Aujourd'hui,
c'est la fête du saint sacrement. Aujourd'hui, nous fêtons le corps
et le sang du Christ. Alors, je n'hésite pas à nous souhaiter bonne
fête à nous les baptisés !
En
effet, nous sommes le corps du Christ depuis notre baptême, et vivre
en baptisé c'est participer pleinement au corps du Christ, c'est
favoriser l'irrigation de son sang.
Donc,
bonne fête à nous tous les baptisés. Bonne fête à nous tous les
disciples que nous sommes.
Car
aujourd'hui, pour la fête du saint sacrement, le Christ nous invite
à tenir notre place de disciple.
Nous
avons tous entendu l'Evangile de ce dimanche. Il y a une curiosité
ce dimanche. Il y a un événement inhabituel.
L'élément
surprenant c'est que Jésus fait participer ses disciples au miracle
de la multiplication des pains. C'est la première fois que des
disciples participent un miracle.
Plus
tard, Jésus va les envoyer deux par deux porter la bonne nouvelle et
à leur retour, tous racontent les miracles accomplis : "« Seigneur,
même les esprits mauvais nous sont soumis en ton nom. »
Mais
aujourd'hui, force est de constater que, les disciples participent
pleinement à la multiplication des pains et des poissons. Les
disciples aident Jésus à rassasier la foule.
Alors,
méditons un peu. Je vous propose d'imaginer la scène de cet épisode
de la multiplication des pains. Jésus bénit les pains et les
poissons. Il les donne à ses disciples qui distribuent eux-mêmes ce
qu'ils ont reçu.
Maintenant,
entrons dans la scène… Ça y est, nous y sommes. ? Où nous
situons-nous ? Sommes-nous parmi la foule ? Sommes-nous parmi les
disciples ?
Et
oui, vous avez raison, nous sommes parmi les disciples. Dans la
multiplication des pains on peut voir l'élan missionnaire demandé
par Jésus à ses disciples quand il leur dit : "donnez-leur
vous-mêmes à manger.".
Jésus
ne demande pas quelque chose de bien compliqué. Il s'agit de porter
du pain et des poissons à une foule affamée. Quoi de plus simple,
ne s'agit-il pas de répondre à une demande ?
La
fête du corps et du sang de Jésus redynamise notre vocation de
disciple. Car nourris du corps et du sang du Christ, nous nous
distinguons de la foule. Nous sommes en lien direct avec celui qui
nous nourrit.
Et
cela passe par une main qui dépose un bout de pain dans une main ou
dans la bouche. Chacun de nous reçoit ce morceau de pain qui est à
lui tout seul le corps entier du Christ qui se donne pour nous.
Et
cela circule en chacun de nous comme cette goutte de sang qui
imprègne le corps. Voilà pourquoi, cela nous distingue de la foule.
Mais
la foule parlons-en.
Les
disciples sont inquiets pour les foules qui n'ont pas mangé. Elles
n'ont pas mangé peut-être depuis le matin, puisque nous sommes le
soir car le jour décline
Jésus
prend les choses en main et il organise, il est le maître de ce qui
se passe. Car il voit dans la foule un corps qui a faim.
Quel
est donc ce corps qui a faim si ce n'est la foule rassemblée en sa
présence.
Le
corps qui a faim et qui vient chercher une nourriture c'est une
foule. Cette foule s'est rassemblée à cause de Jésus. Elle a
marché au côté de Jésus et s'est rassemblée autour de lui. Il
faut bien que la foule soit certaine de sa présence pour rester
rassemblée. Elle écoute sa parole. Une parole qui atteste sa
présence.
Pourquoi
ce texte ne nous étonne-t-il pas ? Un rassemblement de 5000
personnes dans le désert autour Jésus partageant du pain nous
paraît naturel.
Tout
simplement parce que c'est ce que l'eucharistie nous donne à vivre
chaque dimanche.
Comme
dans l'Evangile, nous nous rassemblons. L'assemblée est certaine de
sa présence. Cette assemblée a faim de cette nourriture. Cette
assemblée dominicale, nourrie du même pain, abreuvée du même vin,
ne forme qu'un seul corps, l'Eglise. Le christ est à sa tête parce
que c'est LUI et nul autre qui la convoque.
Qui
est rassasié ? La foule ? Non, c'est chaque membre de la foule. "Ils
mangèrent et il furent rassasiés". Le texte n'évoque
plus la foule mais les membres qui la composent. C'est chacun des
convives qui, individuellement, goûte, mastique, ingurgite et
finalement se rassasie.
La
fête du corps et du sang de Jésus donne du sens à notre assemblée
dominicale. Nous sommes tous appelés à nous rassasiés. Nul n'est
exclu.
Toi qui sais tout et qui peux tout,
toi qui sur terre nous nourris,
conduis-nous au banquet du ciel
et donne-nous ton héritage,
en compagnie de tes saints.
toi qui sur terre nous nourris,
conduis-nous au banquet du ciel
et donne-nous ton héritage,
en compagnie de tes saints.
Amen
!
Dominique Bourgoin, diacre.