C’est
l’invitation liturgique qui ouvre l’Eucharistie du troisième
dimanche de l’avent de cette année A. Cette
invitation est pour
toujours
pas seulement pour aujourd’hui
La
joie, est la joie du Seigneur. Elle est un
don du Seigneur. Ce
n’est pas une agitation frénétique, un moment d’hystérie, une
jubilation passagère.
La
raison, c’est la proximité
du Seigneur
et pas uniquement la proximité du 25 décembre la fête de Noël.
Mais
avons-nous vraiment le cœur à la joie en ces temps qui sont les
nôtres, temps d’angoisse pour de multiples raisons : le
contexte du monde en crise, celui aussi de l Eglise. Temps
de difficultés personnelles et de deuil pour certains
La
joie du Seigneur ! Que savons-nous de sa joie ?
Notre
condition humaine peut-elle seulement s’en approcher. ?
Trouverions-nous dans notre vocabulaire humain des mots justes pour
la dire ?
« Pour
que votre joie soit pleine, je vous ai dit les mots de mon Père »
(Chant JMD 2003-ordination)
Nous
avons heureusement les Ecritures, la Parole de Dieu que l’Eglise
nous propose chaque dimanche
Dès
la première lecture il y un pourtant un terme qui risque de nous
mettre sur une mauvaise voie « Voici
votre Dieu qui vient, c’est la vengeance
qui vient, la revanche
de Dieu » (Isaïe 35)
Apparemment
de terme de vengeance a un autre sens que celui que nous utilisons.
Isaïe en précise le contenu
« Alors
se dessilleront les yeux des aveugles et s’ouvriront les oreilles
des sourds. Alors le boiteux bondira comme un cerf, et la bouche du
muet criera de joie… »
Crions
de joie car notre Dieu vient lui-même, Il vient pour nous sauver,
nous relever, nous libérer. Réjouissons-nous. La
revanche de Dieu n’est pas contre l’homme mais contre le, mal qui
abîme l’homme, qui abîme nos relations, qui abîme l’Eglise
Réjouissons-nous,
Dieu est venu !
c’est ce que confirme Jésus dans ses paroles aux envoyés de Jean
qui viennent l’interroger
Jean
a bien reconnu en Jésus le messie le jour de son baptême au
Jourdain Mais quelle idée se faisait-il du messie ? Le temps a
passé, Jésus est allé en Galilée, Jean le Baptiste est en prison,
il ne comprend rien au comportement de Jésus « étrange »
à ses yeux et qui lui est rapporté par ses envoyés
« Es-tu
celui qui vient ou devons-nous en attendre un autre ? »
Jésus
ne répond pas par oui ou non Il reprend les paroles d’Isaïe
«
Les aveugles retrouvent la vue. Les sourds entendent, les boiteux
marchent, les lépreux sont purifiés, ... »
L’alliance
de Dieu annoncé dans l’Ecriture s’accomplit vraiment en Jésus
Christ Le salut est en marche. Réjouissons-nous.
Avec
Jean nous découvrons en Jésus le vrai visage de Dieu. Un Dieu qui
est avec les hommes, au service des hommes. Souvenons-nous
du Dieu pris aux entrailles par le malheur de son peuple ;
Souvenons-nous du Jésus des Béatitudes. Réjouissons-nous
car la joie du Seigneur passe par nos épreuves, nos doutes, nos
faiblesses, nos deuils
En
ce moment beaucoup de femmes et d’hommes, des enfants aussi, même
à côté de nous, vivent une forme de fatigue, de découragement, un
état de faiblesse physique ou morale. Ces épreuves sont le signe
de notre humanité. Tous ces états peuvent être le lieu et
l’événement d’une grâce ; si nous nous laissons visiter.
Visiter par le souffle de l’Esprit, porteur de la joie du Seigneur
Un
jour que nous partagions ce texte avec des catéchumènes un jeune
homme qui s’émerveillait devant l’œuvre de Jésus, telle que
nous venons de l’entendre, a posé cette question : «
Pourquoi Dieu ne continue-t-il pas aujourd’hui a agir ainsi ? »
Et après un moment de silence il ajoute ; « Il nous
attend sans doute ; il a peut-être besoin de nous »
Réjouissons-nous
encore ! car Dieu a besoin de nous. Il nous sollicite sans relâche
malgré nos refus et parfois nos trahisons, pour participer à la
venue du Royaume
Mais
comme Jean le Baptiste il nous faut passer de l’image que nous
pourrions nous faire de Dieu, quitter nos clichés pour nous ouvrir
la vérité sur Jésus Christ, qu’il nous livre par sa PAROLE ses
actes et dans les sacrements de l’Eglise. Il nous donne sa joie
lorsque nous nous tournons les uns les autres pour vivre dans sa
charité, une vraie fraternité.
Alors
nous cesserons d’être aveuglés par notre propre égoïsme et nous
porterons notre regard vers la vraie lumière, celle de la
résurrection qui se lève sur le monde et qui continue à briller
sur l’Eglise. Nos oreilles s’ouvriront à la Parole qui nous fait
vivre, et à la parole de l’autre. Nous
serons déliés des chaînes de la haine, de l’indifférence de nos
cœurs de pierre.
Crions
de joie ? Avec la venue de Jésus l’humanité a basculé parce
que la promesse de Dieu se réalise et nous en recevons la grâce
maintenant dans cette Eucharistie
LE
VERBE S’EST FAIT CHAIR ET IL A HABITE PARMI NOUS
Robert Zimmermann diacre
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