Le
dimanche 30 juin à 16h en la cathédrale de Bordeaux, le cardinal Jean-Pierre
Ricard, archevêque de Bordeaux ordonnera deux prêtres, un diacre en vue du
presbytérat, et trois diacres permanents.
Parmi ces
derniers Dominique Bourgoin que nous connaissons bien à Gradignan.
Un
ministère restauré par le concile Vatican II
Les diacres existent depuis
les premières communautés chrétiennes. Le concile Vatican II qui a mis en avant
la dynamique de l’Eglise au service du monde sachant partager les pauvretés
qu’elle côtoie, est aussi le concile qui a décidé de rétablir le diaconat
comme ordre « permanent ».
Avant cela et depuis plusieurs siècles, le diaconat n’était exercé qu’à
titre transitoire - pour une durée limitée - par ceux qui se destinaient au
presbytérat (prêtrise). Le diaconat est donc à présent reconnu comme une
vocation propre, intégrée au sacrement de l’ordre - qui est l’un des 7
sacrements reconnus par l’Eglise catholique. Les diacres permanents
peuvent être mariés ou célibataires.
Un
seul sacrement de l’ordre pour l’évêque, le prêtre et le diacre
De fait, le diaconat fait
partie de l’unique ministère ordonné, incluant trois dimensions :
l’épiscopat, le presbytérat et le diaconat. Il peut donc être utile de préciser
ici à la fois les traits communs avec les évêques et les prêtres, mais
également de présenter quelques-unes de ses spécificités
Les trois dimensions du
ministère ordonné ont en commun le fait qu’elles sont conférées sacramentellement :
elles sont fondées sur un don de l’Esprit, reçu par l’imposition des mains de
l’évêque, dans le cadre d’une communauté diocésaine. Ce sacrement, comme les
autres, est signe visible de la grâce de Dieu. Il rend le chrétien ordonné apte
à exercer une charge nouvelle, dans une Eglise au service du monde. Tout cela,
bien sûr, en collaboration avec les différents services et charismes existants.
Ensuite, celui qui est ordonné - évêque, prêtre ou diacre - demeure un
frère pour les autres chrétiens, au titre de son baptême. Mais l’ordination le
situe désormais dans une position nouvelle : il n’est plus un «laïc »,
mais un «clerc».
Enfin, les ministres ordonnés représentent le
Christ, chacun d’une manière spécifique et permettent à l’assemblée des
fidèles de percevoir qu’elle s’assemble à l’appel du Christ et qu’elle
est envoyée dans le monde par le Christ. « Chacun des ministres ordonnés va signifier et servir la présence
du Seigneur selon son charisme propre » (Catéchèse du cardinal Ricard)
Le
diaconat a ces spécificités :
Le diacre est ordonné «non au sacerdoce mais au service ». Cela indique que la
charge diaconale n’a pas pour finalité la présidence d’une communauté.
Le diacre est au service de la parole, de la
liturgie et de la charité, «signe du
Christ lui-même venu pour servir et non pour être servi ». Le contenu
du ministère diaconal est donc d’abord de raviver la vocation de tous les
chrétiens au service. On pourrait dire que les diacres sont les signes de la
permanence du Christ serviteur.
Les ministères de diacre et de prêtre sont dans une
position analogue vis à vis de l’évêque. Ils ont chacun leur fondement propre.
Ils se retrouvent ensemble pour la célébration liturgique, car leur vocation
propre bien que différente, est complémentaire.
Lorsque chacun à sa place, prêtre et diacre
célèbrent l’Eucharistie, en communion avec les baptisés, alors nous est donné
de contempler la personne du Christ qui guide son peuple vers le Père, et qui
est venu pour servir ce peuple, l’humanité toute entière. «Chacun selon la grâce reçue, mettez-vous au service les uns des
autres, comme de bons intendants d'une multiple grâce de Dieu. Si quelqu'un
parle, que ce soit comme les paroles de Dieu ; si quelqu'un assure le service,
que ce soit comme par un mandat reçu de Dieu, afin qu'en tout Dieu soit
glorifié par Jésus Christ, à qui sont la gloire et la puissance pour les
siècles des siècles ».
Robert Zimmermann, diacre.