En
cette période que nous vivons et qui est perturbée de tant de
manières, nous aspirons nous aussi ; comme toute la société
mondiale, à la consolation.
Ne
nous trompons pas sur ce « Consolez ». En hébreux
ce verbe contient l idée de « conforter, soutenir,
encourager » « Confortez, soutenez, encouragez mon
peuple »
Dieu
ne se contente pas d’une caresse, d’une main amicale sur
l’épaule.
La
consolation qu’il souhaite est bien loin des consolations un peu
convenues que nous pouvons adresser à un enfant ou un proche en
souffrance « Allons, ce n est pas grave, reprends-toi, ça va
passer, sois fort »
La
consolation voulue par Dieu va se manifester au cours des temps par
ses nombreux bienfaits comme le retour vers la terre promise. La
consolation de Dieu s’accomplit par sa venue en notre chair par le
corps de Jésus. Jésus dont la parole, les actes, accomplissent la
consolation dès son discours des béatitudes à travers lesquelles
nous découvrons un Dieu touché par les réalités des souffrances
et des aspirations de son peuple.
La
consolation suprême viendra par le mystère pascal de Jésus, sa
passion, sa mort et le don pour tous les hommes de sa résurrection.
C’est la Bonne Nouvelle, l’heureuse nouvelle qui est consolation
elle même.
« Consolez
mon peuple » ( à l’impératif) tout comme l’autre
injonction « préparez les chemins du Seigneur » C est
une demande qui nous est adressée par Dieu, de participer à son
œuvre. ( Pas la nôtre).
La
méthode de Dieu est étonnante et significative. Après avoir été
annoncé par les prophètes au long des siècles, le Fils de Dieu, né
quasiment en exil, ne se présente pas au début de sa vie publique
dans la gloire et en se proclamant lui même « Me voici je suis
le sauveur du monde. » C’est un homme, retiré dans le
désert, vêtu de peaux de chameaux, Jean le Baptiste, qui retourne
et convertit les cœurs vers Celui qui va baptiser par
l’Esprit-Saint.
Dieu
se révèle d’abord par un homme parole humaine. Cela nous
interroge et nous implique !
« Préparez
les chemins du Seigneur, tracez droit, dans les terres
arides, une route pour
notre Dieu. »
Cela
semble dans la description d’Isaie un immense chantier..
Déjà
chaque humain déjà dans sa propre vie recèle des aspérités à
niveler. Il lui faut raboter les escarpements de ses préjugés,
détruire les remblais de ses attachements superflus, réduire son
ego qui est parfois comme des montagnes. Il faut créer des ponts
pour que le Seigneur atteignent nos cœurs. L’objectif est bien de
changer notre espace intérieur en aplanissant ce qui bloque ma
communication avec le Seigneur et mais aussi les autres. C’est la
grande ouverture à Dieu et aux autres qui est en jeu.
Y
sommes-nous prêts individuellement et collectivement ou
préférons-nous attendre passivement, espérant que le cieux
nouveaux, et que la terre nouvelle adviennent en dehors de nous.
En
ces temps de difficultés de toute sorte c est bien la tentation du
repli qui nous guette : le premier réflexe pour nous protéger
du mal et du coup, nous avons vite fait de nous fourvoyer sur des
chemins de traverse chaotiques.
Le
baptême dans l’ Esprit-Saint qui nous a fait Fils est
tout sauf un repli sur soi
C’est
le grand thème du Pape François dans son encyclique « Tous
frères » dans laquelle il déploie son rêve d’une nouvelle
fraternité sociale
Alors
que nous sommes témoins de tant de gestes de solidarité, de
compassions, de dons de soi de si nombreuses personnes, croyantes ou
non..
Il
y a un élément qu’il nous faut regarder en face avec réalisme,
que la crise sanitaire à mis a jour un peu plus encore : Nous
vivons dans une société, de moins moins chrétienne. Des
générations entières ne connaissent pas ou ne comprennent plus le
message de la Bonne Nouvelle… jusque dans nos familles.
Cela
ne va pas changer demain, malgré des désirs exprimés de croisade
de reconquête chrétienne.
Des
croyants sont désemparées au point de se dire persécuté là ou il
y a la plupart du temps de l’incompréhension ou de
l’indifférence..
Alors
les communautés, l’Eglise elle-même, se replient sur les dogmes,
se préoccupent d’avantage du fonctionnement interne, oubliant
parfois la compassion ; certains déploient plus ostensiblement les
ors de nos liturgies, quand c’est possible. On voit naître des
revendications catégorielles contradictoires dans le corps du
Christ.
Le
Pape François trace dans sa récente encyclique un chemin
diamétralement opposé. (rêve)
Je
termine cette homélie en le citant :
« Je
forme le vœu qu’en cette époque que nous traversons, en
reconnaissant la dignité de chaque personne humaine, nous puissions
tous ensemble faire renaître un désir universel d’humanité. Tous
ensemble. […] comme
des enfants de cette
même terre qui nous abrite.
soyons
capables de réagir par un nouveau rêve de fraternité et d’amitié
sociale qui ne se cantonne pas aux mots ni
au repli.
De
telle sorte que la réflexion s’ouvre au dialogue avec toutes les
personnes de bonne volonté (6). » la pandémie de la
Covid-19 [qui] a mis à nu nos fausses certitudes […] l’incapacité
d’agir ensemble
a été dévoilée.
Si
quelqu’un croit qu’il ne s’agirait que d’assurer un meilleur
fonctionnement de ce que nous faisions auparavant, ou que le seul
message est que nous devrions améliorer les systèmes et les règles
actuelles, celui-là est dans le déni » FDC
Nous
n’avons
rien renié
du message du Christ. C’est
dans et
pour
la société
telle
qu’elle
est que
nous sommes appelés à préparer
le chemin du Seigneur.
Que
l’Esprit Saint nous comble de sa patience et de sa sagesse et nous
aide à désencombrer nos cœurs.
Amen
Robert
Zimmermann
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