Parce que tu m’as vu, tu crois / Jn 20 19-31 / Une homélie

 La pierre est roulée et le tombeau est vide. C’est ce que voit Jean le matin de Pâques quand il arrive en courant. Il voit une pierre roulée et il voit du vide. Il voit et il croit.

Quelques jours plus tard, dans une maison où sont réunis les apôtres, Jésus apparait. N’a-t’il pas dit que quand deux ou trois sont réunis en mon nom je suis présent ? 
 
Jésus est présent et il est bien visible. Sa présence est bien réelle. La présence de Jésus réjouit les apôtres réunis en son nom. Et comme dans une liturgie, Jésus donne la paix, il donne sa paix.
 
Le geste de paix n’est pas un geste anodin. Il ne s'agit ni de saluer ses voisins ni de saluer l'assemblée. Il s'agit de se transmettre le Christ, notre paix, celui qui nous fait dire « Père » à Dieu et qui fait de nous un même corps dans le pain partagé. Le geste de paix préfigure la communion, le partage du corps du Christ dans le pain.

Les apôtres sont rassemblés. Le Christ prouve que c’est bien lui le Jésus qui a été crucifié. Il montre ses plaies. Jésus de nouveau donne sa paix à cette petite assemblée qui préfigure l’Eglise.

Jésus souffle sur les apôtres qui reçoivent déjà l’Esprit Saint comme à la pentecôte.

Dans cet Evangile, Jésus constitue son Eglise. Il la rejoint parce qu’elle est rassemblée en son nom. Il envoie son Esprit sur elle pour la fortifier. Il l’envoie dans le monde avec mission de pardonner.

Les témoins sont nourris de la présence du Christ. 

Il en manque un. Il manque Thomas. Les disciples s’empressent auprès de lui, tous remplis de l’Esprit-Saint qu’ils ont reçu. Ils lui relatent l’événement.

Thomas n’a pas vu la pierre roulée et le tombeau vide. Thomas n’a pas assisté à liturgie qui s’est déroulée plus tôt. Il ne faisait pas partie de cette assemblée réunie autour du Christ. Alors, Thomas doit-il croire ce qui est rapporté par ses compagnons ? Thomas peut-il croire ce que lui rapporte ses compagnons ? Thomas n’a pas reçu la paix du Seigneur. Thomas n’a pas reçu l’Esprit, soufflé par Jésus.

Alors, le raisonnement prend le dessus. Il provoque ses amis par cette phrase : « Si je ne vois pas dans ses mains la marque des clous, si je ne mets pas mon doigt dans la marque des clous, si je ne mets pas la main dans son côté, non, je ne croirai pas ! »

Huit jours plus tard. Curieux, huit jours, comme le délai entre deux messes dominicales. L’événement se reproduit. Alors qu’ils sont TOUS réunis, Jésus vient, et dit : « La paix soit avec vous ! »

Cette simple phrase du Christ, cette adresse si réconfortante suffit à Thomas. Il ne met pas ses doigts dans les plaies de Jésus mais exprime aussitôt sa profession de foi : « Mon Seigneur et mon Dieu ! »

La seule présence de Jésus suffit à nourrir la foi de Thomas !

Nous en sommes tous là. Nous avons besoin de voir, d’entendre, de sentir, de goûter pour affermir notre foi. Là est la justification de la liturgie qui se déploie lors de la messe. 

Nous nous rassemblons au nom du Seigneur. Le Christ nous fait la grâce de sa présence dans la parole de Dieu qui nous est proclamée à cet ambon. Le Christ se fait présent dans le pain et le vin consacrés à cet autel.

C’est dans la foi de sa présence que nous avançons vers l’autel pour le recevoir.

Demain matin, [ce matin] trois jeunes femmes feront leur première communion. Leur démarche est pour nous tous à l’exemple de Thomas. Elles viennent se nourrir de la présence du Seigneur.

Heureuses celles qui croient sans avoir vu. Elles viennent à la source recevoir la paix du Christ.
Amen !
Dominique Bourgoin, diacre

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