Le peuple venu auprès de Jean le Baptiste était en attente / Lc 3 15-22 / Une homélie

Le peuple attendait qui ? Le peuple attendait quoi ? La question qu'il se pose en lui-même nous éclaire. "Si Jean n’était pas le Christ." Mais pourquoi attendent-ils le Christ ? Qu'attendent-ils du Christ ?
En ce temps-là, le peuple vit dans la crise économique. Les pouvoirs s'empilent et prélèvent chacun des impôts diminuant ainsi le pouvoir d'achat et pénalisant la consommation. En ce temps-là, le peuple vit dans l'insécurité, Le territoire sont occupé par les romains et les révoltes sporadiques sont matées violemment.

Alors le peuple se rassemble autour de Jean le Baptiste qui pourtant ne propose ni solutions économiques, ni programmes politiques. Jean le Baptiste appelle à une conversion. Il demande simplement à chacun de se reconnaître pécheur et de se fier à la miséricorde de Dieu.

Chacun est appelé à se laisser regarder par Dieu et pour marquer cette conversion, à être plongé dans l'eau boueuse du Jourdain.

Jean le Baptiste, s'efface déjà devant celui qui vient. Il perçoit lui-même sa petitesse. Lui le précurseur, il annonce que le baptême de Jésus sera plus puissant que le sien : "Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu."

Et de fait, nous les baptisés, avons été plongés dans la mort et la résurrection de Celui qui vient sauver l'humanité embourbée.

En 2025, le peuple vit dans la crise économique, dans la violence qui gangrène les quartiers défavorisés, dans l’instabilité politique qui génère l’inquiétude.

La consommation augmente dans des proportions déraisonnables bien au-delà de ce qui peut être acquis et produit. Elle augmente au détriment de la planète qui voit ses ressources s’épuiser. A la crise économique s'ajoute donc la crise écologique. Le cyclone Chido qui a dévasté Mayotte en est un symptôme. Le changement climatique n’est plus une perspective, nous vivons concrètement ses conséquences.

En 2025, le peuple vit dans un environnement qui se détériore.
Autant dire que l'époque n'est pas réjouissante.
Alors presque comme au temps de Jésus, nous nous rassemblons, ici autour de cet autel, invités par celui qui vient nous sauver.

Mais contrairement à ceux qui venaient auprès de Jean le Baptiste, nous nous avons été baptisés dans l'Esprit saint et le feu.

Nous sommes témoins pour nous de la rencontre avec le Père qui s'adresse à nous mystérieusement et nous dit chaque jour que nous vivons notre baptême : "Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie." Le baptême en Jésus Christ fait de nous des frères en Jésus. Cette phrase : "Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie." Elle est d’actualité, elle s'adresse sans cesse à nous.

Et cette joie qui anime le Père, fait grandir en nous l’Espérance et nous transforme en pèlerin comme nous y invite François.

Nous les baptisés chrétiens, mobilisons-nous au service du bien commun, de la paix, de la fraternité. Nous ne sommes pas en dehors de ce monde.

C’est au moment où les temps sont difficiles que nous avons la belle mission d’être, selon l’expression du Pape, des « pèlerins de l’espérance ». C’est dans la nuit que brille la lumière de l’Espérance.

Cette Espérance, « contenue dans le cœur de tous les baptisés comme un désir et une attente du bien » n’est ni un optimisme de commande, ni une illusion réconfortante ou le vague espoir de « lendemains qui chantent ». Elle n’est pas non plus la promesse de solutions toutes faites. Elle se situe à un autre niveau. L’Espérance repose en définitive sur la certitude du salut en Jésus-. Elle repose sur la promesse de Jésus d’envoyer l’Esprit-Saint celui-là même qui répand l’amour dans les cœurs.

Vive flamme, ma seule espérance :
que mon chant parvienne jusqu’a toi.
de ton cœur jaillit la vie divine,
sur la route j’ai confiance en toi.
Amen !
Dominique Bourgoin, diacre

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