Chers
catéchumènes, ce soir vous recevez les scrutins. De quoi
s’agit-il ? En quoi cela consiste-t ’il ?
Le
terme scrutin, en l’analysant de plus près, peut nous aider. C’est
un mot décliné du verbe scruter.
Comme
ce mot le suggère, catéchumènes, vous êtes encouragés à vous
laisser scruter par Dieu. Les paroles qui vont être dites, les
prières qui vont être formulées, les gestes qui vont être posés
sont là pour vous signifier l’amour du Seigneur.
Le
Seigneur est invité à vous scruter pour mieux percevoir vos
faiblesses et les richesses de vos cœurs. Ainsi, en poursuivant vos
efforts pour mieux aimer Dieu, vous recevrez la force du Christ.
Le
mot “scrutin” évoque donc le discernement entre la lumière et
les ténèbres. Les « appelés » sont invités à la
conversion, à se tourner vers le Seigneur pour se voir à sa
lumière.
L’Evangile
de ce dimanche nous montre comment Jésus scrute les cœurs.
Ce
sont bien les scribes et les pharisiens qui, en premier lieu,
interrogent Jésus pour savoir s’il est bien respectueux de la loi
de Moïse. Ils mènent devant lui une femme muette comme on mène une
bête à l’abattoir. La femme, déshumanisée, est l’enjeu d’une
querelle qui couvent envers Jésus. Va-t-il ce coup-ci tomber dans le
piège ?
Jésus
ne répond pas. Il est accroupi, il écrit dans le sable. On imagine
le malaise qui s’installe dans le silence. Un silence qui favorise
une introspection. Pas de précipitation de la part de Jésus, il
laisse retomber la pression.
La
scène situe les personnages sur plusieurs niveaux. Jésus, au plus
bas. La femme écrasée par la foule qui la charge elle seule de la
faute. Et les hommes qui vocifèrent leur accusation.
Trois
plans, de bas en haut, Jésus, la femme et les scribes et les
pharisiens. Ces derniers sont au plus haut, ils portent un regard
condescendant tandis que Jésus au plus bas lève un regard de
compassion.
Jésus
les scrute du plus bas. Il ne scrute pas d’en haut comme pour
écraser de sa puissance mais d’en bas pour que le péché, qui
habite ces hommes, se révèle dans leur cœur sans contrainte.
Puis
Jésus se redresse, il plonge son regard dans chacun et dit :
« Celui d’entre vous qui est sans péché, qu’il soit
le premier à lui jeter une pierre. » Puis Jésus
s’abaisse de nouveau. Il ne faut pas que la parole adressée soit
perçue comme un défi mais plutôt comme une invitation à réfléchir
à son ajustement à Dieu.
Qui
suis-je pour juger ? La lumière du Christ confrontée à mes
ténèbres. Voici un effet des scrutins, la lumière qui vient en moi
Elle agit comme une révélation de la part d’ombre en moi. Mais
surtout, la lumière s’empare de moi et touche cette part en moi
qui appartient à Dieu.
« Eux,
après avoir entendu cela, s’en allaient un par un, en commençant
par les plus âgés. » Avec une note d’humour,
l’Evangéliste montre la prise de conscience de ces hommes
vindicatifs. On les imagine laissant tomber les pierres à leur pied
et quittant l’arène en silence un par un, alors qu’ils étaient
uni dans l’accusation auparavant.
Puis
Jésus se redresse. Il s’adresse à la femme restaurant ainsi son
humanité. La femme parle : « Personne, Seigneur. »
Dans ce « Seigneur » la femme révèle qu’elle aussi
s’est laisser scruter par le Christ. Elle reçoit l’absolution et
part libérée de son péché.
Voilà,
chers catéchumènes, comment le Seigneur agit quand il vient à
notre rencontre pour nous scruter. Il lève les yeux sur vous, se
situant au plus bas. Ce moment pourrait s’appeler également
illumination. C’est tout ce que je vous souhaite et ce que nous
allons faire dans un instant.
Je
le souhaite également à vous les baptisés.
Amen !
Dominique
Bourgoin, diacre.
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