Jean 10 / Textes de la célébration pénitentielle 2014

Nous avons choisi le texte d'évangile propose par l'Eglise pour la liturgie d'aujourd'hui vendredi 11 avril. (Jean 10, 31-39) Il nous invite à changer de référence à propos de nos fautes : Non plus seulement l’évaluation du bien et du mal, mais l’intérêt que nous portons à l’oeuvre de Dieu.

1. Lorsque les juifs vont chercher des pierres pour lapider Jésus, ils déclarent : « ce n’est pas pour une oeuvre bonne que nous voulons te lapider, mais parce que tu n'es qu'un homme et que tu prétends être Dieu ».De la haine s'est levée vis-à-vis de Jésus. De la haine sortant du coeur de croyants et de la peur des fils de l'Alliance. Nous aurions peut-être intérêt à ne pas évacuer trop vite cette sourde révolte enfouie au fond de nous. Comme s'il y avait dès le commencement chez les fils d'Adam une sorte de réflexe d'exclusion lorsque Dieu se présente à eux et qu'il ne se contente pas de nous aider à gérer au quotidien nos acquis, notre situation plus ou moins fragile en famille ou dans notre société, mais qu’il nous demande d’aller au-delà, vers le pays inconnu qu'il nous montre et où il nous conduit. Comme si la venue de Jésus chez nous était un risque de dérangement, « Que nous veux-tu, Seigneur Jésus ?  » crient les esprits mauvais qui tourmentent les hommes.Cette affaire n’est pas une façon de réveiller un sentiment de culpabilité. Elle révèle l'étrange résistance qui habite nos premiers pas dans notre relation avec Celui qui n'est pas comme nous et qui vient vers nous, et qui nous aime, et qui nous bouscule. Ce retrait instinctif n'est pas un refus, mais un recul, une distance, une crainte d'être aimé, entraîné. Une peur qu'il nous arrive, de la part de Dieu, quelque chose qui met sans dessus dessous l’enclos fermé dans lequel nous nous sommes retranchés au fit du temps. Demandons au Seigneur de nous apaiser et de nous tirer de cette sourde réticence à nous laisser approcher par Dieu.


2. La réponse de Jésus est surprenante : « Il est écrit dans votre Loi, Dieu dit : vous êtes des dieux ».Franchement, se penser comme des dieux cela est très exagéré. Nous sommes responsables parfois de très belles choses, mais nous sommes aussi la cause de gros dégâts en nous-même et chez les autres. Pourquoi donc Jésus reprend cette formule écrite noir sur blanc dans la Bible : vous êtes des dieux ? Parce que, dans le récit de la Genèse, lorsqu'à la fin du 6° jour, Dieu dit « Faisons l'homme à notre image et à notre ressemblance » et qu'il le fait, la Bible conclut : c'est très beau.Nous pouvons hésiter entre beau et bon. Les amoureux de la musique peuvent hésiter en parlant d'un bon musicien ou d'un bel orchestre. Mais dans les deux cas ce qui déclenche notre appréciation, ce n'est pas seulement leur technique, ni leur interprétation nouvelle, mais que notre âme a été visitée, que des larmes ont mouillé nos yeux, qu'une paix heureuse est descendue dans notre coeur, qu'une joie a inondé notre visage. Il en est de même dans les familles et dans les relations sociales. Les bons moments ne sont pas seulement les temps d'excitation ou de jouissance commune, ils sont des instants de vie belle, juste, vraie, qui nous sont donnés on ne sait comment. Des instants de grâce qui transfigurent le quotidien, l’ordinaire de nos jours, les promesses de nos idoles et tous les efforts des bâtisseurs d'un monde meilleur.Dans ces moments-1à, c'est vrai, les hommes portent la marque de l'image de Dieu : nous sommes des dieux.Le monde dit : nous pouvons tout, tout seul, sans Dieu ni maître. Jésus déclare : Dieu a crée les hommes à son image et à sa ressemblance ; c'est cette puissance de création divine qui fait de nous des dieux. Ce n'est plus je sais„je peux je veux, avec mes connaissances, mes expériences, mes techniques et mes mobilisations générales ; c'est je vais là où il me dit comme Abraham, Moïse et tous les autres. C'est écouter la manière dont Jésus-Christ parle de notre vie humaine depuis que la Parole de Dieu s'est faire chair en Lui ; c'est écouter ce que l'Esprit dit aux Eglises aujourd'hui... Ecouter et le faire, y aller, sortir sur son commandement, sans savoir où ça nous mène. Dieu le suit, Dieu pourvoira. Nous comprendrons ensuite.Dieu notre Père, que ta volonté soit faite ! Seigneur Jésus conduis-nous sur le chemin des fils de Dieu! Esprit Saint donne-nous d'entendre ce que tu commandes maintenant ! Confesser notre péché c'est, en même temps confesser notre foi en ce que Dieu veut faire de nous

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3. Et il- ajoute : « Si je n’accomplis pas les œuvres de mon Père, continuez à ne pas me croire. Mais si je les accomplis, croyez les oeuvres. Alors vous verrez que le Père est en moi et moi dans le Père. »
La demande de Jésus est claire. Croyez les oeuvres que j'accomplis au milieu de vous. Notre foi n'est pas seulement des règles de conduite; des valeurs à appliquer des mots pour expliquer la divinité du Christ, la paternité de Dieu, le statut ou les références des disciples. Notre foi est de voir le ressuscité à l'oeuvre au milieu de nous, vivant, agissant en continu, enchaînant les visites, les coups .de semonce quand nos habitudes où nos intérêts nous emprisonnent, les gestes de miséricorde pour nous remettre en chemin quand nous sommes fatigués, les moments de grâce, sans raison, sans mérite, par tendresse. Seules les actions, les comportements et les paroles que le Christ suscite en nous, inscrivent dans le monde la présence de Dieu en acte. Ce n'est pas seulement un message, c'est un témoignage.La demande de Jésus porte sur notre capacité à voir les oeuvres du Seigneur qui s'enchaînent au fil des jours et à apprendre à les interpréter au quotidien, quel que soit notre état, nos conditions de vie, nos humeurs, nos jugements.Jésus utilise une superbe figure, celle d'un enclos qui a une porte. Une porte étroite, mais toujours active. Une porte par laquelle nous est donné à voir en continu, en permanence, la lumière d'en-haut, la vie que Dieu donne, la présence active de son Fils bien aimé et du Souffle de leur amour. Iréné a raison de dire : la gloire de Dieu c'est l’homme vivant et la vie de l'homme c'est de voir Dieu. De le voir maintenant passer, afin de désirer le voir pour toujours.Voir Dieu à l'oeuvre dans nos vies, prendre le temps d'interpréter ces visites de Dieu au quotidien„ en continu, quoiqu'il arrive, voila le commandement du Christ. Y obéir nous donne la lucidité de reconnaître nos fautes, la confiance de recevoir son pardon et l'expérience de jouir de sa tendresse. Vous êtes le sel de la terre, la lunière du monde, nous dit le Christ. A chacun de nous de donner, par Lui et avec Lui, du sel, du goût, de la sagesse à la vie.Seigneur donne-nous de voir et d'interpréter les gestes et les paroles qui viennent de toi, quelque soient les personnes et les événements par lesquels ils nous arrivent. Donne nous d'y croire et d'y aller.


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Vraiment il est juste et bon de te rendre grâce, Dieu très saint, car tu ne cesses de nous travailler au coeur et au corps pour que nous devenions des fils qui portent ta ressemblance.Dieu de tendresse et de pitié, tu offres ton pardon sans te lasser à l'homme pécheur. Bien loin de te résigner à nos ruptures d'Alliance, tu as noué en ton Fils Jésus le Christ une nouvelle Alliance entre Toi et nous, entre Toi et la totalité des êtres humains. Sur le bois de la Croix a été exposé la haine et la violence du Prince de ce monde contre le corps de l'homme tel que Tu l'as crée au commencement. Sur le bois de la croix nous regardons désormais Celui qui a été transpercé et nous découvrons, à travers l'eau et le sang qui coulent de son côté, que la source de la vie continue de laver nos blessures et d'étancher notre soif. Et Tu l'as relevé d'entre les morts et il est devenu pour tous une force d’attraction plus puissante que nos forces de mort.Et maintenant qu'il est donné à ton peuple d'expérimenter un temps de grâce et de réconciliation, voici venir l'Esprit saint qui nous tourne vers Toi, afin que nous devenions témoins dans ce monde de l'immense travail d'enfantement des fils de Dieu, que tu as décidé dans la puissance de ton amour et que tu accomplis de génération en génération.Pleins d'admiration et de reconnaissance, rassembles dans le corps de ton Fils bien-aimé, unis dans cet Esprit en train de nous transformer, nous voulons dire avec confiance la prière que Jésus nous a apprise.


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Bénédiction finale :
Dieu notre Père,Tu ne veux pas la mort du pêcheurs, mais qu'il se convertisse et qu'il vive;Tu nous as aimés le premier et tu as envoyé ton Fils dans le monde, pour que le monde soit sauvé. Que ta miséricorde fasse sa demeure en nous et nous donne la paixTous répondent : AmenSeigneur Jésus-Christ, tu as donné ta vie, pour nous et pour la multitude, en rémission des pêchés.Ton Père t'a relevé des morts, conformément aux Ecritures, afin que nous entrions dans la justice de l’oeuvre que tu fais au milieu de nous, de génération en génération : engendrer des fils qui te ressemblent.Par ce sacrement de pénitence, libère-nous des liens qui nous encombrent, et développe chez nous, les liens qui font de nous les membres de ton Corps.Tous répondent AmenEt toi, Esprit saint, notre défenseur, tu viens sur nous pour que cette vie éternelle grandisse en nous dans la vie que nous menons. Et que cette Vie ensemencée chez nous se voie et s'entende dans toutes les langues et les situations de ceux que nous rencontrons, soit pour faire alliance ou pour leur résister.Que nos coeurs éclairent et brillent de ta présence dans toutes nos actions, nos paroles et nos rencontres. Fais de nous des témoins de ton oeuvre au milieu des nations, du plus proche au plus lointain.Tous répondent : Amen
Que la bénédiction de Dieu soit sur vous et engendre en nous des fils de sa Parole au nom du Père, et du Fils, et du Saint Esprit.

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