La part de Marthe / Lc 10 38-42 / Une homélie

(...)
Dieu entre aussi chez nous d’autres manières.
Par exemple, dans quelques instants, quand nous approcherons de cet autel pour communier à son corps, Dieu descendra chez nous…. Au plus intime de notre chez nous.
Il viendra chez nous, car en nous, il est chez Lui

Et quand nous lisons l’Ecriture avec d’autres, là encore, Dieu entre chez nous !
Puisqu’il est dans sa Parole, quand sa Parole entre dans nos oreilles, il entre aussi dans nos oreilles… Il entre, et il s’installe
(...)
Nous avons tous en nous Marthe et Marie.
La part de Marthe et la part de Marie
Quand Dieu vient chez nous, les deux parts, Marthe et Marie se lèvent en chacun de nous.

Il y a la part de Marthe, celle qui veut faire… celle qui pense qu’il faut absolument faire
S’agiter, faire des réunions, faire des bilans, envoyer des mails, organiser des trucs… ou bien faire des bonnes actions, faire de belles prières, faire des sacrifices, faire de beaux discours, faire ce qu’il faut faire pour être disciple-missionnaire….
La part de Marthe est une part utile, indispensable, sans elle, le Seigneur n’est pas servi…
mais elle impose de sans cesse se poser la question : qui est-ce que je sers ?
Est-ce que c’est le Seigneur ou est-ce que c’est moi-même ?
Est-ce que je nourris le Seigneur ou est-ce que je nourris ma propre image ?

Heureusement, la part de Marthe n’existe pas sans la part de Marie.
Ce qui en nous s’assoie, se tait et écoute…
Ce qui est capable de se tourner entièrement vers le Seigneur, sans rien faire d’autre…
Ce qui est capable de ne rien faire que d’écouter.
C’est la part des oreilles… Marie est toute oreille.
Il y a en nous cette part qui ne fait rien, cette part qui écoute sans rien dire, qui attend tout du Seigneur, qui sait qu’en venant chez nous, c’est lui qui va nous nous nourrir, qui va nous faire du bien, c’est lui qui fait… pas nous.

Si la part de Marthe prend le dessus, le danger, c’est la tristesse, c’est la colère retournée vers le Seigneur lui-même…
Servir en râlant, servir en ronchonnant, accueillir le Seigneur sans lui laisser de place, oublier que si on ne l’écoute pas, on ne le sert pas…. On se sert soi-même.
(...)
Acceptons qu’en nous s’installe l’inévitable tension entre Marthe et Marie,
mais réjouissons-nous comme Abraham de voir le Seigneur attablé chez nous, se régalant de ce qu’il aura trouvé lui-même dans nos placards…

Amen
Sylvain, diacre

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