Si je ne te lave pas les pieds, tu n’auras pas part avec moi. L’enjeu de ce geste de Jésus est donc de taille, même si, comme Simon-Pierre, nous ne comprenons pas bien et s’il faut comprendre plus tard !
Avoir part avec Jésus, partager quelque chose de lui ? participer à ce qu’il nous donne comme exemple ? Puisqu’il nous demande de le refaire après lui : ‘ Lavez-vous les pieds les uns les autres’, cela ressemble beaucoup à ‘Aimez-vous les uns les autres’. Ce geste semble parler de ce lien particulier d’amour que Jésus instaure entre les disciples, jusqu’à l’extrême jusqu’au bout…jusqu’à la fin.
Ce récit du lavement des pieds, saint Jean est le seul à en parler tandis que les autres évangélistes parlent du dernier repas de Jésus avec l’institution de l’Eucharistie. Aujourd’hui, l’Église nous fait entendre cet unique récit pour nous parler autrement d’une communion qui se dit par un service mutuel dans la dynamique de Jésus et que les disciples sont invités à faire pour avoir part avec Jésus.
Regardons ce que Jésus dit de lui dans ce récit. Jésus parle de maître et de serviteur ainsi que d’envoyé. Saint Jean nous a dit au début du récit que Jésus va de ce monde à son Père, qu’il est sorti de Dieu et qu’il s’en va vers Dieu. Ce chemin vers Dieu que Jésus inaugure par la Passion semble être le chemin auquel il invite ses disciples à avoir part. En lavant les pieds de ses disciples, Jésus les prépare à cette route. Jésus ôte des pieds de ses amis la poussière de la route humaine, faite de terre desséchée, de terre morte, d’humanité pécheresse et violente celle des champs de bataille et des talons levés des refus, de haine…
En début de Carême, nous avons été marqués par de la cendre, poussière dont il fallait se souvenir autrefois, (souviens-toi que tu es poussière et que tu retourneras à la poussière’). Aujourd’hui à quelques heures de la croix, Jésus, homme libre, libère de cette mort qui nous colle aux pieds. Jésus, l’envoyé du Père, envoie ses disciples pour laver les pieds, ambassadeurs de la miséricorde, témoins du salut. Jésus, ‘Dieu sauve’, lave nos corps de la poussière, signe de notre condition humaine, et nous mène vers le Père. ‘Dieu s’est fait fils de l’homme pour que l’homme devienne fils de Dieu’ résumait St Irénée de Lyon.
Comme Simon-Pierre, nous ne savons pas maintenant, mais nous croyons et espérons. Amen
Vincent GARROS
Email de Christophe Mirande
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire