J'ai encore d'autres brebis qui ne sont pas de cet enclos / Jn 10 / Une homéie

Aujourd'hui, nous célébrons tous le dimanche du bon Pasteur. Ce pourrait être la fête de notre paroisse. Certes, notre paroisse est vouée saint Pierre, mais ce pourrait être la fête de notre paroisse à cause du vitrail central du choeur de notre église.
Nous sommes nombreux à le contempler. J'ai recueilli beaucoup de témoignages sur l’attachement que nous avons à ce vitrail. Et de fait, cette figure du Christ nous accompagne dans nos prières.

Regardons-le aujourd'hui. II représente le Christ Pasteur. Il porte sur ses épaules une brebis. Et cette brebis repose sa tête tendrement sur la joue du Christ. Cette brebis est porté au plus haut de notre élise. La hauteur pourrait lui donner le vertige. Etre si proche du Seigneur pourrait l'effrayer ou l’enorgueillir. Mais non, elle repose sur les épaules de son pasteur en toute confiance. Elle est comme apaisée. Elle se donne à son pasteur dans tout l'amour qu'elle peut exprimer en se joignant à lui joue contre joue.
Quelle meilleure illustration aujourd'hui pour le texte de l'Evangile que nous venons de lire : "Moi, je suis le bon pasteur".

Par ailleurs, l'Eglise fait de ce jour : le dimanche des vocations, elle nous invite a prier pour nos prêtres, figures du bon pasteur.
Voici les deux entrées, le vitrail et le dimanche des vocations, que je propose à votre méditation pour comprendre ce que l'Evangile de Jean veut nous dire.
Ce vitrail, s'il nous touche quand nous le contemplons c’est peut-être parce qu'il représente ce que nous vivons ici, ou qu'il nous donne à réfléchir à ce que nous venons chercher en ce lieu.
Cette église est un lieu de paix. Cette église est un lieu où s'exprime la fraternité au nom du Christ. Nous y venons puiser à la source de l'Evangile et au don de l'Eucharistie, la joie de la présence du bon pasteur.

Quand, je contemple vos visages, si différents, je vois de la joie. Je discerne un élan vers ce qui peut être un réconfort. Quelque que soit l’âge il y a comme un  sentiment d'être ici chez soi. Les enfants dessinent et montrent avec fierté leurs oeuvres à leurs parents. Les adultes vont partager un temps ensembles sur le parvis. Malgré la diversité des origines, malgré la diversité des générations, on se sent bien ici, on se sent comme des brebis dans un enclos. On s'y sent comme dans un enclos car le Bon Pasteur nous y accueille pour son repas.
Et pourtant, cela n’est pas suffisant. Je disais à l'instant que cette église est un lieu de paix. Vous avez suivi l’actualité. Il n'y a pas d'enclos définitivement à l'abri. Cette semaine, un homme a été arrêté alors qu'il préparait deux attentats contre des églises.
Ce sentir bien dans l'enclos n'est donc pas suffisant.
La première réaction pour sauvegarder notre bien-être c'est de garder les églises. En quelque sorte, il s'agit de monter des murs pour protéger au mieux l’enclos.
La seconde réaction c'est de le refuser, car comme le dit Jésus : "J'ai encore d'autres brebis, qui ne sont pas de cet enclos aussi, il faut que je les conduise."
Jésus nous dit qu'il n'est pas venu pour sauver les chrétiens, mais qu'il est venu pour tous les hommes. Le Christ n'est pas chrétien. Le Christ est le Christ. Nous nous sommes Chrétiens parce que nous sommes appelés à vivre l'Evangile au nom du Christ, pour dire et témoigner la volonté du Christ de conduire tous les hommes.
Et cela ne peut pas se faire en bâtissant des murs autour de nous, en nous réfugiant sur ce que nous considérons comme devant être sauvé, à savoir notre confort. Le Christ nous envoie hors de l'enclos pour porter la bonne nouvelle. La force que nous puisons au pied de cet autel figure de la pierre qu'ont rejetée les bâtisseurs, nous donne l'élan missionnaire pour franchir les portes de l'enclos porter la paix et la joie du Seigneur à tous les hommes.
Abordons maintenant le deuxième aspect de noire méditation. Dans le texte de l'Evangile de Jean, Jésus se compare aux mauvais pasteurs, les mercenaires. Les mercenaires sont embauchés pour garder les brebis et lorsque les loups arrivent, ils s'enfuient.
Mais que fait donc le bon pasteur lorsque les loups surviennent, parce que la possibilité de la venue des loups est toujours là. Et bien j'imagine que le bon pasteur parle aux loups, il leur dit "Paix".
Les mercenaires, eux, sont rémunérés par la logique du monde. Et le meilleur indicateur, que le monde a inventé pour évaluer la réussite d’une situation, c'est le taux productivité. La productivité c'est faire en sorte de plus produire avec moins de monde. C'est la même logique que j'évoquais plus haut. II s'agit la encore de bâtir des murs, de se réfugier dans une interprétation étriquée de la tradition et tous ensemble de se replier sur soi, de se confondre en dévotion en regardant l'extérieur avec suspicion.
Combien de fois, dans nos bilans d'activités ecclésiales, avons-nous compté le nombre de participants comme si cela était un critère de réussite ? Nous le faisons en oubliant que c'est le pêché de David qui voulait compter son peuple, en oubliant que le Christ s'est incarné pour sauver le monde en pleine procédure de recensement.
Les pasteurs, qui ne sont pas mercenaires, sont ceux qui, à travers la liturgie, ouvrent grandes les portes de l'Eglise et nous envoient en confiance hors de l'enclos.

Alors prions en ce dimanche pour nos prêtres.
Seigneur, envoie ton Esprit sur eux pour qu'ils sachent susciter en nous un élan rnissionnaire.
Prions pour Fabien, prêtre africain qui sait ce que c'est que de sortir de l'enclos.
Prions pour Jean-Pierre qui agit si discrètement pour la défense des albanais, exiles, déracinés, en dehors de l’enclos.
Prions pour Richard qui porte l’Evangile du Christ en prison, lieu de souffrances et de privations si loin de l'enclos.
Et prions pour nous : Seigneur donne-nous de lire le vitrail du choeur de l’église saint Pierre de Gradignan comme un réconfort que tu nous donnes chaque fois que nous nous risquons en dehors de l'enclos.
Et bonne fête à notre paroisse !
Amen !

Dominique Bourgoin, diacre.

Des frères en souffrance



Le pape François nous invite en cette année 2015 à être attentifs aux « périphéries ». La prison n’en fait-elle pas partie ? Lieu où vivent en France plus de 60 000 personnes en détention, hommes ou femmes confondus. Près de nous le Centre Pénitentiaire de Bordeaux/Gradignan, prévu pour l’accueil de 407 détenus, et dont l’effectif dépasse parfois les 600, limitant ainsi des possibilités d’hébergement humainement correctes.

La société demande à être protégée. Ce moyen de protection : l’incarcération. Pour le « délinquant » la prison doit être en priorité un moyen de prendre conscience de son acte, de se soigner si nécessaire, de se reconstruire pour un nouveau départ dans la société civile en fin de peine, pour une réinsertion sur des bases solides.

Les conditions d’incarcération aujourd’hui offrent-elles les solutions optimales pour celui qui du jour au lendemain se trouve confronté à cette mise à l’écart, perte d’identité, regards négatifs, séparation familiale ou sans liens affectifs, santé déficiente, agressivité, conflits, promiscuité ? Sans compter l’impact psychologique de l’acte lui-même assumé ou non dans la prise de conscience ou dans le déni. Impact aussi pour beaucoup d’un passé éprouvant, marqués dès la petite enfance d’événements douloureux ou violents, négatifs pour un départ équilibré dans la vie.

La prison, une épreuve aussi pour son environnement affectif « du dehors ». Séparation conjugale, enfants privés de père de mère, situation financière critique, difficultés d’une présence fidèle au parloir : distances, frais, travail, école ou garde des enfants. Autant de problèmes auxquels les familles doivent faire face. Sans compter, au fil des années, la lassitude l’épuisement entraînant peu à peu un abandon définitif du parloir pour « reprendre vie » à bout de souffle de contraintes, du regard de la société, de solitude… et les liens s’effilochent.

La prison, une épreuve mais aussi une chance de se refaire une santé physique, psychique ou morale, grâce aux conseillers d’insertion, aux services sociaux, de santé, aumôneries, associations, qui s’activent à accompagner les détenus.

« La Visitation 2 » vient de fêter son quarantième anniversaire au service du monde de la détention s’employant au soutien moral et spirituel des détenus de tous les établissements pénitentiaires de France.
Passe-muraille par la correspondance et la publication bimestrielle de « La  Roulante » (à consulter sur le site Internet de la paroisse) cette structure s’efforce d’apporter à ces hommes et ces femmes en souffrance une aide amicale et sans jugement, un lien avec l’extérieur, un souffle de vie et d’espoir. Leurs témoignages nous encouragent à continuer avec ténacité notre action malgré les difficultés inhérentes à toute association.

« La Roulante » nous vous en offrons quelques exemplaires. Accueillez – là, c’est gratuit. Vous y trouverez des cris de souffrance, de courage, des prières, des regrets, des remerciements, des aveux, de l’humour. Une lecture qui nous l’espérons change les regards sur ce monde rejeté qu’est la prison, et invite à être vigilants sur nos périphéries.

C’est aussi là où nous n’ouvrons pas les yeux
que se joue l’avenir d’un homme.

Dimanche de Pâques / Une homélie de JP Duplantier

Pour Marie-Madeleine, Pierre et Jean, c'est d'abord un choc : le corps de Jésus n’est plus dans le tombeau. Cette disparition ne retentit pas de 1.a mate manière chez chacun d'eux, de nous. Marie de Magdala aimait Jésus. Le regarder, l'écouter le suivre, était devenu toute sa vie. Elle venait d'être profondément secouée par toute la violence qui avait déferlé sur Lui. Mais là c'était encore autre chose : son corps avait disparu. Quelque chose ne suivait plus la logique ordinaire. Il y avait sûrement une cause : on nous l'a enlevé ! Pour Pierre, pas d'explication, il constate c'est tout : il y a le linceul et le linge qui avait recouvert sa tête, non pas posé avec le linceul mais roulé à sa place. Ça n'a pas de sens, mais c'est là. Pour Jean, enfin, c'est encore plus fou. Il aimait Jésus et avait compris qu'avec lui rien ne se passait de façon normale : quelle que soit la situation, dans un mariage, avec les malades, dans sa façon de parler en paraboles, dans les débats avec ses adversaires, les choses prenaient tout de suite une autre tournure, et les aveugles voyaient, et les sourds entendaient et les révoltés s'apaisaient. Il ne savait pas comment ni pourquoi ; c'était son style. Pour lui devant le tombeau vide, pas de tentative de trouver une cause, pas de réflexe de constater les faits, froidement, silencieusement, il croit. Il ne sait pas qu'est-ce qui se passe, il attend la suite, il fait confiance.
 
C'est alors que le récit ouvre la porte de l'événement : ils n'avaient pas encore compris que selon les Ecritures Jésus devait se relever d'entre les morts. Il fallait... c'était écrit... Qu'est-ce qui commande ? C'est la volonté de Dieu, son désir sur les hommes : « faisons l'homme à notre image et à notre ressemblance ». Dieu veut des fils qui lui ressemblent.
 
Et Dieu nous donne tout ce qu'il faut pour que nous portions son image, sa puissance d'amour. Mais dès que l'homme et la femme se rendent compte de l'équipement qu'ils ont reçu, ils adorent se sentir forts, libres et leur lien avec leur Père du ciel s'endort. Ils parlent ; ils imaginent ; ils construisent des systèmes des théories, des villes, des empires, et, au jour le jour, ils jouent avec la convoitise, ils rêvent de jouissance, ils grossissent démesurément comme la grenouille de la fable, et ils poussent les autres vers l'extérieur, se battent contre eux, si ça gène et ils marchent dessus comme s'ils finissaient par oublier qu'eux aussi avaient le droit de vivre, d'aimer. Dieu veut des fils et l'homme veut de l'homme, c'est tout.
Mais Dieu ne cède pas sur son désir. Il est patient, mais tenace aussi. Alors il faut qu'il nous réveille. Qu'il fasse se relever en nous son amour, parce que son amour est notre vie. C'est par lui que nous existons.
Quand le temps est venu, Dieu envoie son Fils bien aimé. Le premier-né des fils d'homme selon le désir du Père. Et les hommes ne le reçoivent pas ; ils voudraient bien sa force, son intelligence des choses et des gens, mais ils ne veulent pas de son lien d'amour avec son Père, de sa soumission heureuse au quotidien.
 
Et Jésus prend tout ça sur Lui. Dans sa chair, il s'offre à ce combat. Et il enlève notre péché. Ce qui pèse lourd, ce qu'il y a en trop chez nous, la tumeur de notre suffisance, de notre autonomie sans Père. Il fallait que notre condition de Fils ressurgisse au milieu de nous, en chair et en os. Agneau de Dieu, qui enlève le péché du monde, aie pitié de nous.
 
Ainsi commence pour nous la levée des morts. Là où il y avait le trop, le poids de notre idolâtrie de l'homme, il inscrit pas à pas la vie du Fils, de l'obéissance du Fils, de la tendresse de Dieu.
Et vous savez comment cela se passe. Il nous donne d'abord la fraction du pain. Et les mots de notre langage se mettent à trembler. D'habitude le pain et le vin désignent un aliment et une boisson bien connus, et voici qu'ils deviennent la présence de son corps livré et de son sang versé. Cela reste du pain et du vin, mais cela nous montre, nous donne son corps et son sang. C'était une nourriture d'homme, cela devient la nourriture des fils de Dieu. Et il arrive que notre coeur devienne brûlant comme pour les disciples d'Emmaüs, que notre chair soit touchée, que sa présence nous devienne sensible.
 
Puis il nous donne des frères. D'habitude, la vie fraternelle et la vie sociale sont une sorte de solidarité avec ceux qui pensent et vivent comme nous ; ça marche plus ou moins. Même dans un couple qui s'aime, il surgit souvent des tensions, des colères, des oublis dévastateurs. Cela arrive pour trois fois rien et ça prend soudain des proportions incroyables, c'est hop, et ça détruit sans qu'on comprenne pourquoi. Et voici que la voix du Christ pénètre la, sans raison, par grâce. Et nous entendons que notre Père d'en haut aime la personne que nous sommes en train de rejeter, de juger, d'haïr déjà peut-être. Et voici que la soumission heureuse du Fils s'inscrit dans notre coeur, dans notre comportement, dans nos paroles. Si vous cherchez comment le Christ ressuscité se manifeste à vous, c'est là que ça se passe, quand cette inconnue se mêle à vos affaires de familles, à vos relations de travail, à vos angoisses personnelles, et vous apaise et commence à changer votre regard. Là où il y avait mon mari, ma femme, ma compagnon de travail que je ne peux plus supporter à cause de mes oeillères, de ma volonté propre, de mon droit à avoir raison et à aimer comme je veux, vient la révélation que Dieu les aime et a bien l'intention d'en faire des fils qui portent sa ressemblance. A nos yeux, à notre tête, à notre coeur, ils restent les mêmes, mais vous ne pouvez plus faire comme si ils n'étaient que ce que vous voyez ou entendez d'eux. Comme le pain et le vin de la messe, Dieu vous offre d'y découvrir des vivants en train de devenir des fils. Et les jugements, les injures parfois, la revendication de vos droits mêmes sont stoppés dans votre bouche, dans votre regard, dans votre coeur. Le Christ est à l'oeuvre chez vous et vous changez, et ça se voit. Et vous devenez pour vos proches des témoins en chair et en os de la présence du Christ ressuscité.
 
Depuis longtemps Dieu nous a donné aussi les Ecritures saintes, la Bible. Cela ressemble des histoires du passé, avec quand même des situations qui ressemblent beaucoup aux nôtres. Mais la force de ces récits c'est de nous mettre sous les yeux l'autre versant de l'aventure humaine, celui où Dieu intervient, secoue, apaise, soigne, transforme et révèle sa présence active. L’exercice de leur lecture, ensemble, est indispensable pour apprendre, voir ce que nous n'avons pas encore vu et entendre ce que nous n'avons pas encore entendu. Voila les façons dont le Christ crucifié pour nous est vivant chez nous aujourd'hui : il parle, il agit dans notre chair. Notre foi en Lui n'est pas seulement notre cri vers Lui : Seigneur ! Seigneur ! Ça ne suffit pas. Notre foi c'est de reconnaître ce qui vient de Lui vers nous. Chacun de nous connaît ces choses. Nous avons tous dans un coin secret de notre vie de ces visites qui nous ont bouleversés. C'est souvent enfoui, refoulé. Mais c'est là. Pour nous le baptême en est la première marque. Pour tous les autres l'acte créateur de Dieu en est l'invitation incessante. Rien ni personne n'est à l'abri du désir de Dieu de faire de nous des fils à l'image du Christ.
 
Notre joie ce matin, quel que soit l'état de notre chemin, est de reconnaître et de célébrer ensemble que Jésus-Christ s'est levé d'entre les morts et nous avec lui, et que sa puissance de transformation est active réellement maintenant chez nous.
Jean-Pierre DUPLANTIER

Homélie de la veillée pascale 2014 / JP Ranga

Le Fils a prié avec un grand cri
Adressant sa prière à celui qui pouvait le SAUVER de la MORT :
Il a été exaucé en raison de sa piété, de sa bonne disposition et de sa soumission à la volonté du Père.
Tel est le centre et le sommet de notre foi chrétienne. Tel est le fondement de notre espérance. Telle est la source de l’amour du Père pour les hommes, son amour pour son Fils qu’il a relevé d’entre les morts.
Nous qui proclamons cette foi en l’œuvre unique du Père qui ressuscite son Fils, nous sommes témoins dans la vie de tous les jours que ce qu’il a fait en son Fils, il le fait en chacun de nous.
Témoins de ce qui unit le Père et le Fils, témoin de ce qui unit le Père et les disciples de Jésus. Il relève d’entre les morts, il affranchit de la peur de la mort et introduit les hommes sur le chemin de la Vie éternelle.
Dans le Christ, la mort est le passage de ce monde au père ! C’est lui qui réveille du sommeil de la Mort. C’est lui qui fait entendre sa voix dans les tombeaux. C’est lui qui demande d’invoquer l’Esprit de sainteté sur les ossements desséchés.
Abraham est notre père devant le Père en qu’il a cru, le Dieu qui fait exister les choses du  néant et qui les fait sortir de la mort.
Comme Abraham et les prophètes nous sommes tous les témoins de l’œuvre de Dieu.
Cette œuvre nous transforme de l’intérieur et nous associe à son Fils.
Nous sommes SES SERVITEURS, SES AMIS, LES VEILLEURS au milieu du peuple.
Et dans la résurrection du Christ, nous devenons SES FILS.

Cette transformation qu nous vient de la force de l’Esprit agit sur notre corps dès aujourd’hui. I ouvre nos yeux et éclaire nos regards.
Il ouvre nos oreilles et nous dispose à entendre sa parole. Il nous guérit de toutes nos maladies, surtout de la dureté de notre CŒUR, de cet ESPRIT de CERTITUDE COMPLETE qui nous ferme au salut de Dieu.

Grâce à cette transformation nous pouvons proclamer l’œuvre de Dieu et vivre comme témoins de sa venue dans notre monde.
Et dans l’Eucharistie, chaque fois que nous mangeons ce pain et que nous buvons à cette coupe, nous annonçons la mort du Seigneur jusqu’à ce qu’il vienne.
Nous annonçons la mort que le Fils du Père a voulu goûter dans notre corps d’hommes en toute liberté. Et nous proclamons la réponse que le Père fait à l’offrande de son Fils : le relever d’entre les morts, le faire entrer dans sa gloire, avec notre corps et notre âme humaine.
C’est ainsi qu’il a arraché aux forces des ténèbres et du mal l’ouvrage qu’il a modelé à son image et à sa ressemblance.

Jean-Pierre Ranga

Veillée pascale – 19 avril 2014

Apparition aux onze / Lc 24 / Une homélie de JP Duplantier

Chaque année après Pâques, nous avons à faire avec ces étranges récits des apparitions du Ressuscité. Jésus, le crucifié, celui qu’on a déposé dans le tombeau, vient au milieu de ses apôtres. Ils sont saisis de frayeur et de crainte, raconte Luc, ils croyaient voir un esprit, un fantôme, un revenant. Nous, nous sommes plus habitués. Et puis, c’est possible de se rassurer : c’est l’expérience spirituelle qui fonde notre foi. Oui mais le mot spirituel ne va pas bien, car Jésus leur dit clairement : « Touchez-moi, regardez : un esprit n’a ni chair ni os, comme vous voyez que j’en ai. »
Si nous nous en tenons à notre raison, à notre saisie habituelle des choses, à ce que nous savons de l’homme, de sa vie, de sa mort, ce genre de récit n’est pas tenable. Il ne tient pas la route. C’est très beau, mais çà n’a pas de bons sens.
 
            A moins que les pensées de Dieu ne soient pas nos pensées et que ses chemins ne soient pas les nôtres. Dans ce cas, ce que Jésus vit et montre de Lui pourrait être la pensée de Dieu, son chemin. Autrement dit : Jésus serait la parole de Dieu faite chair.
 
            La question devient alors : comment cette pensée et cette vie de Dieu arrive jusqu’à nous, jusqu’à notre tête, nos yeux, nos oreilles. Son œuvre est là tout le temps, dans nos rencontres, dans nos liens, dans ce qui nous arrive, mais comment pouvons-nous mettre des mots dessus, l’écouter, lui parler, nous en parler ? Nous connaissons la réponse : le contact, la médiation, entre le Christ et nous, c’est lire notre vie « selon les Ecritures », comme il dit.

            Si c’est vrai, allons-y. Jésus ressuscité déclare qu’il est là « en chair et en os ». Or cette expression est là, dans la Bible, depuis le début. Adam, découvrant sa femme, dit : « cette fois-ci, c’est l’os de mes os, la chair de ma chair. » Et cela désigne très précisément ce qui vient de lui arriver. Adam réalise que Dieu vient de faire de lui un vivant hybride, avec une architecture complexe et une dynamique totalement inattendue. Dieu venait de décider en effet: « faisons l’homme à notre image, à notre ressemblance. Adam a donc été façonné avec de la poussière, de la matière, du terrestre ; il arrivait au bout de l’évolution des espèces, avec toutes les capacités biologiques, sociales propres au vivant. Il était fait de ce bois-là. C’est son arbre généalogique, les os de son cerveau et de ses membres, et toutes les articulations qui vont avec et toute l’énergie qui lui est propre. Mais Dieu a creusé en lui, sous anesthésie générale, un espace nouveau. Il lui a enlevé une cote ou un côté et y a mis de la chair, c’est-à-dire une part de lui qui appartient à Dieu et à son désir, une sorte de dispositif capable de réagir à sa présence, à sa Parole, à la puissance de son amour. Telle est l’architecture de l’humain : en chair et en os. Exactement celle dont parle Jésus à ses apôtres.
 
Et le récit du livre de la Genèse continue : l’homme quittera son père et sa mère et s’attachera à sa femme vers une seule chair. L’homme est donc façonné pour quitter son arbre généalogique, son père et sa mère, et se mettre en route avec la femme, vers un au-delà d’eux-mêmes, vers une seule chair. Ils sont une architecture en mouvement.
Là est la crise, l’épreuve de l’humain. Ils réduisent l’objectif d’une seule chair à ce qu’ils en voient, à ce qu’ils en rêvent : leur couple, leur famille, leur enfant, leur clan, leur milieu, leur société, leur monde. La création de Dieu devient pour eux un acquis, leur propriété. Dieu a créé le monde, à nous de le gérer. 
 
Ils donnent d’ailleurs à leur premier enfant le nom de Caïn, d’un verbe hébreu qui signifie acquérir. Eve dit de lui, je l’ai acquis de Dieu. Pourtant, dès le début, un autre enfant est là. Son nom est Abel, un enfant discret, lumineux, habité par la tendresse de Dieu. Jésus, le Christ, est déjà là dans ces récits du commencement. Toute la Bible parle de Jésus d’un bout à l’autre. 
 
Or Caïn ne supporte pas ce frère hybride, homme comme lui, mais fils de Dieu en même temps. Il le massacre. Quand Jésus vient, l’affaire devient manifeste pour tous : les hommes à taille unique, qui ne fonctionnent que selon leur pensée et leur énergie propre, vont massacrer le fils de Dieu, le Prince de la vie.
Mais là où les hommes ont pu penser qu’ils allaient enfin être débarrassés de cette présence en eux de la miséricorde de Dieu, l’inverse s’est produit : Ce Jésus aime cette terre comme nous, souffre comme nous, mais obéit à son Père. Et entre ces deux-là, le Père et le Fils, le souffle de leur amour emporte toutes nos images et nos prétentions et inscrit dans notre histoire notre véritable chemin, la vérité qui nous revient de l’oubli, la vie que Dieu éveille en nous. 
 
Ce qui est réveillé chez nous, avec le Christ ressuscité, ce n’est pas d’abord une morale, ni même une doctrine, c’est une pratique, vieille comme le monde : manger ensemble, nourrir son propre corps en même temps que nos liens entre nous. Jésus leur dit : avez-vous quelque chose à manger ? Cette fois-ci, c’est du poisson grillé, la nourriture ordinaire de ces pécheurs du lac de Tibériade, comme lors de la multiplication des pains et des poissons. La veille c’était du pain et du vin avec les disciples d’Emmaüs, comme pour nous maintenant. Avec un geste et une parole du Christ en plus. Nous apportons le pain et il le bénit et dit ceci est mon corps. Nous apportons le vin et il le bénit et dit ceci est mon sang. Nous voici de nouveau habités et nourris en même temps par l’énergie de la terre et la lumière d’en-haut. Nous voici de nouveau mis en route vers le secret de Dieu qu’il est en train d’inscrire, de créer dans notre existence, au jour le jour, inlassablement. Nous devenons ce que nous recevons.
 
Bien sûr, tout ce qui appartient chez nous à la terre continue de susciter notre soif d’être nous-mêmes, de construire notre propre monde, de jouir de nos réussites, de souffrir de nos déceptions, de subir les violences du dedans et du dehors. Mais nous ne sommes plus seuls. Cà parle Dieu désormais dans tout ce qui nous arrive, d’heureux ou de malheureux, de juste ou d’injuste ; la présence de Dieu tremble en chacun de nos gestes et de nos sentiments, les nôtres et ceux des autres, si nous le voulons bien. La Parole de Dieu se fait chair maintenant. Elle façonne des liens inattendus, apaise nos peurs, éveille notre espérance, construit notre foi, instaure un amour, une miséricorde qui nous enlève, nous élève à la hauteur de l’amour que Dieu nous porte dès l’origine.
 
Le pape François a raison : les jugements, les médisances, les rejets, les violences que nous faisons sur les autres et nous-mêmes selon nos valeurs, nos critères et nos modèles, sont notre façon de fermer notre cœur et nos oreilles à ce qui parle Dieu dans nos aventures humaines, de massacrer la présence du Christ dans le quotidien de nos jours.
 
C’est à cause de cette naissance souvent douloureuse que je prie avec le psaume, et que j’espère que vous en faites autant, parce que nous avons besoins les uns des autres, là-dessus :
« Oh toi, mon Dieu, toi qui demeures en la louange, ne sois pas loin des mots que je rugis le jour et qui la nuit me laisse sans repos. Je t’en supplie, ne reste pas loin.

Oh, Toi mon Dieu, Toi qui demeures en la louange, regarde-moi; regarde-nous. »

Jean-Pierre Duplantier

Homélie du Jeudi Saint / JP Ranga



Dans l’évangile et l’Eucharistie de ce soir,
nous sommes convoqués à signer l’acte de donation que le Christ fait en notre nom à tous.
Acte de donation de lui-même à l’amour du Père et à l’amour des hommes afin de reconnaître la part de l’amour que Dieu le Père manifeste à travers sa passion, les souffrances et la mort de son Fils.
On peut parler aussi d’acte d’offrande comme nous le faisons à la messe, acte d’abandon, dans l’horizon d’une alliance scellée entre Dieu et les hommes.
Il y a un acte de donation et d’offrande que nous vivons avec le Christ le Jeudi Saint. Cet acte se résume dans ce que le Christ dit et fait en notre faveur, sous le regard bienveillant de son Père. C’est en même temps une promesse qui engage l’avenir, un serment de fidélité qui marque l’indissolubilité du lien entre le Christ, nous et son Père.
C’est de cela qu’il parle quand il parle, de cette part à avoir avec lui. Cette part qui nous vient de Dieu à travers lui. C’est le don de l’Esprit qui nous fait demeurer en Dieu au milieu des épreuves et qui nous fait devenir membre de son corps, marqué par le sceau de l’alliance en son sang.
Cette part qu’est pour nous l’Esprit Saint, c’est l’héritage dont parle St Paul. Nous sommes héritiers de Dieu, cohéritiers avec le Christ – héritiers du Royaume promis par le Père.
Cet acte de donation et d’offrande est aussi balisé par les gestes des autres disciples et leurs paroles.
L’évangéliste citera Pierre, le disciple bien-aimé et Judas lui-même dans la première partie de la Cène. Puis il parlera de Thomas et de Philippe qui interviendront.
Avec Pierre, le lavement des pieds demeure quelque chose de mystérieux. Que le Christ ne corresponde pas totalement à son geste de refus et à son geste de demande. En lien avec la lecture de l’Exode, on pensera davantage à ce préparatif de départ, où ceux qui sont appelés à sortir d’Egypte doivent être disposés. Partir aussitôt que le sang de l’Agneau aura épargné les premiers-nés d’Israël. Entendre le refrain de Dieu vis-à-vis des Egyptiens. « Israël est mon premier né, ne touchez pas à mon premier né. » Et Dieu lui-même ne manquera pas de rappeler aux fils d’Israël : « Je suis l’Unique qui t’a fait sortir du pays d’Egypte. Tu n’auras pas d’autres dieux en dehors de moi. »
Le geste de l’eau aux pieds, pour trouver des pieds des messagers de l’Evangile. Pour anticiper ce que le Seigneur fera comprendre plus tard. Il est le chemin, la Vérité et la Vie. C’est lui seul qu’il faudra suivre. Le Seigneur nous met en route de plusieurs façons, et nous met en contact  avec la vérité de son Père et des hommes. Il nous offre la vie en abondance.
Il est le Chemin, la Vérité et la Vie. Il est le Pasteur qui guide ses brebis. Il est le Maître et la Parole de Révélation du Père ! Il est la Lumière, la Lumière qui est la Vie des hommes. Il est la vigne, celle là en qui les sarments trouvent la sève et l’œuvre du Père. Nous sommes greffés en lui pour avoir la vie en abondance et devenir fils avec le Fils unique.

Que cette célébration du jeudi nous rappelle les liens sacramentels qui font que nous avons part avec le Seigneur, nous le suivons sur son chemin, nous attendons la vérité de sa parole ainsi que la vie surabondante qui est source de la fécondité de notre vie.
Dans les paroles et les gestes des sacrements, puissions-nous retrouver cet évènement de la veille de sa passion où le Christ fait acte de donation de lui-même, de son héritage afin de fonder l’alliance et la réconciliation avec le Père.

JPRanga

Homélies du jour des Rameaux 2014 / JP Ranga - JP Duplantier

Entrer dans la prière de Jésus
Avancer sur les traces de sa Passion.

Axer notre réflexion sur les prières de Jésus.

Au-delà de ses enseignements, de ses miracles,
Entrer en communion avec lui en restant attentif aux prières qu’il dit lors des jours de sa chair, lors des jours de sa passion.

L’action de grâce qui fonde sa confiance au Père
Elle est dite avant la prière de bénédiction du pain et du vin qu’il va offrir aux disciples pour les nourrir d’une nouvelle manière et leur faire goûter la joie du royaume.

La prière dite à genoux, dans la prostration
Qui demande que sa volonté soit unie à la volonté du Père, avant d’affronter librement les étapes de la passion.

La prière dite sur la Croix, qui prépare le grand moment où il va expirer, et remettre le souffle entre les mains du Père
Cette prière du psaume insiste sur l’éloignement qui existe entre lui et son Père, qui lui demande de se rapprocher et de le sauver de la mort.

Toutes ses prières doivent devenir nos prières, dites en notre faveur,
mais aussi dites pour nous apprendre à demeurer vigilants avec lui dans les épreuves.
La prière de sa résurrection quand il intercède pour nous à droite du Père complétera la prière dite dans les jours de sa chair.

Jean-Pierre Ranga
 

Ces Rameaux vont être bénis, ils vont être dans nos maisons un signe de bénédiction.
Nous sommes nombreux parce que nous avons besoin d’une protection de Dieu dans nos maisons.
Les rameaux, cet arbre vert, c’est l’arbre de la vie.

Ceci n’est que le premier jour de la semaine sainte. Il y a une chose que nous savons bien : l’arbre de vie est devenu l’arbre de la connaissance du bien et du mal.
Ce 2° arbre est notre vie, un mélange de bien et de mal, de l’amour et de la haine, de guerre et de paix, de bonheur et de malheur.
C’est sur cet arbre que nous sommes crucifiés tous les jours. Ce qui nous arrive est une étrange chose : nous nous jouons la comédie de mettre Jésus le Christ sur cette croix, comme un bouc émissaire, pour exorciser notre malheur.
Mais voici que le Christ offre de se livrer à ce mensonge meurtrier et Il devient celui en qui s’expose au monde entier la violence humaine à l’égard de l’homme.
Le Christ crucifié sur ce bois de la Croix, sur ce bois devenu sec, nous montre dans quel état nous sommes ; comment nous désirons l’arbre de vie et comment nous choisissons sans nous en rendre compte l’arbre de la mort.
Dieu notre Père a relevé le crucifix d’entre les morts, la croix du Christ devient la porte de notre enclos, le passage à la vie qui nous vient par lui, avec lui et en lui.
Car nous n’avons pas la force de nous fabriquer un chemin vers la vie : c’est lui le Chemin.
Nous n’avons pas la force de connaître la Vérité, c’est lui la Vérité.
Nos n’avons pas la force de connaître la Vie, c’est lui la Vie.

Ce n’est pas d’avoir dans nos maisons le symbole de l’arbre vert qui nous sauve. Ce symbole nous rappelle qu’il s’agit de suivre le Christ, de voir ce que la Christ soigne et guérit dans nos vies, d’entendre ce qu’il nous dit en continue au quotidien.
Entrons dans cette semaine sainte, laissons-nous instruire, conduire, réveiller par le Christ crucifié et ressuscité.
Jean-Pierre Duplantier.



Jean 10 / Textes de la célébration pénitentielle 2014

Nous avons choisi le texte d'évangile propose par l'Eglise pour la liturgie d'aujourd'hui vendredi 11 avril. (Jean 10, 31-39) Il nous invite à changer de référence à propos de nos fautes : Non plus seulement l’évaluation du bien et du mal, mais l’intérêt que nous portons à l’oeuvre de Dieu.

1. Lorsque les juifs vont chercher des pierres pour lapider Jésus, ils déclarent : « ce n’est pas pour une oeuvre bonne que nous voulons te lapider, mais parce que tu n'es qu'un homme et que tu prétends être Dieu ».De la haine s'est levée vis-à-vis de Jésus. De la haine sortant du coeur de croyants et de la peur des fils de l'Alliance. Nous aurions peut-être intérêt à ne pas évacuer trop vite cette sourde révolte enfouie au fond de nous. Comme s'il y avait dès le commencement chez les fils d'Adam une sorte de réflexe d'exclusion lorsque Dieu se présente à eux et qu'il ne se contente pas de nous aider à gérer au quotidien nos acquis, notre situation plus ou moins fragile en famille ou dans notre société, mais qu’il nous demande d’aller au-delà, vers le pays inconnu qu'il nous montre et où il nous conduit. Comme si la venue de Jésus chez nous était un risque de dérangement, « Que nous veux-tu, Seigneur Jésus ?  » crient les esprits mauvais qui tourmentent les hommes.Cette affaire n’est pas une façon de réveiller un sentiment de culpabilité. Elle révèle l'étrange résistance qui habite nos premiers pas dans notre relation avec Celui qui n'est pas comme nous et qui vient vers nous, et qui nous aime, et qui nous bouscule. Ce retrait instinctif n'est pas un refus, mais un recul, une distance, une crainte d'être aimé, entraîné. Une peur qu'il nous arrive, de la part de Dieu, quelque chose qui met sans dessus dessous l’enclos fermé dans lequel nous nous sommes retranchés au fit du temps. Demandons au Seigneur de nous apaiser et de nous tirer de cette sourde réticence à nous laisser approcher par Dieu.


2. La réponse de Jésus est surprenante : « Il est écrit dans votre Loi, Dieu dit : vous êtes des dieux ».Franchement, se penser comme des dieux cela est très exagéré. Nous sommes responsables parfois de très belles choses, mais nous sommes aussi la cause de gros dégâts en nous-même et chez les autres. Pourquoi donc Jésus reprend cette formule écrite noir sur blanc dans la Bible : vous êtes des dieux ? Parce que, dans le récit de la Genèse, lorsqu'à la fin du 6° jour, Dieu dit « Faisons l'homme à notre image et à notre ressemblance » et qu'il le fait, la Bible conclut : c'est très beau.Nous pouvons hésiter entre beau et bon. Les amoureux de la musique peuvent hésiter en parlant d'un bon musicien ou d'un bel orchestre. Mais dans les deux cas ce qui déclenche notre appréciation, ce n'est pas seulement leur technique, ni leur interprétation nouvelle, mais que notre âme a été visitée, que des larmes ont mouillé nos yeux, qu'une paix heureuse est descendue dans notre coeur, qu'une joie a inondé notre visage. Il en est de même dans les familles et dans les relations sociales. Les bons moments ne sont pas seulement les temps d'excitation ou de jouissance commune, ils sont des instants de vie belle, juste, vraie, qui nous sont donnés on ne sait comment. Des instants de grâce qui transfigurent le quotidien, l’ordinaire de nos jours, les promesses de nos idoles et tous les efforts des bâtisseurs d'un monde meilleur.Dans ces moments-1à, c'est vrai, les hommes portent la marque de l'image de Dieu : nous sommes des dieux.Le monde dit : nous pouvons tout, tout seul, sans Dieu ni maître. Jésus déclare : Dieu a crée les hommes à son image et à sa ressemblance ; c'est cette puissance de création divine qui fait de nous des dieux. Ce n'est plus je sais„je peux je veux, avec mes connaissances, mes expériences, mes techniques et mes mobilisations générales ; c'est je vais là où il me dit comme Abraham, Moïse et tous les autres. C'est écouter la manière dont Jésus-Christ parle de notre vie humaine depuis que la Parole de Dieu s'est faire chair en Lui ; c'est écouter ce que l'Esprit dit aux Eglises aujourd'hui... Ecouter et le faire, y aller, sortir sur son commandement, sans savoir où ça nous mène. Dieu le suit, Dieu pourvoira. Nous comprendrons ensuite.Dieu notre Père, que ta volonté soit faite ! Seigneur Jésus conduis-nous sur le chemin des fils de Dieu! Esprit Saint donne-nous d'entendre ce que tu commandes maintenant ! Confesser notre péché c'est, en même temps confesser notre foi en ce que Dieu veut faire de nous

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3. Et il- ajoute : « Si je n’accomplis pas les œuvres de mon Père, continuez à ne pas me croire. Mais si je les accomplis, croyez les oeuvres. Alors vous verrez que le Père est en moi et moi dans le Père. »
La demande de Jésus est claire. Croyez les oeuvres que j'accomplis au milieu de vous. Notre foi n'est pas seulement des règles de conduite; des valeurs à appliquer des mots pour expliquer la divinité du Christ, la paternité de Dieu, le statut ou les références des disciples. Notre foi est de voir le ressuscité à l'oeuvre au milieu de nous, vivant, agissant en continu, enchaînant les visites, les coups .de semonce quand nos habitudes où nos intérêts nous emprisonnent, les gestes de miséricorde pour nous remettre en chemin quand nous sommes fatigués, les moments de grâce, sans raison, sans mérite, par tendresse. Seules les actions, les comportements et les paroles que le Christ suscite en nous, inscrivent dans le monde la présence de Dieu en acte. Ce n'est pas seulement un message, c'est un témoignage.La demande de Jésus porte sur notre capacité à voir les oeuvres du Seigneur qui s'enchaînent au fil des jours et à apprendre à les interpréter au quotidien, quel que soit notre état, nos conditions de vie, nos humeurs, nos jugements.Jésus utilise une superbe figure, celle d'un enclos qui a une porte. Une porte étroite, mais toujours active. Une porte par laquelle nous est donné à voir en continu, en permanence, la lumière d'en-haut, la vie que Dieu donne, la présence active de son Fils bien aimé et du Souffle de leur amour. Iréné a raison de dire : la gloire de Dieu c'est l’homme vivant et la vie de l'homme c'est de voir Dieu. De le voir maintenant passer, afin de désirer le voir pour toujours.Voir Dieu à l'oeuvre dans nos vies, prendre le temps d'interpréter ces visites de Dieu au quotidien„ en continu, quoiqu'il arrive, voila le commandement du Christ. Y obéir nous donne la lucidité de reconnaître nos fautes, la confiance de recevoir son pardon et l'expérience de jouir de sa tendresse. Vous êtes le sel de la terre, la lunière du monde, nous dit le Christ. A chacun de nous de donner, par Lui et avec Lui, du sel, du goût, de la sagesse à la vie.Seigneur donne-nous de voir et d'interpréter les gestes et les paroles qui viennent de toi, quelque soient les personnes et les événements par lesquels ils nous arrivent. Donne nous d'y croire et d'y aller.


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Vraiment il est juste et bon de te rendre grâce, Dieu très saint, car tu ne cesses de nous travailler au coeur et au corps pour que nous devenions des fils qui portent ta ressemblance.Dieu de tendresse et de pitié, tu offres ton pardon sans te lasser à l'homme pécheur. Bien loin de te résigner à nos ruptures d'Alliance, tu as noué en ton Fils Jésus le Christ une nouvelle Alliance entre Toi et nous, entre Toi et la totalité des êtres humains. Sur le bois de la Croix a été exposé la haine et la violence du Prince de ce monde contre le corps de l'homme tel que Tu l'as crée au commencement. Sur le bois de la croix nous regardons désormais Celui qui a été transpercé et nous découvrons, à travers l'eau et le sang qui coulent de son côté, que la source de la vie continue de laver nos blessures et d'étancher notre soif. Et Tu l'as relevé d'entre les morts et il est devenu pour tous une force d’attraction plus puissante que nos forces de mort.Et maintenant qu'il est donné à ton peuple d'expérimenter un temps de grâce et de réconciliation, voici venir l'Esprit saint qui nous tourne vers Toi, afin que nous devenions témoins dans ce monde de l'immense travail d'enfantement des fils de Dieu, que tu as décidé dans la puissance de ton amour et que tu accomplis de génération en génération.Pleins d'admiration et de reconnaissance, rassembles dans le corps de ton Fils bien-aimé, unis dans cet Esprit en train de nous transformer, nous voulons dire avec confiance la prière que Jésus nous a apprise.


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Bénédiction finale :
Dieu notre Père,Tu ne veux pas la mort du pêcheurs, mais qu'il se convertisse et qu'il vive;Tu nous as aimés le premier et tu as envoyé ton Fils dans le monde, pour que le monde soit sauvé. Que ta miséricorde fasse sa demeure en nous et nous donne la paixTous répondent : AmenSeigneur Jésus-Christ, tu as donné ta vie, pour nous et pour la multitude, en rémission des pêchés.Ton Père t'a relevé des morts, conformément aux Ecritures, afin que nous entrions dans la justice de l’oeuvre que tu fais au milieu de nous, de génération en génération : engendrer des fils qui te ressemblent.Par ce sacrement de pénitence, libère-nous des liens qui nous encombrent, et développe chez nous, les liens qui font de nous les membres de ton Corps.Tous répondent AmenEt toi, Esprit saint, notre défenseur, tu viens sur nous pour que cette vie éternelle grandisse en nous dans la vie que nous menons. Et que cette Vie ensemencée chez nous se voie et s'entende dans toutes les langues et les situations de ceux que nous rencontrons, soit pour faire alliance ou pour leur résister.Que nos coeurs éclairent et brillent de ta présence dans toutes nos actions, nos paroles et nos rencontres. Fais de nous des témoins de ton oeuvre au milieu des nations, du plus proche au plus lointain.Tous répondent : Amen
Que la bénédiction de Dieu soit sur vous et engendre en nous des fils de sa Parole au nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit.