité, une vraie fraternité.
Alors nous cesserons d’être aveuglés par notre propre égoïsme et nous porterons notre regard vers la vraie lumière, celle de la résurrection qui se lève sur le monde et qui continue à briller sur l’Eglise. Nos oreilles s’ouvriront à la Parole qui nous fait vivre, et à la parole de l’autre. Nous serons déliés des chaînes de la haine, de l’indifférence de nos cœurs de pierre.

Crions de joie ? Avec la venue de Jésus l’humanité a basculé parce que la promesse de Dieu se réalise et nous en recevons la grâce maintenant dans cette Eucharistie

LE VERBE S’EST FAIT CHAIR ET IL A HABITE PARMI NOUS
Robert Zimmermann diacre

 Résultats du sondage "Paroisses nouvelles"

Durant le mois de novembre, l’assemblée paroissiale de Gradignan a répondu par vote à la question :
« Dans le cadre du projet diocésain des paroisses nouvelles,
souhaitez-vous que la paroisse de Gradignan discute avec les autres paroisses de l’Ensemble Bordeaux-Sud sur d’éventuelles modifications des périmètres géographiques des futures paroisses nouvelles ? »

Soyez remerciés de la forte participation à ce sondage, dont voici les résultats :
172 bulletins ont été reçus.
30 Non, 3 Ne se prononcent pas et 139 votent Oui.
 
Vincent Garros partagera ces résultats avec ses homologues de l’Ensemble Pastoral Bordeaux Sud (Pessac, Talence, Bègles, Villenave d’Ornon, Léognan, Secteur des Graves - Cestas, Canéjan, Le Barp.) mardi 13 décembre à CESTAS.
 
En fonction de ce qui se sera dit dans ces différents secteurs, des équipes EAP (veilleurs pour Gradignan) se retrouveront pour envisager ensemble les possibilités de collaborations, de rencontres, de visitations, au-delà encore de tout ce qui se fait déjà actuellement entre nos différentes paroisses.
 
Comme annoncé, la délimitation géographique de nos secteurs paroissiaux sera également évoquée, pour que les organisations de nos paroisses à venir servent au mieux les enjeux synodaux de notre Église de demain.
Pour l’équipe des veilleurs de Gradignan
Alexandre Picot

Sauterelles / Mt 3 1-12 / Une homélie

Normalement, dans la nature, les loups mangent les agneaux, les lions ne broutent pas dans les pâturages, l’ourse ne mange pas comme la vache et le léopard n’habite pas avec le chevreau.
Normalement, dans la nature, un rameau sort difficilement d’une vieille souche.
Normalement, un homme n’est pas non plus couvert de poils de chameau, et ne se nourrit pas de sauterelles.

Il se passe quelque chose… quelque chose d’anormal. Ce qui vient, ce que l’on attend, bouleverse les lois de la nature.

Voici que les animaux semblent devenir « civilisés », ils vivent en paix, partagent leurs nourritures, soignent ensemble leurs petits et ne se pourchassent plus.
Et voici qu’un homme paraît comme un animal, un homme « sauvage » couvert de poils et mangeant des insectes…
Et que dit cet homme ? Que dit-il aux hommes civilisés ? Aux habitants des grandes villes, aux savants et aux théologiens ? « Engeance de vipères ! » Fils de vipères ! Vipères vous-même !

Il se passe quelque chose… Ce qui vient, ce que l’on attend, renverse tout.
En révélant la vraie nature des êtres, il met du flou dans les frontières de la nature : ce qui ressemble à un animal est en fait un homme, ce que l’on croyait homme est en fait serpent, du minéral surgissent des enfants à Abraham, et aux humains il est demandé de porter du fruit, d’être de bons arbres….

Je me suis longtemps demandé pourquoi Jean mange des sauterelles. Faisons une hypothèse : Quelle est l’obsession de Jean ? Quel est l’objet de sa colère ? Et quelle figure annonce-t-il ?

L’obsession de Jean, c’est le fruit, c’est la récolte : « produisez un fruit digne de la conversion ! » Ce ne sont pas nos beaux discours qui diront notre vérité, ce sont nos fruits. Portons-nous des fruits de vipères ou des fruits de fils d’Abraham ?

L’objet de sa colère, c’est justement le décalage entre le discours, les postures et la qualité des fruits. On ne peut pas se prévaloir sans cesse de ses racines (surtout par exemple si on y colle l’étiquette « chrétiennes ») et porter des fruits pourris, des fruits de peur, de jugement, d’exclusion ou d’amertume.

La figure que Jean annonce, ce n’est pas : celui qui vient semer, c’est, celui qui vient trier quand la récolte est déjà faite ! Il tient dans la main sa pelle à vanner : ça va faire du tri ! Ça va ventiler ! Il faudra bien que le grain remplisse ses greniers et que la paille soit brûlée. Il n’est plus temps pour les arbres de se demander quel genre de fruits ils veulent porter : la cognée est déjà à la racine ! Il y a donc urgence !

L’obsession de Jean c’est le fruit de la récolte, or les sauterelles mangent les récoltes, donc Jean mange les sauterelles !

C’est quoi le temps de l’Avent ?
Ce n’est pas seulement le temps de la recherche des cadeaux et de l’installation de la déco de Noël. Ce n’est pas l’attente d’un gentil bébé inoffensif, ni même l’attente de la naissance du héros…. C’est le temps pour interroger nos fruits.
C’est le temps pour se préparer à l’anormal de la venue de cet enfant qui vient faire du tri en nous… qui vient chercher son fruit à lui… qui vient remplir ses greniers !

Dans le temps qui nous reste, interrogeons-nous :
- serons-nous capables d’entrer dans ce monde déroutant où toute logique semble mise à mal ? Où la nature même joue le jeu de la Parole ?
- Serons-nous capables d’entendre ce qu’il y a de fou dans cette histoire de vierge qui enfante ?
- Verrons-nous ce qu’il y a de scandaleux dans ce nouveau-né couché dans une mangeoire ?
- Sommes-nous prêts à ne pas craindre de jouer sur le nid du cobra ? A ne plus avoir peur ?
- Prendra-t-on pour modèles tous ces animaux qui cessent de s’entre-dévorer ?

Il se passe quelque chose… quelque chose d’anormal
Ce qui vient, ce que l’on attend, nous déroute, nous décape, nous prépare au grand ménage.
Celui qui vient, celui que l’on attend, nous plonge encore et toujours dans l’Esprit saint et dans le feu.
╬ Amen
Sylvain diacre

Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume / Lc 23 35-43 / Une homélie

Ce dimanche, c’est la fête du Christ Roi. Fête qui clôture l’année liturgique. Dimanche prochain, nous entrerons dans le temps de l’avent.

C’est heureux de terminer l’année par une fête. Et quelle fête ! La fête d’un roi !

Paul nous décrit le pouvoir de ce roi dans la lettre aux Colossiens : « Puissances, Principautés, Souverainetés, Dominations, tout est créé par lui et pour lui.     Il est avant toute chose, et tout subsiste en lui. » Lui, c’est le Fils de Dieu, le Fils bien-aimé. Combien de rois souhaiteraient qu’on en dise autant d’eux. Se voir confier un tel pouvoir sans limite.

Et, dans un contraste saisissant, l’Evangile nous propose le Christ sur son trône, la croix. Jésus, un roi supplicié. Jésus est condamné, lui l’innocent. Jésus, le Christ Roi, celui qui rend la justice, est pendu sur le bois de la croix.

Comme tout condamné à la peine de mort, il est ligoté, cloué. Elles sont bien loin les puissances, principautés, souverainetés, dominations énoncées par Paul.
Et pourtant, Jésus domine du haut de la croix. Il n’est pas résigné. Il n’est pas abattu par les quolibets que lui adresse la foule et les soldats.
Mieux, il agit encore.

« Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. » La demande du bon larron trouve écho dans le cœur de Jésus. C’est sans faillir que Jésus se tourne vers celui qui l’implore. Jésus est pleinement Roi à cet instant. Comme un roi qui aime son peuple, Jésus rend la justice. Jésus le Christ discerne dans l’homme qui le supplie, sa condition présente, son état aujourd’hui. Il voit en cet homme sa disposition présente. L’homme est pendu comme lui sur la croix. Certes, il y a certainement une raison de la loi des hommes pour qu’il en soit là. Mais, à ses yeux, aucune faute ne mérite la mort. « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »

Le Christ-Roi est celui qui possède le pouvoir infini de pardonner.

L’attitude du bon larron est belle. Sa prière est comme une demande de pardon. Il se fait petit devant celui qui est roi à ses yeux. Sa demande n’est pas démesurée, juste que Jésus se souvienne de lui, qu’il n’oublie pas son nom.

De même chacun de nous peut exprimer cette prière : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton royaume !»

Que Jésus se souvienne de moi. Que Jésus se souvienne de nous. Que le Seigneur se souvienne de notre nom qui est inscrit dans la paume de sa main.
Qu'il se souvienne de nous comme nous nous souvenons de notre baptême. Comme un roi qui recense son peuple, qu'il ne nous oublie pas dans sa mémoire.

Dans cette attitude de demande, nous devenons véritablement disciple missionnaire. Nous nous mettons à la suite du bon larron qui est en fait le premier évangélisateur et le premier à rejoindre le Christ au paradis.

Et cette prière, nous pouvons aussi l’exprimer pour d’autres :

« Jésus, souviens-toi de Leïla quand tu viendras dans ton royaume !»
« Jésus, souviens-toi de Hanane quand tu viendras dans ton royaume !»
« Jésus, souviens-toi de Michel quand tu viendras dans ton royaume !»
« Jésus, souviens-toi des personnes que nous rencontrons au secours catholique, à saint Vincent de Paul, à A nous tous, quand tu viendras dans ton royaume !»

En effet, ce dimanche, c’est aussi la journée de quête nationale du Secours Catholique. C’est une journée pour nous rappeler que les pauvres sont le trésor de l’Eglise comme le montra saint Laurent.


Dieu a jugé bon
qu’habite en lui toute plénitude
et que tout, par le Christ,
lui soit enfin réconcilié,
faisant la paix par le sang de sa Croix,
la paix pour tous les êtres
sur la terre et dans le ciel.

Amen !
Dominique Bourgoin, diacre.