Merci à Alexandre P. Pour toutes ses photos  

Matin de Pâques / Une homélie

@J Kirk Richards

(...)
 
Ce matin, nous voilà au bord d’un tombeau vide.
Avec Pierre et le disciple que Jésus aimait, nous nous tenons sur le seuil, et nous scrutons l’intérieur, et il n’y a rien. Personne n’a pris le corps comme le suppose Marie-Madeleine, ce tombeau est vide parce que celui qui était dedans en est sorti. La pierre est roulée de l’intérieur.
(...) 

Bien sûr il y a la mort et la grande angoisse, et la tristesse infinie et les larmes et la peur, bien sûr il y a les quatre planches et l’enfouissement et la perte.
Mais ce matin, nous sommes mis sur le seuil, Nous sommes convoqués sur le seuil,
Derrière nous, des tombeaux pleins, débordants, saturés
    Devant nous, un tombeau non pas vide mais vidé
Derrière nous, ce que nous connaissons, ce que nous savons
    Devant nous, ce que nous ne savons pas et ce que nous ne voulons pas entendre

Sur ce seuil, il se peut que nous soyons pris de vertige. En nous penchant, nous n’aurons aucune aide car il n’y a rien… rien à voir
Le tombeau est vide et le tombeau lui-même a disparu
En nous penchant, il va falloir simplement y croire
« il vit et il crut »

Croire enfin à notre résurrection
A notre victoire sur la mort
Une victoire acquise, définitive, sans conditions
A notre vie éternelle
Celle dont nous vivons déjà, dès aujourd’hui
Pas une vie éternelle pour plus tard, pas une vie éternelle à monter soi-même, une vie éternelle reçue par grâce !

On nous demande de nous saluer en disant « le Christ est ressuscité » et de répondre « il est vraiment ressuscité »
Mais que disons-nous en disant cela ?
Que disons-nous d’autre que « Nous sommes ressuscités » !
Le Christ nous a entraînés dans sa résurrection, la mort, c’est une affaire réglée dans les eaux du baptême !
Maintenant, il va falloir consentir à notre résurrection !
Maintenant pour nous, c’est Pâque ! Aujourd’hui ! Et demain et tous les jours de notre vie éternelle ! Et le jour des quatre planches et de l’enfouissement !

(...) 
Que nos alléluia n’acclament pas le souvenir de la victoire du héros
Qu’ils acclament sans cesse notre résurrection
Le premier né d’entre les morts a fait de nous des fils de la résurrection
    Nos tombeaux pleins sont des tombeaux vides
╬ Amen ! Alleluia !!
Sylvain, diacre

Viglies pascales / Une homélie

@J Kirk Richards

         Il y eut un soir, il y eut un matin…

         C’est ainsi que se rythme le récit de la création que nous avons entendu dans le livre de la Genèse du 1° au 6° jour. Nous voici dans ce temps du septième jour. Ce temps où le créateur se retire pour se reposer. Ce temps de l’absence de Dieu qui peut nous déconcerter. Ce 7° jour, le shabbat, le peuple hébreu le célèbre chaque semaine par le repos de tous afin de pouvoir s’émerveiller de la création et laisser les Écritures, Parole de Dieu, travailler les cœurs et les corps.

          Il y eut un soir, il y eut un matin…

         Nous sommes entrés dans l’église sombre guidés par le cierge pascal. En avant du peuple qui fuyait l’Égypte, une colonne de nuée le guidait dans la nuit. Après la traversée de l’épreuve de la mer, au petit matin, le peuple eut foi dans le Dieu qui avait révélé son nom à Moïse.

         Il y eut un soir, il y eut un matin…

         Dans les ténèbres du doute et de l’exil, les prophètes portent la parole de Dieu pour faire entendre des encouragements, des paroles de Vie : (Isaïe) Ma fidélité ne s’écartera pas de toi ! Je m’engagerai envers vous par une alliance éternelle ! (Baruch) Écoute, reviens à la source de la Sagesse…, apprends pour savoir où se trouve de longues années de vie, la lumière des yeux et la paix… (Ezékiel) Je répandrai sur vous une eau pure…je vous donnerai un cœur nouveau, je mettrai en vous un esprit nouveau.

         Il y eut un soir, il y eut un matin…

         Chers catéchumènes, une eau sur vous va passer, la lumière du Christ va vous illuminer. Le baptême, comme la naissance, est traversée des eaux pour respirer à plein poumons le souffle de la Vie, l’Esprit de Dieu. Il est passage de la ténèbre à la lumière. Saint Paul nous encourage : Par le baptême qui nous unit à la mort du Christ Jésus, nous avons été mis au tombeau avec lui, c’est pour que nous menions une vie nouvelle… vous êtes vivants pour Dieu en Jésus-Christ.

         Il y eut un soir, il y eut un matin…

         Comme les femmes au petit matin, nous nous posons la question : Qui nous roulera la pierre ?  Qui enlèvera la pesanteur de notre souffrance, de nos peurs, de nos lâchetés, de nos angoisses devant l’avenir ?

         Le Christ, seul ! Il nous devance.

         Christ est vivant, Christ est vraiment ressuscité.

         Alléluia ! Amen.

Vincent Garros

Vendredi saint - Une homélie

@J Kirk Richards

 
Nous venons d’entendre la passion de l’évangile selon Saint Jean. Du jardin des Oliviers au jardin du Golgotha. Du jardin où Jésus avait maintes fois réuni ses disciples au jardin où Jésus est déposé dans un tombeau neuf. Du jardin où Judas le désigne aux soldats et d’où les disciples se dispersent au jardin où le corps de Jésus est mis en terre comme un grain de blé.
Entre ces jardins, Jésus est enchainé, questionné, humilié, fouetté, mis à nu, crucifié. ‘Voici l’homme’ proclame Pilate à la foule.
 Et nous qui le regardons comme les passants, comme les disciples dispersés, nous nous questionnons :
·        Serait-ce lui le fils de l’homme que les prophètes avaient annoncé ?
Dieu nous aurait-il envoyé cet homme trahi que l’on arrête ?
·        Serait-ce lui ce grand prophète qui nous parlait d’un Royaume ?
Dieu nous aurait-il envoyé cet homme jugé que l’on rejette ?
·        Serait-ce lui le roi du monde  que tout le peuple attendait ?
Dieu aurait-il envoyé cet homme sans voix dont on se moque ?
·        Serait-ce lui le Messie, lui qui parlait de Dieu comme son Père ?
Dieu nous aurait-il envoyé cet homme sans vie que l’on enterre ?
        Et nous qui espérions…
        Aujourd’hui, nous voilà avec nos questions devant l’actualité :
·        Dieu nous aurait-il laissés, aurait-il abandonnés le monde ? serait-il toujours à la merci de prédateurs assoiffés de jouissance, de fortunes faciles, , de guerriers sans limite, insatiables de puissances, de dictateurs sans foi ni loi pour qui l’être humain ne compte pas ?
        Unis dans la prière, portons devant Dieu notre espérance du jour nouveau  qui vient, d’un lendemain à travailler, du jour suivant promesse de paix.
        Amen.
 
Vincent Garros