On
y conserve tout le matériel nécessaire à la célébration, les
objets, les linges et les vêtements liturgiques, les livres, mais
aussi les micros, les bougies etc...
La
sacristie est souvent comprise comme un local technique. Or elle
assure une toute autre fonction sur laquelle il est bon de revenir.
Son
nom seul devrait nous mettre la puce à l’oreille :
« sacristie » vient du latin sacer, sacré. La
sacristie n’est pas un lieu sacré (il n’y a pas de lieu sacré
dans une église autre que la communauté elle-même), mais c’est
un lieu qui a à voir avec le sacré. Avec le sacré de ce qui s’y
prépare et de ce qu’elle prolonge : la célébration commune
des sacrements.
D’autres
détails nous apprennent que ce n’est pas seulement un vestiaire ou
un placard : dans toute sacristie, il y a une croix, disposée
de manière à être vue, ainsi que le portrait de l’évêque en
fonction.
C’est
le lieu de la préparation de la célébration, pas seulement sous
son aspect technique et matériel mais aussi ministériel. C’est là
que les prêtres et les diacres revêtent les habits liturgiques et
se mettent en disponibilité pour ce qu’ils auront à célébrer.
La croix et le visage de l’évêque sont là pour leur rappeler
qu’ils ne sont pas là en leur nom propre, sur leur propre désir,
mais envoyés par un autre. Le curé (ou le diacre) n’est pas chez
lui dans son église, il est serviteur passager de l’Église du
Christ, en union avec celui qui garantit le lien : l’évêque.
La
sacristie est donc un lieu dont l’enjeu est bien plus fort qu’un
simple local technique. C’est le « sas » nécessaire à
ceux qui auront à assurer un ministère au service du sacrement pour
se couper de leurs préoccupations, pour se mettre à disposition. Et
c’est aussi le lieu où les ministres, après
la célébration, trouvent un moment de paix pour souffler et faire
descendre la pression.
On
comprend alors pourquoi c’est un lieu qui appelle une attitude
particulière : la sacristie n’est pas un lieu public, elle
n’est pas le parvis.
On
ne peut pas entrer et sortir de la sacristie comme on le fait dans sa
cuisine. Les ministres qui se vêtent et se dévêtent n’ont pas
forcément envie d’être surpris dans ces moments. De même, il est
bon de préserver au mieux le calme et le silence dans la sacristie*.
Si chacun vient y faire la conversation, il est impossible d’y
prendre un temps de recueillement (avant
et après la célébration).
Les
sacristains sont les « ouvriers » de la sacristie. Ils
assurent un gros travail qui nécessite prière et concentration. Ne
pas les déranger pendant leur travail est aussi une marque de
respect indispensable. Ils ne sont pas au service de la sacristie,
mais bien de la célébration commune (et par ailleurs, ils se
souviendront que la sacristie n’est pas leur salon privé !).
Il
est bon que la sacristie soit un lieu convivial et accueillant, mais
n’oublions pas qu’elle demande une attitude respectueuse. Plutôt
que d’y pénétrer sans ménagement, il est préférable de se
tenir à la porte et de frapper pour demander ce qu’on est venu y
chercher. Si l’on veut faire la conversation, ne restons pas dans
la sacristie pour le faire, si l’on veut demander une information,
faisons-le avec discrétion.
Soyons
attentifs à retrouver le sens de la sacristie, à lui garder sa
belle fonction de servante discrète et indispensable, et veillons à
en préserver le calme.
Sylvain,
diacre
*Le
Missel précise bien « Dès avant la célébration
elle-même, il est bon de garder le silence (…) dans la sacristie
(…) pour que tous se disposent à célébrer les saints mystères. »
PGMR n°45
Note :
Depuis le rapport de la CIASE sur les abus sur les mineurs, et pour
suivre ses préconisations, la sacristie n’est plus le lieu des
servants d’autel. Ils trouvent un autre lieu pour revêtir l’aube
et se préparer (salle St Jacques).
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