Paraboles du Royaume / Mt 13 44-52 / l'homélie


Comment parler du royaume des cieux ?
C’est quoi le royaume des cieux ?
Jésus passe son temps à essayer de nous donner des pistes, à tenter de nous décrire ce royaume. Mais il faut croire que pour dire le royaume des cieux, nos mots, notre langage n’est pas équipé, du moins il est trop étroit, trop étriqué.
Le royaume des cieux ne rentre pas dans notre langage terrestre.
Alors, pour en parler malgré tout, Jésus est obligé de parler en paraboles. C’est à dire de prendre ce que nous connaissons : des champs, des trésors, des perles, des poissons (la semaine dernière c’était des graines et de la moutarde), et de tordre tout ça pour faire miroiter de l’inconnu dans notre langage connu.
(...)
 
Le tri c’est aussi évidemment la grande affaire de cette pêche : « on s’assied, on ramasse dans des paniers ce qui est bon, et on rejette ce qui ne vaut rien. »
Le texte original dit plutôt « on rejette ce qui est pourri ».

S’ouvre alors pour nous le grand dossier du jugement !
Il semblerait que le royaume des cieux ait à voir avec le jugement… mais qu’est-ce que le jugement si ce n’est du tri ?
Juger une affaire, juger quelqu’un, c’est bien d’abord faire du tri : faire la part des choses, séparer le vrai du faux, peser le bon et le mauvais.
(...)

Le tri est nécessaire, le tri est Bonne Nouvelle
Nous portons en nous le meilleur et le pire.
Chacun de nous est le terrain du combat incessant du bon et du mauvais, de la vie et de la mort.

Sous la surface du visible, que nous soyons un océan agité ou un lac calme et serein, sous la surface, dans nos profondeurs cachées, le royaume ramasse large, il rassemble, il regroupe, il prend tout, sans exception et là-dedans …. il fait du tri.
Il rassemble ce qui est bon, et il rejette ce qui est pourri, ce qui est déjà mort !
Il extirpe le méchant du milieu des justes.
Mais les justes, c’est nous ! c’est chacun de nous, puisque le Christ nous a justifié ! Par sa croix !
Il est bon, il est merveilleusement bon que le méchant qui se tient au milieu de chacun de nous, le méchant qui siège au milieu de moi, le déjà mort, le pourri, soit extirpé !
Extirpé et jeté dans son lieu à lui, le lieu où brûle le pleur et le grincement de dents !
Le lieu où le pleur et le grincement de dents sont détruits.
(...)

Un chant a malheureusement beaucoup de succès dans les paroisses (pas à Gradignan) et sur internet dans lequel on entend « Si devant la gravité de tes fautes, la pensée du Jugement te tourmente : regarde etc... »
Quelle bêtise !
Si la pensée du jugement te tourmente, c’est que tu n’as rien compris à ce qu’est le jugement !
Le jugement ne peut pas, ne doit pas nous tourmenter, c’est la plus heureuse des nouvelles pour nous ! Enfin !! enfin nous seront restaurés, nettoyés, unifiés ! Enfin nous serons ce que nous sommes !! vivement le jugement !!

Si la gravité de tes fautes te tourmente…. prends rendez-vous avec ton curé et viens te réconcilier avec ton Seigneur ! Il y a un sacrement exprès pour ça.
Si la pensée du jugement te tourmente…. plonge dans la Parole, laisse faire les anges qui sauront faire le tri. Laisse faire le royaume qui ramasse large !

Seigneur que le temps du jugement ne tarde plus !
L’Esprit et l’épouse disent « Viens » !
Celui qui entend qu’il dise « Viens » !(Ap.22 17)
Amen
Sylvain diacre

Le bon grain et l'Ivraie / Mt 13 24-43 / Une homélie



Dans les paraboles que nous venons d’entendre, Jésus une fois encore cherche à nous faire entrevoir le Royaume de Dieu. Dans la première nous retrouvons la figure du semeur comme dimanche dernier. Jésus le désigne clairement, « c’est le fils de l’homme, une façon de parler de lui même, le Fils de Dieu.

Dans le récit d’aujourd’hui nous rencontrons deux semailles, deux semeurs
L’homme qui a semé du bon grain (belle semence) dans son champ, et celui qui est désigné comme l’ennemi. Celui-ci, pendant que les hommes dorment, et ne peuvent exercer aucune vigilance, il sème dans le même champs, sur la même terre, de l’ivraie. Dans le texte en grec l’ivraie se dit « zizanion ». (zizanie, discorde)
Les grains de la discorde se mêlent à la belle semence. Il faudra la croissance des deux semences pour que devienne visible que dans le champs du fils de l’homme croissent et se mêlent ensemble deux semences.
L’ivraie de l’ennemi a la capacité lorsqu’elle survient dans le champ de faire apparaître une différence. (Tout ne sera pas à mettre dans le même sac) Sous les yeux du maître du champs et de ses serviteurs grandissent deux avenirs, deux projets. Celui du fils de l’homme et celui de l’ennemi.
Alors bien sûr les serviteurs ne voient qu’une attitude, et de bonne foi, celle d’agir sans tarder et je suppose avec énergie et détermination ; pour éradiquer et supprimer le projet ennemi.
Mais ce n’est pas la volonté du propriétaire du semeur. A la proposition des serviteurs il répond :
« Non, en enlevant « la zizanie » vous risquez d ‘arracher le blé en même temps. Laissez-les pousser ensemble jusqu’à la moisson. » Là nous venons d’entendre dans la bouche de Jésus que la belle semence donnera du blé (pas de l’orge, ni de l’avoine) du blé il faudra s’en souvenir.

Finalement l’attitude du semeur nous fait découvrir la façon de faire de Dieu que Dieu est, tendresse, douceur, patience. La puissance de Dieu n’est pas tapageuse, elle est celle du véritable amour.
« Toi Seigneur qui dispose de la force, tu juges avec indulgence, tu gouvernes avec beaucoup de ménagement...Tu as enseigné à ton peuple que le juste doit être humain. ( première lecture livre de la Sagesse)
Mais le jour viendra où le maître de moisson dira que l’heure a sonné de faire le tri. C’est a lui que ce tri revient. Les termes de Jésus peuvent nous orienter au thème traditionnel du jugement dernier présenté comme une division des hommes en deux camps, les bons et le mauvais.

Le Pape François à propos de cette parabole décrit la coexistence en nous comme dans le monde et même dans l’Église, à la fois de l’esprit « mondain » qui souvent domine et de l’Esprit de Dieu : A la fois la belle semence et ivraie. Personne ne d’y trompe. Personne n’oserait se vanter d’être entièrement bon, personne non plus ne peut être accusé d’être entièrement mauvais. La frontière qui sépare les bons des méchants passe en réalité en chacun de nous. Nous sommes tous des êtres partagés et Jésus nous invite à reconnaître, comme notre condition de créature, ce mélange permanent entre ce qui est du projet de Dieu et ce qui est du projet du diviseur. Il ne nous demande pas cependant de nous en contenter ;

*Dans l’Evangile de ce dimanche il est largement question de germination : la belle semence, la graine de moutarde, le levain dans la pâte, enfouis germent pour que naisse une œuvre nouvelle. En nous est semé, le jour de notre baptême quelque chose de petit destiné à grandir Cette germination porte du fruit...et c’est au fruit que l’on pourra vérifier et découvrir ce que du projet de Dieu accomplit en nous et parmi nous.
Invitation au discernement… discerner comment en nous et au milieu de nous, entre nous et au-delà même de nous, germe le blé de la belle semence… étant entendu que c’est ce blé qui est destiné au grenier du Seigneur, c’est la part du Royaume. La zizanie est bonne à jeter.
Il nous faut donc sans cesse nous poser la question « Est ce que ma prière, mes actes, mes décisions, mes engagements mes relations portent le bon fruit. Selon le plan de Dieu. Suis-je enfermé dans mes certitudes, fier et satisfait de tout je je pense réussir…

Si ce que nous entreprenons individuellement ou collectivement y compris sur le plan pastoral produit comme fruit la communion ou au contraire le résultat entraîne t-il de la division, une sorte de zizanie ou de discorde. C’est important de le savoir pour être fidèle, à la volonté , au projet du Dieu.

Ne craignons pas de soumettre nos engagements, nos choix, nos projets, nos plans, à l’épreuve de la Parole, de la prière, du souffle de l’Esprit.
Ne craignons pas ! « St Paul nous rappelle aujourd’hui combien l’Esprit Saint vient au secours de notre faiblesse. Laissons-nous travailler par l’Esprit et non par le monde. Préservons la grâce reçue a notre baptême.

La belle semence semée en nous deviendra du blé… qui est aussi fruit de la terre et qui par le travail des hommes deviendra le pain.
Quand à l’Eucharistie nous déposons le pain à l’autel c’est toute notre vie qui est offerte, pour être scrutée par le Père et pour être élevée de terre.
L’Eglise nous a donné ce sacrement par lequel nous recevons la grâce de participer…. à la germination du Royaume dès aujourd’hui et en vue de l’éternité.

Robert Zimmermann
diacre

C'est à vous qu'est donné le mystère du Royaume des Cieux / Mt 13 1-23 / Une homélie


" À vous il est donné de connaître les mystères du royaume des Cieux." C'est à vous, vous qui êtes là ce dimanche, qu'est donné le mystère du royaume des Cieux. Laissons cette parole nous toucher. "C’est à vous qu’est donné le mystère du royaume des Cieux" Laissons cette parole cheminer jusqu'à notre cœur. Acceptons-la. Goûtons comme elle nourrit notre foi, comme elle nous porte.

L'Evangile d'aujourd'hui est un enseignement pour nous. Il nous enseigne comment lire la parole de Dieu. Il nous invite surtout à ne pas nous décourager.
La première fois qu'on lit un texte de la Bible, ou qu'on partage un texte, ça peut nous passer par-dessus la tête, ça peut rentrer par une oreille, sortir par l'autre et ne rien déposer au milieu. Un peu comme le grain qui tombe au bord du chemin et que les oiseaux ont mangé. Mais on était au bord du chemin, si on persévère on prend le chemin.

Un peu plus loin, à la lecture d'un passage d'un Evangile par exemple, on est un peu plus attentif mais pas assez, la lecture nous bouscule un peu mais tout cela reste un peu obscur. C'est un peu comme ces grains qui sont tombés sur un sol pierreux. Mais il y a des pierres et avec des pierres on peut construire quelque chose si on persévère.

Encore plus tard, la lecture ou le partage entre amis d'un texte nous touche, il peut même nous enflammer mais ça ne va pas se faire si facilement. Ça résiste, le malin comprend vite que le Dieu d'amour gagne un disciple à sa cause alors il essaye d'étouffer tout cela.

Mais reste en nous le souvenir de quelque chose qui ressemble à un royaume alors on reprend un second souffle et on persévère, on est étouffé et on recommence jusqu'à goûter pleinement le mystère du royaume de Dieu.
Mais ça ce n'est pas pour tout de suite, c'est un long travail. Et pourtant comme j'aimerai acquérir ce niveau. Être en possession de la ceinture noire de la lecture de la parole, être toujours vainqueur du mal, mais ce n'est pas pour tout de suite, il faut persévérer.

Cependant grâce à vous, moi, j'ai la chance de me perfectionner. Lorsque je prépare une homélie comme celle que je vous dis aujourd'hui, je reçois dans le terreau de mon corps le grain de la parole, j'essaie de le laisser pousser pour qu'il grandisse et donne du fruit. Et ce fruit c'est ce que la parole m'invite à vous dire. Et c'est chaque fois une grande joie, le royaume est proche.

"C’est à vous qu’est donné le mystère du royaume des Cieux" Lisez la parole de Dieu. Goûtez la parole de Dieu. Mangez la parole de Dieu. Mâchouillez-la. Laissez-la grandir en vous. Car cette parole nous est donnée, c'est un don, c'est gratuit.
En plus c'est si simple, l'Eglise nous offre tous les jours les textes de la messe. Il suffit d'en prendre un, de le lire. De se laisser étonner, amuser, révolter ou interroger par un mot ou une phrase. Et dans la journée, le relire ou seulement y repenser, creuser ce passage qui nous pose question.
L'étonnement, le questionnement, l'amusement, la révolte, ce sont les clés que le Seigneur donne à notre intelligence pour nous éveiller à sa parole alors ne les laissons pas se rouiller.

"C’est à vous qu’est donné le mystère du royaume de Dieu" En fait, le mot mystère vient du grec musterion, dérivé de muein, "être fermé" (j'ai récupéré ça sur internet, je dis cela car on a un diacre helléniste à Gradignan et il va s'étonner de mes progrès).
Le sens biblique de ce mot désigne ce qui est caché, mais que Dieu veut partager, veut révéler aux hommes. Sachant que tout en étant révélé par Dieu, le mystère est ce que l'homme n'a jamais fini de comprendre, mais que cela ne nous décourage pas car tout se dévoile et se voile par couche.

Et ce soir, j'ai envie de traduire "C’est à vous qu’est donné le mystère du royaume des Cieux" par : "c'est à vous qu'est donné la révélation du royaume des Cieux."
Nous sommes invités dans le royaume des Cieux quand ce qui est écrit dans la Bible devient parole et que cette parole nous touche durablement et profondément.

Ainsi ma parole, qui sort de ma bouche,
ne me reviendra pas sans résultat,
sans avoir fait ce qui me plaît,
sans avoir accompli sa mission. "

Amen !
Dominique Bourgoin, diacre.

Digne de moi / Mt 10 37- 42 / Une homélie


« Celui qui aime son père ou sa mère plus que moi n’est pas digne de moi
celui qui aime son fils ou sa fille plus que moi n’est pas digne de moi »
Nous ne sommes pas dignes de Jésus.

Nous ne sommes pas dignes de lui parce que nous aimerons toujours nos parents et nos enfants plus que lui.
Ce n’est pas une critique dans la bouche de Jésus, c’est simplement un constat. C’est comme ça, nous ne l’aimerons jamais comme il nous aime.
En fait ce n’est pas un scoop ni une révélation, nous le savons bien et nous ne cessons de le répéter, à chaque eucharistie :
« Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir, mais dis seulement une parole et je serai guéri »

(...)
« Seigneur, je ne suis pas digne... »
Et pourtant « qui vous accueille m’accueille »
N’est-ce pas sidérant ? Vertigineux ?
Est-ce que l’on mesure bien ce qui se dit ici ? Est-ce que l’on se rend compte de ce que Jésus est en train de nous dire ?
« Qui vous accueille m’accueille ».

(...) Il nous faut absolument entrer dans la logique de Jésus : « Qui vous accueille m’accueille », il ne nous demande pas d’accueillir les autres pour l’accueillir Lui,
il nous demande de nous laisser accueillir par les autres pour leur permettre à eux, en nous accueillant, de l’accueillir, Lui !
Ce n’est probablement qu’en nous laissant accueillir que nous pourrons « donner un verre d’eau fraîche au petit »
(...)

Et si nous quittions nos habits d’accueillants pour revêtir ceux d’accueillis ?
Et si nous apprenions à accueillir en nous laissant accueillir ?
Et si le véritable accueil n’était possible qu’à ce prix-là ?

(...)
La parole qui nous guérit, qui nous relève, qui nous sauve, c’est le Verbe fait chair, c’est la Parole incarnée, c’est le Christ tout entier !
Nous ne sommes pas dignes de le recevoir, la belle affaire ! mais la parole de la croix est dite pour nous ! Une fois pour toutes…
Le problème n’est pas du côté de l’émetteur, mais du récepteur !
Serons-nous capables d’avoir les oreilles pour entendre cette parole ?

Comme nous sommes lents à nous laisser aimer !
Comme nous sommes durs à nous laisser fléchir pour entrer enfin dans sa joie !

« Seigneur, je ne suis pas digne de te recevoir », je ne suis pas digne de t’accueillir,
mais dis seulement une parole et c’est moi qui serai accueilli,
dis seulement une parole et je serai… cueilli.
Amen
Sylvain diacre

Dieu a tellement aimé le monde / Jn 3 16-18 / Une homélie


Aujourd'hui, nous fêtons la sainte Trinité, autant dire que le sujet est compliqué. C'est dans ces situations qu'on regrette de ne pas avoir été suffisamment attentif pendant les formations quand le sujet était abordé. Mais courage, rien n'est impossible si l'Esprit-Saint nous accompagne, nous qui sommes encore dans le souffle de la pentecôte.

Pour cela, je propose que nous nous laissions guider par le texte de l'Evangile de ce dimanche en commençant par les 6 premiers mots.
"Dieu a tellement aimé le monde", il y a dans ces 6 mots comme un condensé de la Bible. La Bible en 6 mots c'est fort, Mais surtout avec cette phrase prononcée par Jésus lui-même à Nicodème dans son enseignement la nuit, toute l'Ecriture se comprend. Tout est lumineux.

C'est parce que Dieu a tellement aimé le monde qu'il crée l'homme à son image. C'est parce que Dieu a tellement aimé le monde qu'il demande à Noé de sauver la vie. C'est parce que Dieu a tellement aimé le monde, qu'il appelle Abraham. C'est parce que Dieu a tellement aimé le monde, qu'il demande à Moïse de conduire son peuple à Canaan et c'est parce que Dieu a tellement aimé le monde, qu'il envoie des prophètes pour rappeler sans cesse son amour et son alliance.

Dans l'Evangile de Jean, on entend " Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique" Et son Fils unique a pour mission de sauver le monde et restaurer à jamais son alliance. Voilà, pourquoi, nous pouvons oser dire qu'il y a dans les 6 premiers mots de cet Evangile toute la Bible concentrée et expliquée. C'est parce que Dieu a tellement aimé le monde, qu'il envoie son Fils unique.
De la genèse au temps des prophètes, Dieu est à l'œuvre. Un Dieu plein de miséricorde, car de nombreuses fois, le peuple qu'il a choisi se détourne de lui. Et sans cesse le Dieu unique fait preuve de miséricorde. Il fait preuve d'une toute-puissance du pardon.

Jésus, lui, nous révèle que ce Dieu si miséricordieux est Père, parce que lui est Fils. Il nous apprend également que son père et lui sont un. (Jean 10, 30)
Et enfin, au moment de partir rejoindre son Père, avec lequel il ne fait qu'un, il annonce la venue d'une troisième personne, celui qu'il nomme le défenseur : " Quand viendra le Défenseur, que je vous enverrai d’auprès du Père, lui, l’Esprit de vérité qui procède du Père, il rendra témoignage en ma faveur." (Jean 15, 26).

"Dieu a tellement aimé le monde qu’il a donné son Fils unique, afin que quiconque croit en lui ne se perde pas, mais obtienne la vie éternelle." Tout le salut repose-t' il sur le fait de croire en lui. Mais croire en qui : lui ? Croire au Père ? Croire au Fils ? L'ambiguïté de la phrase est intéressante, elle renforce dans notre mémoire que le Père et le Fils sont Un.

Mais revenons sur le fait que pour ne pas se perdre et obtenir la vie éternelle, il faut croire en Lui. Alors posons-nous la question de savoir qui croit en Lui ?
La réponse est très simple pour identifier une partie de ceux qui croit en Lui. Parmi ceux qui croit en Lui, il y a les baptisés. Les baptisés qui l'ont été au nom du Père et du Fils et du Saint-Esprit, croient en Lui car la prière du Credo a touché leur chair. L'Eglise croit comme elle prie nous l'enseigne la Tradition. Tout cela est mystérieux.

Toujours est-il que tous les baptisés portent en eux le nom de Dieu.
Nous avons été baptisés au nom du Père. Cela nous donne la perspective de pardonner et d'aimer comme le Père. Cela nous inscrit dans une lignée. Être baptisé au nom du Père nous donne toute notre place dans la création. Notre baptême nous rappelle que nous sommes créés à l'image de Dieu et qu'il tient à nous de ne pas souiller cette image. Baptisés au nom du Père, nous devenons coresponsables de la création, notre devoir est de la protéger dans son intégralité.
Nous avons été baptisés au nom du Fils. Cela crée pour nous une autre fraternité. Une fraternité avec le Fils mais surtout avec toutes les personnes que nous rencontrons. Cela nous donne la capacité de déceler dans le frère qui vient à nous le passage du Christ. Nous sommes un peu responsables de lire et susciter cette présence.
Nous avons été baptisés au nom du saint Esprit. Cela nous engage dans la mission de révéler au monde Celui qui sauve. Cela nous donne la force d'inviter à partager la parole pour que nous ne nous perdions pas mais que nous ayons la vie éternelle en croyant en Lui.
Nous avons la chance d'avoir été mis en présence de l'Evangile alors il est de notre responsabilité de faire connaître le Père à ceux qui croient en Lui et ne le connaisse pas.

L'été dernier, j'étais à Mimizan sur le front de mer, le soir au moment du coucher de soleil. Le spectacle est magnifique. Les couleurs sont indescriptibles de beauté. Alors quand le soleil s'est couché, la foule a applaudi, je ne sais pas si tous les soirs d'été c'est pareil, mais ce soir-là, la foule a applaudi. Je me demandais : "mais qui applaudissent-ils ? Qu'est-ce qui les a poussés à applaudir, Et comment ces personnes anonymes entre-elles se sont-elles rejointes dans leurs applaudissements ?"
J'ai alors souri et je me suis dit que nous applaudissions le Père, parce que moi aussi j'ai applaudi, nous applaudissions pour louer sa création. J'ai pensé : le saint Esprit nous a poussé à applaudir. En frère du Christ, nous nous sommes rejoints.

Et parmi la foule, il y en a qui attendent toujours de connaître Le Père et le Fils et le saint Esprit.
Que la grâce du Seigneur Jésus Christ,
l’amour de Dieu
et la communion du Saint-Esprit
soient avec [nous] tous.
Amen !
Dominique Bourgoin, diacre