Dieu… derrière les barreaux ?

Dieu est là, patient. Les aumôniers de prison en sont premiers témoins.
« Le Seigneur est proche, dit un ancien détenu, il se dit par des gestes, des paroles, par le cœur. Il n’est pas uniquement à l’extérieur des prisons, il est aussi à l’intérieur. Il est là, avec nous, discret, souvent ignoré. Lui aussi prisonnier de nos égoïsmes, de nos systèmes et de tant d’injustices. Aucune cellule n’est isolée au point d’exclure le Seigneur, aucune. Il est là, il pleure avec nous, travaille avec nous, espère avec nous, son amour dé-ferle de partout, grâce jaillie à travers les barreaux. »

Là où il y a un peu d’amour, les petits gestes où Dieu se cache sont grandes joies. Des petits riens au travers desquels Il parle, Il aime et propose de se faire reconnaître et aimer : « Une lettre, elle contenait seulement quelques feuilles d’automne. Une amie pensait à moi. », « Ma correspondante est décédée, une étoile de paroles et d’espérance s’est éteinte, par elle d’autres se sont allumées dans ma nuit. Je voudrais, Seigneur, juste faire briller quelques petites étoiles, pour lui rendre hommage. », « La force d’un sourire, derrière les barreaux, une bouffée d’oxygène », « En prison, pour changer de route, il n’est peut-être pas trop tard. »

Dieu est bien là au quotidien, grâce aux aumôneries, associations, personnel pénitentiaire, codétenus, bénévoles, correspondants et autres engagés éveillant la petite étincelle endormie dans les cœurs, pour entendre monter de la prison : « Une renaissance vient de m’arriver avec Dieu. Cette renaissance est si belle, je vous la souhaite à tous. »

Extrait d’un article d’une ancienne bénévole de La Visitation2,
du Chalet Bleu et du Relais Enfants-Parents.

Aimer ces hommes-là ?
Mais si, au fond, la fameuse parabole du jugement dernier de Matthieu nous disait un peu autre chose : « …j’étais malade et vous m’avez visité et j’étais en prison et vous êtes venu me voir... » (Mt25,36).
Dans ce récit on ne parle pas du sentiment d’amour mais de réalités comme « donner », « accueillir », « visiter », « aller vers... » qui sont autant d’actes d’amour. Ce qui est décisif c’est cela. C’est la compassion face aux miséreux, une compassion qui agit, alors que d’autres dans la parabole sont restés indifférents à leurs souffrances. En tout état de cause, l’amour ne peut pas en rester à l’émotion. Il doit se concrétiser en actes. Gage d’une relation authentique.

Extrait de Derrière les hauts murs d’Eric Venot-Eiffel, Témoignage d’un aumônier de prison

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