Ce
dimanche, je vous propose de méditer sur deux questions à propos de
la colère de Jésus et à propos des vendeurs de colombe pour en
arriver à la conclusion et chercher ensemble la bonne nouvelle.
Tout
d'abord qu'est-ce qui peut bien mettre en colère Jésus ? Car on
devine de la fureur chez lui à tel point qu'il se fabrique un fouet,
l'arme de la justice impitoyable.
Qu'est-ce
qui peut bien déclencher un tel emportement chez l'homme des
béatitudes ? Lui Jésus qu'on imagine parler avec douceur, lui qui
appelle à aimer ses ennemis, doit être bien scandalisé.
Qu'est-ce
qui peut mettre dans une juste colère un homme pacifique ?
L'amour
qui unit le Père et le Fils se révèle dans cet épisode.
Jésus
ne cesse de dire que celui qui le voit, voit le Père. Et dans le
contexte de cet Evangile, on a comme le sentiment que les marchands
et les bêtes encombrent le temple et sont comme des obstacles à la
prière, comme un obstacle pour ceux qui veulent voir le Père. Ils
ralentissent l'élan des fidèles.
Alors Jésus fait place nette, il renverse ce qui gêne. Lui le doux,
il a une position intransigeante, on ne compose pas avec le Père. On
ne s'interpose pas entre le Père et le Fils. Sinon la réaction est
ferme.
Le
lieu de la prière vers le Père est corrompu. C'est insupportable
pour Jésus, lui le Fils qui redit sans cesse la miséricorde du
Père. La miséricorde, ça ne s'achète pas.
Y-a-t-il
violence ? Les propos, les gestes sont physiquement violents mais il
n'est pas écrit que Jésus ait levé la main sur les hommes, qu'il
se soit servi de son fouet pour faire couler le sang. Il a servi pour
libérer les animaux et renverser les tables, un bon coup de balai.
Ce que
nous pouvons retenir de cet épisode, c'est que Le Père et le Fils
ne font qu'un. Et que ça le prend aux tripes si on ne respecte pas
la maison de son Père
Deuxième
question, pourquoi Jésus s'adresse-t'il plus particulièrement aux
vendeurs de colombes ?
"Il
jeta par terre la monnaie des changeurs, renversa leurs comptoirs,
et dit aux marchands de colombes :
Enlevez cela d’ici. Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce."
et dit aux marchands de colombes :
Enlevez cela d’ici. Cessez de faire de la maison de mon Père une maison de commerce."
Ce
passage entre en résonnance avec un autre passage dans l'Evangile de
Luc lors de la présentation au temple de Jésus par ses parents.
"Ils
venaient aussi offrir le sacrifice prescrit par la loi du Seigneur :
un couple de tourterelles ou deux petites colombes." (Lc 2, 24)
un couple de tourterelles ou deux petites colombes." (Lc 2, 24)
C'est
comme s'il y avait une rancœur de Jésus envers les vendeurs de
colombe sur le fait que deux colombes aient été sacrifiées pour sa
présentation au temple.
Lui
qui est venu dire au monde que l'essentiel dans la vie c'est
l'attitude, c'est se tourner vers le Père et en appeler à sa
miséricorde, lui Jésus porte dans son histoire le sacrifice de deux
colombes qui n'ont rien demandé.
Deux
colombes ont été sacrifiées pour lui, et ça peut-être qu'il en
garde le souvenir.
Ainsi
lors de l'appel de l'apôtre Matthieu, il dira :
"Allez
apprendre ce que signifie : Je veux la miséricorde, non le
sacrifice.
En effet, je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs." (Mt 9, 13)
En effet, je ne suis pas venu appeler des justes, mais des pécheurs." (Mt 9, 13)
Il ne
demande pas de sacrifice, à la suite des prophètes, il abolie les
sacrifices. Seule compte la prière, le renoncement et la conversion.
Lui
seul donnera sa vie en rançon pour la multitude. C'est lui celui qui
se sacrifie.
Et en
conclusion la bonne nouvelle de ce dimanche ?
Les
relations du Père et du Fils et que seul le sacrifice du Christ
compte pour nous, nous amène à mieux saisir la logique de la phrase
suivante :
"Détruisez
ce sanctuaire, et en trois jours je le relèverai."
La
réponse de Jésus est curieuse et a du déstabiliser ses
interlocuteurs, celui qui a une attitude de destruction c'est lui
Jésus. Il vient bousculer le ronron quotidien du temple, il vient
renverser les habitudes, il remet en cause les rites. Et il accuse en
quelque sorte ses contradicteurs de détruire le sanctuaire.
La
bonne nouvelle est que dans cet échange verbal se devine la force de
l'incarnation de notre Dieu. La maison du Père, le temple, et le
corps de Jésus se confondent.
Notre
Dieu n'est pas un dieu stratosphérique. C'est un Dieu qui s'incarne,
qui est avec nous. Il ne nous regarde pas de haut. Quand il plonge
son regard dans le nôtre, il s'abaisse et lève les yeux sur nous
comme il le fait pour Zachée ou la femme adultère.
Mais
pour ceux que Dieu appelle,
qu’ils soient juifs ou grecs,
ce Messie, ce Christ, est puissance de Dieu et sagesse de Dieu.
qu’ils soient juifs ou grecs,
ce Messie, ce Christ, est puissance de Dieu et sagesse de Dieu.
Amen !
Dominique
Bourgoin, diacre.