Résultats du sondage "Paroisses nouvelles"

Durant le mois de novembre, l’assemblée paroissiale de Gradignan a répondu par vote à la question :
« Dans le cadre du projet diocésain des paroisses nouvelles,
souhaitez-vous que la paroisse de Gradignan discute avec les autres paroisses de l’Ensemble Bordeaux-Sud sur d’éventuelles modifications des périmètres géographiques des futures paroisses nouvelles ? »

Soyez remerciés de la forte participation à ce sondage, dont voici les résultats :
172 bulletins ont été reçus.
30 Non, 3 Ne se prononcent pas et 139 votent Oui.
 
Vincent Garros partagera ces résultats avec ses homologues de l’Ensemble Pastoral Bordeaux Sud (Pessac, Talence, Bègles, Villenave d’Ornon, Léognan, Secteur des Graves - Cestas, Canéjan, Le Barp.) mardi 13 décembre à CESTAS.
 
En fonction de ce qui se sera dit dans ces différents secteurs, des équipes EAP (veilleurs pour Gradignan) se retrouveront pour envisager ensemble les possibilités de collaborations, de rencontres, de visitations, au-delà encore de tout ce qui se fait déjà actuellement entre nos différentes paroisses.
 
Comme annoncé, la délimitation géographique de nos secteurs paroissiaux sera également évoquée, pour que les organisations de nos paroisses à venir servent au mieux les enjeux synodaux de notre Église de demain.
Pour l’équipe des veilleurs de Gradignan
Alexandre Picot

Sauterelles / Mt 3 1-12 / Une homélie

Normalement, dans la nature, les loups mangent les agneaux, les lions ne broutent pas dans les pâturages, l’ourse ne mange pas comme la vache et le léopard n’habite pas avec le chevreau.
Normalement, dans la nature, un rameau sort difficilement d’une vieille souche.
Normalement, un homme n’est pas non plus couvert de poils de chameau, et ne se nourrit pas de sauterelles.

Il se passe quelque chose… quelque chose d’anormal. Ce qui vient, ce que l’on attend, bouleverse les lois de la nature.

Voici que les animaux semblent devenir « civilisés », ils vivent en paix, partagent leurs nourritures, soignent ensemble leurs petits et ne se pourchassent plus.
Et voici qu’un homme paraît comme un animal, un homme « sauvage » couvert de poils et mangeant des insectes…
Et que dit cet homme ? Que dit-il aux hommes civilisés ? Aux habitants des grandes villes, aux savants et aux théologiens ? « Engeance de vipères ! » Fils de vipères ! Vipères vous-même !

Il se passe quelque chose… Ce qui vient, ce que l’on attend, renverse tout.
En révélant la vraie nature des êtres, il met du flou dans les frontières de la nature : ce qui ressemble à un animal est en fait un homme, ce que l’on croyait homme est en fait serpent, du minéral surgissent des enfants à Abraham, et aux humains il est demandé de porter du fruit, d’être de bons arbres….

Je me suis longtemps demandé pourquoi Jean mange des sauterelles. Faisons une hypothèse : Quelle est l’obsession de Jean ? Quel est l’objet de sa colère ? Et quelle figure annonce-t-il ?

L’obsession de Jean, c’est le fruit, c’est la récolte : « produisez un fruit digne de la conversion ! » Ce ne sont pas nos beaux discours qui diront notre vérité, ce sont nos fruits. Portons-nous des fruits de vipères ou des fruits de fils d’Abraham ?

L’objet de sa colère, c’est justement le décalage entre le discours, les postures et la qualité des fruits. On ne peut pas se prévaloir sans cesse de ses racines (surtout par exemple si on y colle l’étiquette « chrétiennes ») et porter des fruits pourris, des fruits de peur, de jugement, d’exclusion ou d’amertume.

La figure que Jean annonce, ce n’est pas : celui qui vient semer, c’est, celui qui vient trier quand la récolte est déjà faite ! Il tient dans la main sa pelle à vanner : ça va faire du tri ! Ça va ventiler ! Il faudra bien que le grain remplisse ses greniers et que la paille soit brûlée. Il n’est plus temps pour les arbres de se demander quel genre de fruits ils veulent porter : la cognée est déjà à la racine ! Il y a donc urgence !

L’obsession de Jean c’est le fruit de la récolte, or les sauterelles mangent les récoltes, donc Jean mange les sauterelles !
(...)

Il se passe quelque chose… quelque chose d’anormal
Ce qui vient, ce que l’on attend, nous déroute, nous décape, nous prépare au grand ménage.
Celui qui vient, celui que l’on attend, nous plonge encore et toujours dans l’Esprit saint et dans le feu.
╬ Amen
Sylvain diacre

Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume / Lc 23 35-43 / Une homélie

Ce dimanche, c’est la fête du Christ Roi. Fête qui clôture l’année liturgique. Dimanche prochain, nous entrerons dans le temps de l’avent.

C’est heureux de terminer l’année par une fête. Et quelle fête ! La fête d’un roi !

Paul nous décrit le pouvoir de ce roi dans la lettre aux Colossiens : « Puissances, Principautés, Souverainetés, Dominations, tout est créé par lui et pour lui.     Il est avant toute chose, et tout subsiste en lui. » Lui, c’est le Fils de Dieu, le Fils bien-aimé. Combien de rois souhaiteraient qu’on en dise autant d’eux. Se voir confier un tel pouvoir sans limite.

Et, dans un contraste saisissant, l’Evangile nous propose le Christ sur son trône, la croix. Jésus, un roi supplicié. Jésus est condamné, lui l’innocent. Jésus, le Christ Roi, celui qui rend la justice, est pendu sur le bois de la croix.

Comme tout condamné à la peine de mort, il est ligoté, cloué. Elles sont bien loin les puissances, principautés, souverainetés, dominations énoncées par Paul.
Et pourtant, Jésus domine du haut de la croix. Il n’est pas résigné. Il n’est pas abattu par les quolibets que lui adresse la foule et les soldats.
Mieux, il agit encore.

« Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton Royaume. » La demande du bon larron trouve écho dans le cœur de Jésus. C’est sans faillir que Jésus se tourne vers celui qui l’implore. Jésus est pleinement Roi à cet instant. Comme un roi qui aime son peuple, Jésus rend la justice. Jésus le Christ discerne dans l’homme qui le supplie, sa condition présente, son état aujourd’hui. Il voit en cet homme sa disposition présente. L’homme est pendu comme lui sur la croix. Certes, il y a certainement une raison de la loi des hommes pour qu’il en soit là. Mais, à ses yeux, aucune faute ne mérite la mort. « Amen, je te le dis : aujourd’hui, avec moi, tu seras dans le Paradis. »

Le Christ-Roi est celui qui possède le pouvoir infini de pardonner.

L’attitude du bon larron est belle. Sa prière est comme une demande de pardon. Il se fait petit devant celui qui est roi à ses yeux. Sa demande n’est pas démesurée, juste que Jésus se souvienne de lui, qu’il n’oublie pas son nom.

De même chacun de nous peut exprimer cette prière : « Jésus, souviens-toi de moi quand tu viendras dans ton royaume !»

Que Jésus se souvienne de moi. Que Jésus se souvienne de nous. Que le Seigneur se souvienne de notre nom qui est inscrit dans la paume de sa main.
Qu'il se souvienne de nous comme nous nous souvenons de notre baptême. Comme un roi qui recense son peuple, qu'il ne nous oublie pas dans sa mémoire.

Dans cette attitude de demande, nous devenons véritablement disciple missionnaire. Nous nous mettons à la suite du bon larron qui est en fait le premier évangélisateur et le premier à rejoindre le Christ au paradis.

Et cette prière, nous pouvons aussi l’exprimer pour d’autres :

« Jésus, souviens-toi de Leïla quand tu viendras dans ton royaume !»
« Jésus, souviens-toi de Hanane quand tu viendras dans ton royaume !»
« Jésus, souviens-toi de Michel quand tu viendras dans ton royaume !»
« Jésus, souviens-toi des personnes que nous rencontrons au secours catholique, à saint Vincent de Paul, à A nous tous, quand tu viendras dans ton royaume !»

En effet, ce dimanche, c’est aussi la journée de quête nationale du Secours Catholique. C’est une journée pour nous rappeler que les pauvres sont le trésor de l’Eglise comme le montra saint Laurent.


Dieu a jugé bon
qu’habite en lui toute plénitude
et que tout, par le Christ,
lui soit enfin réconcilié,
faisant la paix par le sang de sa Croix,
la paix pour tous les êtres
sur la terre et dans le ciel.

Amen !
Dominique Bourgoin, diacre.

Fils de la résurrection / Lc 20 27-38 / une homélie

 Comme chaque année, les récentes fêtes de la Toussaint, la commémoration des fidèles défunts, nos visites de cimetière, ont peut-être ravivé en nous nos questionnements sur la mort.

Dans l’évangile, des gens qui ne croient pas à la résurrection — on apprend quelque part dans les Actes qu’ils ne croient pas non plus aux anges ni aux esprits — inventent une petite histoire pour ridiculiser ce qu’ils entendent par « résurrection ».
Ils vont pour cela piocher dans l’Ecriture une loi, et imaginent un cas assez peu probable d’une femme se voyant épousée par ses six beaux-frères et se retrouvant donc « à la résurrection » femme de sept maris.
Or il n’est pas vrai que la loi demande ce type de re-mariage pour « susciter une descendance » au défunt. Le scénario est fondé sur une lecture tordue de la Loi.
Il ne s’agit pas de donner un enfant au mort, il s’agit d’assurer que son nom ne soit pas « effacé d’Israël ». Ce n’est pas d’abord une histoire d’enfants, c’est une histoire de nom.
Les saducéens tordent une loi qui est d’abord une affaire symbolique : la survivance d’un Nom, pour la réduire à une histoire de fabrique d’enfants à la limite du mauvais goût.

Jésus va complètement déplacer la question en ouvrant la résurrection à une histoire non plus d’enfants, mais de fils… ce n’est pas tout à fait la même chose.
« Les fils de ce monde prennent femme et mari » mais « ceux qui ont part à la résurrection » sont « fils de dieu et fils de la résurrection »
La résurrection n’est plus un temps, un événement à venir, comme dans la question des Saducéens : que se passe-t-il « à la résurrection » ? mais c’est une source, la source d’une filiation. Quelque chose à laquelle les fils ont part et qui fait d’eux des fils.

Les sadducéens se heurtent à un écueil que nous connaissons bien : ils imaginent la vie de ressuscité, comme une vie après la mort, qui serait le prolongement inchangé de la vie que nous menons aujourd’hui. Nos liens se reforment tels quels, nos relations se renouent à l’identique, et nous terminons la conversation interrompue la veille…

Or, ce que Jésus appelle « la résurrection » ne semble pas avoir ce type de fonctionnement. Il ne s’agit pas de décrire la vie des morts calquée sur celle des vivants, mais bien d’entrer dans un monde de vivants dont nous ignorons tout.
Abraham Isaac et Jacob sont morts et enterrés, et pourtant ils sont vivants et ils sont même la preuve que Dieu est le Dieu des vivants.
Il y a une vie qui traverse ce que nous appelons « la vie »

(...)

Je connais une femme, qui a perdu deux de ses trois enfants, morts avant d’avoir vingt ans dans des circonstances violentes et atroces. Elle disait :« C’est difficile pour moi de croire à la résurrection, mais j’essaie d’y croire »

Dans quelques minutes, nous allons réciter le credo.
Tendons l’oreille pour nous entendre dire « je crois à la résurrection de la chair »
Nous ne dirons pas « je comprends », nous ne dirons pas « j’adhère à l’idée »
Nous dirons « je crois »… « je mets ma confiance »
Comme cette mère endeuillée, essayons d’y croire, le Seigneur fera le reste.
    Mettons notre confiance dans ce qui nous fera fils.
        Fils de dieu et fils de la résurrection
        et qu’importe la mort, elle n’a plus le dernier mot.
Amen
Sylvain diacre

Une foi active / Luc 19 1-10 / une homélie

L’Eglise a choisi un extrait du « Livre de la Sagesse » pour entrer aujourd’hui dans la liturgie de la Parole. 
Ce texte à la 2e personnes est comme une prière, une parole de gratitude.
« Le monde entier est devant toi, comme un rien sur la balance ; comme la goutte de rosée matinale qui descend sur la terre. »

Une image superbe pour dire notre petitesse face à la grandeur de Dieu, nous ne sommes pas plus qu’une goutte de rosée devant Dieu. Cette idée a souvent généré la peur ou la crainte de DIEU ; Mais la conscience de notre petitesse alimente une grande confiance en Dieu. Le livre de la Sagesse nous invite à reconnaître notre petitesse devant la grandeur de Dieu et en même temps il nous appelle à la confiance.
« Pourtant tu as pitié de tous les hommes, parce que tu peux tout, Tu aimes tout ce qui existe »

Le livre de la sagesse a été écrit à peine 50 ans avant J.-C. Il est comme l’ultime témoignage de l’expérience millénaire de l’histoire de Dieu avec l’humanité, à travers le peuple élu.
Des pères de l’Eglise et des théologiens modernes aussi ont vu dans le terme même de Sagesse une révélation de Dieu. Pour autant que notre langage humain peut qualifier Dieu, ils exposent que comme l’Amour, la Sagesse et un attribut de Dieu. Concernant Dieu la Sagesse n est pas une qualité morale, mais plus simplement l’Amour en action.
C’est du Dieu Amour et Sagesse que surgira le Fils de l’homme, Jésus Christ qui est le « sujet » de tout le nouveau testament.

Dans l’Evangile d’aujourd’hui il y a aussi question de surgissement.
Zachée est méprisé, voire détesté pas la foule pour trois raisons : Il est pécheur, riche et chef des percepteurs et de plus un collabo corrompu. Il est un « rien » sur la balance de l’opinion. Or nous dit Luc « Il cherchait à voir » QUI » était Jésus
Zachée ne s’est pas juché sur le sycomore simplement pour voir passer une célébrité, mais il semble vouloir « connaitre » Jésus. Il est en recherche.

« Arrivé à cet endroit, Jésus leva les yeux »

Un regard !
Et celui qui voulait voir, a été vu.
« Zachée descends vite Aujourd’hui il faut que j’aille demeurer chez toi. »

Le regard de Jésus est à l’opposé de celui de la foule qui juge et condamne aussi bien Zachée que Jésus d’ailleurs. Aujourd’hui se réalise pour Zachée la Parole du livre de la Sagesse
« Tu fermes les yeux sur les péchés des hommes pour qu’ils se convertissent »
Zachée reconnaît au fond de lui-même « Le Seigneur »
Lui si avide d’argent, se met soudain à voir les pauvres. Son regard devient fraternel, là où il ne voyait que des sujets fiscaux, il se met à voir des frères. Dans le regard de Jésus il se voit soudain lucidement et humblement tel qu’ il est sans désespoir ; au contraire il se sait aimé et pardonné; Il éprouve la joie de rendre au lieu de prendre, la joie de donner au lieu de voler.
Il se laisse sans hésitation visiter par le regard de Jésus, cette présence qui change son propre regard. Mais il a fallu que Zachée, bouge et s’extraie de la foule.

Que c’est bon, pour nous qui sommes rassemblés ici, d’entendre cette parole qui est comme une invitation à l’envers.
« AUJOURD HUI IL FAUT QUE J’AILLE DEMEURER DANS TA MAISON ».
C’est bien chez nous que Dieu a choisi de demeurer quelque soient le désordre ou la précarité de notre maison humaine, de notre maison l’Eglise.

Saurons-nous l’accueillir et nous laisser convertir ? Même si sommes souvent enfouis dans nos foules contemporaines. Nous dont le regard est souvent aveuglé par les circonstances de nos vies, notre actualité remuante et dramatique et nos quêtes multiples.

Aujourd’hui à tout moment Dieu peut nous surprendre. Nous avons à discerner de quelles foules nous devons-nous extraire. Quels sont les bruits, les attitudes, les événements qui nous empêchent de voir le regard de Jésus sur nous et sur notre histoire ?
Jésus Dieu d’amour et de sagesse est notre chemin dans notre combat pour l’homme et pour la terre.
Nous les disciples du Christ, que nous tentons d’être, nous avons une mission et c’est St Paul qui nous la rappelle dans sa lettre aux Thessaloniciens, c’est celle

« D’être dignes de l’appel que Dieu nous adresse »
« Lui qui par sa puissance nous donne d’accomplir le bien et de rendre active notre foi »

Une foi active qui s’engage pour Dieu et pour les hommes. Une foi qui nous aide à convertir notre regard et nos attitudes,
Une fois active, non comme une pensée pieuse, mais comme un engagement spirituel concret.
Une foi active non pas un slogan sur une banderole ou sur une affiche a fixer sur les murs de nos églises ; mais comme un véritable projet pastoral et missionnaire.

Laisse-toi regarder par le Christ, laisse-toi convertir par le Christ, il vient demeurer chez toi dans l’Eucharistie !

Robert Zimmermann
diacre

Justifié / Luc 18 9-14 / une homélie

« Seigneur, je te rends grâce car je ne suis pas comme le reste des hommes »
Je ne suis pas comme les autres.... je suis unique.
C’est vrai. Le regard que Dieu pose sur nous fait de nous des êtres uniques :
nous sommes sujets, libres de nos pensées et de nos actions.

Mais voilà que de cette singularité, nous faisons un individualisme, de cette amitié, nous faisons du nombrilisme… Nous vivons dans un temps qui glorifie notre égocentrisme… nous quittons la grâce que Dieu nous fait pour faire de nous-même notre propre référence…
Ce qui compte, c’est mon opinion, c’est ma manière de voir, c’est ma sensibilité*.

Et voilà que chacun se compare à son voisin, et, forcément, est sûr d’avoir raison, d’avoir fait le bon choix, d’être plus juste que son voisin.
Jusque dans nos manières de célébrer, dans nos manières de prier, chacun revendique la justesse de sa propre sensibilité :
Entre ceux qui prient comme ça et ceux qui prient autrement
Ceux qui lisent avec cette méthode et ceux qui lisent différemment
Ceux qui s’engagent ici, et ceux qui s’engagent ailleurs…
Mais aussi ceux qui communient comme ça ou comme ça, ceux qui s’agenouillent, et ceux qui restent debout, les jeunes et les vieux, les scouts en couleur et les scouts en beige et bleu, les prêtres en soutane et les prêtres en civil, les diacres au travail et ceux en liturgie…
« Seigneur, je te rends grâce car je ne suis pas comme le reste des hommes »

Tous, nous prions la prière du pharisien.
Tous, nous voulons être uniques, différents, et forcément, mieux que le reste des hommes.
Mieux que les autres, parce que nous faisons mieux que les autres.
Le pharisien est convaincu d’être plus juste parce qu’il fait ce qu’il faut faire.
Ce qu’il fait, il le fait bien, donc il est juste.
Il confond ce qu’il fait avec ce qu’il est.
Nous confondons tous ce que nous faisons avec ce que nous sommes.


Deux hommes montent au temple pour prier. Deux hommes prient pour eux-même. L’un est dans l’action de grâce pour ce qu’il fait (et il fait bien), l’autre est dans la demande pour ce qu’il est.
L’un se juge en regardant ses actions et en les comparant aux actions des autres, l’autre se juge en se regardant lui-même et en se découvrant pécheur.

(...)
Qu’importe notre nombril, qu’importe notre sensibilité, tout cela disparaît devant le désir que Dieu a de chacun de nous, devant le don sidérant qu’il nous fait de lui-même.
Si devant cet autel nous étalons notre petit théâtre auto-satisfait, nous sommes misérables.

Allons-nous rentrer tout à l’heure chez nous en héros justifiés par nous-même ?
Ou en pécheur justifié par amour ?

« Mon Dieu, montre-toi favorable au pécheur que je suis »

╬ Amen
Sylvain diacre
* Il faut lire la lettre apostolique du Pape François "J'ai désiré d'un grand désir"- Juin 2022 - 72 pages, 7€