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Première lettre aux Romains 19,
16b.19-21 Psaume 15 lettre aux Galates 5, 1.13-18, évangile selon St Luc
9,51-62
Que d'appels, que d'attentes dans
les Ecritures aujourd'hui, pour des réponses apparemment en décalage !
Décalage entre Elie et Elisee, entre Jésus et ses interlocuteurs, entre Paul et
les Galates.
L'Evangile nous donne à
contempler un chemin, celui de Jésus. Un chemin sur lequel nous sommes
appelés à le suivre. Un chemin qui nous déroute dans tous les sens de ce mot.
Jésus monte à Jérusalem, vers sa
Pâques, vers sa rencontre avec le Père, mais aussi vers sa gloire…
Ce chemin est d'abord celui de l'humanité,
et même le pire de l'humanité. Le chemin de la haine et de la violence qui vont
se déchaîner dans tous les actes de la passions.
Ce
chemin est aussi celui de la fermeture, ou du péché que peut représenter
l'attitude de refus des samaritains de le recevoir,
qui règne depuis des siècles entre les Samaritains et les habitants
de Jérusalem). Et les disciples, alors, ont le réflexe de vouloir
infliger un châtiment sévère à ce village : ils se
souviennent du prophète Elie appelant le feu du ciel sur d’autres hérétiques,
les prophètes de Baal…Oui Jésus infléchit sa route, il montre un autre
chemin aux disciples. II ne s'agit pas de regarder en arrière
vers le feu du ciel, mais de continuer vers devant
vers la où va la face. Il n'interrompt pas sa marche. Voilà ce qu'est le
serviteur de Dieu. L'Evangile nous dit qu’il y va
avec courage.
Traduction bien adoucie... le
texte de Luc est le suivant : « Il affermit sa face pour aller à Jérusalem ».
Cela rappelle ce qu'écrit le prophète Isaïe qui fait dire au serviteur face à
la persécution : « je ne me suis pas dérobé, j'ai rendu
mon visage dur comme la pierre, je sais que je ne serai pas confondu »
Jésus est déterminé, il ne se dérobe
pas car il suit que Dieu ne l'abandonnera pas, faisant sienne
la Parole du Psaume « Dieu ne peut pas m'abandonner à la mort » et
voici que viennent à sa rencontre trois personnes. Deux d'entre eux se
proposent de le suivre, le 3° c'est Jésus qui l’appelle.
Ce qui est marquant dans les réponses
de Jésus c'est qu'il donne l'impression de ne jamais être
sur la même «longueur d'ondes» que ses interlocuteurs. Il y a un véritable décalage.
Au premier homme qui veut le suivre sans condition il promet
une vie errante, sans domicile :
« Le Fils de l'homme n'a pas où
reposer sa tête » Quand aux deux autres qui veulent d'abord remplir
un devoir familial, nous pourrions penser que Jésus leur adresse des reproches.
Et si on regarde le texte de près nous voyons que l'Evangile
ouvre un chemin neuf. «Laissez les morts enterrer leurs morts ». Que
penser de cette réponse ? Quoi de plus respectable que d'assurer
une sépulture digne à son père. Mais qui sont les morts qui enterrent les morts.
Ces morts ce sont bien les vivants qui se laissent fasciner
par la mort et qui ne voient pour ceux qui
les ont quittés d'autre avenir que le retour à la terre.. En enterrant leurs
morts ils enterrent aussi leur espérance. (Le mot obsèques
vient de sequere = suivre)
Suivre Jésus voila l’invitation
de ce jour. Suivre l'élan de Jésus vers le Père, suivre Jésus dans
le royaume dès aujourd'hui.
Nous sommes invites à voir en Jésus
un élan, une trajectoire
Alors si nous trouvons que les réponses
de Jésus sont rudes. Cette rudesse est une façon de souligner
l'engagement radical, nécessaire pour le suivre, qui ne supporte pas les demi-mesures.
Face aux appels du Seigneur nous
sommes tentés d'objecter «Seigneur, tu m'en demandes trop»
ou «Je ne suis pas fait pour ce que tu me demandes... !»
Répondre présent à l'appel de
Dieu exige des renoncements, et des ruptures et une ferme détermination
a ne pas garder les yeux et l'esprit attachés au passé : Celui
qui met la main à la charrue et regarde en arrière n'est pas fait pour le
Royaume de Dieu.» L'image de celui qui laboure en avançant a
reculons est extrêmement suggestive : comment
dans ces conditions pourrait il tracer un sillon droit.
Or le Christ nous conduit vers
l'avant.
Fréquenter ce chemin fréquenter Jésus
(Prière, Parole, sacrement....et les frères aller les uns vers
les autres
A nous de nous laisser conduire
par l'Esprit qu'il nous a donne. Souvenons nous que la grâce de
notre baptême est toujours vivante en nous. A nous de ne pas l'enfouir sans la
faire fructifier. Nous avons pour la faire fructifier la
Parole, la prière, les sacrements et l'amour qui doit
nous faire vivre ensemble.
Que chaque geste d'écoute, de solidarité
Que chaque Eucharistie soit pour
chacune et chacun d'entre nous l'occasion de nous laisser dérouter
par le Seigneur, guidés par son Esprit.
N'ayez pas peur !
Jésus ne prend rien
Il donne tout (Benoit XVI)
Robert Zimmermann
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