La
Jérusalem céleste descendue du ciel que nous présente Jean dans
l’Apocalypse évoque la fin des temps, mais dès « ce
temps qui est le nôtre » nous pouvons y voir la figure de
l’Église. Elle est parmi les hommes. En elle réside la gloire de
Dieu , c’est-a-dire Dieu lui-même, en la figure de l’Agneau (le
Christ) par lequel elles est illuminée.
Elle
est dans le monde , mais ne se confond pas avec le monde ( murailles)
. Elle est ouverte à tout l’univers, ses 12 portes sont orientées
vers les 4 points cardinaux, elles reposent sur les 12 tribus
d’« Israël » et sur elles le nom des 12 Apôtres.
C’est
l’Église qui est au ciel et sur la terre, car il n’y a qu’une
Eglise du Christ.
Nous
allons la chercher cette merveille décrite pas Jean et nous aurons
du mal à la distinguer au milieu de nous. Nous allons trouver tant
est dans de défauts à cette Eglise que nous sommes. Et pourtant
elle est sainte, mais pas par nous, mais parce qu’elle est la
demeure de Dieu.
Dans
l’extrait des Actes que nous avons entendu nous la voyons à
l’oeuvre dans ces premiers efforts pour s’organiser et répondre
aux premières tensions. Vous l’avez remarqué ce sont les Apôtres
qui avec l’aide de l’Esprit saint tranchent et décident.
« L’Esprit
Saint et nous-même » est une parole fondatrice qui fera
jurisprudence ...
Aujourd’hui
encore et toujours l’Église est fondée sur les douze. Dans
l’Evangile Jésus ne s’adresse qu’a eux, ces douze. Par le
grand discours d’adieu qu’il prononce Jésus les
prépare au jour où il ne sera plus au milieu d’eux et il leur
transmet la mission d’être ceux par qui le Christ se manifestera
.Il auront à veiller à l’annonce de la Bonne Nouvelle.
Or
nous les voyons dans leur humanité, dans leur faiblesse, inquiets,
dans l’angoisse de l’annonce que Jésus a faite de son départ
(sa mort). Nous en verrons douter, renier, eux que Jésus institue
comme les piliers de la foi. Dans cet Evangile l’heure est grave
c’est l’angoisse des derniers moments et d’un avenir incertain.
La
réponse de Jésus paraît décalée ou ne pas répondre à leur état
d’« esprit.
« Si
quelqu’un m’aime... » Ces quelques mots ont quelque chose
de provocateurs et semble viser plus que les Douze « Si Quelqu’un
m’aime »… nous sommes interpellé par ce « quelqu’un »
A
la veille de son départ de ce monde le Christ n’a pas l’air si
sûr d’avoir été aimé de l’amour qu’il attendait. Je pense
que Jésus sait bien combien l’Amour qu’il nous propose est un
amour radical Pour lui c’est le don de sa Vie.
L’Amour
est toujours un don mais aimer est de l’ordre du choix, d’une
volonté… Nous le savons bien parfois d’un combat
Alors
Jésus précise que l’Amour qu’il attend de la part de ses
disciples , au-delà des douze , aussi de tous les humains, pour
continuer son œuvre c’est de rester fidèle à sa Parole.
C’est
précis, il s’agit bien de la Parole. Et nous savons que Jésus est
le Verbe fait chair. La Parole c’est jésus tout entier, tout ce
que l’on finit par connaître et aimer de lui quand on fréquente
les Evangiles.
La
demeure de Dieu parmi les hommes , celle où il aimera habiter,
c’est le cœur de tout humain fidèle à sa Parole. « Mon
Père l’aimera et nous irons demeurer auprès de lui . »
« Celui
qui ne m’aime pas ne reste pas fidèle à mes paroles » Cette
fois-ci Jésus emploie le pluriel. Les paroles ce sont des mots
…….Lorsque nous lisons la Bible ...écoutons-nous
des mots, des discours, des paroles des idées à propos desquelles
nous échangeons savamment ? Ou
sommes-nous en vérité en présence de la Parole le Verbe fait
chair. On oublie vite que la Parole c’est le Christ lui-même,
que la Parole est Présence. Il faut le redire souvent… La PAROLE
c’est le VERBE au milieu de nous et en nous, aussi bien dans la
liturgie de la Parole en première partie de l’Eucharistie ou
lorsque nous lisons la Parole ensemble.
Jésus
sait bien que ce qu’il nous demande est au-dessus de nos propres
forces et que nous avons besoin d’une force plus grande pour vivre
au quotidien cette fidélité.
C’est
pourquoi il ne nous laisse pas seul et nous propose une autre
relation. « Le défenseur, (Paraclet) l’Esprit
saint que le Père enverra en mon nom ,lui, vous enseignera tout, et
il vous fera souvenir de tout ce que je vous ai dit. »
Le
Défenseur, appelé à nos côtés On pourrait dire en langage
moderne un coach. Non pas un coach pour le management, l’Église
n’est pas à manager. Pas un coach pour nous conduire au succès,
ou la réussite ou à la prospérité de ce monde ; Mais
justement comme un révélateur de la Parole. Un
souffle qui rappelle en nous la Parole du Fils.
Il
est Le Défenseur pour nous protéger d’un danger : celui de
voir la Parole s’éteindre en ceux qui l’aiment et que le monde
parle plus fort en nous que cette Parole de Vie et d’Amour. C’est
un danger réel aujourd’hui.
Alors
à quoi servira l’aide de l’Esprit-Saint. Non pas à faire à
notre place … Mais à
discerner. Car
justement les paroles du monde - s’ajoutant à nos rythmes de vie -
nous laissent si peu de temps pour fréquenter la Parole et d’écouter
en nous la voix, l’Esprit. Et là, c’est notre volonté qui est
sollicitée….
Ne
devons-nous pas, si nous voulons vivre une fidélité sincère au
Christ, nous organiser pour, de temps en temps, trouver le moyen du
silence ( une heure, une journée, quelques jours, une récollection,
une retraite, un accompagnement) pour nous laisser guider et façonner
par la Parole
« Seigneur
, toi qui viens en nous en cette Eucharistie, et qui nous envoie un
défenseur, ne nous laisse pas entrer en tentation, ne permets pas
que ta Parole se perde en nous ! »
Amen
Robert
Zimmermann
diacre
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