Dans l’extrait de la Genèse
que nous offre l’Église ce dimanche nous assistons à un dialogue
étrange entre Dieu et Abraham.
C’est Dieu qui amorce la
discussion en livrant son inquiétude à propos du comportement des
gens de Sodome et de Gomohrre. Entendre Abraham, le Père de tous les
croyants, auquel est promis une grande descendance discuter pas à
pas, avec respect certes avec le créateur nous interroge. Et nous
voyons Dieu qui se plaît à voir en Abraham celui qui bataille avec
lui pour le salut de la ville pécheresse.
Dieu entre en conversation
avec son allié de la terre, et voilà que nous est révélé une
solidarité spirituelle entre les humains et le projet de Dieu.
Pour se révéler et pour
accomplir son œuvre de salut Dieu a besoin des hommes il à besoin
de nous. Dieu n’est pas solitaire.
Du côté d Abraham on peut
souligner une grande confiance et une foi sans faille en la
miséricorde divine. Dieu a aussi besoin de notre confiance ? de
notre foi.
Ce qui est frappant c’est
que Abraham s’arrête au chiffre de dix justes. ( « juste »
= ajusté à la volonté de Dieu) On pourrait le regretter.
Pourquoi n’a-t-il pas
poursuivi ses demandes au-dessous de dix ?
Nous ne sommes pas devant un
marchandage ou une négociation. L’œuvre de Salut appartient à
Dieu.
C’est comme si le chemin
s’ouvrait maintenant au seul juste qui suffira pour sauver
l’humanité dont Saint Paul parle à sa manière dans la lettre au
Colossiens
« Dieu nous a donné
la vie avec le Christ. Il a payé la dette, Il l’a annulée en
la clouant à la croix du Christ. »
Le mystère pascal s’impose
à nous une fois encore… particulièrement chaque fois que nous
célébrons l’Eucharistie.
Nous sommes concernées et
invités à collaborer à l’œuvre de salut. Nous ne pouvons nous
sauver nous-mêmes. Tout Salut comme toute prière se feront
désormais :
« Par Jésus Christ
notre Seigneur. » - « Par Lui, avec Lui et en Lui »
c’est ainsi que culmine la prière Eucharistique.
Dans l’Evangile de ce jour
Jésus nous incite fortement à tendre la main.
Dieu attends notre confiance,
notre persévérance et notre obstination à toujours demander.
Soyons sans gêne ! Ayons de l’audace à l’image de celui
qui dans la Parabole frappe a la porte de l’ami qui ne sait pas
assurer hospitalité et qui finalement accueillera.
« Demandez on vous
donnera ; cherchez vous trouverez, frapper on vous ouvrira. »
Dans l’Evangile Jésus vient
ajuster l’acte de prier.
« Quand vous priez
dites »
Jésus ne propose pas un geste
ou une pensée mais il nous demande de « parler » Il nous
demande d’avoir l’ initiative de la rencontre.
En commençant par « Père »
nous nous plaçons en position filiale et reconnaissons que nous nous
recevons de ce Père.
« Que ton nom soit
sanctifié »
Que ton nom soit sanctifié .
Le nom représente Dieu dans son être et son être Saint. Le tout
Autre.
Mettons à l’écart ce qui
dans notre imaginaire vient entacher et encombrer ce nom par nos
propres représentations. Dieu n’est pas un magicien qui va régler
tous nos problèmes.
« Que ton règne
vienne »
Si la venue du règne est
notre désir profond, si nous le souhaitons sincèrement nous
reconnaissons notre responsabilité dans cette venue.
Ce n’est pas arrange-toi
pour que ton règne vienne et j’attends tranquille que ton règne
vienne. Mais j’adhère et je m’engage comme fils et disciple a
œuvrer avec toi, Père, à la venue de ton règne.
Nous n’avons pas de souci à
nous faire quant au règne de Dieu au ciel, mais sa venue sur terre
c’est aussi mon affaire.
Aide-moi à faire venir ton
règne sur la terre.
Ensuite nos demandes et nos
actes seront ceux de disciples missionnaires.
... La où le pauvre est
accueilli, la où la porte est ouverte, la où la fraternité au nom
de Jésus et la solidarité humaine sont exercés, la ou viendra le
pardon, là où la paix et la concorde sont recherchées.
Chacun trouvera la manière et
le chemin pour être artisan de la venue du règne avec l’aide de
Dieu
Chers amis, sur nos chemins
humains souvenons-nous que Dieu attends notre prière, nos demandes.
« DEMANDEZ VOUS
OBTIENDREZ... »
Nous n’obtiendrons sans
doute pas exactement ce que nous souhaitons, mais je voudrais vous
laisser repartir chez vous tout-à-l’heure avec une certitude, et
je la tire de la Parole même de Jésus
« Le Père du ciel
donne l’Esprit à ceux qui lui demandent »
Je dois là rectifier la
traduction liturgique qui nous fait entendre « a ceux qui le
lui demandent » . Ce « le » est
inexistant dans la parole originelle.
Toute demande, toute prière
au Père, qui nous met en position filiale ,nous vaut le don de
l’Esprit.
Et c est l’Esprit qui nous
guide sur nos chemins ; dans nos choix, dans nos engagements, si
nous-même n’y mettons pas obstacle, car Dieu ne nous laisse pas
entrer en tentation, mais il attend notre confiance, notre foi pour
le Royaume.
Seigneur apprends nous à
prier comme des fils et donne nous ton Esprit.
Amen
Robert Zimmermann,
Diacre
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