La
pierre est roulée et le tombeau est vide. C’est ce que voit Jean
le matin de Pâques quand il arrive en courant. Il voit une pierre
roulée et il voit du vide. Il voit et il croit.
Quelques
jours plus tard, dans une maison où sont réunis les apôtres, Jésus
apparait. N’a-t’il pas dit que quand deux ou trois sont réunis
en mon nom je suis présent ?
Jésus
est présent et il est bien visible. Sa présence est bien réelle.
La présence de Jésus réjouit les apôtres réunis en son nom. Et
comme dans une liturgie, Jésus donne la paix, il donne sa paix.
Le
geste de paix n’est pas un geste anodin. Il ne s'agit ni de saluer
ses voisins ni de saluer l'assemblée. Il s'agit de se
transmettre le Christ, notre paix, celui qui nous fait dire « Père
» à Dieu et qui fait de nous un même corps dans le pain partagé.
Le geste de paix préfigure la communion, le partage du corps du
Christ dans le pain.
Les
apôtres sont rassemblés. Le Christ prouve que c’est bien lui le
Jésus qui a été crucifié. Il montre ses plaies. Jésus de nouveau
donne sa paix à cette petite assemblée qui préfigure l’Eglise.
Jésus
souffle sur les apôtres qui reçoivent déjà l’Esprit Saint comme
à la pentecôte.
Dans
cet Evangile, Jésus constitue son Eglise. Il la rejoint parce
qu’elle est rassemblée en son nom. Il envoie son Esprit sur elle
pour la fortifier. Il l’envoie dans le monde avec mission de
pardonner.
Les
témoins sont nourris de la présence du Christ.
Il
en manque un. Il manque Thomas. Les disciples s’empressent auprès
de lui, tous remplis de l’Esprit-Saint qu’ils ont reçu. Ils lui
relatent l’événement.
Thomas
n’a pas vu la pierre roulée et le tombeau vide. Thomas n’a pas
assisté à liturgie qui s’est déroulée plus tôt. Il ne faisait
pas partie de cette assemblée réunie autour du Christ. Alors,
Thomas doit-il croire ce qui est rapporté par ses compagnons ?
Thomas peut-il croire ce que lui rapporte ses compagnons ?
Thomas n’a pas reçu la paix du Seigneur. Thomas n’a pas reçu
l’Esprit, soufflé par Jésus.
Alors,
le raisonnement prend le dessus. Il provoque ses amis par cette
phrase : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des
clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne
mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »
Huit
jours plus tard. Curieux, huit jours, comme le délai entre deux
messes dominicales. L’événement se reproduit. Alors qu’ils sont
TOUS réunis, Jésus vient, et dit : « La paix soit
avec vous ! »
Cette
simple phrase du Christ, cette adresse si réconfortante suffit à
Thomas. Il ne met pas ses doigts dans les plaies de Jésus mais
exprime aussitôt sa profession de foi : « Mon
Seigneur et mon Dieu ! »
La
seule présence de Jésus suffit à nourrir la foi de Thomas !
Nous
en sommes tous là. Nous avons besoin de voir, d’entendre, de
sentir, de goûter pour affermir notre foi. Là est la justification
de la liturgie qui se déploie lors de la messe.
Nous
nous rassemblons au nom du Seigneur. Le Christ nous fait la grâce de
sa présence dans la parole de Dieu qui nous est proclamée à cet
ambon. Le Christ se fait présent dans le pain et le vin consacrés à
cet autel.
C’est
dans la foi de sa présence que nous avançons vers l’autel pour le
recevoir.
Demain
matin, [ce matin] trois jeunes femmes feront leur première
communion. Leur démarche est pour nous tous à l’exemple de
Thomas. Elles viennent se nourrir de la présence du Seigneur.
Heureuses
celles qui croient sans avoir vu. Elles viennent à la source
recevoir la paix du Christ.
Amen !
Dominique
Bourgoin, diacre
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