- Qu'est-ce qu'on fête ?
- Je n'en sais rien... la
joie d'être ensemble.
- Un
peu comme la fête du club de boulistes ? Ou comme la fête de
l'association des amis de la nature ? Une manière de bien
manger en rigolant pour resserrer les liens et marquer le début de
la nouvelle saison d'activité...
- Pas tout à fait...
manger et rire, ça oui... pas sûr qu'il y ait à manger pour tout
le monde, mais le rire ne manquera pas. Mais ce n'est pas un groupe
comme les autres. En fait, nous ne sommes pas amis.
- !!??
- Enfin ce n'est pas
parce que nous sommes amis que nous nous rassemblons pour faire la
fête. Nous sommes frères, ce n'est pas la même chose. Les amis, ça
se choisit, les frères, on les reçoit... on fait avec ceux que le
Père nous donne. Des amis, on en a évidement ici quelques-uns, mais
aujourd'hui, c'est une fête fraternelle.
- Je
sais bien que vous faites semblant. « Frères », c'est un
mot qui vous arrange bien pour cacher les tensions et les désaccords.
C'est du beau vernis !
- Dans la bible, les
premiers frères ne rigolent pas ! Caïn tue Abel par jalousie.
Être frère, c'est une chose sérieuse. On n'emploie pas ce mot à
la légère. Ce serait du vernis, du sucre, si c'était nous qui
avions décidé un jour de nous nommer « frères », mais
c'est un autre qui nous appelle « frères », un qui vient
pour nous révéler un Père, « Notre Père ». Du coup,
on ne peut plus tricher. Nous sommes frères, nous le sommes en
Vérité, mais c'est vrai que nous avons bien du mal... La fête,
elle sert à ça : à nous rappeler que nous sommes frères,
qu'on le veuille ou non !
Le Christ et l’Eglise
nous donnent un repère qui nous rappelle cette fraternité :
c'est l'autel.
-
Voilà donc qu'on fête l'anniversaire d'un caillou !?
- En quelque sorte oui !
Mais pas parce que c'est intéressant que ce caillou ait 10 ans, mais
plutôt parce que cette pierre, ce rocher qui pour nous est une
figure du Christ, nous accompagne depuis 10 ans, et qu'en 10 ans,
nous avons fait de la route avec lui...
- De
la route avec un bloc de pierre de 4 tonnes ?!
- Oui, une sacrée route
même. Il nous a déplacés, il nous a nourris, on y a puisé nos
forces, notre Joie, notre consolation, notre pardon, notre paix.
C'est ça qui se fête, ce n'est pas la mémoire d'un événement
passé qu'on ressasse, c'est dire merci pour les fruits.
-
Les fruits d'un bloc de pierre ?
- Ils sont innombrables,
nos yeux doivent apprendre à les reconnaître et nos lèvres à
rendre grâce.
-
Mais puisque vous voilà rassemblés et que ce n'est pas si souvent,
pourquoi ne pas en profiter pour parler des pauvres ? Pour
lancer des appels ? Et si vous n'avez pas ce courage, au moins
pour faire des appels pour toutes les instances de la paroisse qui
sont en souffrances... elles ne manquent pas ?
- C'est une vrai
question... on se l'est posée sérieusement et ça n'a pas été
facile d'y répondre, et peut-être qu'on n'a pas donné la bonne
réponse. Mais non, aujourd'hui, il n'y aura pas d'appel pour telle
ou telle situation, pour telle ou telle cause, même si les
situations sont dramatiques, même si les causes sont justes. Ça
peut paraître absurde, dommage ou lâche... mais aujourd'hui, on
fait le pari que pour que ces appels soient entendus en leur temps,
pour qu'ils portent du fruit, il faut d'abord préparer le terrain,
nourrir les cœurs. Aujourd'hui, on prend soin de notre lien
fraternel, on prend soin de la Joie. Et quand les appels seront
lancés, et ils le seront très vite, peut-être qu'ils seront mieux
entendus. Sans lien fraternel, on ne peut pas aider, on n'a pas ce
qu'il faut pour aller vers l'autre, pour « sortir »...
-
C'est une fête de fous !
- Absolument !!
Quand le Christ entre dans nos vies, quand il se glisse entre nous,
pour peu qu'on le laisse faire, le monde s'ouvre, rien ne tourne plus
comme avant. Mais « ce qu'il y a de fou dans le monde, voilà
ce que Dieu a choisi »... alors aux fous de rendre grâce !
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