Aujourd’hui
l’Eglise fête les saints. Elle fête tous les saints, pas
seulement ceux qui peuplent nos calendriers mais aussi tous les
saints anonymes. Elle fête toutes ces femmes et tous ces hommes qui
dans le secret de leur relation à Dieu, leur relation à la vie, ont
entretenu un lien d’amour. Des saints dont les visages sont connus
de Dieu seul : nos parents, nos amis, ces hommes et ces femmes
ordinaires qui ont laissé la lumière du Christ traverser leur vie.
Je
garde vivant la conversation que j’ai eu avec mon père trois jours
avant sa mort. Je lui demandai s’il considérait avoir réussi sa
vie ? Je pensais alors qu’il me répondrait qu’il était
fier de son épouse, de ses enfants ou fier de sa carrière à la
Poste. Rien de cela dans sa réponse, il me dit : « oui
j’ai réussi ma vie car j’ai été aimé et j’ai aimé,
l’important dans la vie c’est l’amour. » Ce jour-là,
j’ai vu dans mon père un autre homme. Mon père qui se disait
athée était un saint.
Pour
découvrir mieux la sainteté, je nous propose de méditer en ce jour
de la Toussaint sur deux aspects : Visages heureux et l’appel
aux béatitudes.
Visage
Dans
l’Evangile des béatitudes, Jésus pose son regard sur les visages
des anonymes qui composent les foules qui le suivent. Dans les
regards qui se croisent, Jésus voit des saints.
Jésus
voit des pauvres de cœur, des gens qui pleurent, des doux, des
combattants pour la justice, des gens prompts à pardonner, des
pacifistes et des persécutés.
Voilà
ce que Jésus voit quand il plonge son regard dans celui de ceux
qu'il croise. Il voit des états qui révèlent toute la diversité
des êtres humains et surtout toutes leurs faiblesses. Et de ces
faiblesses, il en fait une richesse, il en fait une force.
Car
ce n'est pas rien d'avoir le royaume des cieux à soi, d'être
consolé, d'être pardonné ou d'obtenir la justice.
Et
surtout, dans toutes ces situations, Jésus voit de quoi se réjouir.
Heureux ne cesse-t ‘il de proclamer.
Heureux,
non pas d'être pauvre de cœur mais à cause de cela d'avoir le
royaume des cieux comme ceux qui ont été persécutés.
Heureux
non pas de pleurer mais parce que c'est la consolation qui vient.
Heureux
d'être rassasié de justice.
Jésus
dans sa contemplation du peuple qui le suit est heureux de se voir
lui-même comme dans un miroir. Il voit son visage, lui le pauvre de
cœur, doux et miséricordieux, affamé de justice, artisan de paix,
persécuté pour l’amour.
Le
Christ contemple en chacun de nous la possibilité de la sainteté.
Suivre
Jésus c’est l’aimer et se sentir aimé par lui. Suivre Jésus,
c’est comme ressentir dans sa chair l’appel des béatitudes.
L’appel.
La
Toussaint est la fête de la vocation universelle à la sainteté.
La
Toussaint n’est pas seulement la fête de ceux qui ont réussi leur
vie parce que leur nom est inscrit dans le calendrier. Elle nous
rappelle que tous nous sommes appelés à la sainteté.
Un
moyen très simple de prendre le chemin de la sainteté c’est le
baptême. J’ai ce matin une bonne nouvelle pour tous les baptisés
de notre assemblée, tous nous sommes appelés par le Christ à la
sainteté.
Le
jour de notre baptême, nous avons tous été appelés à participer
à la dignité du Christ de prêtre de prophète et de roi.
Prêtre,
nous somme capable d’entrer en relation avec Dieu. Prophète, nous
sommes habilités à lire la parole de Dieu. Roi, nous recevons le
pouvoir de justice envers les pauvres.
En
conclusion.
Pour
répondre à l’appel du Christ à la sainteté, il faut emprunter
le chemin qui mène à lui. Ce chemin, certain veulent en faire un
chemin tortueux et douloureux. Or ce chemin est droit et doux, la
seule difficulté de ce chemin c'est l'amour. Il faut aimer en chemin
et se laisser aimer. Ce qui peut nous faire perdre le chemin c'est de
ne pas aimer et de manquer d'amour. Alors aimons en chemin et nous
seront heureux.
Que
nos vies, à la suite des saints, deviennent des Béatitudes vivantes
pour notre monde.
Amen !
Dominique
Bourgoin, diacre.

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