Journée mondiale des pauvre 2020 - Une méditation


Pour cette journée mondiale des pauvres, je me permets de livrer une petite méditation en tant qu'accompagnateur de l'équipe du Secours Catholique de Gradignan,

"Heureux les pauvres de cœur, car le royaume des Cieux est à eux."

Comment être à la fois heureux et être pauvre ?

Comment trouver de la sérénité en vivant dans la précarité ?

Que te répondre à toi qui manque de tout ?

    La première béatitude n'est pas une réponse à te donner car cette béatitude ne s'adresse pas à toi qui n'a rien mais à moi qui a tout le nécessaire et même le superflu. Elle vient me bousculer, moi, que le bien-être aveugle.

    Aujourd'hui, des frères chrétiens se réunissent devant la cathédrale saint André pour manifester leur désaccord d'être privé de la messe.

    Mais, moi qui me lamente d'être privé d'Eucharistie, ai-je une pensée pour ceux qui sont touchés encore plus durement par la suspension des messes ?

    Qu'est-il devenu celui qui tend la main le samedi soir et le dimanche matin pour une pièce ? Cette pièce améliorait certainement un petit peu son ordinaire, un peu de pain pour caler l'estomac, un peu de vin pour réchauffer le corps, un toit, un vêtement chaud.

    Qu'es-tu devenu, toi, que nous croisions à la porte de l'église avant la crise sanitaire. ?

    Comment te débrouilles-tu aujourd'hui ?

    Heureux suis-je si mon cœur s'ouvre à sa pauvreté et à sa fragilité, un royaume s'offre à moi où se vit ma condition d'homme en frère. Un royaume où ma première préoccupation est d'aimer l'autre avant moi-même.

Seigneur, aide-moi, dans cette période de confinement,
à ne pas me renfermer sur moi-même !

Seigneur, ouvre mes yeux, dans le confinement de ma maison
sur les réalités de la pauvreté toute proche de moi !

Seigneur, délivre-moi, dans cette période de recroquevillement sur soi,
de mes peurs de l'étranger qui frappe à ma porte.

Dominique Bourgoin, diacre.

Question de liturgie : pourquoi la quête ?

Dès le début du christianisme, il est entendu que ceux qui participent à l'Eucharistie apportent, chacun selon ce qu'il peut, des biens divers susceptibles d'être, après la célébration, partagés entre tous. (...)
Progressivement, ces dons sont associés au pain et au vin qui sont la matière de l'Eucharistie.
L'Eucharistie est action de grâce pour le grand don du Christ que le Père fait gracieusement aux hommes pécheurs ; elle est aussi sacrifice : l'Eglise est rendue capable d'offrir au Père quelque chose qui lui plaise.
L'Eglise offre avant tout Jésus lui-même et, par lui, avec lui et en lui, chaque baptisé est offert et s'offre lui-même pour devenir « une éternelle louange à la gloire» du Père (Prière eucharistique III), ou « une vivante offrande à la louange» de sa gloire (Prière eucharistique IV).
L'offrande que chacun fait de lui-même est symbolisée par l'apport d'une partie minime de son travail. L'Eucharistie n'est pas mesurée par la grandeur des offrandes humaines, mais elle n'a toute sa fécondité que si les hommes entrent dans le mouvement de don de soi qui est celui de Jésus et qui fut condensé dans l'acte de la Croix.


La quête au cours de la Messe n'est donc pas seulement un moyen commode de collecter les fonds nécessaires au fonctionnement de l'Eglise dans ses diverses activités, elle est un acte pleinement liturgique.
Les ressources qui rendent possible l'activité de l'Eglise proviennent du mouvement intérieur par lequel les fidèles s'associent en toute leur vie à l'offrande que le Christ fait de lui-même au Père pour ses frères. Chacun qui participe à la quête consent que sa vie, dans son unité et la variété de ses actes, contribue non pas d'abord à son bien propre mais à la gloire de Dieu et au salut du monde. C'est pourquoi toute Messe dominicale doit comporter une quête. C'est pourquoi aussi la quête ne sert pas toujours aux besoins immédiats de telle communauté mais à des besoins plus larges de l'Eglise particulière (le diocèse) ou universelle.