C'est par la grâce / Jn3 14 21 / Une homélie

(...)
C'est bien par la grâce que vous êtes sauvés.
La grâce c'est quelque chose d'immense, c'est tellement stupéfiant, que nous passons notre temps à lui résister, à ne pas y croire, on n'en croit pas nos oreilles !
La grâce c'est cadeau, c'est une richesse surabondante !
Ne cherchez pas de logique à la grâce, elle échappe à toute nos logiques humaines.
C'est le plaisir qu'a le père de nous sauver, la joie qu'il éprouve à nous aimer.
Il nous sauve parce qu'il en a envie.
Et nous n'y sommes pour rien !
Cela ne vient pas de vous, c'est le don de Dieu, cela ne vient pas de vos actes !

Voilà que nos actes sont mis sur la touche !

La traduction liturgique nous tend un petit piège, elle dit : C'est par la grâce que vous êtes sauvés et par le moyen de la foi.
Mais le texte dit c'est par la grâce que vous êtes sauvés par le moyen de la foi.
Vous avez entendu la différence ?
En rajoutant ce petit et, elle fait de la grâce et de la foi deux choses différentes et il faudrait avoir les deux pour être sauvé. Mais la foi, c'est le moyen de la grâce. Elle en est le prolongement, elle en découle...
Alors la grâce suffit.
Alors oui, il peut y avoir de la joie dans notre dimanche !

Nous voilà libérés de nos culpabilités sur nos œuvres (puisqu'elles sont mises hors-jeu), nous voilà aussi libérés de nos angoisses sur notre foi... la foi procède de la grâce, du don de Dieu...
Et Dieu n'est pas avare de ses dons ! Il nous donnera bien la dose de foi dont nous avons besoin !
Le but de la manœuvre, ne l'oublions pas, c'est que le monde soit sauvé.

Et ceux qui ne croient pas ? Ce sont peut-être ceux qui résistent à la grâce, ceux qui disent « c'est par mes bonnes actions que je suis sauvé, c'est par l'exercice de ma liberté que je choisis de faire le bien et Dieu me remercie de mes bonnes actions en me sauvant, c'est parce que j'ai abandonné mes mauvaises actions pour en faire de bonnes que Dieu m'aime... »
Tout ça, c'est faire comme si la grâce n'existait pas, comme si l'amour de Dieu dépendait de ma valeur... non, Dieu m'aime comme je suis, pécheur, mauvais, méchant... à moi de me laisser aimer, de consentir à la grâce, d'arrêter de vivre à la mesure de mes œuvres pour vivre à la mesure de l'œuvre de Dieu pour moi.
Alors, avec la grâce de Dieu, avec l'amour de Dieu, il se peut que nos œuvres se mettent au diapason de notre foi.. mais ne prenons pas les choses à l'envers !

Réjouissons-nous, avançons vers la semaine sainte, la semaine du plus grand amour, avec le cœur plein de reconnaissance.
Laissons la grâce faire couler la foi en nous et que la foi élargisse en nous notre capacité à accueillir la grâce !
Amen
Sylvain, diacre

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