Dimanche des rameaux / des homélies

Nous avons tous ensemble écouté tous les textes qui relatent l'entrée triomphale de Jésus dans Jérusalem à sa mort sur la croix.
Mais aujourd'hui, nous acclamons Jésus par les froufrous de nos rameaux. Aujourd'hui nous sommes de cette foule qui fête un roi sur un ânon.
Aujourd'hui, nous sommes venus avec nos rameaux pour qu'ils soient bénis au nom du Seigneur. Ces rameaux trôneront toute l'année en bonne place chez nous pour rappeler ce jour où Jésus est entré dans Jérusalem. Jésus entre dans Jérusalem comme il entre dans nos maisons, en roi, en ami.

Jésus vient chez nous. Jésus vient nous dire la miséricorde du Père, lui qui partage nos peines et nos joies et qui connaît nos faiblesses et notre péché.

Aujourd'hui, ce roi qui entre dans Jérusalem, lève encore les yeux sur nous.

Aujourd'hui, sentons sur nous son regard. Le regard d'un homme qui se place plus bas que nous. Un regard qui cherche l'amitié.
Laissons-nous être regardé comme Jésus a regardé le jeune homme riche et qu'il aima aussitôt.
Mais demain ? Mais demain, sommes-nous prêt à suivre le parcours de cet homme ?
Allons-nous ignorer ce qui va lui arriver ?
Allons-nous détourner notre regard et faire comme si de rien n'était.
Pire même, allons-nous participer à la vindicative populaire qui insulte et appelle à la mort de l'innocent ?
Ou bien, allons-nous confesser notre péché ? Reconnaître notre faiblesse, nos peurs et nos lâchetés ?
Cette semaine, nous sommes invités à suivre le Christ, silencieusement et discrètement. Après la saine et sainte joie des rameaux, viennent le recueillement, la prière et l'humilité.
Nous sommes invités à notre tour à lever les yeux sur celui qui vient nous sauver.
Le parcours de la semaine sainte nous permet de faire la vérité sur nos vies. Le Christ nous tend la main pour nous conduire vers le pardon, pour faire place nette et accueillir la miséricorde de son Père.
Puisque le christ entre dans nos maisons, suivons-le cette semaine jusqu'à la joie de Pâques. Encourageons-nous les uns les autres pour vivre ensemble tout ce que la liturgie nous offre.
Et levons les yeux sur la croix pour y discerner le chemin du salut.
Tu m’as répondu !
Et je proclame ton nom devant mes frères,
je te loue en pleine assemblée.
Vous qui le craignez, louez le Seigneur.
Amen !
Dominique Bourgoin, diacre.
Qu'il entre le roi de gloire
Qu'il entre dans nos maisons
Qu'il entre dans nos vies
Qu'il entre dans nos familles
Qu'il entre dans nos angoisses
Qu'il entre dans nos amours
Qu'il entre dans nos églises

Portes levez vos frontons
Qu'il entre debout

Aujourd'hui nous parlons à des portes et les portes ont des oreilles
Aujourd'hui nous sommes les portes et c'est à nous de le laisser entrer
Aujourd'hui les hommes sont des arbres qui agitent leur branches
Les arbres marchent derrière la croix
Nous sommes forêt qui marche
Aujourd'hui Dieu s’assoit sur un petit âne
C'est le plus grand désordre

Ces rameaux ne sont pas magiques, ils ne sont pas « porte-bonheur »
Ils sont « porte-cris »
Ces rameaux sont inséparables de deux acclamations :
Un cri de joie qui proclame Jésus comme Roi
Un cri de haine qui en réclame la mort
En accrochant ces rameaux dans nos maisons, nous acceptons ce double cri
Nous reconnaissons que nous avons poussé ce double cri
Nous sommes de ceux qui acclament ce roi qui vient chez nous
Nous sommes de ceux qui hurlent pour le mettre à mort

Si nous refusons un des deux cris, nous sommes des menteurs
Si nous croyons ne pas être de ceux qui crient à mort, nous ne comprendrons rien à sa miséricorde, nous ne comprendrons rien à la folie de son amour

En regardant ces rameaux sur nos murs, c'est cela que nous regardons
C'est notre double responsabilité et c'est son unique amour

Entrons nous aussi dans cette semaine
Et soyons fidèles,
Soyons forts comme les arbres à qui nous avons volé ces branches
Soyons agités au souffle de cet amour comme les feuillages que nous agitons
Tenons ferme chaque jours et jusqu'à Pâques
Jeudi, des histoires de pain et de pieds
Vendredi, un arbre à nouveau , celui de la croix
Une nuit au jardin
Une nuit dans le feu et dans l'eau
Un petit matin de pierre roulée

Suivons celui qui entre
Entrons avec lui

Amen
Sylvain, diacre

Jésus pose un ultime signe annoncé par le prophète Zacharie :
« le Messie avancera monté sur un ânon »
L'ânon, animal domestique utilisé pour les travaux des hommes , pour faire fructifier la terre et vivre. La foule qui l'acclame ne s'y trompe pas.

Après le récit de l'entrée triomphale de Jésus à Jérusalem, et celui de sa Passion l'Eglise nous donne de recevoir le mystère Pascal de Jésus Christ qui trouvera sa plénitude dans la lumière de Pâques.
Aujourd'hui nous ne fêtons pas « les rameaux » au sens d'une fête, mais nous recevons les rameaux. Nous les recevons comme un signe pour qu'ils soient exposés dans nos maisons, pour que tout ce que nous vivons dans cette maison, dans notre « chez nous » participe à cette acclamation « Hosanna au Fils de David » Toute notre vie , celle d'aujourd'hui, celle de demain, est exposée à la vie de Christ.
La vie de ceux que nous aimons .
La vie de ceux qui nous ont quittés
La vie de ceux que nous n'aimons plus

Toutes nos histoires humaines se récapitulent dans ce mystère où Dieu a pris notre condition humaine.
C'est pour cela que nous appelons cette semaine « Sainte ».
Elle donne du sens aux cinquante et une autres semaines de notre quotidien.

La grâce de la semaine sainte qui commence c'est de laisser s'unifier en nos corps ce que nous célébrons en trois jours.
Le Jeudi Saint « ceci est mon corps » l'Eucharistie, le corps donné et partagé
Le vendredi Saint « ceci est mon corps livré, souffrant »sur la croix
Le Dimanche de Pâques « ceci est mon corps » ressuscité, le corps glorieux.

Laissons nous saisir par cette histoire sainte, le mystère pascal : tout commence, tout s'accomplit.

Amen

Robert Zimmermann, diacre

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire