Nous célébrons la nuit sainte où le ciel a rejoint la terre par cette Bonne Nouvelle annoncée par l’ange :
« Aujourd’hui,
dans la ville de David, vous est né un Sauveur, il est le Messie, le
Seigneur. » ( Luc)
Cet
événement s’est passé il y a plus de 2000 ans en un lieu précis
de la terre, terre à l’époque sous domination romaine, à une
dizaine de kilomètres de Jérusalem, en Palestine, à Bethléem.
Aujourd’hui
pour atteindre la basilique de la nativité au centre de cette ville,
il faut d’abord traverser un point de contrôle percé dans un
énorme mur de 15 metres de haut.
En
face de la basilique le minaret d’une mosquée. Nous sommes sur la
place de la « mangeoire » lieu de rencontre ordinaire des
croyants, des citoyens palestiniens, et des pèlerins par « temps
calme » !
Un
peu à l’écart, hors de la ville, sur une colline se situe le
champs des bergers, sous le regard d’une citadelle hautement
protégée (une colonie de l’état voisin). A cet endroit un petit
sanctuaire perpétue le message des anges et leur chant
« Gloire
à Dieu au plus haut des cieux , et paix sur la terre aux
hommes qu’il aime »
Cette
Parole joyeuse et rassurante me paraît cependant peu réaliste en ce
soir lumineux.
Le
journal la croix titre ces jours-ci :
« Noël
sous le signe de l’inquiétude et de l’épuisement à Bethléem »
comme dans bien des endroits de la planète. Cette
affirmation n’est guère en harmonie avec le message de cette nuit
« Paix sur la terre aux hommes qu il aime ». Il
arrive en effet que la Parole de Dieu vienne nous surprendre voire
même nous déranger
Mais
rien ne peut arrêter la promesse faite aux humains.
L’enfant
de la mangeoire que nous vénérons ce soir, comme tout bébé, ne
parle pas encore, mais déjà il est PAROLE Il est « le,Verbe
fait chair » ; et « il a habité parmi nous »
(Jean) Il n’y avait pas de place pour lui dans la salle commune.
Peu de place dans notre société ! Mais IL EST PARMI NOUS. Il
est EN NOUS. Et cela nous oblige.
Jean
le Baptiste l’annonce comme celui qui nous baptise dans l’Esprit
Saint.
Son
Esprit nous habite et il a besoin de chacun de nous, non dans
l’agitation mais dans le silence de nos cœurs, là où se forment
les chemins de l’amour.
Demeure
une question !
La
même que les foules posaient à Jean au bord du Jourdain.
QUE
DEVONS NOUS FAIRE ? Ou même « QUE POUVONS NOUS FAIRE ? »
Je
pense que nous devons le
laisser faire.
Quelles que soient nos difficultés, nos doutes et nos craintes,
devant les tribulations de notre temps, celles du monde, celles de
l’Église, laissons le Seigneur brûler la paille qui est en nous,
non pas au feu de l’enfer, mais au feu qui purifie, celui de
l’Esprit Saint. Il restera le meilleur :
Laissons-le
nous délester de ce qui alourdit nos relations, nos dialogues et nos
décisions, tout comme nos opinions. Il vient nous libérer de ce qui
empêche que nos partages soient sans arrière-pensées , sans
mensonge, sans exclusion, sans complotisme etc pour que nous
construisions là où nous vivons une véritable fraternité humaine.
« La
misère et la guerre sont l’oeuvre des
hommes, seuls les hommes peuvent les détruire » ( Joseph
Wresinki , fondateur de ATD- quart monde )
Si
Aujourd’hui nous chantons « Il est né le divin
enfant » Il nous faut à présent continuer à suivre
Jésus pour proclamer un jour « Il est ressuscité,
il est vraiment ressuscité. »
Par
l’Eucharistie que nous allons vivre ensemble nous entrons déjà
dans le mystère pascal comme à chaque messe. C’est un sacrement
de communion. Comment alors ne pas penser à tous ceux qui en ce
moment sont dans les ténèbres à travers le monde. Les sinistrés
(MAYOTTE) les exilés, ceux qui sont opprimés par la violence, la
haine. Les femmes, les hommes, les enfants dans la rue. Aussi les
malades, les détenus, les personnes seules. (liste non
exhaustive ...)
« Le
peuple qui marchait dans les ténèbres a vu se lever une grande
lumière ; et sur les habitants du pays de l’ombre une lumière
a resplendi » (Isaie 9)
Robert
Zimmermann , diacre
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