Il
n'a pas non plus d'amertume envers ceux qui, au début de son
ministère, étaient sceptiques de le voir partir annoncer l'Évangile
dans le monde, de le voir parcourir le pourtour méditerranéen pour
annoncer la venue du Royaume.
Il
a rempli sa mission de baptisé grâce à la force du Seigneur. Il a
échappé à de nombreuses situations périlleuses grâce à Dieu. Et
dans la dernière situation, la plus difficile à passer, Paul reste
dans l'Espérance, le Seigneur est avec lui, il la traversera sans
danger.
La
disposition dans laquelle se tient Paul, au soir de sa vie, éclaire
la lecture de l'Évangile.
L'attitude
de l'homme qui se dit juste est en fait à l'opposé de celle de
Paul. Il commence par rendre grâce Dieu. Bien, très bien même,
cette attitude est louable. Mais à l'inverse du parcours de Paul,
cette bonne impression s'efface peu-à-peu. Sa prière finit par se
centrer sur lui-même. Je, je, moi je, "je verse ce que moi je
gagne"
Alors
Dieu, tu vas bien être avec MOI. Tu ne vas pas être avec ces
voleurs, ceux qui sont injustes, ceux qui sont adultères, ou encore
avec ce publicain, cet homme d'affaire véreux.
L'homme
qui se dit juste semble s'adresser à Dieu pour lui dire : "tu
es pour moi seul et pas pour les autres" parce que tu peux voir
combien je suis droit et juste. Mais comme le dit l'antienne avant
l'Évangile : "Dieu
ne regarde pas l'apparence, comme font les hommes : il sonde les
reins et les cœurs".
Percevons-nous
bien qu'un appel, plus fort que nous, nous pousse à venir rendre
gloire à Dieu comme le samaritain lépreux ?
La
célébration de ce dimanche à laquelle nous invite le Seigneur ne
se tient pas pour notre propre satisfaction.
Le
Seigneur nous rassemble aujourd'hui pour lui rendre Gloire.
Unis
à lui autour de cet autel, il nous invite à venir boire à la
source pour étancher notre soif du désir de le rencontrer. Mais,
surtout, il veut renforcer la foi, pour nous envoyer en mission dans
le monde.
Et
cette mission elle commence là, aujourd'hui, dans l'église
saint-Pierre.
Tout
d'abord, pour remplir cette mission, la liturgie nous propose de
prendre la place du publicain. Nous avons pris son attitude en
chantant au début de cette messe, "Kyrie eleison". La
phrase" Kyrie eleison" signifie en Grec "Seigneur,
prends pitié". "Mon
Dieu, prends pitié du pécheur que je suis !"
La
prière de pardon nous restaure dans notre condition d'homme pécheur
qui a besoin de la force du Seigneur. Nous avons besoin du regard
miséricordieux du Seigneur pour que sa Bonne Nouvelle soit annoncée
en vérité et en son nom.
Nous
avons besoin du pardon du Père pour nous débarrasser de ce qui nous
encombre, pour nous laver de tout ce qui nous empêche de laisser
percer sa lumière à travers nous.
Il
est nécessaire à cette heure de déposer au pied de cet autel notre
orgueil, toutes nos images de nous-même et nous laisser pénétrer
de la Parole, de sa parole.
Alors, l'instant
présent, nous pouvons être envoyés en mission. Nous ne sommes pas
là pour nous mais pour Lui. C'est dans cette attitude que nous
sommes justifiés. C'est dans cette attitude que nous sommes ajustés
à Lui.
Alors,
chacun d'entre nous, avec nos différences, avec nos parcours
différents, avec nos histoires plus ou moins cabossées, nous sommes
orientés dans la même direction, nous sommes orientés vers la
lumière.
Si
nous nous tournons les uns vers les autres pour le geste de paix ce
n'est pas pour nous juger, les uns les autres, mais bien pour
reconnaître en chacun de nous l'appel du Seigneur à prendre sa
suite.
Le
Seigneur nous convoque aujourd'hui pour que brille dans le monde sa
lumière, pour que sa lumière brille au cœur de Gradignan. Il nous
convoque pour l'annonce de sa parole au milieu de la communauté
urbaine de Bordeaux. Cette lumière rejoint les autres lumières qui
brillent en Gironde, en France, en Europe et dans le monde entier.
Elle fait naître l'Espérance du salut dans le monde. "À
lui la gloire pour les siècles des siècles."
Je
bénirai le Seigneur en tout temps,
sa louange sans cesse à mes lèvres.
Je me glorifierai dans le Seigneur :
que les pauvres m'entendent et soient en fête !
sa louange sans cesse à mes lèvres.
Je me glorifierai dans le Seigneur :
que les pauvres m'entendent et soient en fête !
AMEN
!
Dominique
Bourgoin.
Dimanche 27 octobre 2013 – Année A
Dimanche 27 octobre 2013 – Année A
Si 35,12-14 ;
Ps 33 ; 2 Tm 4,6-8,16-18 ; Lc 18, 9-14