La
transfiguration, c'est d'abord une histoire de lumière :
"son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière".
Puis voilà qu'une nuée lumineuse prend les disciples sous son ombre.
(...)
Comment se fait-il que cette scène ne remplisse pas les disciples de terreur, ou au moins d'un peu de retenue ?
Mais la nuée lumineuse les prend sous son ombre et la voix retentit.
C'est alors seulement, au son de la voix, que les disciples tombent face contre terre et sont saisis d'une grande crainte.
Il y a donc quelque chose pour les yeux et quelque chose pour les oreilles.
Et l'Evangile pointe ce avec quoi nous nous débattons en permanence dans notre foi : le voir et l'entendre.
Il y a d'abord le spectacle éblouissant de la gloire de Jésus.
Pas de mots pour le décrire, mais ce spectacle nous attire, nous voudrions voir.
Il y a du côté des yeux une part de jouissance qui, comme pour Pierre, nous fascine, nous invite à nous fixer, nous figer dans l'image.
Nous envions les disciples spectateurs de cette vision, mais cette vision se dérobe, elle n'est pas un lieu où demeurer.
Au moment du plus spectaculaire, il n'y a plus rien à voir !
Il n'y a rien à voir, il y a à entendre :
"Ecoutez-le" conclue la voix. "Ecoutez-le", comme un commandement
La voix qui le désigne comme fils bien-aimé nous interdit de le contempler, elle le soustrait à la jouissance de nos regards, elle demande l'écoute.
Elle ferme les yeux, face contre terre, mais elle ouvre les oreilles.
On nous demande de demeurer dans la Parole, pas dans l'image.
Comme Marie la sœur de Marthe au pieds de Jésus, comme Abraham dans la première lecture, qui change sa vie à l'oreille, parce qu'il entend la voix qui lui dit "quitte ton pays et va".
(...)
Dans notre chemin vers le matin de Pâques, souvenons-nous de cette nuée lumineuse qui fait de l'ombre car bientôt ce qu'il y aura à voir va nous scandaliser, dans quelques semaines, au soir du vendredi saint : c'est un Christ crucifié, défiguré, souillé, sombrant dans la nuit qu'il nous sera donné de contempler.
Thérèse de Lisieux écrit : "Vivre d'amour, ce n'est pas sur la terre, planter sa tente au sommet du Thabor, avec Jésus, c'est gravir le calvaire, c'est regarder la croix comme un trésor".
- Devant la croix misérable du vendredi saint, souvenons-nous que s'y manifeste pour nous la plus haute gloire du Fils. Et que nous n'aurons rien d'autre à contempler.
- Pierre Jacques et jean seront les seuls témoins de la gloire et de la croix, parce que la gloire et la croix, c'est la même chose !
- La résurrection se fait sans témoin, dans le creux du rocher...
Rien pour les yeux dans la résurrection...
Mais nos oreilles ont de quoi faire, et ce sont elles qu'il réclame...
Le Fils de l'homme s'avance vers la croix pour ressusciter d'entre les morts.
Ne nous trompons pas de trésor, n'espérons pas de spectacle...
Mais que nos oreilles se réjouissent
"son visage devint brillant comme le soleil, et ses vêtements, blancs comme la lumière".
Puis voilà qu'une nuée lumineuse prend les disciples sous son ombre.
(...)
Comment se fait-il que cette scène ne remplisse pas les disciples de terreur, ou au moins d'un peu de retenue ?
Mais la nuée lumineuse les prend sous son ombre et la voix retentit.
C'est alors seulement, au son de la voix, que les disciples tombent face contre terre et sont saisis d'une grande crainte.
Il y a donc quelque chose pour les yeux et quelque chose pour les oreilles.
Et l'Evangile pointe ce avec quoi nous nous débattons en permanence dans notre foi : le voir et l'entendre.
Il y a d'abord le spectacle éblouissant de la gloire de Jésus.
Pas de mots pour le décrire, mais ce spectacle nous attire, nous voudrions voir.
Il y a du côté des yeux une part de jouissance qui, comme pour Pierre, nous fascine, nous invite à nous fixer, nous figer dans l'image.
Nous envions les disciples spectateurs de cette vision, mais cette vision se dérobe, elle n'est pas un lieu où demeurer.
Au moment du plus spectaculaire, il n'y a plus rien à voir !
Il n'y a rien à voir, il y a à entendre :
"Ecoutez-le" conclue la voix. "Ecoutez-le", comme un commandement
La voix qui le désigne comme fils bien-aimé nous interdit de le contempler, elle le soustrait à la jouissance de nos regards, elle demande l'écoute.
Elle ferme les yeux, face contre terre, mais elle ouvre les oreilles.
On nous demande de demeurer dans la Parole, pas dans l'image.
Comme Marie la sœur de Marthe au pieds de Jésus, comme Abraham dans la première lecture, qui change sa vie à l'oreille, parce qu'il entend la voix qui lui dit "quitte ton pays et va".
(...)
Dans notre chemin vers le matin de Pâques, souvenons-nous de cette nuée lumineuse qui fait de l'ombre car bientôt ce qu'il y aura à voir va nous scandaliser, dans quelques semaines, au soir du vendredi saint : c'est un Christ crucifié, défiguré, souillé, sombrant dans la nuit qu'il nous sera donné de contempler.
Thérèse de Lisieux écrit : "Vivre d'amour, ce n'est pas sur la terre, planter sa tente au sommet du Thabor, avec Jésus, c'est gravir le calvaire, c'est regarder la croix comme un trésor".
- Devant la croix misérable du vendredi saint, souvenons-nous que s'y manifeste pour nous la plus haute gloire du Fils. Et que nous n'aurons rien d'autre à contempler.
- Pierre Jacques et jean seront les seuls témoins de la gloire et de la croix, parce que la gloire et la croix, c'est la même chose !
- La résurrection se fait sans témoin, dans le creux du rocher...
Rien pour les yeux dans la résurrection...
Mais nos oreilles ont de quoi faire, et ce sont elles qu'il réclame...
Le Fils de l'homme s'avance vers la croix pour ressusciter d'entre les morts.
Ne nous trompons pas de trésor, n'espérons pas de spectacle...
Mais que nos oreilles se réjouissent
Écoutons-le
╬ Amen
Sylvain, diacre
Sylvain, diacre
Homélie
du dimanche,
"Pour les enfants"
"Pour les enfants"
(...) On
me dit que, parmi vous, il y en a qui s'ennuient à la messe ...
Alors,
d'abord, je vous dis tout de suite que ça arrive à tout le monde,
que les gens qui ne se sont jamais ennuyés à la messe, ils ne sont
pas nombreux.
Ensuite,
je vous dirai que ce n'est pas très grave... qu'on a le droit de
s'ennuyer à la messe, mais que ce n'est pas une raison pour ne pas y
aller!
Parce
qu'on n'y vient pas pour nous, mais pour Jésus qui nous y invite, ce
n'est pas notre plaisir que l'on vient chercher à la messe, mais le
sien à Lui !
Je
vous dis tout ça parce que je crois que dans ce texte de la
transfiguration, il y a peut-être une piste pour moins s'ennuyer à
la messe.
La
messe, ce n'est pas un spectacle...
Il
y a de la musique, mais elle n'est pas toujours merveilleuse ! il y a
des types habillés bizarrement, sur une estrade qui ressemble à une
scène, mais on peut pas dire qu'ils soient très beaux, ni très
intéressants, ni qu'ils fassent des cascades très
impressionnantes...
La
messe, ce n'est pas un spectacle...
Si
on vient pour assister à un spectacle pour réjouir nos yeux, comme
on va à un concert ou au cinéma, là, c'est certain, on sera
déçu...
Pourtant,
il y a bien des choses à voir, mais elles sont toutes petites : des
bougies, des fleurs, des morceaux de pain, des coupes de vin, des
types habillés en blanc qui font des gestes, et chaque geste est
important, et chaque geste veut dire quelque chose....
Et
puis surtout, il y a vous.
Ce
n'est pas un spectacle parce que ce sont les gens rassemblés qui
sont les acteurs de la messe... tous... personne n'est en dehors.
Nous,
ici nous ne sommes que les serviteurs de votre action à vous...
ce
qui compte, c'est ce que nos oreilles entendent.
Ce
sont nos oreilles qui apprennent à nos yeux la vérité et la beauté
de ce qui se passe.
Que
Jésus se mette à briller comme le soleil, c'est bien beau, mais
Dieu ferme les yeux des disciples pour leur ouvrir les oreilles.
Il
faut se méfier de ce que nos yeux voient et de ce qu'ils voudraient
voir.
(...)
La
messe, pour ne pas s'y ennuyer, il faut y venir souvent, parce qu'on
est dur de la feuille et que nos yeux ont du mal à voir en vérité
ce qui s'y passe.
Nous
ne faisons pas du spectacle, si nous voulions en faire, nous
mentirions.
Dieu
ne veut pas que nous soyons fascinés par une image, mais que nous
soyons ouverts
à sa Parole.
Sylvain diacre
╬ Amen