Prière Chrétienne avec la création

 
A partir de lundi nous entrons dans la lecture de l’encyclique Laudato Si. Pendant ce temps de l’Avent nous sommes accompagnés par ce texte du pape, mais aussi par cette prière qu’il a formulée dans son encyclique.

« Nous te louons, Père, avec toutes tes créatures, qui sont sorties de ta main puissante.
Elles sont tiennes, et sont remplies de ta présence comme de ta tendresse. LOUÉ SOIS-TU.

Fils de Dieu, Jésus, toutes choses ont été créées par toi. Tu t’es formé dans le sein maternel de Marie, tu as fait partie de cette terre, et tu as regardé ce monde avec des yeux humains. Aujourd’hui tu es vivant en chaque créature avec ta gloire de ressuscité. Loué sois-tu. Esprit-Saint, qui par ta lumière orientes ce monde vers l’amour du Père et accompagnes le gémissement de la création, tu vis aussi dans nos cœurs pour nous inciter au bien.
LOUÉ SOIS-TU.

Ô Dieu, Un et Trine, communauté sublime d’amour infini, apprends-nous à te contempler dans la beauté de l’univers, où tout nous parle de toi.
Éveille notre louange et notre gratitude pour chaque être que tu as créé.
Donne-nous la grâce de nous sentir intimement unis à tout ce qui existe.
Dieu d’amour, montre-nous notre place dans ce monde comme instruments de ton affection pour tous les êtres de cette terre, parce qu’aucun n’est oublié de toi.
Illumine les détenteurs du pouvoir et de l’argent pour qu’ils se gardent du péché de l’indifférence, aiment le bien commun, promeuvent les faibles, et prennent soin de ce monde que nous habitons.

Les pauvres et la terre implorent : Seigneur, saisis-nous par ta puissance et ta lumière pour protéger toute vie, pour préparer un avenir meilleur, pour que vienne ton Règne de justice, de paix, d’amour et de beauté.
LOUÉ SOIS-TU. Amen. »

Christ Roi / l'homélie Jean 18, 33-37

  Ma royauté n’est pas de ce monde 


"Évangile de Jésus Christ selon saint Jean" Enfin une bonne nouvelle ! Enfin une bonne nouvelle qui peut dessiner un sourire sur nos lèvres ! J'ai de la joie aujourd'hui à vous dire "Évangile de Jésus Christ selon saint Jean", et cela malgré le contenu du texte qui a été proclamé. Car dans l'Evangile de ce dimanche, la bonne nouvelle ne saute pas aux yeux, en effet, dans le texte, Jésus comparaît devant Pilate, celui qui est chargé d'appliquer la sentence qui a été prononcé, et on connaît la suite.

Mais alors, où est-elle cette Bonne Nouvelle ? Serait-ce que Jésus est Roi ? Pourtant des rois, on en a plus qu'il nous en faut. Il y a ceux qui nous gouvernent, il y a ceux qui nous jugent, ils y a ceux qui nous conseillent, il y a ceux qui nous indiquent le chemin à prendre, la conduite à tenir, ils y a ceux qui nous vendent le bonheur.

Quand Pilate pose la question à Jésus "Es-tu le roi des Juifs ?", Jésus cherche à savoir d'où vient cette question en Pilate ? Et Pilate, sans surprise,  répond en homme d'Etat, chargé de la sécurité publique. Il pose la situation, il décrit les forces en présence. Et Jésus qui n'est pas dans ce jeu de puissance, répond qu'il n'a pas de forces pour le défendre. Il dit : "Ma royauté n’est pas de ce monde." Et Pilate, le même qui se présentait avec autorité, pose de nouveau la question : "Alors, tu es roi ?" Et Jésus perçoit que, cet homme sur qui repose tant de responsabilités, a changé de registre : "C’est toi-même qui dis que je suis roi". C'est l'homme qui a posé la question et non plus le représentant de l'empire. Cette question lui vient du plus profond de lui-même, là où Dieu pose sa ressemblance, là où la vérité trouve son chemin.

Et dans la réponse de Jésus, "Moi, je suis né, je suis venu dans le monde" j'ai trouvé la Bonne Nouvelle ! 

Ces deux réalités, le monde dans lequel nous vivons et le royaume des Cieux, ne sont pas étrangères. Le Christ par son incarnation nous rejoint et fait de nous un royaume comme cela est dit dans le texte de l'apocalypse. Dieu ne nous regarde pas d'en haut, il lève les yeux sur nous et nous aime.

Nul ne peut échapper à cette réalité, le Christ vient à nous et lève les yeux sur nous. Il y a bien des lieux où cela se vérifie. Le secours catholique en fait partie. Combien de femmes et d'homme se présentent pour un peu d'aide. Ils viennent chargés du poids de leurs difficultés dues à la situation économique, dues à leur déracinement de leur pays d'origine ? Ces femmes et ces hommes ne sont pas accablés, ils restent debout et luttent pour leur survie. C'est ce que les bénévoles du secours catholique lisent dans leurs regards.

 Lors de la réunion mensuelle de l'équipe de Gradignan, les bénévoles échangent sur les difficultés bien sûr mais surtout sur ce qui les encourage à continuer leur mission. Ils échangent sur  ces vies qui affrontent les difficultés avec courage parce qu'en eux il y a une force qui vient du plus profond, cette vie qui est signe de la présence du Christ dans les pauvres. C'est là ce qui encourage les bénévoles, et cela touche leur propre faiblesse et leur fait saisir que jamais le Dieu qui s'incarne ne les abandonnera.

Au cœur de l'horreur, cette présence se révèle discrètement. C'est comme cela que j'ai interprété le hashtag "pray for Paris" (je traduis le slogan "prions pour Paris") qui s'est propagé sur les réseaux sociaux après les attentats de Paris. Tout le monde n'y a pas adhéré, certains l'ont critiqué, mais le hashtag est là pour exprimer le besoin de se tourner vers autre chose que les pleurs ou la vengeance, pour se tourner vers celui qui lève les yeux sur nous.

"Pray for Paris" est une expression prophétique de notre baptême. Lors du sacrement, le ministre annonce que notre baptême fait de nous des prêtres, des prophètes et des rois.

Notre baptême engage notre responsabilité dans le monde. Cette responsabilité n'est pas de répondre aux rafales de Kalachnikov par des bombes. Cela c'est de la responsabilité du citoyen. Mais, c'est de laisser germer dans le monde, le royaume des Cieux qui est proche, en étant des prophètes de la Bonne Nouvelle. 

Alors nous pouvons nous souhaiter les uns les autres une bonne fête du Christ Roi, et dire notre joie de porter au monde le levain qui est en nous. Ce levain que le Christ lui-même va faire lever sur son autel, ici parmi nous.

"Moi, je suis l’Alpha et l’Oméga,
dit le Seigneur Dieu,
Celui qui est, qui était et qui vient,
le Souverain de l’univers.
"
Amen !
Dominique Bourgoin, diacre.

Attentats de Paris

Je suis ému et peiné. Et je ne comprends pas, mais… ces choses sont difficiles à comprendre, commises par des êtres humains. Et pour cela je suis ému et peiné, et je prie. Je suis si proche du peuple français tant aimé. Je suis proche des familles, des victimes, et je prie pour eux tous.
François

La fête du Christ Roi

La fête du Christ Roi clôt le cycle de l’année liturgique. Toute l’année les chrétiens ont célébré les grands moments de la vie de Jésus. Lors du dernier dimanche de l’année, ils sont invités à se tourner vers le Christ roi de l’univers et juge de l’humanité. Le texte qui est lu dimanche prochain est le texte du jugement dernier : "J’étais nu et tu m’as donné à manger, malade et tu es venu me voir…". Le royaume du Christ est donc avant tout un royaume d’amour.

L'évangéliste Jean nous fait percevoir l'aspect paradoxal de cette royauté du Christ en présentant les événements de la Passion comme un cérémonial inédit d'investiture. Jésus est revêtu d'un manteau de pourpre; il est couronné d'épines et assis sur une estrade. La croix est le lieu de l'élévation où Jésus "attire tous les hommes à lui" (Jean 12, 32).
Quelle tentation dangereuse pour l’Église de tous les temps de se compromettre avec le pouvoir politique pour mieux promouvoir le règne de la religion !
Un royaume de fils : Le Royaume du Christ ne "vient pas de ce monde", mais il est au cœur de ce monde. C'est le Royaume de l'intériorité : "Le règne de Dieu est parmi vous" (Luc 17, 21). Ce Royaume n'est pas habité par des sujets, des soldats, des fonctionnaires et une cour, mais par des fils.
Les "fils du Royaume", ainsi que Jésus les nomme, sont ceux qui cherchent la vérité, ceux qui prennent son chemin, les bénis du Père proches de leurs frères. C'est un "royaume d'amour, de justice et de paix", comme le dit la préface eucharistique.
Un peuple de frères : La porte du Royaume s'ouvre pour nous dans le baptême et les sacrements. Mais l'entrée effective n'est pas à chercher seulement dans nos églises ou dans le secret de notre prière. Elle s'opère aussi dans le concret de notre vie, dans le vif de notre actualité traversée par ses misères et ses espoirs.
Le Royaume est présent et en construction dans chaque écoute patiente, chaque sourire encourageant, chaque fardeau partagé, chaque regard respectueux et aimant, chaque geste de paix et de réconciliation... Le passeport en est l'amour et le service au nom du Seigneur Jésus. Nous sommes les ambassadeurs de ce Royaume...
Le trésor du Royaume, ce sont les pauvres et les humbles ; ce sont tous les êtres humains pour lesquels le Christ Jésus est venu servir et donner sa vie.

Signes d'aujourd'hui