La Parole de Dieu proposée ce dimanche nous place apparemment
devant de multiples contradictions et dans des situations
paradoxales. Isaïe, le psaume, et St Paul nous proposent un chemin
qui nous permet de ne pas comprendre l'Evangile à l'envers.
Déjà Isaïe nous averti. Non Dieu n 'est pas comme nous pourrions
l'imaginer« Autant le ciel est élevé au dessus de la terre
,autant mes chemins sont élevés au dessus de vôtres et mes pensées
au dessus de vos pensées. » Cette distance infinie qui sépare
le ciel et la terre est une image très parlante pour nous dire que
Dieu décidément est le Tout Autre
. Et pourtant ce Dieu est aussi tout proche.
« Cherchez le tant qu'il se laisse trouver. Invoquer le tant
qu'il est proche. » Déjà la nous risquons le contre sens.
Faut il entendre « dépêchez vous où il pourrait s'éloigner »
Il n existe pas le temps où Dieu ne se laisse pas trouver ; le
temps où Dieu ne serait pas proche. Voilà comment les artisans de
la Bible œcuménique ont traduit « Cherchez le Seigneur puisqu
il se laisse trouver . Invoquez le puis qu il est proche. » C'
est toujours nous qui nous éloignons de Dieu« Le seigneur est proche de ceux qui l'invoquent, de tous ceux qui l'invoquent en vérité. (Psaume) Et enfin Saint Paul tiraillé entre le ciel et la terre proclame « le Christ sera glorifié dans mon corps. » Y at il une plus grande proximité.
Dans l'Evangile du maître de vigne Jésus ne propose pas,un modèle
économique ou une méthode de management mais il met l'accent sur
l'agir de Dieu et sur le Royaume. Il y a à nos yeux de la démesure
dans cette parabole pour révéler le visage de Dieu qui nous aime
avec démesure.Il y a surtout de l'infini, de l'Absolu. (
transcendance)
Dans la scène d'embauche il y a un glissement étonnant dans la
catégorie des appelés ; Si les premiers semblent liés par une
sorte de contrat, les suivants sont tout simplement invités par ces
mots « Allez , vous aussi à ma vigne. » Le Seigneur
appelle sans distinction, et non au mérite ou selon des
compétences. D ailleurs le maître ne dit rien du travail lui même.
Jésus nous présente un Dieu dont seul souci est d'appeler et
d'accueillir dans son royaume. Car la vigne c est le Royaume, oui, et
aussi partout où vivent des hommes.Chacune et chacun d'entre nous
est appelé à être membre du Royaume.
« Allez vous aussi à ma vigne » Nous l' entendons pour
nous aujourd'hui. Dans cette parabole et dans tout l'Evangile il
nous dit qu'aucune de nos infidélités ne lasse la fidélité de
Dieu et qu'il attend l' heure où nous serons enfin prêts à
rejoindre ceux et celles qui travaillent à sa vigne.
L'amour absolu du Père, sa tendresse et sa miséricorde passent
aussi par nos mains, nos yeux, notre cœur. Le moment est là de nous
demander comment nous pouvons faire vivre le Royaume d abord dans le
petit arpent de vigne qui est le nôtre : dans nos familles,
dans notre société, mais aussi dans l’Église qui est le signe du
Royaume.Ceux qui déjà y travaillent pourront être rejoints à
toute heure si l'appel du Seigneur résonne en vous.
Le moment est bien choisi au début de cette année scolaire, pour
entendre l'appel et chercher comment nous mettre au service, y
compris dans la paroisse.Les chantiers autour de nous, dans la
société et dans l'Eglise sont nombreux et il n est jamais trop
tard… Le Seigneur nous appelle non à être des consommateurs, mais
des ouvriers ;, et mieux des serviteurs.
Si l''Evangile nous rappelle que nous sommes appelés il souligne
fortement aussi que nous ne pouvons travailler à la vigne que si
nous y sommes envoyés. « Allez à ma vigne » est
un envoi Il y a urgence pour chacun de discerner avec humilité et
obéissance et de se poser la question « Où le Seigneur
m'envoie t il ? » Ce qui est sûr c'est qu il m'appelle et
m'envoie pour que je prenne ma part… là où Il a besoin de moi.
Reste cette épineuse question de la rémunération.Le comportement
économique du maître vigneron et son salaire unique .est déroutant,
et bien sûr ne peux pas servir de modèle social.Mais ne sommes nous
pas à la fine pointe de la parabole et de la Révélation de Dieu.
La parabole nous ouvre dans notre rapport avec Dieu et entre nous à
quelque chose qui s'approche du don , de la gratuité.Il s agit de la
grâce.
Savons nous reconnaître que Dieu est juste et bon. Savons nous
ouvrir nos yeux, notre esprit à cet autre monde : celui de la
gratuité, celui de la grâce.
L'amour gratuit du Seigneur, la grâce du Seigneur nous inondent.
Nous allons communier au même corps, au même sang du Christ quelle
que soit notre ancienneté ou pas dans la vigne, sans que soit pris
en compte un quelconque mérite ou un rang d'entrée dans le Royaume.
Sur l'autel Jésus nous donne sa vie et nous sommes associé à sa
mort et à sa résurrection. Ce don est gratuit .
Acceptons d'être appelés et envoyés par le Seigneur pour faire
l'expérience du service comme une grâce, un bonheur, une plénitude
pour annoncer et témoigner que
« La bonté du Seigneur est pour tous, sa tendresse pour touts
ses œuvres. »
Robert Zimmermann
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