Il s'était exprimé avec assurance au nom de Jésus / Jn15 1-8 / Une homélie

"Il s’était exprimé avec assurance au nom de Jésus." Peut-on lire dans le texte des apôtres. Qu'y a-t-il de nouveau chez Paul pour que Barnabé relève que désormais Paul parle au nom de Jésus ? Et même, il insiste puisqu'au verset suivant, il ajoute que Paul s'exprime avec assurance au nom du Seigneur.
Ce qu'il y a de différent, nous le savons, c'est que, d'une part, Paul a rencontré personnellement le Christ et, d'autre part, qu'il a été baptisé.
Car, il ne suffit pas de croire, il faut aussi s'engager dans le baptême.
Il ne suffit pas d'être touché par l'Evangile encore faut-il s'engager à une relation intime et personnelle avec le Christ en acceptant son baptême.
Il ne suffit pas de conformer sa vie aux exigences de l'Evangile encore faut-il se dépouiller de soi et accepter d'agir au nom de celui qui a été invoqué lors de son baptême.
Il ne suffit pas d'aimer le Christ encore faut-il accepter d'être aimés par lui, accepter que le Seigneur nous dise mystérieusement : "tu es mon fils bien-aimé" lors de notre baptême.
C'est tout cela le baptême, c'est tout cela que vit Paul depuis son aventure à Damas.
Lorsque Barnabé annonce aux disciples que désormais Paul parle au nom de Jésus, il dit d'une certaine manière que Paul est baptisé. Il dit qu'il porte le nom de chrétien (je fais là peut-être un anachronisme mais c'est l'idée.) De nos jours, c'est toujours le cas, dans le rituel du baptême, le ministre dit d'une manière plus forte : "vous avez revêtu le Christ". Ainsi, Paul a revêtu le Christ.
Plus que cela encore Paul dira plus tard dans la lettre aux Galates ; " J'ai été crucifié avec Christ; et si je vis, ce n'est plus moi qui vis, c'est Christ qui vit en moi."
Paul avoue dans sa lettre aux galates qu'il est irrigué par la vie du Christ comme dans la parabole de la vigne de Jésus.
Il y a deux types de sarments, les sarments qui produisent du fruit et ceux qui n'en produisent pas, de même il y a deux manières de s'exprimer, s'exprimer au nom du Seigneur et s'exprimer en son nom propre.
S'exprimer en son nom propre c'est comme se couper de la sève qui nourrit la vigne. Mais laisser se répandre en nous la sève de la vigne ouvre des perspectives immenses.
Cela nous invite à nous souvenir de notre baptême. Il s'agit de conserver intact dans notre mémoire le souvenir de la rencontre avec le Seigneur qui a eu lieu lors de notre baptême. Garder ce souvenir est important. Un jour de notre histoire nous avons été baptisé, le ministre du baptême a prononcé notre nom et a dit : "je te baptise au nom du Père et du Fils et du saint Esprit", c'est comme si Dieu nous a été présenté officiellement.
Le Seigneur est certainement venu à notre rencontre avant notre baptême, et il vient à notre rencontre depuis. Mais chaque fois qu'il vient depuis notre baptême, nous pouvons le reconnaître car nous avons été présentés. Si nous laissons couler en nous la sève de la vigne, nous reconnaissons le Seigneur quand il passe.
Lors de notre baptême, le Seigneur nous dit mystérieusement "tu es mon fils bien-aimé." On dit que le baptême, est une adoption et qu'on devient frère de Jésus Christ.
C'est beau mais il me semble que c'est plus que cela. En recevant le baptême, on accepte d'être plus que le fruit de la rencontre de nos parents, on accepte que la vie les a traversés et que nous sommes le fruit de l'amour du Père.
Cet amour, il nous est dit lors de notre baptême. Se souvenir de son baptême, c'est également recevoir sans cesse l'amour infini du Père comme la sève de la vigne. C'est cet amour qui nous pousse à demander et recevoir sa miséricorde dans le sacrement de réconciliation. Cet amour nous invite à demeurer dignes malgré nos erreurs et nos fautes.
Sans cela, on se dessèche. Notre baptême ne se limite plus qu'à une date dans notre histoire, qu'à un événement bizarre dans notre vie sans cohérence sans visée.
Alors si nous vivons de notre baptême, si nous ravivons sans cesse son souvenir, nous pouvons des prodiges : " Si vous demeurez en moi, et que mes paroles demeurent en vous,
demandez tout ce que vous voulez, et cela se réalisera pour vous. Ce qui fait la gloire de mon Père, c’est que vous portiez beaucoup de fruit et que vous soyez pour moi des disciples.
"
Amen !
Dominique Bourgoin, diacre.

Le pèlerinage diocésain à Lourdes, les 7 et 8 avril 2018

Samedi matin, 6h45, la salle St Jean est déjà toute en effervescence ! Une cinquantaine de paroissiens se prépare à prendre le bus : Jean-Jacques, le chauffeur, va nous conduire pour la 11ème fois à Lourdes. Fabien, notre curé, nous bénit.
Voyage rapide, avec un arrêt à Aire, qui permet aux responsables anciens et futurs du Secteur paroissial de se rencontrer et d'affiner certains détails. On évoque le passé avant de confier les rênes à Marie-Amélie qui se propose de nous accompagner dès l'an prochain.
Le passé : Christian et Christiane Hauw, nous parlent des origines. L'initiative de ce secteur: « Talence, Gradignan, Cestas » est due à Henri et Denise Barbet, relayés par Christian et Christiane en 1994. Depuis 2004 nous descendons à l'hôtel Ste Suzanne. Pour le 150° anniversaire des apparitions, en 2008, nous étions 148 pèlerins : nous avons annexé un hôtel supplémentaire !
Arrivée à Lourdes, ayant déjà prié les uns pour les autres et pour ceux (présents dans nos pensées) qui n'ont pu venir. Nous prenons peu à peu possession de nos chambres (remplaçant un groupe britanique), et nous passons à table. Le groupe d'Ecossais, encore sur place, chante avant le repas et nous oblige à leur répondre par un bénédicité retentissant !
Dès la cérémonie d'accueil, le sermon de notre cardinal nous met en « route » avec les jeunes presque aussi nombreux que les adultes et les seniors réunis. La procession Eucharistique est presque intime dans la basilique St Pie X (seuls les diocèses de Toulouse et Bordeaux sont présents avec quelques Anglais). Le soir, la procession Mariale nous permet de prier les mystères glorieux.
Dimanche matin, notre groupe se divise entre divers propositions : prière du Chapelet ou du Chemin de Croix, rencontre avec Monseigneur Ricard. Les jeunes vont méditer les Mystères du Rosaire. 10h30 : tout le monde se retrouve pour la messe diocésaine. L’homélie s’adresse aux jeunes et aux moins jeunes : « N'ayons pas peur de nous afficher chrétiens », nous dit son Eminence.
Déjà le repas et les questions du retour, Chemin de Croix (pour ceux qui ne l’ont pas fait le matin), puis c'est l'envoi : cérémonie courte, et priante. Les jeunes nous offrent une dernière surprise qui réjouit tout le monde. Et c'est sur cette note joyeuse que nous prenons le bus, certains depuis l’hôtel, d’autres depuis la prairie... Cette innovation ne va pas sans procurer quelques désagréments à certains !
Au retour, les témoignages nous font revivre les moments forts de ce pèlerinage et des précédents, c’est aussi un temps d’échanges. Francine, en tant que responsable des équipes du Rosaire, nous parle de son projet d'essaimage sur les paroisses environnantes.
Que d'émotions et de mercis réciproques dans ces dernières embrassades sur le trottoir avant de regagner nos demeures ! Ce pèlerinage n'aura pas échappé à la règle qui veut que l'unité de notre paroisse en soit renforcée.

Sachez que nous avons bien profité de la pluie de « Grâces bienfaitrices » !

Vous êtes témoins / Lc 24 35-48 / Une homélie


(...)
Quelle va être l'attitude du premier né d'entre les morts ?
Quel va être le premier mot du temps nouveau qu'il inaugure ?
Le temps où la mort est vaincue ? Le temps du Salut ?

Il en aurait des choses à dire,
il pourrait revenir sur la lâcheté des disciples qui l'ont tous abandonné,
il pourrait témoigner du passage de la mort à la vie,
il pourrait manifester enfin sa gloire, éclater en vainqueur absolu, en roi de l'univers, en maître de la vie.
il pourrait briller d'une nouvelle et complète transfiguration.
il pourrait surtout se faire connaître au monde, confondre ses ennemis, laisser des preuves irréfutables de sa résurrection...

(...)
Jésus ne fait pas semblant.
Voilà qui doit à nouveau nous interroger sur la nature de ce corps : le verbe fait chair...
La divinité de jésus n'a pas utilisé un corps d'homme comme le Bernard Lhermite se glisse dans une coquille vide qu'il abandonnera un jour ou l'autre.
Dieu n'a pas pris notre chair comme une main se glisse dans un gant
L'incarnation n'est pas le véhicule que Dieu emprunterait pour se balader sur la terre, et dont il serait descendu à la dernière station du chemin de croix...
Dieu ne s'est pas retiré de la chair de Jésus quand il était cloué sur la croix pour y redescendre au matin de Pâques.
Dieu n'a pas fait semblant de mourir sur la croix.
Dieu a souffert et Dieu est mort sur la croix

En Jésus, la divinité et l'humanité sont liés définitivement.
Comme quand on mélange du lait et de la farine pour faire des crêpes :
une fois que le lait est mélangé à la farine, on ne peut plus séparer l'un de l'autre
- la farine est toujours là, mais elle n'est plus visible comme farine,
- le lait est encore du lait, mais quelque chose s'est mêlé à lui pour toujours...

(...)
L'urgence, ce n'est pas de s'imposer au monde, l'urgence c'est d'ouvrir l'intelligence à l'écriture.
C'est de rappeler que tout est déjà là, dans l'écriture. Tout ce dont nous aurons besoin pour notre vie de disciples.
L'urgence c'est de faire naître des témoins, pas de fabriquer des preuves.

Comme souvent, les traducteurs de la liturgie tordent le texte pour susciter une figure de missionnaire « A vous d'en être les témoins », au boulot ! Il va falloir vous y mettre !
Mais l'évangile est bien plus radical, il dit « De tout cela, vous êtes témoins »
C'est fait, ce n'est pas une mission à accomplir, ce n'est pas à vous de devenir témoins,
Je vous dis moi que vous êtes témoins !
Vous l'ignorez peut-être, vous n'en n'avez pas conscience, mais je vous révèle votre nature, ce que vous êtes : vous êtes témoins.
Ce n'est pas à vous de choisir, vous ne le serez ni par votre désir, ni par votre volonté, ni par votre liberté, vous l'êtes, que vous le vouliez ou non !

Et dans ce texte, Jésus n'en tire pas de conclusions pratiques.
Vous êtes témoins, faites-en ce que vous voulez !
A vous de voir !
(...)

Amen, Alléluia !
Sylvain, diacre