Quel
homme peut découvrir les intentions de Dieu ?
Qui peut comprendre les volontés du Seigneur ?
Qui peut comprendre les volontés du Seigneur ?
Le
rêve de l'homme : percer le mystère de Dieu. A la fois désir de
puissance et d'intimité avec le Créateur.
Mais
un rêve qui ne se réalise pas, l'homme n'est rien, sa pensée est
mesquine et chancelante. Une pensée qui naît et s'épanouit dans un
corps mortel promis à la poussière et pourtant ce grand mystère
est à portée de main.
Mais
qu'elle est donc cette Sagesse ?
L'Évangile
d'aujourd'hui est bien mystérieux lui aussi. Dans un premier temps,
Jésus nous demande de le préférer à toutes les relations qui font
de nous ce que nous sommes, parents, épouses, enfants. Puis,
viennent ces histoires de la construction d'une tour et d'un roi qui
s'engage dans une guerre de conquête.
Tout
d'abord, Jésus semble remettre en cause les liens du sang et les
liens d'alliance. Des liens qu'il nous demande de faire passer après
lui. C'est comme si à partir du moment où l'on prend sa suite les
liens qu'il énumère sont seconds. Le premier lien à entretenir
c'est celui qui nous attache à Lui. Il nous annonce un nouveau lien
qui s'entretient entre le maître et le disciple, un lien qu'il faut
préférer même si ce lien ne nous délivre pas des difficultés de
la vie et du passage par la mort. Une certaine sagesse que nous
dévoile Jésus, si vous vous me suivez, ne me suivez pas à moitié.
Mais sachez que rien ne vous sera épargné.
Ensuite,
les deux mini paraboles sont certes plus compréhensibles mais à
première vue sans rapport avec ce qui précède. Elles correspondent
à des situations actuelles même avec le décalage temporel. Elles
parlent de nos projets, établir un budget, évaluer les risques
d'une action périlleuse.
Voilà
qui relève de la compétence des humains. Cet homme est bien
stupide. Il commence sa construction sans avoir planifié un minimum
son projet. Compter, évaluer, planifier, il s'agit bien là de
compétence dont nous sommes équipées et que le monde nous
enseigne. Alors qui, d'entre nous, agirait comme cet homme ? Et quand
bien même, que risque cet homme ? Il risque qu'on se moque de lui.
Avouez, que ce n'est pas si grave. Là encore, Jésus ne nous
enseigne-t-il pas une sagesse ? Ne nous dit-il pas la solution est
proche ?
La
seconde parabole. Le désir de puissance, le désir de conquête. Ce
roi s'engage dans une guerre perdue d'avance. Les forces en présence
sont beaucoup trop déséquilibrées. Ce roi n'agirait-il pas comme
quelqu'un qui s'engage dans une action dont il fait son combat sans
mesurer toute l'étendue de l'impact ? Après tout, son engagement
correspond peut-être à un besoin légitime. Il est peut-être
justifié par des convictions tout-à-fait honorables. Mais il semble
n’évaluer la situation qu’à travers sa propre vision, ses
propres intérêts.
Ce qui se passe en
Syrie est révélateur. Après avoir appris l'utilisation d'armes
chimiques et biologiques, Une partie des grandes puissances étaient
prêtes, il y a quelques jours à réunir leurs armées pour punir le
gouvernement Syrien tandis que l'autre partie s'y refuse. Chacun
adoptant une attitude en fonction de ses intérêts.
Puis
cette semaine dans la douceur, un homme nous appelle à nous asseoir
pour prier en faveur de la Syrie pour que se taisent les armes, Cet
homme c'est François, le pape. Une prière pour que soit pris un
chemin vers la paix au-delà des intérêts particuliers.
Ainsi,
Jésus, dans les petites paraboles et l’attachement qu’il nous
demande, nous invite à plus de sagesse. C'est comme s'il nous
demandait de laisser venir la Sagesse. Une Sagesse tout simple.
S'asseoir, compter, s'attacher à lui et voir le monde selon la
volonté du Père.
Jésus
nous engage à vivre à travers son regard. Il nous demande de porter
un jugement sur le monde et nos projets avec ses yeux, au tamis de la
volonté de son Père. Et cela concerne même nos relations les plus
proches, celles que nous entretenons avec nos parents, avec nos
enfants et avec nos épouses.
Le
Christ nous enseignerait-il une sagesse ?
Non,
il ne nous enseigne pas une sagesse. Le Christ nous révèle qu'IL
EST LA SAGESSE, il est la Sagesse de Dieu annoncée dans le premier
testament. Cette Sagesse n'est pas un savoir acquis par notre propre
raisonnement à partir d'une longue expérience. Elle n'est pas le
fruit des relations du monde mais l'enfantement d'une autre vie. La
Sagesse c'est le Christ quand, nous lui laissons prendre toute la
place qui lui revient en nous. La Sagesse c'est le chemin que nous
prenons à la suite du Christ quand nous nous dépouillons du
trop-plein de nous-mêmes. Alors le royaume vient et les volontés du
Seigneur se révèlent :
Rassasie-nous
de ton amour au matin,
que nous passions nos jours dans la joie et les chants.
Que vienne sur nous la douceur du Seigneur notre Dieu !
Consolide pour nous l'ouvrage de nos mains. (Ps 89)
que nous passions nos jours dans la joie et les chants.
Que vienne sur nous la douceur du Seigneur notre Dieu !
Consolide pour nous l'ouvrage de nos mains. (Ps 89)
AMEN !
Dominique
Bourgoin.
23°
dim du TO – Année C
Sg
9,13-18 // Ps 89 // Phm 9b-10. 12-17 // Lc 14, 25-33
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