On
pourrait se dire que c'est une simple formule de style, de la
littérature, mais voilà que c'est aussi du côté du cœur que
Jésus vient nous chercher:
"Comme
votre cœur est lent à croire !"
Le
texte dit mot à mot "sans intelligence et lent de cœur"
Il
est donc juste de nous poser la question de l'état de notre cœur.
(...)
Un
inconnu les rejoint, il les rejoint là où ils en sont sur leur
chemin mais aussi dans leur désarroi, dans cette mécanique de la
tristesse qui nous fait tourner en rond, dans ce goût que nous avons
à toujours nous redire nos échecs et nos défaites.
Il
les rejoint et interroge leur cœur : cœurs
sans intelligence et lents à
croire !
Mais
qu'est-ce qui brûle ainsi leur cœur ?
-
la voix de l'ami retrouvé ?
non
puisqu'ils ne savent pas qui il est.
-
Le réconfort reçu de cet inconnu ?
non,
il n'a aucune parole de réconfort, il ouvre les Ecritures.
Ce
qui brûle leur cœur, c'est l'Ecriture elle-même.
L'Ecriture
ouverte, l'Ecriture dépliée, habitée, l'Ecriture qui ne cesse de
parler de lui,
l'Ecriture
qui ne parle pas de ce Jésus que les deux hommes regrettent tant,
mais qui révèle le Christ.
Il
y a un autre texte dans la bible où il est question d'un cœur qui
brûle, c'est dans le Prophète Jérémie, il dit : « Je ne
penserai plus au Seigneur,
je ne parlerai plus en son nom. » Mais la
parole était comme un feu brûlant dans mon cœur, elle
était enfermée dans mes os. Je m’épuisais à la maîtriser, sans
y réussir. (Jr 20-9)
La
Parole comme un feu brûlant dans mon cœur.
Comment
croire à la résurrection ?
Comment
comprendre le tombeau vide du matin de Pâques ?
Devant
ces questions,
Que
nous dit notre cœur ?
Comment
brûle-t-il ?
Laissons
tomber notre cerveau et observons notre cœur !
L'intelligent
dans cette affaire, c'est lui.
"même
la nuit mon cœur m'avertit" a-t-on chanté dans le psaume.
Il
ne s'agit pas d'en faire une affaire de sentiment à l'eau de rose,
il
ne s'agit pas de refuser le travail de notre intelligence, mais il
s'agit d'éveiller l'intelligence de notre cœur, une intelligence
plus profonde, plus intime...
Il
s'agit de prendre au sérieux l'étrange joie de notre cœur.
Pas
une joie de guimauve, pas une joie de façade, pas une joie
obligatoire qui nous contraindrait à afficher "l'air joyeux"...
Une
joie au plus profond, une joie grave, une joie en vérité, une joie
qui consume et qui brûle au risque de faire mal.
N'attendons
pas que nos yeux nous renseignent, ils sont disqualifiés pendant
tout le texte : ils ne s'ouvrent que pour voir le Christ disparaître.
N'attendons
pas que nos raisonnements nous éclairent, ils sont trop verrouillés
par nos scénarios et nos logiques humaines.
Si
nous voulons faire le grand passage avec Jésus et marcher avec le
Christ, penchons-nous sur notre cœur. Et mesurons sa température !
Et
s'il nous semble un peu froid, ouvrons ensemble les Ecritures !
le
feu est là qui nous attend.
Comme
sur la route d'Emmaüs, il faut lire à plusieurs, il faut faire
cette expérience de la lecture commune, parce qu'alors nos cœurs se
frottent et le feu grandit.
Le
Seigneur est ressuscité, il est vraiment ressuscité, même la nuit
notre cœur nous en avertit, écoutons-le !
╬
Alléluia,
Amen
Sylvain, diacre
Sylvain, diacre