"Soyez dans la Joie" / Mt 11 2-11 / Une homélie


 « Soyez toujours dans la joie du Seigneur soyez dans la joie, car le Seigneur est proche »

C’est l’invitation liturgique qui ouvre l’Eucharistie du troisième dimanche de l’avent de cette année A. Cette invitation est pour toujours pas seulement pour aujourd’hui
La joie, est la joie du Seigneur. Elle est un don du Seigneur. Ce n’est pas une agitation frénétique, un moment d’hystérie, une jubilation passagère.
La raison, c’est la proximité du Seigneur et pas uniquement la proximité du 25 décembre la fête de Noël.
Mais avons-nous vraiment le cœur à la joie en ces temps qui sont les nôtres, temps d’angoisse pour de multiples raisons : le contexte du monde en crise, celui aussi de l Eglise. Temps de difficultés personnelles et de deuil pour certains
La joie du Seigneur ! Que savons-nous de sa joie ?
Notre condition humaine peut-elle seulement s’en approcher. ? Trouverions-nous dans notre vocabulaire humain des mots justes pour la dire ?

« Pour que votre joie soit pleine, je vous ai dit les mots de mon Père » (Chant JMD 2003-ordination)

Nous avons heureusement les Ecritures, la Parole de Dieu que l’Eglise nous propose chaque dimanche
Dès la première lecture il y un pourtant un terme qui risque de nous mettre sur une mauvaise voie « Voici votre Dieu qui vient, c’est la vengeance qui vient, la revanche de Dieu » (Isaïe 35)
Apparemment de terme de vengeance a un autre sens que celui que nous utilisons. Isaïe en précise le contenu
« Alors se dessilleront les yeux des aveugles et s’ouvriront les oreilles des sourds. Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la bouche du muet criera de joie… »
Crions de joie car notre Dieu vient lui-même, Il vient pour nous sauver, nous relever, nous libérer. Réjouissons-nous. La revanche de Dieu n’est pas contre l’homme mais contre le, mal qui abîme l’homme, qui abîme nos relations, qui abîme l’Eglise

Réjouissons-nous, Dieu est venu ! c’est ce que confirme Jésus dans ses paroles aux envoyés de Jean qui viennent l’interroger
Jean a bien reconnu en Jésus le messie le jour de son baptême au Jourdain Mais quelle idée se faisait-il du messie ? Le temps a passé, Jésus est allé en Galilée, Jean le Baptiste est en prison, il ne comprend rien au comportement de Jésus « étrange » à ses yeux et qui lui est rapporté par ses envoyés
« Es-tu celui qui vient ou devons-nous en attendre un autre ? »
Jésus ne répond pas par oui ou non Il reprend les paroles d’Isaïe 
« Les aveugles retrouvent la vue. Les sourds entendent, les boiteux marchent, les lépreux sont purifiés, ... »
L’alliance de Dieu annoncé dans l’Ecriture s’accomplit vraiment en Jésus Christ Le salut est en marche. Réjouissons-nous.
Avec Jean nous découvrons en Jésus le vrai visage de Dieu. Un Dieu qui est avec les hommes, au service des hommes. Souvenons-nous du Dieu pris aux entrailles par le malheur de son peuple ; Souvenons-nous du Jésus des Béatitudes. Réjouissons-nous car la joie du Seigneur passe par nos épreuves, nos doutes, nos faiblesses, nos deuils
En ce moment beaucoup de femmes et d’hommes, des enfants aussi, même à côté de nous, vivent une forme de fatigue, de découragement, un état de faiblesse physique ou morale. Ces épreuves sont le signe de notre humanité. Tous ces états peuvent être le lieu et l’événement d’une grâce ; si nous nous laissons visiter. Visiter par le souffle de l’Esprit, porteur de la joie du Seigneur

Un jour que nous partagions ce texte avec des catéchumènes un jeune homme qui s’émerveillait devant l’œuvre de Jésus, telle que nous venons de l’entendre, a posé cette question : « Pourquoi Dieu ne continue-t-il pas aujourd’hui a agir ainsi ? » Et après un moment de silence il ajoute ; « Il nous attend sans doute ; il a peut-être besoin de nous »

Réjouissons-nous encore ! car Dieu a besoin de nous. Il nous sollicite sans relâche malgré nos refus et parfois nos trahisons, pour participer à la venue du Royaume
Mais comme Jean le Baptiste il nous faut passer de l’image que nous pourrions nous faire de Dieu, quitter nos clichés pour nous ouvrir la vérité sur Jésus Christ, qu’il nous livre par sa PAROLE ses actes et dans les sacrements de l’Eglise. Il nous donne sa joie lorsque nous nous tournons les uns les autres pour vivre dans sa charité, une vraie fraternité.
Alors nous cesserons d’être aveuglés par notre propre égoïsme et nous porterons notre regard vers la vraie lumière, celle de la résurrection qui se lève sur le monde et qui continue à briller sur l’Eglise. Nos oreilles s’ouvriront à la Parole qui nous fait vivre, et à la parole de l’autre. Nous serons déliés des chaînes de la haine, de l’indifférence de nos cœurs de pierre.

Crions de joie ? Avec la venue de Jésus l’humanité a basculé parce que la promesse de Dieu se réalise et nous en recevons la grâce maintenant dans cette Eucharistie

LE VERBE S’EST FAIT CHAIR ET IL A HABITE PARMI NOUS
Robert Zimmermann diacre

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