« A vous il est donné de connaître les mystères
du Royaume des cieux, mais à eux ce n'est pas donné. » Il
semble
que la foule gêne Jésus. Il semble que Jésus n'apprécie pas la foule. Quand elle s'agglutine autour de lui, il met de la
distance en s'installant sur une barque pour dispenser son enseignement.
Il
parle en paraboles. Il parle en paraboles pour révéler la venue du royaume des
Cieux. Et c'est volontairement
explique-t-il qu'il utilise ce langage imagé. Il utilise un langage à la fois simple et imagé. Le langage est simple car Jésus
ne développe pas de grande théorie théologique.
Le langage est imagé et peut être compris par la foule qui le suit car ses
images font référence au monde agricole dont sont issus la plupart des
individus qui composent la foule.
Mais la foule ne peut pas comprendre, leurs yeux
ne voient pas, leurs oreilles n’entendent pas, ainsi il souligne : « Celui
qui a des oreilles, qu’il entende »
Jésus n'a pas pour objectif de rassembler le plus
possible. Il n'a pas pour objectif de provoquer de grand rassemblement
et de s'adresser à une foule de plus en plus imposante pour dispenser en l’air un enseignement qui serait capté à la volée
par qui le pourrait. Ce que veut Jésus c'est un échange de coeur à coeur.
Ainsi dans l’épisode
de la femme malade, Jésus traverse une foule dense. Une femme touche son vêtement dans l'espoir de guérir. A l'instant
Jésus est ému. Il a senti une force le quitter. Alors qu'il est pressé de toute part, il sent que quelqu'un en
particulier touche son vêtement. La
femme n'était pas venue satisfaire un savoir, entendre ce que cet homme avait à
dire. Elle s'est approchée de Jésus pour un contact. Elle est venue parce
qu'elle croit qu'un contact avec le Christ peut la sauver.
De
même en est-il de Zachée qui voulait voir passer Jésus. Juste le voir. Juste
croiser son regard, lui le pécheur.
Pour cela, il va faire plus que simplement se tenir sur le bond du chemin,
Zachée se distingue en grimpant sur un arbre, Et Jésus lève son regard vers
celui qui le cherche. Et il vient demeurer chez lui.
Jésus veut une rencontre personnelle. Une
rencontre quasi physique. Le toucher pour la femme malade, le regard pour Zachée. Ce n’est pas en premier lieu à
l'intelligence qu'il s'adresse mais au corps tout entier. Pour cela, il
demande un effort « Celui qui a
des oreilles, qu’il entende ! » L'effort
demandé, c'est juste d'accueillir le Christ. L'accueillir comme fils de Dieu. Reconnaître en sa présence le besoin d'être
pardonné. Et simplement affirmer qu'il est le Sauveur et qu'il est celui
qui donne la vie.
Combien de foi, sommes-nous venu à la messe sans
nous laisser toucher en profondeur par la parole de Dieu ? Nous avons
plus répondu à une sorte d'habitude, une règle de vie plutôt qu’à la
convocation du Seigneur. Nous avons plus été sensibles à la rencontre de nos
amis qu’à la rencontre de Jésus. Cela arrive. Et ce jour-là, le Seigneur
s'adresse à nous et nous dit : « Regardes
sans regarder, tu écoutes sans écouter et sans comprendre. » Mais le Christ continue de s’adresser inlassablement
à nous
Mais d'autres
dimanches, nous nous sommes rendus à l'église dans les mêmes dispositions et soudain, alors que nous sommes perdus dans nos pensées,
un mot, une phrase nous touche. Soudain, elle nous tourne vers celui qui
est mort et ressuscité pour nous. Et là le Seigneur s'adresse à nous et nous dit : « A toi il est donné de connaître les
mystères du Royaume des cieux. » Car
c'est bien de cela dont il s'agit, lors de cet instant fugace, nous avons le
sentiment de connaître le royaume de Dieu. Ce qui se passe n'est pas
descriptible par des mots, vous le savez
bien, nous pouvons juste dire que cette parole qui nous touche est comme une nourriture.
Et aujourd'hui, nous pouvons dire aussi qu'elle est semence en nous.
Et comme l'annonce le
prophète Isaïe : "ainsi ma
parole, qui sort de ma bouche, ne me reviendra pas sans résultat, sans
avoir fait ce que je veux, sans avoir accompli sa mission."
Le
Christ vient chercher chacun de nous individuellement lors de nos
rassemblements. C'est bien à chacun individuellement qu'il s'adresse.
Mais combien de fois,
tournons-nous la tête, et passons-nous le temps à nous compter ? « Il n'y a pas beaucoup de monde aujourd'hui. » ; « Il
n'y a pas beaucoup de jeunes à la messe ce matin. » (Une petite parenthèse : je connais des endroits où les présents
disent : "il n'y a que des jeunes ce soir.") Mais encore, « ils
font trop de bruis ces enfants. » Etc.
Ce n’est pas le nombre de présents à la messe qui fait
que le Christ se rend présent mais le nombre
de ceux qui ont répondu présent. Il suffit qu'un seul parmi nous rende grâce au
Christ d'avoir donné sa vie pour nous racheter pour qu'il nous rejoigne
tous.
"C'est
ainsi qu'il y aura de la joie dans le ciel pour un seul pécheur qui se
convertit, plus que pour quatre-vingt-dix-neuf
justes qui n'ont pas besoin de conversion." Nous
rappelle l'Evangéliste
Luc.
Tournons-nous maintenant vers l'autel, la table où le
Seigneur, lui-même, prépare le repas :
Tu visites la terre et tu
l'abreuves,
Tu la combles de richesses ;
les ruisseaux de Dieu regorgent d'eau,
Tu la combles de richesses ;
les ruisseaux de Dieu regorgent d'eau,
Tu
prépares les moissons.
Amen !
Dominique Bourgoin, diacre.
13 juillet 2014
13° Dimanche du Temps
Ordinaire – Année A
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