Femme, où sont-ils donc ? / Jn8 1-11 / une homélie

 

Chers catéchumènes, ce soir vous recevez les scrutins. De quoi s’agit-il ? En quoi cela consiste-t ’il ?
Le terme scrutin, en l’analysant de plus près, peut nous aider. C’est un mot décliné du verbe scruter.
Comme ce mot le suggère, catéchumènes, vous êtes encouragés à vous laisser scruter par Dieu. Les paroles qui vont être dites, les prières qui vont être formulées, les gestes qui vont être posés sont là pour vous signifier l’amour du Seigneur.
Le Seigneur est invité à vous scruter pour mieux percevoir vos faiblesses et les richesses de vos cœurs. Ainsi, en poursuivant vos efforts pour mieux aimer Dieu, vous recevrez la force du Christ.
Le mot “scrutin” évoque donc le discernement entre la lumière et les ténèbres. Les « appelés » sont invités à la conversion, à se tourner vers le Seigneur pour se voir à sa lumière.
 
L’Evangile de ce dimanche nous montre comment Jésus scrute les cœurs.
Ce sont bien les scribes et les pharisiens qui, en premier lieu, interrogent Jésus pour savoir s’il est bien respectueux de la loi de Moïse. Ils mènent devant lui une femme muette comme on mène une bête à l’abattoir. La femme, déshumanisée, est l’enjeu d’une querelle qui couvent envers Jésus. Va-t-il ce coup-ci tomber dans le piège ?
Jésus ne répond pas. Il est accroupi, il écrit dans le sable. On imagine le malaise qui s’installe dans le silence. Un silence qui favorise une introspection. Pas de précipitation de la part de Jésus, il laisse retomber la pression.
La scène situe les personnages sur plusieurs niveaux. Jésus, au plus bas. La femme écrasée par la foule qui la charge elle seule de la faute. Et les hommes qui vocifèrent leur accusation.
Trois plans, de bas en haut, Jésus, la femme et les scribes et les pharisiens. Ces derniers sont au plus haut, ils portent un regard condescendant tandis que Jésus au plus bas lève un regard de compassion.
Jésus les scrute du plus bas. Il ne scrute pas d’en haut comme pour écraser de sa puissance mais d’en bas pour que le péché, qui habite ces hommes, se révèle dans leur cœur sans contrainte.

Puis Jésus se redresse, il plonge son regard dans chacun et dit : « Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit le premier à lui jeter une pierre. » Puis Jésus s’abaisse de nouveau. Il ne faut pas que la parole adressée soit perçue comme un défi mais plutôt comme une invitation à réfléchir à son ajustement à Dieu.

Qui suis-je pour juger ? La lumière du Christ confrontée à mes ténèbres. Voici un effet des scrutins, la lumière qui vient en moi Elle agit comme une révélation de la part d’ombre en moi. Mais surtout, la lumière s’empare de moi et touche cette part en moi qui appartient à Dieu.
« Eux, après avoir entendu cela, s’en allaient un par un, en commençant par les plus âgés. » Avec une note d’humour, l’Evangéliste montre la prise de conscience de ces hommes vindicatifs. On les imagine laissant tomber les pierres à leur pied et quittant l’arène en silence un par un, alors qu’ils étaient uni dans l’accusation auparavant.
Puis Jésus se redresse. Il s’adresse à la femme restaurant ainsi son humanité. La femme parle : « Personne, Seigneur. » Dans ce « Seigneur » la femme révèle qu’elle aussi s’est laisser scruter par le Christ. Elle reçoit l’absolution et part libérée de son péché.
Voilà, chers catéchumènes, comment le Seigneur agit quand il vient à notre rencontre pour nous scruter. Il lève les yeux sur vous, se situant au plus bas. Ce moment pourrait s’appeler également illumination. C’est tout ce que je vous souhaite et ce que nous allons faire dans un instant.
Je le souhaite également à vous les baptisés.
Amen !
Dominique Bourgoin, diacre.

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire