Écoutez la voix des guetteurs, leur appel retentit, c'est un seul cri de joie ; ils voient de leurs yeux le Seigneur qui revient à Sion /Jean 1 1-18 / Noël 2013 / Une homélie

Aujourd'hui est un jour de joie. Aujourd'hui, se lit sur nos visages la joie d'appartenir au Christ. 
Aujourd'hui, brille dans nos yeux, encore plus fort, la lumière du Christ. 
Aujourd'hui, se dessine sur nos lèvres la joie de l'incarnation.
Ce matin, en répondant à l'invitation du Seigneur, nous sommes invités à fêter Noël autrement.
Hier soir, à la messe de la nuit de Noël, nous avons adoré l'enfant dans la crèche. Nous avons contemplé l'enfant-Dieu dans sa puissance et dans sa faiblesse. Mais ce matin, nous laissons la Parole toucher notre chair par le mystère de l'incarnation. Dieu se fait homme. Dieu qui descend jusqu'à l'homme pour se laisser toucher par l'homme.
Dès l'origine, Dieu prépare ce moment. Dès l'origine où une parole soufflée sur la chair de l'homme fait de lui un être capable d'aimer, Dieu s'invite à rejoindre sa créature pour se révéler en vérité : "après la Loi communiquée par Moïse, la grâce et la vérité sont venues par Jésus Christ." Nous dit Jean.
Nous avons fait de Noël une fête de famille. Pour la plus part d'entre nous Noël, c'est l'occasion de rassembler grands-parents, parents et petits-enfants autour du sapin. La joie de Noël, nous la traduisons par l'échange de cadeaux, par un bon repas partagé. Tout cela est bien. Mais, au milieu de la fête, au milieu des musiques et des chants, éblouis par les lumières, nous oublions que Noël c'est avant tout célébrer le mystère de l'incarnation.
Après que Dieu se soit révélé par les prophètes, Dieu nous envoie son Fils pour partager notre condition d'homme.
Cette nouvelle met de la joie dans le cœur de tout homme mais nous en oublions bien souvent l'origine. Et pourtant cette joie de Noël, c'est la même que celle qui remplit le cœur des parents qui portent leur enfant au baptême. Cette joie c'est la même que celle que ressentent les confirmands qui reçoivent le sacrement.
Quand le ciel rejoint la terre, mystérieusement, la joie habite le cœur des hommes. On ne sait pas d'où elle vient mais elle est là, bien présente, bien réelle. Cette joie exprime cette part de nous qui frémit à l'approche du Seigneur.
"Mais tous ceux qui l'ont reçu, ceux qui croient en son nom, il leur a donné de pouvoir devenir enfants de Dieu."
Enfant de Dieu, nous le sommes par notre baptême. Nous le méditions, il y a quelques semaines avec le nom de Jésus. La grâce d'être enfant de Dieu ne nous retranche pas du monde mais nous invite à une responsabilité immense. Nous sommes appelés comme le fit Jean à rendre témoignage de la Lumière, à témoigner du Christ vivant dans chacune de nos rencontres.
Nous sommes invités comme Jean à rendre témoignage afin que tous croient.
N'ayons pas peur de rendre témoignage. N'ayons pas peur pour deux raisons.
La première, le monde espère une bonne nouvelle. Le monde attend des paroles vraies qui le tirent de cette spirale qui le concentre sur lui-même sans la possibilité d'une issue.
Dans notre frénésie de consommation de Noël, je ne voudrais citer qu'un seul exemple : Chaque seconde, 570 sacs plastiques sont distribués en France et 16000 dans le monde... pour durer 20 minutes. Dans la nature, ils mettront entre 100 et 400 ans pour se dégrader ! Dans cet appétit pour dépenser pour des futilités, nous oublions l'essentiel ! Est-ce à cette démesure que Dieu nous convie ? Dieu s'incarne pour dire la beauté de la création. Pour dire que la création nous est certes confiée mais que nous devons la partager avec tous les êtres vivants qui peuplent notre planète. Dieu s'incarne pour nous rappeler que nous ne sommes pas livrés à nous-mêmes, que le nom de Jésus signifie Dieu sauve.
La seconde raison pour laquelle nous ne devons pas avoir peur, c'est que Dieu nous donne à connaître sa Gloire comme le dit l'évangéliste : "Et le Verbe s'est fait chair, il a habité parmi nous, et nous avons vu sa gloire, la gloire qu'il tient de son Père comme Fils unique, plein de grâce et de vérité.". Cette Gloire elle nous rejoint et nous fortifie quand nous communions à son corps et que nous buvons à la coupe.
Ne gardons pas la joie de cette rencontre intime pour nous. Nous devons en faire une force pour la mission. François, notre Pape, nous invite fortement depuis qu'il a été assis sur le trône de Pierre à devenir un peu plus missionnaire. Cette année nous fêtons les cinquante ans de Vatican II, et nous sentons bien que l'Esprit missionnaire qui a soufflé sur le concile se ravive. Alors mettons nous en chemin, ouvrons grand les portes de l'Église, sortons nous de notre confort pour annoncer la Bonne Nouvelle : Dieu se fait homme en Jésus, Dieu Sauve.
Que la force de la Gloire du Père fasse de nous des femmes et des hommes de douceur capables de dire la tendresse de Dieu pour tous.
Que cette force fasse de nous des femmes et des hommes d'écoute capables d'accueillir en vérité ce que vivent les personnes que le Seigneur met sur notre chemin.
Et la joie du guetteur emplira nos cœurs,
notre appel retentira,
nous verrons de nos yeux le Seigneur qui vient.
Dominique Bourgoin, diacre.

Is 52, 7-10 // Ps 97 // He 1, 1-6 // Jn 1, 1-18

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