Mais au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas / Jn 1 6-28 / Une homélie


Bonne nouvelle ! Il y a de quoi nous mettre en joie pour ce dimanche de "gaudete" Il y a de quoi se réjouir quand on entend : "Mais au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ;"

Il y a quelqu'un qui se tient au milieu de nous, qui vient à notre rencontre et qui nous cherche.
Cela fait du bien à entendre.
Depuis près d'un an, nous entendons qu'il y a quelque chose au milieu de nous qui nous veut du mal. Nous sommes contraints pour lutter contre le virus de respecter une distanciation physique qui rapidement se transforme en distanciation sociale.

Cette chose au milieu de nous, nous éloigne les uns des autres. Nous le voyons bien, ce virus crée des tensions. Je ne veux pas critiquer ici les mesures barrières qui sont d'une nécessité absolue. Mais nous ne pouvons que constater que cette nécessité agit sur nos comportements.

Le week-end dernier, j'étais heureux de voir Xavier franchir le seuil de ma porte et j'ai le réflex de tendre la main. Mais rapidement, ce geste je l'ai réprimé, donnant l'impression que je me méfie de Xavier. C'est comme si je me méfiais de mon ami. Nous avons échangé sur ces gestes qui nous manquent, se serrer la main, se prendre dans les bras pour s'embrasser. Des gestes que nous oublions petit-à-petit et qui pourtant sont si nécessaires à notre vie.

"Mais au milieu de vous se tient celui que vous ne connaissez pas ;" est pour nous bonne nouvelle. Ces mots suscitent en nous la joie.

Le Christ se tient au milieu de nous et il nous cherche. Celui qui se tient au milieu de nous et que nous ne connaissons pas, nous cherche. C'est un leurre de croire que c'est nous qui le cherchons. En effet croire que nous trouverons le Christ, sa paix et sa joie, équipés seulement de nos propres forces est une illusion. Cette illusion peut nous conduire à construire des théories extravagantes. Théories de plus en plus fumeuses. Ce virus qui circule entre nous, nous sépare et crée de la méfiance.

Le monde n'a pas besoin de discours ni de théorie pour s'apaiser. Il a besoin de témoins qui par leurs actes et leurs paroles montrent la présence de celui qui se tient au milieu de nous.

Le monde a besoin de témoins comme Jean le Baptiste qui désignent celui qui se tient au milieu de nous.

Le monde n'a pas besoin d'un Christ construit et modelé à sa convenance mais plutôt de témoins qui suivent celui qui dira plus tard :

"moi, je suis le chemin, la vérité et la vie."

Il se tient au milieu de nous celui que nous ne connaissons pas. Ce "nous" n'a pas de limites. Le Christ qui vient, vient porter la paix à l'humanité toute entière.

Faisons preuve de confiance dans le pouvoir de paix du Christ, ce n'est pas dans la peur et la méfiance qu'un monde en paix se construit.

Pour l'avent, dans le journal de la paix, le mouvement Pax christi nous transmet un message du pape François du 1er janvier 2020 pour la journée mondiale de la paix :

" Le monde n’a pas besoin de paroles creuses, mais de témoins convaincus, d’artisans de paix ouverts au dialogue sans exclusions ni manipulations.

En effet, on ne peut parvenir vraiment à la paix que lorsqu’il y a un dialogue convaincu d’hommes et de femmes qui cherchent la vérité au-delà des idéologies et des opinions diverses.

La paix est un édifice « sans cesse à construire », un chemin que nous faisons ensemble, en cherchant toujours le bien commun et en nous engageant à maintenir la parole donnée et à respecter le droit.

Dans l’écoute réciproque, la connaissance et l’estime de l’autre peuvent se développer jusqu’à reconnaître, dans l’ennemi, le visage d’un frère."

Le virus au milieu de nous est un ferment de discorde, il nous donne à respirer un air confiné.

Le Christ qui se tient au milieu de nous, nous rassemble, nous engage sur un chemin de confiance et de joie malgré toutes les contraintes liées à la crise sanitaire.

Celui qui se tient au milieu de nous et que nous ne connaissons pas, s'est fait homme parmi les hommes.

Il souffre avec les hommes.
Il pleure avec les hommes.
Mais aussi prie avec les hommes.

Et par-dessus tout se réjouit avec les hommes quand des frères se rencontrent


L’esprit du Seigneur Dieu est sur moi
parce que le Seigneur m’a consacré par l’onction.
Il m’a envoyé annoncer la bonne nouvelle aux humbles.


Dominique Bourgoin, diacre.

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