« Libre de choisir entre migrer ou rester », tel est le titre du message du pape François pour la Journée Mondiale du Migrant et du Réfugié de cette année. Il reprend un thème à l'origine de l'enseignement social de l'Église sur les migrations : le droit de ne pas migrer. Il l'explique en citant le message de saint Jean- Paul II lors de cette même journée en 2004 (publié en 2003) : le droit de ne pas émigrer signifie pouvoir « vivre en paix et dans la dignité dans son propre pays ».
Il s'agit d'un droit lié au droit à un travail décent (article 23 de la Déclaration uni-verselle des droits humains) et aux droits économiques, sociaux et culturels (DESC). C'est pourquoi le droit de ne pas migrer n'est pas en contradiction avec le droit de migrer. Les États doivent promouvoir les conditions nécessaires à l'exercice de ces deux droits, et c'est à l'individu de décider où trouver un travail décent et des conditions de paix et de développement.
L'enseignement de l'Église appelle également à prendre en compte les devoirs, comme celui de contribuer au progrès de sa communauté (GS 65). Pour toutes ces raisons, le choix doit être fait librement, demande le pape François, mais ce n'est pas souvent le cas.
Le Pape François n'encourage pas la migration, mais la fraternité envers nos frères et sœurs migrants qui sont déjà à nos portes. Le message de cette année confirme que François est dans la continuité des papes précédents qui ont appelé au droit de ne pas migrer. Mais tant que les conditions de ce droit ne sont pas rem-plies, l'Église ne peut ignorer que Jésus s'est identifié au migrant : « J'étais un étranger et vous m'avez accueilli » (Mt 25). Quand on ne donne pas aux gens la liberté de décider, alors les gens se décident pour la liberté. C'est ce que font aujourd'hui dans le monde des millions de migrants qui pensent comme Jean-Jacques Rousseau :
« Je préfère la liberté avec le danger à la paix avec l'esclavage »
José Luis González, sj
Prêtre jésuite, directeur du Réseau Jésuite pour les Migrants Guatemala
(Extraits)
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