Croix joyeuse, matin de Pâques 2022

    Les lueurs de l’aurore percent à peine et il faudrait avoir le talent d’un poète pour prétendre capter ou seulement exprimer tout à la fois l’intensité, l’intemporalité et l’actualité de la continuité des actes des apôtres. 
    A l’orée des arbres bordant la prairie du parc de l’Ermitage, à l’ouest de l’église Saint Pierre de Gradignan, scintillent trois lumignons attirant le regard. Le bois d’une Croix s’y trouve élevé, une étoffe court d’un bras à l’autre. Ce linge, « vide de corps », drapant sa face antérieur médiane, donne ainsi la force du mouvement d’une vague horizontale associée aux ondes émanant de la terre, comme venant des nuées. Les arbres, les fleurs de la nature bien sûr, autant d’ornements liturgiques posés là, nécessaires et discrets. Initiative heureuse hors les murs, placée en centre-ville, sans tapage ni ostentations. 
    Là, réveillés et veillant, Vincent et Sylvain confirment la PRÉSENCE ! 
Le Christ est ressuscité, Alléluia ! Il est vraiment ressuscité ! 
    Le petit peuple, uni à la « myriade de myriade » qui célèbre le VIVANT se rassemble. Ceux que connaît le Seigneur, ceux qui reconnaissent Sa VOIX. Vingt à vingt-cinq chaises attendent, avec le feuillet déjà tout préparé pour chanter les laudes. Montent les chants, la lecture des Psaumes, d’un extrait du livre des Actes des Apôtres.         Place est faite à la prière singulière qui peut s’ouvrir à celles de l’univers. Vient l’invocation faite à Notre Père, Nom au-dessus de tous les noms, et recevoir du ministre ordonné la bénédiction : 
Au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit. 
    Geste appliqué, signe de la croix qui implique et engage corps et âme au quotidien. 
    Pliant les objets du campement éphémère, le cœur dans la joie, chacun est alors invité à partager, salle Saint Jean, la chaleur d’un café ou un thé et quelques viennoiseries. Les rayons du soleil levant s’invitent par la porte entrouverte. En route vers la maison, nous nous disons la joie et le bonheur que nous avons reçus. 
Pierre BARBET

Dimanche de Pâques / Il aperçoit les linges posés à plat / Une homélie

Que dire après avoir entendu cette parole de l'Evangile de Jean ? Qui y a-t'il à comprendre ?
"Il vit, et il crut." Le premier arrivé au tombeau, le second à entrer dans le tombeau est de fait le premier croyant en la résurrection de Notre Seigneur. Marie-Madeleine qui l'a précédé au tombeau n'est pas entrée, elle s'est arrêtée à la porte certaine que le corps de Jésus a été enlevé. Pierre, lui, nous semble perplexe dans son silence et son inaction. C'est pourtant lui qui le premier pénètre dans le tombeau. Il reste sans voix tandis qu'une foi brûlante envahit Jean, une certitude le tenant solidement au corps.

Jean est le premier croyant au Christ ressuscité. Il est celui qui ne cherche pas à comprendre mais se laisse faire dans sa foi au Christ.
Et au fond de nous, naît secrètement et mystérieusement cette prière : "Seigneur donne-moi la grâce de croire dans ta résurrection aussi certainement et soudainement que ton disciple Jean."
Alors, nos yeux fouillent dans le texte et nos oreilles se tendent pour mieux comprendre.

Pierre c'est à lui que nous ressemblons le plus. Nous cherchons comme lui sans cesse à expliquer ou à déduire. Nous analysons, parfois nous nous méfions des élans de notre cœur.
Et pourtant que voit Jean pour qu'il croie si soudainement ?
Notre première réponse, Jean voit des linges disposés apparemment d'une manière étrange. Toutefois c'est ce que voit Pierre qui nous donne la description la plus précise : "il aperçoit les linges, posés à plat, ainsi que le suaire qui avait entouré la tête de Jésus, non pas posé avec les linges, mais roulé à part à sa place."
Nos esprits cartésiens, notre soif de preuves, notre besoin de comprendre logiquement, nous poussent à nous dire que Jean voit la même chose. Jean voit lui aussi les linges posés à plat et le suaire roulé à part à sa place. C'est logique.

Mais la question qui vient aussitôt : "pourquoi la disposition des linges saisit Jean au point qu'il crut aussitôt ? Et pourquoi Pierre qui pour le coup on en est sûr voit la disposition des linges, restera-t'il figer dans le silence ?
Et si Jean et Pierre ne voyait pas la même chose ?
Pierre, on vient de le préciser, voit les linges pliés et rangés d'une manière particulière.
Et si ce que Jean voyait, c'est tout simplement le tombeau vide ?
Et si Jean ignorait tout simplement les linges ?
Et si le regard de Jean traversait les linges pour ne voir que la pierre nue, froide, vide ?
Et si Jean à travers l'absence d'un corps percevait déjà une présence tout autre ?
Les linges sont les objets des soins qu'on porte à un mort, au matin de Pâques, ils n'ont plus aucune utilité. S'en préoccuper, c'est encore tourner son regard vers ce qui plonge dans les ténèbres.
L'histoire qui commence ce matin, c'est l'histoire d'un Vivant. L'histoire d'aujourd'hui c'est la victoire de la vie.

Aujourd'hui, nous nous mettons en route à la suite du Christ. Et comme nous le dit la bénédiction solennelle de la veillée pascale : "Ils sont finis les jours de la Passion, suivez maintenant les pas du ressuscité : suivez-le désormais jusqu’à son royaume où vous posséderez enfin la joie parfaite."
Alors, on comprend mieux que les vêtements mortuaires ne sont plus de ce qui nous questionne ce dimanche de la résurrection. Ils sont du passé. Ils sont de l'avant de la résurrection.
Jean ne les voit pas ou plutôt il les ignore, ce qui le touche sur l'instant, c'est le tombeau vide.
Il ne cherche pas d'explications. Il ne se demande pas qui a pris le corps ? Et pourquoi, on a bien plié les linges ?
Non rien de tout cela, tout son corps est pris dans l'aventure de la résurrection. Il n'y a pas de raison. Rien ne peut expliquer la foi. Jean croit et c'est tout.

Pierre, il lui faudra d'avantage de temps pour qu'il croît avec tout son être et plus seulement avec sa tête. Il faudra que Jésus, le ressuscité, lui demande par trois fois : "m'aimes-tu ?" pour qu'il s'abandonne totalement à son Seigneur. Et ainsi comme nous l'avons écouté dans la première lecture, Pierre prend la parole et annonce : "Celui qu’ils ont supprimé en le suspendant au bois du supplice, Dieu l’a ressuscité le troisième jour. Il lui a donné de se manifester, non pas à tout le peuple, mais à des témoins que Dieu avait choisis d’avance".
Pierre, le roc, ne parle plus des linges, il nous entraîne à suivre le Christ directement de la croix à la résurrection avec force et conviction.

La pierre qu’ont rejetée les bâtisseurs
est devenue la pierre d’angle :
c’est là l’œuvre du Seigneur,
la merveille devant nos yeux.
Amen !
Dominique Bourgoin, diacre.

Vigiles de Pâques / Le Vivant / Une homélie

    Il y a quelques jours, nous faisions mémoire de l’entrée de Jésus dans Jérusalem. Des disciples joyeux, branches d’arbre à la main, qui acclament ‘Hosanna’… des vêtements posés sur un petit âne où Jésus est assis ou bien posés sur le sol pour lui faire honneur. Des pharisiens demandaient de se taire. Et Jésus avait répondu : « Même s’ils se taisent, les pierres crieront ! »

    Aujourd’hui, le tombeau est vide ! la pierre est roulée laissant la terre comme une bouche criante mais muette. Des femmes parlent mais on ne les croit pas, Pierre voit des linges seuls, insignifiants et retourne sans rien dire…

    On pourrait en rester là … mais saint Luc nous parle de deux hommes, deux témoins aux vêtements qui éblouissent. Des vêtements qui empêchent de voir dans ce petit matin encore sombre. Mais ces hommes parlent : baissant la tête, elles entendent et se rappellent… Il n’y a rien à voir… C’est à entendre !

    Elles entendent parler de celui dont elles cherchaient le corps : ce n’est plus Jésus, c’est désormais LE VIVANT. Le Vivant : Encore Unique dans un état de Vie inconnu.

    Re-suscité ou plutôt ‘réveillé’ - Sorti du sommeil, et ‘relevé’ - debout de nouveau, pour dire au mot à mot ce que nous écrit l’évangéliste Luc !

    Alors, nous entendons les noms des acteurs de l’Évangile d’aujourd’hui, un groupe marqué par une absence, celle de Judas. Ce sont ‘les Onze’ et ce sont ces trois femmes Marie de Magdala, Jeanne et Marie, la mère de Jacques. D’autres hommes, d’autres femmes sont là aussi, prémices d’une première communauté qui après un temps de deuil se laissera porter par le souffle de Dieu, l’Esprit Saint. Cet Esprit qui leur fera se souvenir des paroles de Jésus, qui les invitera à sortir de la peur et à vivre de l’Amour du Vivant jusqu’à crier son nom aux extrémités de la terre. L’Évangile parcourt la terre, touchent les cœurs et portent encore des fruits…

    Aujourd’hui deux milles après ces évènements, des hommes et des femmes sont touchés par Jésus, le Vivant. Ils l’ont rencontré dans leur vie et veulent vivre par lui, avec lui et en lui. Ils reçoivent le baptême en cette nuit de Pâques, ils passent la mort avec Jésus. Désormais, ils seront unis au Christ Jésus, morts au péché et vivants pour Dieu.

Christ est ressuscité, Alléluia, il est vraiment ressuscité. Amen

Vendredi Saint / Un mort de plus / Une homélie

(...)
C’est une mort minable.
Chez Jean, il n’y a aucun signe extraordinaire quand Jésus meurt.
Pas de tremblement de terre, pas de rideau déchiré, le soleil continue de briller.
C’est la mort insignifiante d’un anonyme, un crucifié parmi des centaines de crucifiés, il y a 2000 ans sur un petit bout de terre d’un pays minuscule, devant la petite foule des désœuvrés de Jérusalem.
Ce n’est même pas la mort d’un héros. Il ne résiste pas, il ne proclame rien.

Pourquoi fallait-il que l’on vienne ce soir nous pencher sur cet objet atroce qu’est la croix ?
Si laide qu’elle est voilée.

Car la croix est voilée
    elle se cache à nos yeux
Elle est voilée d’abord par notre regard… Ce voile, c’est notre regard sur elle.
Ce soir, nous est donné à voir que nous ne la voyons pas, que nous ne savons pas la voir

Pour nous, la croix, c’est le lieu de la mort, c’est le lieu où le Christ est cloué pour toujours comme un papillon épinglé dans sa boite.
Mais alors, si la croix n’est que mort et défaite, que faisons-nous quand nous dessinons la croix sur le front des enfants ?
Quand nous la dessinons sur nous-même ?
Sommes-nous à ce point compromis avec la mort pour nous signer sans cesse du signe de sa victoire ?

Il va falloir que le voile tombe
Il est urgent que le voile tombe
Que la croix se donne à voir pour ce qu’elle est : vide
Méfions-nous des images
Du petit théâtre des crucifix
(...)
Sur la croix, Dieu qui est la vie, la vie toute entière, la vie véritable, la vie éternelle, traverse la mort et la traverse avec nous.
Cet homme insignifiant qui meurt sur la croix, ce n’est pas un mort de plus, c’est toute mort, c’est chacun des morts du monde et du temps.

En nous approchant de la croix, laissons-nous regarder par elle.
Tendons l’oreille à ce qu’elle nous dira :
Elle nous dira « n’ayez pas peur de la mort car la vie l’a traversée,
n’ayez pas peur de la croix car c’est par elle que la Joie est entrée dans le monde, n’ayez pas peur de vous-même car vos vies sont voilées à vous-même »
(...)

Amen
Sylvain diacre

Jeudi Saint / Pour le salut du monde / Une homélie


Au début du carême nous avons reçu les cendres, signe de pénitence. Dimanche dernier nous avons pu décorer nos maisons avec les rameaux bénis. Demain nous vénérerons le bois de la Croix, un moment d’adoration, et dans la nuit de Pâques nous aurons le cierge pascal signe de la lumière du Christ.
Ce soir nous avons le geste lavement des pieds.
Une question « Peut-on mettre sur le même pied cet événement avec tous les autres gestes de dévotions que ja rappelé et qui, certes soutiennent notre foi, qui nous aident à tenir ? »
Nous pourrions penser en effet que ce geste réalisé en liturgie une fois par an est anecdotique et secondaire. Nous serions dans l’erreur.
D’abord parce que contrairement aux gestes de dévotions que je viens d’énumérer il s’agit d’un geste de Jésus et aussi parce que ce geste prend place au cours de son dernier repas avec ses disciples. Cela nous alerte
Ce soir c’est à travers la Lettre aux Corinthiens que nous est rappelé le repas eucharistique
Au cours de ce dernier repas pascal avec eux, ils sont rassemblés et ils deviennent des participants à l 'action du Christ, une participation à l’œuvre de Dieu en notre chair ( au sens de notre être tout entier) et dans notre existence mortelle. C’est les sens du sacrement.
En mangeant le pain, corps du Christ livré et en buvant le vin, sang du Christ versé, ils vont, comme nous le dit st Paul proclamer la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’ il vienne . Cela nous a été transmis par les Apôtres et par l’Eglise jusqu’à aujourd’hui. C’ est-ce pas ce que nous faisons à chaque Eucharistie

« Chaque fois que nous mangeons ce pain et que nous buvons à cette coupe, nous proclamons la mort du Seigneur. » (Première lecture du jour :1CO 11,26)
A chaque eucharistie nous participons à ce mystère et nous revenons la source
Non pas comme un souvenir ou une simple évocation, mais comme une participation réelle à l’événement. Chaque fois nous ravivons en nous la grâce baptismale et entrons dans le dynamisme de la résurrection pour faire surgir à travers les divers aspects de notre existence, de notre vie ordinaire, les fruits de cette résurrection, c’est à dire une existence qui n'est plus voué à la mort mais à la vie. C’est ce que nous vivons à chaque eucharistie.

Mais quel sens donner au geste de Jésus lavant les pieds de ses apôtres ? Il suffit d’écouter les paroles de Jésus
« Si je ne te lave pas, tu n'auras pas part avec moi. »
Le geste de Jésus n 'est pas simplement un geste de soin, d'humilité, ou d'abaissement, mais ce qui est en cause c'est le lien avec Jésus, « avoir part avec lui » nous introduit dans l'eucharistie. Vivre de sa vie.
Avoir part avec Jésus c’est aussi laisser nos pieds marcher à sa suite au service de ce pourquoi il donne sa vie, le salut du monde

Et Jésus précise « Vous m’appelez « Maitre et Seigneur » et vous avez raison je le suis ». Le geste de service de Jésus et un geste du Seigneur et Maître. Le Maître et le serviteur sont indissociable en Jésus Christ, le maître et le serviteur sont sur le même pied ! Le Seigneur maitre n’est pas présent uniquement sous le signe du pain et du vin, il l’est aussi et à égalité dans le signe du frère à aimer

« C'est un exemple que je vous ai donné afin que vous fassiez, vous aussi, comme j’ai fait pour vous ».
Nous pouvons faire un parallèle avec -  « Faites ceci en mémoire de moi » que nous entendons à chaque messe.
L 'exemple du Seigneur et Maître donne une dimension particulière à notre participation sacramentelle à l’eucharistie. Ce geste du lavement des pieds est un vrai geste, comme la fraction du pain, c’est un geste de fondation, qui fait que le service du frère, indissociable de l’eucharistie, devient aussi sacramentel « pour le salut du monde. »
Il s’agit à la fois de nous unir dans l'offrande du Christ, et aussi de reproduire dans notre vie cette mission du service que le Christ accomplit
Que signifierait « célébrer la messe », c’est à dire le mémorial et l’actualité du don du Christ, si cette participation ne s'accompagnait pas d'une conversion de notre manière de servir, à l’exemple du Maître, l’envoyé du Père, le Fils.

En nous demandant de faire de même nous sommes à chaque eucharistie, envoyés au monde à la suite des Apôtres pour servir. Servir comme le Christ, Seigneur et Maître. Voilà souligné la place éminente de la diaconie dans l’Eglise. (diaconos =serviteur)
Attention pas de confusion ! Il ne s’agit pas ici du ministère diaconal. Le diacre n’est pas le spécialiste du service ou de la charité.
« Nous avons été choisis pour servir, ta présence., » ( 2e prière eucharistique°
C’est toute l’Eglise qui est servante, soucieuse de la vie et des fragilités des humains et non d’elle-même.
Chaque baptisé a été choisi pour collaborer à l’œuvre de salut voulue par le Père. Il est vrai que quelques-uns ont été choisi pour le signifier sacramentellement pour tous, prêtres et diacres, chacun à la place qui lui revient, en vertu de leur commune ordination.
En raison même de notre baptême et de cet envoi qui nous est adressé, notre présence aux femmes et aux hommes de ce temps est une présence de disciple, notre parole devant les événements de notre histoire est une parole de disciple, Nos décisions, nos choix personnels ou collectifs ceux de disciples. Nos relations sont des relations de disciple.

Lorsque nous avons communié au corps et au sang du Christ c’est en disant « AMEN » que nous renouvelons chaque fois notre OUI, et cela nous engage. C’est comme si nous disions à chaque fois «  J’y vais »
Et ensuite nous rendons grâce à Dieu de nous avoir choisis et de nous avoir donné son Esprit et sa paix
Laissons-nous toucher au plus profond de notre être par les Paroles et les Gestes de Jésus. Entrons avec foi dans les jours de Pâques.
La prochaine étape c’est la croix sur laquelle le Christ est maître et serviteur, pour le salut du monde.

Robert Zimmermann
diacre

Veillée de Réconciliation 2022

Que cet autel taillé dans la pierre

soit pour nous le symbole du Christ,
car c'est de son côté transpercé qu'il laissa couler l'eau et le sang,
source des sacrements de l'Église.
Que cet autel soit la table de fête
où les convives du Christ afflueront dans la joie :
en se déchargeant sur toi, Père, de leurs soucis et de leurs fardeaux,
qu'ils reprennent ici courage pour une étape nouvelle.
Que cet autel soit un lieu de paix et de profonde communion avec toi
pour que tes enfants, nourris du corps et du sang de ton Fils,
et abreuvés de son Esprit,
grandissent dans ton amour.
Qu'il soit source d'unité pour l'Église et source d'union entre les frères :
que tes fidèles rassemblés autour de lui
y puisent un esprit de vraie charité.
 
extrait de la prière de dédicace de l'autel 

Vous qui avez la nuque raide, vous dont le cœur et les oreilles sont fermés à l’Alliance, depuis toujours vous résistez à l’Esprit Saint ; vous êtes bien comme vos pères !
Y a-t-il un prophète que vos pères n’aient pas persécuté ? Ils ont même tué ceux qui annonçaient d’avance la venue du Juste, celui-là que maintenant vous venez de livrer et d’assassiner.
Vous qui aviez reçu la loi sur ordre des anges, vous ne l’avez pas observée. »
Ceux qui écoutaient ce discours avaient le cœur exaspéré et grinçaient des dents contre Étienne.
Mais lui, rempli de l’Esprit Saint, fixait le ciel du regard : il vit la gloire de Dieu, et Jésus debout à la droite de Dieu.
Il déclara : « Voici que je contemple les cieux ouverts et le Fils de l’homme debout à la droite de Dieu. »
Alors ils poussèrent de grands cris et se bouchèrent les oreilles. Tous ensemble, ils se précipitèrent sur lui, l’entraînèrent hors de la ville et se mirent à le lapider. Les témoins avaient déposé leurs vêtements aux pieds d’un jeune homme appelé Saul.
Étienne, pendant qu’on le lapidait, priait ainsi : « Seigneur Jésus, reçois mon esprit. »
Puis, se mettant à genoux, il s’écria d’une voix forte : « Seigneur, ne leur compte pas ce péché. » Et, après cette parole, il s’endormit dans la mort.
  (Acte 7 51-60)