A Noël, nous célébrons le Dieu qui se fait homme, Celui qui vient habiter parmi nous. Noël c’est la fête de l’incarnation, nous fêtons ce moment extraordinaire où le Fils de Dieu a pris chair.
Alors l’Evangile de ce dimanche nous invite à suivre une famille pour un événement familial, le pèlerinage à Jérusalem. Comme dans toutes les familles, des habitudes s’installent. En l’occurrence, les parents accordent une grande liberté à leur fils Jésus. Il semble qu’il puisse gambader à loisir avec ses amis. La scène précise que Jésus a alors douze ans. La période de l’adolescence pendant laquelle s’affirme le caractère de chacun et se revendique d’avantage de liberté.
Jésus, Fils de Dieu, grandit comme n’importe quel enfant. Son éducation s’inscrit dans la culture et la foi de son milieu.
La sainte famille, une famille bien ordinaire somme toute. Comme si la naissance extraordinaire de l’enfant était oubliée. Comme si les prophéties prononcées sur l’enfant lors de sa présentation au temple s’étaient enfouies au plus profond de leur mémoire. C’est peut-être tout simplement, l’expression du désir de cette famille d’être une famille comme les autres.
La sainte famille, qui nous est proposée en modèle ce dimanche dans l’Evangile de Luc, veut être une famille qui ne se distingue en rien. Et pourtant, voilà que, comme à la naissance, comme à la présentation au temple, le cours tranquille de l’histoire de cette famille achoppe.
Le fils s’émancipe et les parents s’affolent. En cela rien d’extraordinaire. Des parents qui perdent leur enfant cela arrive. Je dois avouer avoir perdu notre fille cadette à la foire de Bordeaux. Je comprends très bien l’affolement des parents. Cela ravive combien nous avons été pris aux entrailles sa mère et moi. Les parents vont chercher leur enfant pendant trois jours avant de le retrouver.
Là où cela trébuche par rapport au schéma d’une famille ordinaire c’est le lieu où les parents retrouvent leur Fils. Nous concernant, nous n’avons pas retrouvé notre fille en conversation savante avec des adultes.
Marie et Joseph retrouvent leur enfant en conversation avec les docteurs de la loi au temple.
Après les reproches des parents et la justification de Jésus, l’Evangile nous dit : « Sa mère gardait dans son cœur tous ces événements. »
Cet événement inscrit dans le cœur de Marie, la singularité de son fils, comme l’ont fait en leurs temps la naissance de Jésus et la présentation au temple. Marie et certainement Joseph aussi découvrent peu-à-peu l’action forte de l’Esprit-Saint dans leur enfant.
Jésus est élevé simplement certes, mais il se nourrit de la présence de son Père en lui pour le faire grandir vers l’accomplissement de sa mission.
Que nous enseigne aujourd’hui cet épisode de la vie de la sainte famille ?
L’Evangile nous invite à discerner dans l’ordinaire de nos vies combien l’action de l’Esprit-saint fait grandir en nous la présence de Dieu.
Chacun est invité à relire l’histoire de sa famille pour y découvrir les jalons que pose le Seigneur sur son chemin. Il travaille au cœur de toutes les familles, des plus conventionnelles aux plus originales pour faire connaître sa présence et son action.
La famille est la première cellule d’Eglise où se forge la foi.
C’est ainsi que peu à peu nous saisissons le mystère de Jésus. Sans que nous sachions comment, l’Esprit fait habiter le Christ en nos cœurs.
Parents, grands-parents ne désespérons jamais de la foi de nos enfants et de nos petits-enfants. Nous savons que l’Esprit est à l’œuvre. Souvenons-nous de l’étonnement de Marie et Joseph lorsqu’ils retrouvent leur fils.
Bien-aimés,
voyez quel grand amour nous a donné le Père
pour que
nous soyons appelés enfants de Dieu
– et nous le sommes.
Amen !
Dominique Bourgoin, diacre.
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