Ce fût un apprentissage pour chacun, avec ses découvertes : la vie en collectivité avec la promiscuité des dortoirs, les repas frugaux parfois à base de nouilles chinoises mal cuites… mais surtout, “la marche”. Ça nous a permis d'en apprendre davantage sur nous même, mais aussi de passer de super moments à chanter ou à discuter de tout et n'importe quoi avec les autres, se faire de nouveaux amis, même si la marche était rude.
Entre l'entrain du petit jour où le pas est léger et les derniers kilomètres dans la peine et l'impatience, la journée du pèlerin s'égrène au fil du paysage et des rencontres. On alterne les traversées de villages avec celles des champs où l'on vit parfois un passage de désert propice aux méditations, aux échanges en petits groupes ou à la cohésion de la troupe soutenue par une enceinte portative. Avec les jeunes, le chemin se vit rarement en silence, bien que certains ont goûté à l'expérience du silence en s'isolant pendant quelques kilomètres ou lors des haltes dans les églises.
Les ampoules et les strappings de genoux étaient au rendez-vous mais aussi les rencontres avec les marcheurs ou les paroissiens soucieux de notre confort et très accueillants, malgré nos connaissances très approximatives de la langue de Cervantes. La fatigue accumulée se transforme bientôt en fierté d'avoir accompli ce bout du Chemin jusqu’à Logroño. Notre foi en ressort fortifiée, nos amitiés renforcées et cette envie d’aller plus loin a pris racine dans nos cœurs.

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