Qu'est-ce que l'éveil à la foi ?

Nous sommes un petit groupe composé de 10 à 15 enfants de 3 à 7 ans, de 3 ou 4 animateurs, ainsi que de quelques parents.
Nous nous retrouvons 1 fois par mois, le jour du "grand dimanche" de 10h à 11h30 au Fronton.
Nous amenons les enfants à réfléchir sur "où trouvons nous Dieu dans notre vie ?"
Les enfants sont jeunes et pour la plupart, ne savent pas encore bien lire. Nous partons toujours de l'évangile du jour en expliquant les mots difficiles, puis nous le rapprochons d'un autre texte. Le fil conducteur de notre année était :"les chrétiens du monde". Au travers des histoires (Charles de Foucauld et les touaregs, Mère Thérésa, Saint François d'Assise, Paul Chen ...) les enfants découvrent qu'il y a des personnes qui aiment Dieu dans le monde entier, et que beaucoup de belles choses sont faites.
Bien sûr, les réunions sont ludiques et une étape importante est le bricolage.
Les enfants créent un objet (bougie, porte photo, carte en relief ...) qu'ils emportent chez eux.
La musique et les chants nous permettent aussi d'exprimer notre joie d'être réunis pour parler de Dieu.
En fin de rencontre, nous prenons un moment pour la prière: signe de croix, explications des prières de l'Eglise, les personnes que nous voulons confier à Dieu... C'est un moment fort où les enfants apprennent à parler à Dieu comme à un ami.
Mais nous ne perdons jamais de vu que nos petits protégés sont jeunes et ont besoin d'exprimer pleinement leurs questions, leur joie et leurs attentes ! C'est pour cela que nous aimons beaucoup les chants gestués !

Notre dernière rencontre de cette année aura lieu à Pessac, pour une fête en compagnie des enfants de l'éveil de Pessac, Canejan et Cestas.


Nous espérons avoir le plaisir de rencontrer de nouveaux enfants à la rentrée prochaine. N'hésitez pas à venir nous voir !

Retour sur la "Soirée sur le diaconat"

Qu'est-ce qu'un diacre ? 
Un homme configuré au Christ par le sacrement de l'ordre. Il devient alors "figure" du Christ serviteur...
Il est là, planté derrière le prêtre... il ne dit rien ou presque... a l'air de faire à peine plus que les enfants de chœur (plutôt moins !).... Mais les enfants de chœur ne font pas ce qu'il fait, et quand il fait ce qu'ils font, c'est comme "figure du Christ" qu'il le fait...
Il prêche parfois, on nous avait pourtant dit que c'était réservé aux prêtres ?!
Le diacre est ordonné au service de la Parole, c'est lui qui proclame l'évangile... il lui revient aussi d'enseigner. L'homélie est l'affaire des ministres ordonnés (pas parcequ'ils sont meilleurs orateurs ou plus intelligents que les autres, parceque le sacrement les y oblige !)
Il paraît qu'il baptise et qu'il marie.... alors, il confesse ?
Non, il ne confesse pas. Il y a donc un lien entre Eucharistie et sacrement de la réconciliation... et tout ça, c'est du côté du Pasteur, du Christ-tête....
Il n'est même pas là tous les dimanches...
Parce que sa mission est diocésaine, pas paroissiale. Il est diacre de l'évêque... et sa mission le pousse souvent à être ailleurs.
Et le reste du temps que fait-il ?
Il assume sa mission reçue de l'évêque. Une mission qui relie les besoins du diocèse et ses compétences propres. Et puis il travaille, il a une famille... et il est diacre aussi là.
Le 14 juin, Sylvain sera ordonné diacre : mais que vient faire un célibataire là-dedans ? n'est-ce pas un ministère d'hommes mariés ?  de veufs à la rigueur ?!
Ce n'est pas un ministère d'hommes mariés. C'est un ministère ouvert aux hommes mariés... Il n'y a qu'un seul sacrement de l'ordre. A ceux qui sont mariés, il revient de réussir à articuler ces deux sacrements reçus.
Pourquoi ne se fait-il pas prêtre directement ?! pourquoi s'arrêter à l'étape intermédiaire ?
Parce que le diaconat n'est pas une étape. Les prêtres passent par un temps de diaconat, mais ce ne sont pas des couches qui s'accumulent. Il s'agit de configurations différentes au Christ. On peut donc avoir une vocation diaconale pleine et entière et ne pas être appelé au presbytérat.
Qu'est-ce que c'est que cette invention du Concile ?! 
Ce n'est pas une invention du concile... le concile "restaure" un ministère qui existait aux premiers temps de l'Eglise.
une roue de secours au manque de prêtres ?
Impossible, puisqu'ils ne sont pas configurés de la même manières... sans prêtres, pas de diacres. Sans diacre, il manque quelque chose aux prêtres.
un lot de consolation pour ceux qui voulaient être prêtres mais qui ont eu la maladresse de se marier avant ?!
Le mariage n'a rien à voir là-dedans. Ce n'est jamais un "empêchement"...
une reconnaissance de la valeur et de l'engagement de bons laïcs ? de bons pères de famille ?
Le diaconat n'est pas un titre ni même une fonction... c'est un "être", c'est un appel... et comme on le sait bien, Dieu n'appelle pas les plus malins !!

Le mardi 19 mai à 20h30
salle saint Jean,
Dominique Bourgoin, Robert Zimmermann,
tous deux Diacres permanents présents à Gradignan
et Sylvain de Resseguier,
futur diacre permanent
(présent on ne sait où l'année prochaine !)
répondront aux questions que vous vous posez sur le diaconat, sur la figure du diacre... comment on y est appelé, comment on le devient, comment on l'est...

Pour nous préparer au 14 juin et nourrir nos prières autour des futurs ordinants. Pour mieux connaître aussi les diacres que l'Eglise nous a donnés.
Venez nombreux !!

Le chemin vers le diaconat permanent
Dans le secret, l'appel au service
Qui est le diacre
Ordinations
Appelé à partager les joies et les peines
Vers le diaconat : témoignage
Joie du diaconat
Merci

L'Ascension



En février 2013, je suis en pèlerinage en terre sainte. Je visite le lieu de l'ascension. C'est une mosquée qui abrite un rocher qui aurait conservé l'empreinte du pied d'appui du Christ ressuscité lors de son ascension.Je pose alors une question stupide : "Peut-on déterminer la direction qu'il a prise à partir de l'empreinte (il faut reconnaître que la marque ressemble de très loin à l'empreinte d'un pied) ?"

La question était stupide car elle révélait alors mon intention de chercher le Christ dans la bonne direction. Et, pour moi, il n'y avait pas deux hommes en blanc à me dire : « Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? Ce Jésus qui a été enlevé au ciel d’auprès de vous, viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel. »

L'ascension est vécue comme une deuxième séparation. De nouveau les disciples sont privés de celui qui justifiait le chemin qu'ils ont parcouru.
Nous aussi, il nous arrive de penser que le Christ nous a quittés, qu'il nous a oubliés, qu'il nous a abandonnés. Cette sècheresse de la foi est une grâce qui nous fait grandir. Elle nous fait grandir car elle nous pousse vers nos frères qui vivent dans la présence du Christ et elle nous ouvre à l'Espérance de sa visite, à l'Espérance de la Pentecôte.

Inutile de regarder en arrière, de scruter des traces sur le sol, de redoubler d'effort de dévotion, il suffit de s'ouvrir dans la prière, de veiller, de se tenir prêt pour la visite de son Esprit.

Dominique Bourgoin, diacre.

la vraie vigne / Jn 15 / l'homélie

   Je n’ai pas pu lire les textes de ce dimanche, sans que pèsent sur moi les images du Népal ; les gens courant partout, affolés ; leurs visages terrifiés et le nombre des victimes qui ne cesse de grimper. De quoi faire remonter de vieilles peurs, physiques, qui réveillent la question lancinante : où est votre Dieu ? que fait-il ?
« Je suis la vraie vigne », déclare Jésus à ses disciples, lors de son repas d’adieu, juste avant de souffrir et de mourir. Il y aurait donc une autre vigne, une vigne qui n’est pas la vraie.
 
Je me souviens de la manière dont mon père parlait parfois de cette autre vigne. La vigne que nous connaissons, c’est un bois tordu, plein de vigueur. Comme tout ce qui est vivant, les hommes, les animaux, les plantes, la terre. Notre planète est tordue et vigoureuse, faite de continents qui dérivent et s’entrechoquent. On cherche à mieux connaître ces choses, mais on ne sait pas les empêcher. Les hommes sont faits du même bois: notre vitalité produit de grandes et belles aventures. Mais nos relations n'en finissent pas de se tordre et de s’envenimer. Comme la vigne, nous produisons du fruit qui réjouit le cœur de l’homme. Mais malgré tout le soin que nous y apportons, ce qu’il nous faut tailler et soigner en nous et entre nous, il arrive trop souvent que nous produisions du verjus, de l’amertume, du sauvage.
 
Quelle est donc cette vraie vigne dont parle Jésus ? S’agit-t-il de nous rassurer : avec Jésus, il n’y a aura que du bon vin, sans ivresse, seulement de la joie, et plus de dérapage terrible ? Mais nous savons tous que ce n’est pas la vérité. Et quand çà tourne mal, nous avons raison de dire comme Pilate : « qu’est-ce que la vérité ? ».
 
Comme Jésus devant Pilate, inutile de faire des discours. C’est sa façon de vivre et de mourir qui nous ouvre un autre espace. Pour Jésus, la vraie vigne, c’est celle dont son Père est propriétaire. Ce Père aime cette vigne, au point que la sève qui coule en elle n’est pas seulement la sève, la vitalité de l’espèce humaine, mais la puissance de son désir de faire de nous des fils qui portent sa ressemblance. 
 
Parmi les images venues de Katmandou, je garde précieusement celles de ces jeunes gens jouant de la guitare au milieu des décombres. Ils jouaient et chantaient pour les femmes et les enfants qui étaient derrière eux, pétrifiées dans leurs peurs. J’ai rencontré dans ma vie quelques véritables artistes comme ces jeunes népalais. Ces artistes s’appuient sur un passé qu’ils ne connaissent pas, mais qu’ils laissent passer à travers eux, comme un souffle puissant capable de d’éveiller ce qui vient quoi qu’il arrive. Nous chantions cela nous aussi à la Paillère, sans trop savoir, il y a bien des années : « Terre étrangère devient familière quand la mémoire des anciens y est planté, que les enfants y sont heureux, parce qu’il y a de l’avenir pour eux. »
 
C’est cette chanson d’amour que Jésus a implanté définitivement chez nous. Son passé à lui, lui a été donné sur les bords du Jourdain, lorsque les cieux se sont ouverts et que le souffle s’est posé sur lui comme une colombe et qu’il a entendu la voix : « Tu es mon fils bien-aimé, en toi tout mon amour. » Là est la sève qui a coulé en lui toute sa vie, jusque dans sa mort.
 
Et il a passé parmi nous faisant le bien ; « annonçant la bonne nouvelle aux pauvres, aux captifs la délivrance, aux aveugles la vue, aux opprimés la liberté, aux affligés la joie », comme les prophètes l’avaient annoncé. 
 
Il est la vraie vigne. Demeurer en Lui, c’est le suivre ; consentir à ce qu’il nous tienne la main. Apprendre la louange comme Lui. Voir et entendre l’impact du souffle de Dieu dans les gestes et les paroles de ceux qui nous entourent. Et se laisser traverser par cette énergie, nous offrir à ce souffle. Apprendre à nous aimer les uns les autres, comme Lui, sans autre raison que celle de croire que la sève de l’amour de Dieu coule en tout homme, inlassablement, même à leur insu.
 
Sans doute faut-il ajouter à ce lien entre la vigne et les sarments, une expérience plus intime ; celle de reconnaître qu’il y a en chacun de nous deux sortes de blessures. 
 
La blessure de notre amour propre ; de n’être pas aimé comme nous le méritons, de n’être pas reconnu à notre juste valeur. La blessure que nous nous infligeons en cherchant sans cesse des responsables, de nous inventer des boucs émissaires, de trembler de vengeance, … ou de nous effondrer sur nous-mêmes. Cette blessure produit des fruits mauvais, jusqu’à la violence meurtrière. 
 
Et l’autre blessure, la blessure d’amour, celle de tenir notre vie de Dieu, de n’exister que par Lui et en Lui, d’obéir à ce qu’il commande au fil des jours, de mettre nos pas, un à un, humblement, dans le sillage de Jésus, le Christ, le Fils de Dieu, l’agneau de Dieu, blessé à mort de cet amour, et qui enlève le péché du monde.
Cette seconde blessure est difficile à vivre. Elle fait mal chaque fois que la présence du Christ nous échappe. En nous et chez les autres. Toutes ces nuits où il nous est impossible de mettre la main dessus. Tous ces cris sans réponse, qui nous laissent sans repos. Le Christ est souvent notre tourment. Fasse que cette blessure ne guérisse jamais.

« Si votre cœur vous accuse, ne vous troublez pas. Dieu est plus grand que votre cœur. » Cela aussi, cela surtout, est le signe, dans notre chair, que nous demeurons en Lui et qu’il demeure en nous.

Jean-Pierre Duplantier