Les lueurs de l’aurore
percent à peine et il faudrait avoir le talent d’un poète pour prétendre capter
ou seulement exprimer tout à la fois l’intensité, l’intemporalité et
l’actualité de la continuité des actes des apôtres.
A l’orée des arbres
bordant la prairie du parc de l’Ermitage, à l’ouest de l’église Saint Pierre de
Gradignan, scintillent trois lumignons attirant le regard. Le bois d’une Croix
s’y trouve élevé, une étoffe court d’un bras à l’autre. Ce linge, « vide
de corps », drapant sa face antérieur médiane, donne ainsi la force du
mouvement d’une vague horizontale associée aux ondes émanant de la terre, comme
venant des nuées. Les arbres, les fleurs de la nature bien sûr, autant
d’ornements liturgiques posés là, nécessaires et discrets. Initiative heureuse
hors les murs, placée en centre-ville, sans tapage ni ostentations.
Là, réveillés et veillant, Vincent et Sylvain
confirment la PRÉSENCE !
Le Christ est ressuscité, Alléluia ! Il est
vraiment ressuscité !
Le petit peuple, uni à
la « myriade de myriade » qui célèbre le VIVANT se rassemble. Ceux
que connaît le Seigneur, ceux qui reconnaissent Sa VOIX. Vingt à vingt-cinq
chaises attendent, avec le feuillet déjà tout préparé pour chanter les laudes.
Montent les chants, la lecture des Psaumes, d’un extrait du livre des Actes des
Apôtres. Place est faite à la prière singulière qui peut s’ouvrir à celles de
l’univers. Vient l’invocation faite à Notre Père, Nom au-dessus de tous les
noms, et recevoir du ministre ordonné la bénédiction :
Au Nom du Père et du Fils et du Saint Esprit.
Geste appliqué, signe
de la croix qui implique et engage corps et âme au quotidien.
Pliant les objets du
campement éphémère, le cœur dans la joie, chacun est alors invité à partager, salle
Saint Jean, la chaleur d’un café ou un thé et quelques viennoiseries. Les
rayons du soleil levant s’invitent par la porte entrouverte. En route vers la
maison, nous nous disons la joie et le bonheur que nous avons reçus.
Pierre BARBET
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire