Finances paroissiales / Mai 2023

Lors de sa réunion de fin avril, le Conseil Economique a analysé les comptes de notre paroisse pour l’année 2012. Il faut rappeler que le bilan présenté à cette occasion, qui intègre des reversements dus au diocèse selon les règles habituelles, a été préalablement validé par les responsables de la comptabilité diocésaine.

        La consultation du compte de résultat aboutit aux constatations suivantes :
Charges : Leur montant est de 116 000 € contre 109 000 € en 2011. Il y a donc une augmentation due essentiellement à trois postes : déplacements – salaires + charges sociales – réceptions. Les autres postes de charges externes (maintenance – entretien des locaux – secrétariat….) ont peu évolué.
Produits : Leur montant est de 127 000 € contre 141 500 € en 2011
Les quêtes (34 000 €) et la contribution aux charges paroissiales (34 000€ pour 440 donateurs sont restées au même niveau que l’an passé.
La différence provient du fait qu’en 2011 nous avions reçu un legs de 17 000 €. Par contre grâce au placement de note réserve financière sur un compte géré par le diocèse, un différentiel positif de 5 000 € a été constaté.
        Ainsi au final, le compte de résultat présente un solde positif de 10 000 €.

        A noter que le « Denier de l’Eglise » versé directement par les paroissiens au diocèse  a représenté un montant de 77 000 € (379 donateurs) contre 72 000 € en 2011 (349 donateurs)
        Comme cela a nous été annoncé il y a quelques semaines, le Centre Beaulieu, géré par le diocèse, va être entièrement restructuré à partir de la fin de l’année. La dépense prévue est très importante et selon la règle retenue au titre de la solidarité paroissiale, une participation de 20 000 € nous sera demandée à la fin de l’année.

        En résumé, nos comptes sont équilibrés et il convient de remercier les paroissiens pour leur généreuse contribution. Beaucoup de nos concitoyens vivent des temps difficiles en raison de la conjoncture économique. C’est dire que la générosité et le souci de solidarité de ceux qui le peuvent sont essentiels au maintien et au développement des services proposés par la paroisse.

Le Conseil Economique

Prendre le goût du "goût de l'autre" ! / mai 2014

Le goût de l’autre.
Il y a en eut pour tout le monde, du goût ! Du monde, de 7 mois à 77 ans.
La tenue des scouts qui nous avaient fait l’amitié de partager ce moment complétait quelques djellabas maghrébines. Sur le mur des vêtements de différents pays apportaient leurs notes colorées. Bref, il y avait des couleurs, du sucré, du salé, de l’épicé. Et l’on constatait plusieurs mariages savoureux.
C’est ainsi que le manioc voisinait avec les bananes plantains bouillies ou frites, le safran et le gingembre relevaient le couscous. Le roquefort appréciait la douceur du chou à la crème et des merveilles, le Roumain côtoyait le Français, le Malgache goûtait le poulet camerounais aux arachides fortifié par le manioc, le Polonais appréciait toutes ces saveurs mélangées ponctuées par un délicieux thé à la menthe et chacun dans la bonne humeur partageait un bon moment que d’aucuns trouvaient trop court, terminé par le chant « Laisserons-nous à notre table … » qui laissait de la sorte ouverte la porte à … qui sait, une prochaine fois.
Mes enfants ont apprécié, leurs parents et grands-parents également. L’on a partagé, l’on a parlé, on s’est rencontrés.
Anne






Retour sur la "Soirée sur le diaconat" 2015 / Diaconat

Qu'est-ce qu'un diacre ? 
Un homme configuré au Christ par le sacrement de l'ordre. Il devient alors "figure" du Christ serviteur...
Il est là, planté derrière le prêtre... il ne dit rien ou presque... a l'air de faire à peine plus que les enfants de chœur (plutôt moins !).... Mais les enfants de chœur ne font pas ce qu'il fait, et quand il fait ce qu'ils font, c'est comme "figure du Christ" qu'il le fait...
Il prêche parfois, on nous avait pourtant dit que c'était réservé aux prêtres ?!
Le diacre est ordonné au service de la Parole, c'est lui qui proclame l'évangile... il lui revient aussi d'enseigner. L'homélie est l'affaire des ministres ordonnés (pas parcequ'ils sont meilleurs orateurs ou plus intelligents que les autres, parceque le sacrement les y oblige !)
Il paraît qu'il baptise et qu'il marie.... alors, il confesse ?
Non, il ne confesse pas. Il y a donc un lien entre Eucharistie et sacrement de la réconciliation... et tout ça, c'est du côté du Pasteur, du Christ-tête....
Il n'est même pas là tous les dimanches...
Parce que sa mission est diocésaine, pas paroissiale. Il est diacre de l'évêque... et sa mission le pousse souvent à être ailleurs.
Et le reste du temps que fait-il ?
Il assume sa mission reçue de l'évêque. Une mission qui relie les besoins du diocèse et ses compétences propres. Et puis il travaille, il a une famille... et il est diacre aussi là.
Le 14 juin, Sylvain sera ordonné diacre : mais que vient faire un célibataire là-dedans ? n'est-ce pas un ministère d'hommes mariés ?  de veufs à la rigueur ?!
Ce n'est pas un ministère d'hommes mariés. C'est un ministère ouvert aux hommes mariés... Il n'y a qu'un seul sacrement de l'ordre. A ceux qui sont mariés, il revient de réussir à articuler ces deux sacrements reçus.
Pourquoi ne se fait-il pas prêtre directement ?! pourquoi s'arrêter à l'étape intermédiaire ?
Parce que le diaconat n'est pas une étape. Les prêtres passent par un temps de diaconat, mais ce ne sont pas des couches qui s'accumulent. Il s'agit de configurations différentes au Christ. On peut donc avoir une vocation diaconale pleine et entière et ne pas être appelé au presbytérat.
Qu'est-ce que c'est que cette invention du Concile ?! 
Ce n'est pas une invention du concile... le concile "restaure" un ministère qui existait aux premiers temps de l'Eglise.
une roue de secours au manque de prêtres ?
Impossible, puisqu'ils ne sont pas configurés de la même manières... sans prêtres, pas de diacres. Sans diacre, il manque quelque chose aux prêtres.
un lot de consolation pour ceux qui voulaient être prêtres mais qui ont eu la maladresse de se marier avant ?!
Le mariage n'a rien à voir là-dedans. Ce n'est jamais un "empêchement"...
une reconnaissance de la valeur et de l'engagement de bons laïcs ? de bons pères de famille ?
Le diaconat n'est pas un titre ni même une fonction... c'est un "être", c'est un appel... et comme on le sait bien, Dieu n'appelle pas les plus malins !!

Le chemin vers le diaconat permanent
Dans le secret, l'appel au service
Qui est le diacre
Ordinations
Appelé à partager les joies et les peines
Vers le diaconat : témoignage
Joie du diaconat
Merci

8 mai 2014 / Une homélie de JP Duplantier

Aujourd’hui, nous attachons ensemble ce que nous célébrons aux monuments aux morts, sur la place de notre ville, et ce que nous célébrons dans cette église, la mort et la résurrection de Jésus-Christ.
 
Nous ne voulons pas oublier. Nous voulons nous souvenir, et que nos enfants se souviennent de ceux et celles qui sont morts durant la guerre 39-45, déjà si loin dans nos mémoires, mais aussi des victimes des autres conflits dans lesquels notre pays s’est trouvé engagé depuis, en Indochine, en Algérie, au Kosovo, en Afghanistan et en Afrique. Sous le drapeau de notre pays nous essayons de garder vivant l’honneur de défendre notre peuple et de le servir, l’énergie et le courage des hommes et des femmes qui ont donné leur vie pour les valeurs de notre république.
En même temps, nous ne voulons pas oublier un certain regard sur le monde et la vie : l’espérance et la raison de vivre que nos père nous ont donné en héritage, en nous transmettant la foi en Jésus-Christ, mort et ressuscité pour tous les hommes, fils de Dieu et lumière pour toutes les nations.
 
Ce matin, dans cette église de Gradignan, nous venons d’entendre le récit de cet Ethiopien anonyme, haut fonctionnaire de la reine, qui revenait d’un pèlerinage à Jérusalem. Sur son char, dans ce désert où aujourd’hui encore la folie meurtrière détruit des hommes et des femmes, il lisait ce qu’avait écrit le prophète Isaïe. C’était aussi le désert dans son âme. Il avait fallu qu’il renonce à avoir des enfants pour faire sa carrière dans son pays. « Comme une brebis que l’on conduit à l’abattoir, comme un agneau muet devant celui qui le tond, il n’ouvre pas la bouche… Sa vie a été retranchée de la terre. Sa descendance, il n’y aura personne pour la raconter. » Que pouvait donc répondre à çà, Philippe, le disciple de Jésus ? Qu’est-ce que l’Esprit saint a-t-il donc pu lui inspirer à propos de Jésus-Christ, pour qu’il se fasse baptiser et qu’il reprenne sa route dans la joie. Comment ce Jésus-Christ a-t-il pu, après sa mort, lui donner une nouvelle raison de vivre ? Est-il raisonnable de penser et de croire qu’il puisse encore aujourd’hui, pour nous qui sommes ici, réveiller en nous cette puissance de vie qui ne s’éteint pas, quel que soit l’état de notre chemin ?
 
La réponse n’est pas dans le ciel, elle est en nous, inscrite dans notre chair depuis le commencement. Mais elle n’a cessé d’être malmenée, enfouie, refoulée. Nous avons dû dépenser tellement d’énergie pour surmonter les peurs qui ont secoué notre corps et nos relations tout au long de notre découverte périlleuse du monde, des autres, de l’inconnu, de cette vie où il faut sans cesse se battre pour se faire une place au soleil, gagner sur soi-même et sur les autres, s’inventer du nouveau pour se sentir exister, serrer les dents quand les choses tournent mal et parfois se détruire quand tout paraît sans issue.
 
Et pourtant nous connaissons ce que Jésus-Christ a réveillé chez les hommes. La force de sa parole, la puissance de son regard, la tendresse de sa main tendue n’ont cessé de réinstaller la vraie vie, la force d’aimer qui redresse les chemins tordus, aplanit les montagnes, éteint les incendies. N’avons-nous jamais été visités par cette force d’aimer ? N’est-elle jamais passée par notre cœur, par notre chair ? Que nous est-il arrivé pour oublier la puissance de guérison, de transformation, de construction de la force d’aimer ? Elle ne fait que passer. Soit, mais c’est parce que ce don de Dieu marche en avant de nous, nous attire au-delà de nous. 
 
Et le pardon, et la réconciliation. N’avons-nous jamais goûté le bonheur fantastique d’être pardonné, la joie de la paix retrouvée, redonnée. Existe-t-il, dans nos vie, quelque chose de plus fort que la solidité de nos liens entre nous ? 
 
Et l’émerveillement, la lumière inattendue qui se lève dans les yeux d’un enfant, d’un amoureux, d’un explorateur de la vie, ne révèlent-elles pas une énergie incomparablement plus renouvelable que tous les développements durables que nous cherchons à produire ? Existe-t-il un investissement plus rentable pour l’aventure humaine que notre capacité à admirer le courage et les trouvailles qui se lèvent à l’improviste en nous et chez les autres ? A être sensible à ce qui est vivant chez les autres, à ce qui chez eux est en demande, en souffrance, en désir.
 
Jésus-Christ est cette lumière parce qu’il rend visible, palpable cette part de l’homme qui appartient à Dieu, qui porte la marque de sa tendresse et de sa puissance de création. Il est ce Fils d’homme qui sort de l’oubli la petite flamme qui en chacun de nous a été allumée par le Dieu qui nous connait. Il est le chemin vers ce que nous ne voyons pas clairement encore, mais qui attend en nous, désire en nous. Il est la vérité, cette force qui dans notre langue traduit le mot grec tellement attaché à la Bible, alétheia, qui signifie « ce qui sort de l’oubli ». Il est la vie, celle qui est d’avant, de maintenant et demain ; la vie de Dieu, qui est, qui était et qui vient.
Ce que nous vivons ici n’est pas seulement un rite, un morceau de religion isolé et fragile dans notre monde. Les paroles que nous entendons et que nous disons ici, les gestes que nous faisons, appartiennent à ce qui dans le monde se lève des morts, atteste la lumière, réveille en nous l’espérance, l’amour, le pardon, le travail de nous entraider… C’est la part que nous prenons maintenant, ici, à l’éveil, à l’émergence, dans le monde à la vie qui nous vient. Cela résiste en nous, la souffrance est souvent en première ligne, mais je crois en cette force d’attraction, que Jésus-Christ révèle et maintient vivante dans le monde.
 
Je désir tellement que nous mangions ensemble de ce pain vivant qui nous est donné par Dieu, que nous buvions ensemble le sang de cette alliance, et que prenions le temps qu’il faut pour écouter celui qui murmure en nous : « viens ! Tu es attendu. » « Venez, fils de la lumière d’en-haut, que la paix soit avec vous ! »

Jean-Pierre Duplantier

L'Ascension



En février 2013, je suis en pèlerinage en terre sainte. Je visite le lieu de l'ascension. C'est une mosquée qui abrite un rocher qui aurait conservé l'empreinte du pied d'appui du Christ ressuscité lors de son ascension.Je pose alors une question stupide : "Peut-on déterminer la direction qu'il a prise à partir de l'empreinte (il faut reconnaître que la marque ressemble de très loin à l'empreinte d'un pied) ?"

La question était stupide car elle révélait alors mon intention de chercher le Christ dans la bonne direction. Et, pour moi, il n'y avait pas deux hommes en blanc à me dire : « Galiléens, pourquoi restez-vous là à regarder vers le ciel ? Ce Jésus qui a été enlevé au ciel d’auprès de vous, viendra de la même manière que vous l’avez vu s’en aller vers le ciel. »

L'ascension est vécue comme une deuxième séparation. De nouveau les disciples sont privés de celui qui justifiait le chemin qu'ils ont parcouru.
Nous aussi, il nous arrive de penser que le Christ nous a quittés, qu'il nous a oubliés, qu'il nous a abandonnés. Cette sècheresse de la foi est une grâce qui nous fait grandir. Elle nous fait grandir car elle nous pousse vers nos frères qui vivent dans la présence du Christ et elle nous ouvre à l'Espérance de sa visite, à l'Espérance de la Pentecôte.

Inutile de regarder en arrière, de scruter des traces sur le sol, de redoubler d'effort de dévotion, il suffit de s'ouvrir dans la prière, de veiller, de se tenir prêt pour la visite de son Esprit.

Dominique Bourgoin, diacre.

la vraie vigne / Jn 15 / Une homélie de JP Duplantier

   Je n’ai pas pu lire les textes de ce dimanche, sans que pèsent sur moi les images du Népal ; les gens courant partout, affolés ; leurs visages terrifiés et le nombre des victimes qui ne cesse de grimper. De quoi faire remonter de vieilles peurs, physiques, qui réveillent la question lancinante : où est votre Dieu ? que fait-il ?
« Je suis la vraie vigne », déclare Jésus à ses disciples, lors de son repas d’adieu, juste avant de souffrir et de mourir. Il y aurait donc une autre vigne, une vigne qui n’est pas la vraie.
 
Je me souviens de la manière dont mon père parlait parfois de cette autre vigne. La vigne que nous connaissons, c’est un bois tordu, plein de vigueur. Comme tout ce qui est vivant, les hommes, les animaux, les plantes, la terre. Notre planète est tordue et vigoureuse, faite de continents qui dérivent et s’entrechoquent. On cherche à mieux connaître ces choses, mais on ne sait pas les empêcher. Les hommes sont faits du même bois: notre vitalité produit de grandes et belles aventures. Mais nos relations n'en finissent pas de se tordre et de s’envenimer. Comme la vigne, nous produisons du fruit qui réjouit le cœur de l’homme. Mais malgré tout le soin que nous y apportons, ce qu’il nous faut tailler et soigner en nous et entre nous, il arrive trop souvent que nous produisions du verjus, de l’amertume, du sauvage.
 
Quelle est donc cette vraie vigne dont parle Jésus ? S’agit-t-il de nous rassurer : avec Jésus, il n’y a aura que du bon vin, sans ivresse, seulement de la joie, et plus de dérapage terrible ? Mais nous savons tous que ce n’est pas la vérité. Et quand çà tourne mal, nous avons raison de dire comme Pilate : « qu’est-ce que la vérité ? ».
 
Comme Jésus devant Pilate, inutile de faire des discours. C’est sa façon de vivre et de mourir qui nous ouvre un autre espace. Pour Jésus, la vraie vigne, c’est celle dont son Père est propriétaire. Ce Père aime cette vigne, au point que la sève qui coule en elle n’est pas seulement la sève, la vitalité de l’espèce humaine, mais la puissance de son désir de faire de nous des fils qui portent sa ressemblance. 
 
Parmi les images venues de Katmandou, je garde précieusement celles de ces jeunes gens jouant de la guitare au milieu des décombres. Ils jouaient et chantaient pour les femmes et les enfants qui étaient derrière eux, pétrifiées dans leurs peurs. J’ai rencontré dans ma vie quelques véritables artistes comme ces jeunes népalais. Ces artistes s’appuient sur un passé qu’ils ne connaissent pas, mais qu’ils laissent passer à travers eux, comme un souffle puissant capable de d’éveiller ce qui vient quoi qu’il arrive. Nous chantions cela nous aussi à la Paillère, sans trop savoir, il y a bien des années : « Terre étrangère devient familière quand la mémoire des anciens y est planté, que les enfants y sont heureux, parce qu’il y a de l’avenir pour eux. »
 
C’est cette chanson d’amour que Jésus a implanté définitivement chez nous. Son passé à lui, lui a été donné sur les bords du Jourdain, lorsque les cieux se sont ouverts et que le souffle s’est posé sur lui comme une colombe et qu’il a entendu la voix : « Tu es mon fils bien-aimé, en toi tout mon amour. » Là est la sève qui a coulé en lui toute sa vie, jusque dans sa mort.
 
Et il a passé parmi nous faisant le bien ; « annonçant la bonne nouvelle aux pauvres, aux captifs la délivrance, aux aveugles la vue, aux opprimés la liberté, aux affligés la joie », comme les prophètes l’avaient annoncé. 
 
Il est la vraie vigne. Demeurer en Lui, c’est le suivre ; consentir à ce qu’il nous tienne la main. Apprendre la louange comme Lui. Voir et entendre l’impact du souffle de Dieu dans les gestes et les paroles de ceux qui nous entourent. Et se laisser traverser par cette énergie, nous offrir à ce souffle. Apprendre à nous aimer les uns les autres, comme Lui, sans autre raison que celle de croire que la sève de l’amour de Dieu coule en tout homme, inlassablement, même à leur insu.
 
Sans doute faut-il ajouter à ce lien entre la vigne et les sarments, une expérience plus intime ; celle de reconnaître qu’il y a en chacun de nous deux sortes de blessures. 
 
La blessure de notre amour propre ; de n’être pas aimé comme nous le méritons, de n’être pas reconnu à notre juste valeur. La blessure que nous nous infligeons en cherchant sans cesse des responsables, de nous inventer des boucs émissaires, de trembler de vengeance, … ou de nous effondrer sur nous-mêmes. Cette blessure produit des fruits mauvais, jusqu’à la violence meurtrière. 
 
Et l’autre blessure, la blessure d’amour, celle de tenir notre vie de Dieu, de n’exister que par Lui et en Lui, d’obéir à ce qu’il commande au fil des jours, de mettre nos pas, un à un, humblement, dans le sillage de Jésus, le Christ, le Fils de Dieu, l’agneau de Dieu, blessé à mort de cet amour, et qui enlève le péché du monde.
Cette seconde blessure est difficile à vivre. Elle fait mal chaque fois que la présence du Christ nous échappe. En nous et chez les autres. Toutes ces nuits où il nous est impossible de mettre la main dessus. Tous ces cris sans réponse, qui nous laissent sans repos. Le Christ est souvent notre tourment. Fasse que cette blessure ne guérisse jamais.

« Si votre cœur vous accuse, ne vous troublez pas. Dieu est plus grand que votre cœur. » Cela aussi, cela surtout, est le signe, dans notre chair, que nous demeurons en Lui et qu’il demeure en nous.

Jean-Pierre Duplantier