Après la lecture de tous
ces textes, ce qui frappe l'esprit, c'est ce contraste entre la joie,
la ferveur de l'entrée de Jésus dans Jérusalem et la violence de
la crucifixion. Le contraste entre l'acclamation de la foule digne
d'un roi et l'image d'un homme juché sur une ânesse et son ânon.
Le contraste entre l'avilissement de Jésus par les crachats, la
torture et son élévation sur la croix où paraît déjà sa
transfiguration.
Il y a de quoi être
décontenancé par ces lectures successives.
Il y a de quoi être
décontenancé par ce que nous propose la liturgie pour la semaine
qui vient.
Aujourd'hui, notre église
se pare de verdure. Et bientôt, notre église sera dépouillée de
tous ses ornements.
Aujourd'hui, notre église
s'emplit des froufrous des rameaux et bientôt, notre église va
laisser le silence l'envahir.
Mais, la liturgie ne fait
rien sans que la tradition vivante, éclairée par l'Esprit, ne nous
invite à entrer dans le mystère de Dieu.
Si aujourd'hui c'est jour
de fête, si aujourd'hui nous nous réjouissons du retour de Jésus à
Jérusalem, c'est parce que nous savons qu'il est en route pour
l'établissement de son royaume, le royaume des cieux.
Mais le royaume ne vient
pas sans dépouillement.
Un royaume où le roi est
serviteur de ses sujets.
Un roi qui ne va pas en
carrosse mais sur une ânesse et son ânon.
Un roi dont la force se
révèle dans la faiblesse.
Alors, frères et sœurs,
comme nous l'invite l'Eglise, maintenant, avançons comme les foules
de Jérusalem heureuses d'acclamer le Messie.
Suivons son parcours
cette semaine et comme lui essayons de nous dépouiller pour
retrouver l'essentiel de ce qui fait nos vies.
Evacuons ce trop-plein de
richesses, ce trop-plein de nous-même.
Préparons-nous
à contempler notre Dieu, glorieux sur la croix comme nous l'avons
acclamé aujourd'hui humble roi sur sa monture.
Laissons l'Espérance
gagner nos cœurs pour nous mettre dans la dynamique de résurrection.
C’est pourquoi Dieu
l’a exalté : il l’a doté du Nom qui est au-dessus de tout
nom,
Afin qu’au nom de
Jésus tout genou fléchisse au ciel, sur terre et aux enfers,
Et que toute langue
proclame : « Jésus Christ est Seigneur » à la
gloire de Dieu le Père.
Dominique Bourgoin, diacre
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Voilà
que les portes de la semaine sainte sont ouvertes.
Avez-vous
vu le roi de gloire y entrer ?
Qui
avons-nous acclamé avec nos rameaux ?
Où
était-il le roi de gloire ?
Il
était sur la croix.
Sur
la croix qui marchait devant nous, sur la croix qui est entrée avant
nous dans l'église.
Si
nous cherchions un roi de gloire tel que le monde nous le vend
chaque jour, c'est raté !
-
Un puissant qui déclenche des guerres,
-
un homme providentiel qui va reprendre en main le pays,
-
un plus futé que les autres qui va trouver les solutions pour tous
nos problèmes,
-
un irréprochable qui va restaurer la morale
un
qui va servir la vérité,
un
qui va rétablir la puissance de nos valeurs....
Rien
de tout ça pour nous chrétiens ! Nous savons ce qu'il y a dans
l'homme.
Notre
roi de gloire, notre maître et Seigneur, il entre acclamé à
Jérusalem pour y mourir comme le dernier des derniers.
Notre
roi de gloire, il est déjà ce matin sur le bois de la
croix.
Sa
gloire elle est là, nulle part ailleurs.
Ces
rameaux que nous sommes venus chercher ce matin, ce ne sont pas des
porte-bonheurs, des gri-gri magiques.
-
Ces rameaux ils disent que nous reconnaissons le Christ comme notre
roi et que sa gloire est notre joie.
-
Ils disent que nous voulons le suivre, jusqu'au bout, jusqu'au matin
de Pâques,
en
étant là jeudi pour son dernier repas,
en
étant là dans la nuit de jeudi pour sa nuit d'agonie
en
étant là vendredi pour adorer le bois de la croix,
en
étant là samedi soir pour fêter le grand passage,
en
étant là encore dimanche matin pour être éblouis de la lumière
de la résurrection.
-
Ces rameaux, ils disent que nous ne serons pas comme ces foules qui
après l'avoir acclamé réclameront sa mort.
La
semaine sainte n'est pas un petit théâtre où nous transformerions
la Passion en spectacle, où nous en ferions le mime... Aujourd'hui,
la croix marche déjà devant nous.
Cette
semaine, nos yeux vont réapprendre à voir, il y aura des voiles et
des dévoilements. Nos oreilles vont réapprendre à entendre.
Ne
lâchons pas l'affaire en route !
N'abandonnons
pas le Christ en chemin !
Qu'il
entre ce roi de gloire,
qu'il
entre dans nos vies !
╬ Amen
Sylvain,
diacre