Dans l’évangile et l’Eucharistie de ce soir,
nous sommes convoqués à signer l’acte de donation que le Christ fait en notre nom à tous.
Acte de donation de lui-même
à l’amour du Père et à l’amour des hommes afin de reconnaître la part de
l’amour que Dieu le Père manifeste à travers sa passion, les souffrances et la
mort de son Fils.
On peut parler aussi d’acte
d’offrande comme nous le faisons à la messe, acte d’abandon, dans l’horizon
d’une alliance scellée entre Dieu et les hommes.
Il y a un acte de donation et
d’offrande que nous vivons avec le Christ le Jeudi Saint. Cet acte se résume
dans ce que le Christ dit et fait en notre faveur, sous le regard bienveillant
de son Père. C’est en même temps une promesse qui engage l’avenir, un serment
de fidélité qui marque l’indissolubilité du lien entre le Christ, nous et son
Père.
C’est de cela qu’il parle
quand il parle, de cette part à avoir avec lui. Cette part qui nous vient de
Dieu à travers lui. C’est le don de l’Esprit qui nous fait demeurer en Dieu au milieu
des épreuves et qui nous fait devenir membre de son corps, marqué par le sceau
de l’alliance en son sang.
Cette part qu’est pour nous
l’Esprit Saint, c’est l’héritage dont parle St Paul. Nous sommes héritiers de
Dieu, cohéritiers avec le Christ – héritiers du Royaume promis par le Père.
Cet acte de donation et
d’offrande est aussi balisé par les gestes des autres disciples et leurs
paroles.
L’évangéliste citera Pierre,
le disciple bien-aimé et Judas lui-même dans la première partie de la Cène.
Puis il parlera de Thomas et de Philippe qui interviendront.
Avec Pierre, le lavement des
pieds demeure quelque chose de mystérieux. Que le Christ ne corresponde pas
totalement à son geste de refus et à son geste de demande. En lien avec la
lecture de l’Exode, on pensera davantage à ce préparatif de départ, où ceux qui
sont appelés à sortir d’Egypte doivent être disposés. Partir aussitôt que le
sang de l’Agneau aura épargné les premiers-nés d’Israël. Entendre le refrain de
Dieu vis-à-vis des Egyptiens. « Israël est mon premier né, ne touchez pas
à mon premier né. » Et Dieu lui-même ne manquera pas de rappeler aux fils
d’Israël : « Je suis l’Unique qui t’a fait sortir du pays d’Egypte.
Tu n’auras pas d’autres dieux en dehors de moi. »
Le geste de l’eau aux pieds,
pour trouver des pieds des messagers de l’Evangile. Pour anticiper ce que le
Seigneur fera comprendre plus tard. Il est le chemin, la Vérité et la Vie.
C’est lui seul qu’il faudra suivre. Le Seigneur nous met en route de plusieurs
façons, et nous met en contact avec la
vérité de son Père et des hommes. Il nous offre la vie en abondance.
Il est le Chemin, la Vérité
et la Vie. Il est le Pasteur qui guide ses brebis. Il est le Maître et la
Parole de Révélation du Père ! Il est la Lumière, la Lumière qui est la
Vie des hommes. Il est la vigne, celle là en qui les sarments trouvent la sève
et l’œuvre du Père. Nous sommes greffés en lui pour avoir la vie en abondance
et devenir fils avec le Fils unique.
Que
cette célébration du jeudi nous rappelle les liens sacramentels qui font que
nous avons part avec le Seigneur, nous le suivons sur son chemin, nous
attendons la vérité de sa parole ainsi que la vie surabondante qui est source
de la fécondité de notre vie.
Dans les paroles et les
gestes des sacrements, puissions-nous retrouver cet évènement de la veille de
sa passion où le Christ fait acte de donation de lui-même, de son héritage afin
de fonder l’alliance et la réconciliation avec le Père.
JPRanga
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