« Il appela ses serviteurs et leur confia ses biens. » Cet homme qui part en voyage fait preuve d’une grande confiance. Nous pouvons même aller jusqu’à dire qu’il accorde une très très grande confiance dans ses serviteurs.
Si nous mesurons la somme qui
est confiée à chacun en Euro, il y a de quoi avoir le vertige. Un
talent est une monnaie du temps de Jésus qui représente à 33
kilogrammes d’or. Cela doit être encombrant dans le porte-monnaie
et pas très pratique pour régler un expresso au bar du coin. On est
là dans l’exagération. Un talent, 33 kilos d’or vaudrait donc
en Euro : 1 400 116 €. Cela signifie que le premier serviteur
recevrait donc la garde de 14 001 160€, et le second
7 000 580€.
Quelque soit le cours de l’or
ce dimanche, les sommes sont considérables. C’est pour cela que je
constatais en introduction que le maître accordait une très très
grande confiance à ces serviteurs.
Le serviteur le moins bien
doté reçoit tout de même plus d’un million d’Euros.
Probablement que ce serviteur possède moins de capacité de gestion
que les deux autres. Mais l’homme lui fait tout de même
suffisamment confiance pour lui confier un trésor.
L’homme ne fixe aucun
objectif pour la garde de ses talents. Il n’y a pas de condition
dans la transaction. Il n’y a pas non plus de recommandation.
L’homme laisse à chacun la liberté d’agir selon sa propre
inspiration, selon son charisme pourrait-on dire.
Il semble que la personnalité
du maître soit la boussole qui doit orienter ce que les serviteurs
doivent faire. L’homme est exigeant. C’est le troisième
serviteur qui décrit la personnalité de l’homme. « Seigneur,
je savais que tu es un homme dur : tu moissonnes là où tu n’as
pas semé, tu ramasses là où tu n’as pas répandu le grain. »
Avec ces deux éléments, nous
pouvons comprendre que le malheureux serviteur soit paralysé et ait
peur. Cependant les deux premiers serviteurs ne sont pas pris de la
même angoisse que le troisième. Pourquoi ?
Probablement parce qu’ils
ont privilégié la confiance qui leur était faite plutôt que le
caractère difficile de l’homme.
La confiance qui est accordée
est un puissant encouragement pour tout le monde.
Jésus nous propose des
paraboles pour nous révéler le royaume des cieux qui advient. A
quoi nous invite la parabole ce dimanche ?
Notre méditation nous conduit
à découvrir la confiance immense que le Seigneur a en nous pour
prendre soin du trésor qu’il nous confie. Mais alors quel est donc
le trésor qu’il nous confie et dont nous devons prendre soin. ?
Dans un premier élan, la
réponse est l’Evangile. Le trésor que le Seigneur nous confie est
la bonne nouvelle de Jésus Christ, le Fils de Dieu mort et
ressuscité pour nous sauver.
Mais je veux y voir, en cette
journée consacrée aux pauvres, qu’un autre trésor nous est
confié. Ce trésor, il nous est révélé par l’histoire de saint
Laurent.
Saint Laurent est diacre à
Rome au 3ème siècle sous le règne du pape Sixte II.
L’empereur Valérien décrète la persécution des chrétiens. Il
arrête Laurent et le somme de lui remettre tout le trésor de
l’Eglise. Alors, saint Laurent rassemble tous les pauvres, les
malades, les handicapés, les faibles les petits, les marginaux, les
rejetés de la société. Il les présente à l’empereur en disant,
voici le trésor de l’Eglise (illustration : Mariotto di nardo St Laurent présentant le trésor de l'Eglise à l'empereur-XVème-Avignon) . Saint Laurent meurt martyrisé le 10
août 258.
Pour ce dimanche consacré
également à la collecte du Secours Catholique, prenons d’avantage
conscience de ce trésor que le Seigneur nous confie. Là il ne
s’agit pas de le faire fructifier mais dans prendre soin.
N’enterrons pas le trésor de saint Laurent pour qu’il échappe à
notre vue. Rassemblons le trésor avec nous. L’Eglise est vraiment
rassemblée quand il ne manque aucun de ces petits qui vivent à nos
périphéries comme le dit François. Et une fois tous rassemblés,
nous pouvons partager l’Evangile cet autre trésor qu’il faut
faire fructifier.
Voilà comment sera
béni
l’homme qui craint le Seigneur.
De Sion, que le
Seigneur te bénisse !
Tu verras le bonheur de Jérusalem
tous les jours de ta vie.
Amen !
Dominique Bourgoin, diacre.
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