Si
je suis disciple, je suis sarment
Si
je suis sarment, je suis attaché à la vigne et je suis soumis à la
taille du vigneron
Si
je suis sarment, j’ai à porter du fruit
Pas
du fruit de sarment, du fruit de vigne
Pas
pour la gloire du sarment, pour la gloire du vigneron.
C’est
bien ennuyeux d’être sarments
On
ne voyage pas beaucoup, on ne voit pas beaucoup de pays
On
reste attaché à son pied de vigne
On
ne choisit pas son fruit
On
n’est pas là pour croître et se développer pour le plaisir de
grandir, pour le plaisir d’être un grand sarment, un sarment qui
porte beaucoup de feuilles.
Non,
il y a un sécateur dans la main d’un vigneron.
Je
ne suis pas un sarment pour les feuilles, je suis un sarment pour les
fruits.
Comme
sarment, j’aimerais bien aller voir ailleurs
Sortir
de la vigne pour voir un peu s’il n’est pas possible de porter
mon fruit à moi, mon fruit pour moi, pour ma gloire de sarment.
Mais
non, si je me coupe de ma vigne, je meurs
Si
je m’éloigne de ma vigne, il n’y a plus de fruit possible
La
vigne, ce n’est pas seulement mon attache, ma source, c’est ma
demeure.
J’y
ai ma demeure.
C’est
chez moi.
C’est
mon adresse.
C’est
mon abri et mon refuge.
Je
ne suis pas le seul sarment.
Nous
sommes nombreux.
Et
tous, nous passons sous le sécateur du vigneron.
Pas
un n’y échappe.
Celui-là
parce qu’il ne porte pas de fruit
Car
on peut être de la vigne et ne pas porter de fruit… c’est
étrange, on ne comprend pas comment c’est possible… mais
certains n’y portent pas de fruits.
Celui-là
on l’enlève… on ne sait pas trop ce qu’il devient.
Cet
autre porte des fruits mais sous le sécateur du vigneron, il va en
porter plus encore. Il ne se perdra pas à faire des feuilles, il ne
se perdra pas à pousser pour lui-même, il ne fatiguera pas la vigne
pour si peu.
Une
taille, et le fruit abonde.
Le
sécateur du vigneron a un nom
Il
s’appelle « Parole »
C’est
un outil tranchant, on le sait bien.
Ailleurs,
c’est une épée, « une épée à double tranchant, qui
pénètre jusqu’aux jointures de l’âme et de l’Esprit »(He
4-12).
Nous
qui sommes des disciples-sarments, nous sommes tous passés sous les
lames de la Parole.
Tous
nous y avons perdu nos belles feuilles inutiles
Tous,
elle nous a raccourcis dans les développements sans fin de nos
bavardages.
La
Parole, la vraie, nous a fait porter du fruit…. Un fruit qui n’est
pas pour nous, un fruit qui n’est pas pour notre propre gloire, un
fruit dont nous n’avons même pas idée, un fruit pour vigneron, un
fruit pour le Père.
Si
je suis disciple, je suis sarment
Si
je suis sarment, ma demeure, c’est le Christ
ma
vie, c’est le Christ
Il
est ma demeure, mais je suis la sienne
Il
demeure en moi
je
ne sais pas comment, je ne sais pas pourquoi
Parce
que c’est son bon plaisir
Parce
qu’au dehors de lui, je ne peux rien faire
Parce
que mon fruit, c’est le sien
Parce
que son fruit, c’est celui du Père.
Que
me faut-il faire pour être disciple ?
Que
me faut-il faire pour être sarment ?
Comment
dois-je faire pour porter plus de fruits ?
Rien
Ne
fais rien
Demeure
Reste
Ne
t’éloigne pas de ta vigne
Et
laisse-toi tailler
Ça
va faire un peu mal
Parce
qu’on perd à chaque fois un peu de soi-même
On
meurt à chaque fois un peu à soi-même
Mais
soi-même ne fait que des feuilles
Laisse-toi
tailler par la Parole
Accueille
son tranchant
Et
laisse-toi habiter par ta vigne
Elle
ne t’est pas extérieure, tu demeures en elle, elle demeure en toi.
Peut-être
un jour tu entendras le prophète :
« Comme
une vigne, j’ai donné des sarments pleins de grâce et mes fleurs
sont des fruits de gloire et de richesse. »(Ec 24-17)
╬ Amen
Alléluia
Sylvain
diacre
ALLELUIA !
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