Les annonces de la semaine

Prières et Sacrements

Les mariés : Stanislas HAÏTCE et Oihana DAIRAIN.

Les défunts de la semaine : Gisèle TEULÉ et Jean-Claude CHOSSAT.
 

La messe du jeudi de l’Ascension sera préparée mardi 30 mai à 17 h salle St Jacques

 

Fleurissement de l'église (chœur et chapelle de la Vierge)

Si vous avez des fleurs à bouquets dans votre jardin et que vous souhaitiez en offrir quelques-unes pour le fleurissement de l’église, vous pouvez les déposer, fraichement coupées, dans le vase d’eau qui se trouve à la chapelle de la Vierge, de préférence le vendredi matin de 9h30 à 10h30.

Si vous souhaitez venir renforcer l’équipe chargée du fleurissement, vous pouvez prendre contact avec Isabelle BLANCHY, tél 06.35.97.43.21. C’est ouvert à tous !

Lecture de la Bible

L’atelier ‘CONTER LA BIBLE’ se réunit jeudi 2 mai à 14h salle St Jean.


Pastorale des Jeunes
Le Groupe Étudiants/jeunes Pros se réunit vendredi 3 mai à 19h30 salle St Jean.
 
Aumônerie des Lycéens : vendredi 3 mai à 19h30 au Fronton.
 
Récollection 1ere communion pour les collégiens : samedi 4 mai à Verdelais.
 
Catéchisme pour les enfants : dimanche 5 mai à 9h15 et lundi 6 mai à 17h, salle St Jean.
 
Groupe aumônerie des 5° : dimanche 5 mai au Fronton.
 

Vie Fraternelle

Les lycéens de retour de Taizé

     Vingt lycéens de l’aumônerie des Graves ont passé une semaine de retraite à Taizé. Certains y retournaient pour la troisième fois et un tiers pour la première fois. On s’est retrouvé principalement entre Français car les Allemands et les Suédois viennent en nombre au moment de Pâques.

    Frère Raphaël qui s’occupait de nous cette année est un Suisse francophone qui a beaucoup d’humour. Il nous accueillait tous les matins pour le partage biblique avec des textes en lien avec la lettre de frère Matthews (le nouveau prieur) « CHEMINER ENSEMBLE ». Le frère a su nous intéresser en faisant le lien entre la Parole [de Dieu] et nos vies. Ce n’étaient pas des cours sur la Bible mais un échange où les jeunes osaient poser des questions ou donner leurs avis.

    Á Taizé, tout tourne autour des 3 prières quotidiennes, rendez-vous essentiels avec les frères. Il y aussi les services : distribution des repas, vaisselle et nettoyage des sanitaires (« contribuer à la construction du Royaume de Dieu » comme disait frère Raphaël). Et il y a plein de moments où l’on fait la queue : pour la douche, pour la « bouffe », pour s’agenouiller devant la croix, … mais ce ne sont pas des files d’attente comme au supermarché car c’est l’occasion de faire des rencontres, d’avoir des temps de partages improvisés ou des temps suspendus dans la prière. Inutile de stresser, tout le monde aura sa louche de pâte et sa pomme : on est là pour déconnecter. Il faut se laisser porter et accueillir ce qui se présente, comme cela vient, avec simplicité : un fond de casserole cramé ou une averse de grêle. Ce n’est pas important, de toute façon on est content parce qu’on est à Taizé (ça ne s’explique pas, ça se vit).

Deux autres points forts que les jeunes ont retenus :

-    Le partage en petits groupes nous donne la chance d’accueillir des témoignages souvent très touchants, comme ceux où Dieu se révèle à chacun sur le chemin de notre vie. On prend le temps de s’écouter et de s’interroger : comment contribuer à l’œuvre du Seigneur par nos engagements ou se mettre à l’écoute de nos désirs qui peuvent rejoindre le projet de vie que Dieu a pour nous.

-    Les nombreux temps de silence où l’on doit s’exercer à ‘éteindre notre radio
intérieure’ : il ne faut penser à rien mais sans se le dire, sinon ça ne fonctionne pas. Faire de la place pour que le Seigneur s’exprime en nous, ce n’est pas évident, cela demande de la confiance et de la persévérance.


Le beau pasteur / Jean 10, 11-18 / Une homélie


      
Quelques remarques sur la traduction qui nous éclaireront peut-être…

         Déjà, le texte grec ne dit pas le ‘bon berger’ mais le berger, le beau ! Nous trouvons le mot ‘bon’ dans ce passage du jeune homme riche qui veut la vie éternelle. Il dit à Jésus qu’il est bon : ‘agatho’ et Jésus de répondre, ‘seul Dieu est bon’ (Mc 10, 17-18) !

         Alors si Jésus se dit être beau berger : quelle est donc cette beauté de Jésus, lui qui ne s’attache pas aux apparences ?

         La beauté que le texte semble évoquer est ce mouvement plusieurs fois répété. ‘Donner sa vie’ ou ‘ se dessaisir de sa vie’ ou mieux encore : ‘déposer sa vie’. Déposer sa vie comme on dépose un vêtement. De fait, c’est ce même mot qui est utilisé par st Jean également, lors du jeudi saint où on entend que Jésus dépose son vêtement afin de laver les pieds de ses disciples. (Jn 13, 4)

         Le mot qui est traduit par ‘Vie’ ici est ‘Psyché’ qui n’est pas le même mot dans l’expression que nous trouverons plus loin quand Jésus parle de Vie éternelle, là c’est ‘Zoé’.

         Psyché, souvent traduit aussi par ‘âme’ est ce qui est constitutif de la personne, ce qui l’anime, ce qu’elle vit de l’intérieur, ce qu’elle tient d’une source … Jésus dépose puis reprend sa psyché, ce qu’elle tient de Dieu, son Père, la divinité. Il la dépose afin que les brebis qui le reconnaissent à sa voix le suivent afin de former un troupeau… un troupeau constitué  de brebis sorties de l’enclos grâce à Jésus auquel s’adjoindront d’autres brebis qui ne sont pas de cet enclos…

         La voix, rien de plus intime que la voix…c’est à elle que l’on reconnait ceux et celles que l’on connaît le mieux, ceux de sa famille, ses proches, ses amis… Quelle est l’intimité que nous avons avec Jésus pour le reconnaitre à sa voix ? au-delà des lois, des rites, des discours, de la théologie… Le découvrirons-nous ‘plus intime à soi-même que soi’ comme l’a écrit Saint Augustin ?

         Aujourd’hui, c’est la Journée mondiale de prière pour les vocations, les appels. S’il y a un appel aujourd’hui, me semble-t-il, c’est un appel à l’unité : Ils deviendront un seul troupeau, un seul berger… tandis que les mercenaires, les salariés, les loups abandonnent, détruisent ou dispersent.

         Seigneur Christ, fais-moi connaitre ta voix, toi qui a déposé ta divinité pour que l’humanité accueille la vie éternelle que tu donnes en abondance. AMEN

Vincent Garros

Compte-rendu de l'Equipe d'Animation Pastorale du jeudi 11 avril

Nous avions plusieurs sujets à l’ordre du jour et souhaitons vous en faire part.
 

- Sonorisation de l’église et Projet de boucle magnétique.

L’EAP s’était déclarée favorable à ce projet, le conseil économique en a trouvé le financement. L’Office Chrétien des Handicapés est sollicité, la mairie de Gradignan le sera aussi. L’entreprise retenue va procéder aux travaux probablement avant l’été.

 

- Le groupe Étudiants et jeunes pro.

Bonne nouvelle : un nouveau groupe voit le jour à Gradignan. Il a rassemblé pour sa première rencontre une dizaine de personnes de 18 à 30 ans, répondant à l’invitation de Louis-Guillaume REJALOT et de Sylvain de RESSEGUIER. Faites-le connaître !

 

- Quelques dates à venir :

👉 Dimanche 12 mai : Temps FORUM après la messe par le SEM (Service Evangélique des Malades)

👉 Dimanche 26 mai : PREMIÈRES COMMUNIONS des collégiens.

👉 Les 1er & 2 juin : le FESTIVAL DIACONIA : « Tous acteurs de la Fraternité »,

La journée de samedi sera Diocésaine, avec des informations à venir.

Le dimanche, à Gradignan, en plus de témoignages de personnes engagées, nous aurons le plaisir d’accueillir Etienne Grieu, prêtre jésuite, théologien, recteur des facultés Loyola de Paris (ex-Centre Sèvre) qui nous partagera son travail théologique sur la Foi au regard des situations de grande précarité.

👉 Dimanche 9 juin : PROFESSION DE FOI des jeunes en classe de 5ème

👉 Dimanche 16 juin : Temps FORUM après la messe : invitation à fêter les 50 ans de mariage de Marie-Jo & Xavier Laroche !

👉 Dimanche 30 juin : FÊTE PAROISSIALE, célébration et repas fraternel au Fronton, après-midi détente, jouons ensemble !

 

- La prochaine rencontre de l'EAP aura lieu le vendredi 24 mai.


L’Équipe d’Animation Pastorale de Gradignan

Isabelle BLANCHY - Marie-Philomène BOURGOIN - Serge CREPPY

Alexandre PICOT - Louis-Guillaume REJALOT - Marie-Françoise ROUTHE

Le christ glorieux, contemporain de tous les hommes

     L'alléluia est le chant du triomphe et de la joie : c'est la première leçon qu'il nous donne. « Nous n'ignorons pas, dit saint Léon, que de tous les mystères chrétiens, le mystère pascal est le plus important.» C'est que la résurrection nous établit au foyer même de la vie surnaturelle.

    Par son triomphe, le Christ glorieux est devenu le contemporain de toutes les générations : le Seigneur du royaume des vivants, l'Auteur de la vie. En toute vérité, la pierre angulaire, le centre, le tout de l'économie nouvelle, c'est le Christ ressuscité… Dans la contemplation de la vie du Christ, beaucoup s'arrêtent de préférence aux évènements douloureux ; et la croix nous apparait plus souvent entourée des instruments du supplice que des trophées de la victoire...  

   Il n'est pas question, bien entendu, d'ignorer la croix et les souffrances du Sauveur ; mais la croix, sans les splendeurs de la résurrection, ferait de nous les plus misérables des hommes, et, du Christ, le plus coupable des imposteurs. Que l'alléluia nous dise cela !

    L'alléluia nous apporte encore une autre leçon. Son mot d'ordre est : « Louez Dieu. » Soyons alléluia des pieds à la tête ; soyons des adorateurs fervents de notre grand Dieu : Alléluia.

    Louez Dieu ! L'adoration, l'action de grâces, la louange, la bénédiction, tous les dans fondamentaux de l'âme religieuse, ceux que Jean décrit dans son Apocalypse, venaient se perdre, nous dit-il, dans une seule acclamation d'une densité religieuse infinie : Alléluia ! Louez Dieu ! (Cf. Apoc. 19, 1-6).

    Ce n’est pas en vain que la liturgie nous met sans cesse cette acclamation sur les lèvres. L'Église veut donner à notre âme cette attitude foncière d'adoration. Que notre religion soit avant tout théocentrique, toute tournée vers Dieu, comme celle de son Fils : Notre Père qui es aux cieux !

    Cette piété repliée sur elle-même, obsédée par notre moi, ce souci constant de notre pauvre personne et de nos intérêts ; le culte d'un Dieu purement secourable, cette piété égocentrique n'est pas coupable sans doute, mais elle marque d'élan et d'envergure. Établissons fortement dans notre âme cette disposition latreutique* foncière d'adoration et d'amour, qui fera de toute notre vie un cantique de louange à la gloire du Père.

    « Louons Dieu, Alléluia ! Louons-le, comme dit saint Augustin, par notre conduite et nos paroles, par nos sentiments et nos discours, par notre langage et notre vie ».


Dom Lambert BEAUDUIN (1873 – 1960)

*Relatif à un culte de Dieu comme souverain

Une expérience de Parole dans la veillée pascale

‘Du baptême à mes lèvres, la parole me traverse.’

    Pour l’Église, lire pendant la messe, c’est « proclamer la Parole de Dieu » et  « c’est le Christ lui-même qui parle tandis qu’on lit les saintes écritures ». La veillée Pascale est un grand bain d’Écriture, et donc de Parole. 
 Nous avons donc proposé de confier la lecture des textes de la veillée pascale à des hommes et des femmes désignés donc, en quelque sorte, « institués » lecteurs.
 Dès janvier, chacun recevait un texte qu’il n’avait pas choisi, et, accompagné par les membres du groupe « Conter la Bible », il avait en charge d’apprivoiser ces textes, parfois complexes, souvent déroutants, non pas pour les « lire bien », mais pour les donner à entendre. L’idée était de faire vivre à ces lecteurs une véritable expérience de Ministres de la Parole. Qu’ils acceptent de donner leur voix à la voix de Celui qui parle.
 
 Voici les retours des uns et des autres :
 
" Cette aventure m’a permis de repréciser les postures de lecteurs et de conteurs. C’est vivifiant ! et invite à proposer cette démarche sur Villenave d’Ornon.
Beaucoup de joies :
    Joie de voir l’effet que font les mots quand on les laisse travailler en nous.
    Joie de voir les plus jeunes découvrir et partager ce qui bouge.
    Joie de trouver un désir commun d’être au plus juste du texte.
    Joie et désir de donner à entendre ce texte qui nous a été donné, auquel nous prêtons notre voix, notre corps, notre souffle pour que d’autres l’entendent comme parole vivante."

    " Le Seigneur me rappelle, me ramène vers lui, en me montrant sa tendresse. Fidèle, acteur de paix, le Christ est en moi. Du baptême à mes lèvres, la parole me traverse. Passer par la mort avec le Christ, je crois que je vivrais avec lui. En un verset, la parole me guérit. Aidée de mes frères, j’apprends à mieux vivre avec Jésus en moi. Il est ressuscité, il est vraiment ressuscité. Alléluia, Alléluia !"

    "Je rends grâce pour ce à quoi j’ai été appelée en ce temps de carême et de Pâques : prêter ma voix à la voix de celui qui parle ! Une profonde joie qui m’a été donnée de vivre, joie d’avoir pu lâcher prise et d’avoir accepté d’être traversée, transformée et déplacée par la parole qui m’était confiée. Un beau défi qui nous apprend l’humilité et qui change définitivement notre regard de lecteur et d’auditeur !"

   " J'ai trouvé cette première expérience de préparation à une lecture très intéressante. Ces réunions ont été très introspectives et m'ont beaucoup appris comme par exemple, interpréter un texte et le comparer à la vie actuelle."

    "Très beaux moments de partage avec des frères et soeurs qu'on ne fait que "croiser" habituellement à l'église. Échanges enrichissants autour des interprétations avec le vécu de chacun.
Le vécu de la Vigile pascale a été différent des autres années en se sentant plus impliqué, plus imprégné."


   " Nous avons beaucoup échangé nos opinions sur chaque passage de la Bible lors de nos rencontres de préparation."

    "Une expérience très enrichissante à la fois humaine et spirituelle."
 
" Cette lecture, c’est deux mois d’aventure avec un texte de la Bible plus ou moins connu.
Au début, le texte qui m’avait été attribué n’avait pas trop de sens pour moi mais j’avais confiance. Lors de la première rencontre avec deux conteuses de la Bible venues nous accompagner, je pensais que nous resterions davantage sur la forme : clarté, rythme, ton de la voix etc. Mais les deux conteuses ont vite évoqué le travail d’approche et de décorticage des textes qu ’elles mènent avant de raconter et qui est pour elles indispensable et passionnant.
Bien que nos situations de lecture soient très différentes, cela nous a mises en route.
Leurs conseils joints à ceux de Sylvain et à ses documents m’ont aidée et presque à mon insu le texte a pris peu à peu de la vie. Je me suis approprié lentement le passage à lire et il a fait son chemin jusqu’à Pâques. Merci à tous les trois.

Et là, dernière étape : la lecture à voix haute à un des moments clés de l’année liturgique, à la Veillée Pascale. Comme à chaque fois qu’on lit à l’église on se trouve dans une situation étrange , paradoxale: en arrivant à l’ambon, on perd son statut de lecteur, on devient passeur. On ne s’adresse plus aux personnes face à nous qui nous écoutent, nous regardent et qui sont pourtant celles à qui on adresse une Parole, la Parole.
De plus, ce soir là j’ai réalisé qu’en même temps que je lisais, je recevais moi aussi ce que je proclamais, comme si c’était tout nouveau. Et c’était vraiment tout nouveau (alors que depuis des semaines j’étais en lien avec ce texte !) Et ce fut une belle surprise !

J’ai apprécié ces temps de cheminement individuel et de partage en petit groupe et ce moment privilégié de la Veillée vécu avec l’équipe des lecteurs au service de l’Assemblée. Car si c’est une expérience personnelle c’est surtout un Joyeux Service . Alleluia !"
 
Carol, Eléonore, Frédéric, Hervé,
Jean, Johan, Marie-Christine, Nalina et Sylvie.
et les membres du groupe "Conter la Bible"
 

Merci à Alexandre P. Pour toutes ses photos  

Matin de Pâques / Une homélie

@J Kirk Richards
J’ai une amie qui est adjointe au maire d’une ville moyenne de la région. Le plus clair de sa mission, consiste à trouver comment faire de la place dans le cimetière municipal. Le cimetière est plein, surpeuplé, il n’y a plus moyen d’accueillir de nouveaux entrants. On serre les rangs, on réduit, on empile, mais rien n’y fait. Et l’on sait déjà que très vite la situation se répètera, le peu de place libérée se remplira aussitôt.

Nous avons parfois l’impression que nos vies ressemblent à cette ville.
Le cimetière grandi, se remplit chaque jour un peu plus.
Sans compter les morts que le monde s’applique à multiplier sur la planète, à coup de guerres absurdes, de stupidité et d’argent, il y a nos morts Les amis, la famille, les connaissances…. jusqu’à nous donner l’impression, l’âge venant, d’être le dernier debout au milieu de tombeaux débordants.
Parfois, il en suffit d’un seul, le très aimé, l’unique… qui s’élève alors comme une muraille… l’incontournable qui bouche tout horizon. Ce n’est ni bien ni mal, c’est comme ça… on ne peut pas faire autrement.

Et puis enfin, il y a notre propre tombeau. Celui auquel il nous arrive de penser qu’on le veuille ou non. Là aussi c’est peut-être une question d’âge… mais l’idée de sa propre mort vient parfois très tôt.
Ce tombeau-là, lui aussi, peut remplir toute la place. Il peut s’imposer dans nos vies comme un monument très encombrant.
On raconte que l’actrice Sarah Bernhardt dormait dans son cercueil pour s’habituer… ce n’était qu’une coquetterie pour donner l’illusion de ne pas avoir peur… mais on connaît tous des gens tellement pris dans les filets de l’angoisse, qu’ils semblent vivre dans leur tombeau.

Et ce matin, nous voilà au bord d’un tombeau vide.
Avec Pierre et le disciple que Jésus aimait, nous nous tenons sur le seuil, et nous scrutons l’intérieur, et il n’y a rien. Personne n’a pris le corps comme le suppose Marie-Madeleine, ce tombeau est vide parce que celui qui était dedans en est sorti. La pierre est roulée de l’intérieur.

Alors nous nous réjouissons et nous chantons des Alléluia, Le Christ est ressuscité, il est vraiment ressuscité !!
Mais au fond, qu’est-ce que ça change pour nous que Jésus ait déserté son tombeau ? qu’est-ce que ça peut nous faire que le fils de Dieu ait poussé son couvercle quand les nôtres restent définitivement fermés sur ceux qu’on aime ?
On est content pour lui, parce qu’on l’aime bien Jésus, on a appris à l’aimer, alors c’est la victoire du héros, ça prouve bien qu’il était exceptionnel, puisqu’il est fils de Dieu, forcément, il lui fallait un truc en plus, du jamais vu, une fin d’histoire spectaculaire…
    Tant mieux pour lui… Alleluia
    Et l’on retourne à nos tombeaux bien pleins.
 
Mais ce sont nos oreilles qui sont pleines
Ce sont elles qui n’ont rien entendu

Elles n’ont toujours pas entendu qu’il n’est pas Fils de Dieu, mais Fils et Dieu
Elles n’ont pas entendu qu’il est Fils de l’Homme
Elles n’ont pas entendu que le Verbe s’est fait chair
Elles n’ont pas entendu la bonne nouvelle, l’heureuse annonce, qui ne cesse de nous dire que nous nous trompons quand nous parlons de vie et de mort
Elles n’ont pas entendu « Lazare dehors ! »
Et Paul, qui s’épuise à dire et à répéter sur tous les tons :
    « par le baptême qui nous unit à sa mort, nous avons été mis au tombeau avec lui »
    « nous sommes passés par la mort avec le Christ, nous croyons que nous vivrons aussi avec lui »
    « vous êtes passés par la mort, et votre vie reste cachée avec le Christ en Dieu. »
    « vous êtes ressuscités avec le Christ »

Le tombeau vide de ce matin, n’est pas le tombeau du héros, c’est le notre !
Ce que nous fêtons ce matin, ce n’est pas la résurrection d’un Dieu qui ne pouvait rien craindre de la mort, c’est notre résurrection à nous ! La résurrection de chacun de nous ! La résurrection de toute chair puisque Dieu s’est fait chair !
Ce tombeau vide, c’est le notre, c’est aussi celui de tous ceux que nous avons portés en terre !

Bien sûr il y a la mort et la grande angoisse, et la tristesse infinie et les larmes et la peur, bien sûr il y a les quatre planches et l’enfouissement et la perte.
Mais ce matin, nous sommes mis sur le seuil, Nous sommes convoqués sur le seuil,
Derrière nous, des tombeaux pleins, débordants, saturés
    Devant nous, un tombeau non pas vide mais vidé
Derrière nous, ce que nous connaissons, ce que nous savons
    Devant nous, ce que nous ne savons pas et ce que nous ne voulons pas entendre

Sur ce seuil, il se peut que nous soyons pris de vertige. En nous penchant, nous n’aurons aucune aide car il n’y a rien… rien à voir
Le tombeau est vide et le tombeau lui-même a disparu
En nous penchant, il va falloir simplement y croire
« il vit et il crut »

Croire enfin à notre résurrection
A notre victoire sur la mort
Une victoire acquise, définitive, sans conditions
A notre vie éternelle
Celle dont nous vivons déjà, dès aujourd’hui
Pas une vie éternelle pour plus tard, pas une vie éternelle à monter soi-même, une vie éternelle reçue par grâce !

On nous demande de nous saluer en disant « le Christ est ressuscité » et de répondre « il est vraiment ressuscité »
Mais que disons-nous en disant cela ?
Que disons-nous d’autre que « Nous sommes ressuscités » !
Le Christ nous a entraînés dans sa résurrection, la mort, c’est une affaire réglée dans les eaux du baptême !
Maintenant, il va falloir consentir à notre résurrection !
Maintenant pour nous, c’est Pâque ! Aujourd’hui ! Et demain et tous les jours de notre vie éternelle ! Et le jour des quatre planches et de l’enfouissement !

Et si nous répondons « il est vraiment ressuscité », c’est que nous résistons à y croire… il faut nous l’entendre dire « oui, tu as raison l’ami, il est vraiment ressuscité… et moi avec, et nous avec »

Que nos alleluia n’acclament pas le souvenir de la victoire du héros
Qu’ils acclament sans cesse notre résurrection
Le premier né d’entre les morts a fait de nous des fils de la résurrection
    Nos tombeaux pleins sont des tombeaux vides
╬ Amen ! Alleluia !!
Sylvain, diacre

Viglies pascales / Une homélie

@J Kirk Richards

         Il y eut un soir, il y eut un matin…

         C’est ainsi que se rythme le récit de la création que nous avons entendu dans le livre de la Genèse du 1° au 6° jour. Nous voici dans ce temps du septième jour. Ce temps où le créateur se retire pour se reposer. Ce temps de l’absence de Dieu qui peut nous déconcerter. Ce 7° jour, le shabbat, le peuple hébreu le célèbre chaque semaine par le repos de tous afin de pouvoir s’émerveiller de la création et laisser les Écritures, Parole de Dieu, travailler les cœurs et les corps.

          Il y eut un soir, il y eut un matin…

         Nous sommes entrés dans l’église sombre guidés par le cierge pascal. En avant du peuple qui fuyait l’Égypte, une colonne de nuée le guidait dans la nuit. Après la traversée de l’épreuve de la mer, au petit matin, le peuple eut foi dans le Dieu qui avait révélé son nom à Moïse.

         Il y eut un soir, il y eut un matin…

         Dans les ténèbres du doute et de l’exil, les prophètes portent la parole de Dieu pour faire entendre des encouragements, des paroles de Vie : (Isaïe) Ma fidélité ne s’écartera pas de toi ! Je m’engagerai envers vous par une alliance éternelle ! (Baruch) Écoute, reviens à la source de la Sagesse…, apprends pour savoir où se trouve de longues années de vie, la lumière des yeux et la paix… (Ezékiel) Je répandrai sur vous une eau pure…je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau.

         Il y eut un soir, il y eut un matin…

         Chers catéchumènes, une eau sur vous va passer, la lumière du Christ va vous illuminer. Le baptême, comme la naissance, est traversée des eaux pour respirer à plein poumons le souffle de la Vie, l’Esprit de Dieu. Il est passage de la ténèbre à la lumière. Saint Paul nous encourage : Par le baptême qui nous unit à la mort du Christ Jésus, nous avons été mis au tombeau avec lui, c’est pour que nous menions une vie nouvelle… vous êtes vivants pour Dieu en Jésus-Christ.

         Il y eut un soir, il y eut un matin…

         Comme les femmes au petit matin, nous nous posons la question : Qui nous roulera la pierre ?  Qui enlèvera la pesanteur de notre souffrance, de nos peurs, de nos lâchetés, de nos angoisses devant l’avenir ?

         Le Christ, seul ! Il nous devance.

         Christ est vivant, Christ est vraiment ressuscité.

         Alléluia ! Amen.

Vincent Garros