Fête de la présentation de Jésus au temple / Luc 2 21-44 / Une homélie


Quarante jours après Noël ! cette fête fixe est donc rarement un dimanche. Quelle joie aujourd’hui de pouvoir découvrir ce texte original de saint Luc que nous allons parcourir tout au long de cette année liturgique.

De la même manière qu’un ange était venu annoncer la naissance de Jean à Zacharie dans le Temple et qu’il avait annoncé la naissance de Jésus à Marie à Nazareth, voici que l’Esprit Saint annonce à Siméon qu’il verra de son vivant le Christ du Seigneur. C’est l’Esprit qui pousse Siméon au Temple suivi de la prophétesse Anne. C’est ce même souffle de Dieu qui planait sur les eaux au commencement, il reposera sur Jean le Baptiste quand il désigne Jésus comme l’agneau de Dieu, c’est lui qui reposera sur Jésus, l’amenant au désert après son baptême… Ce souffle qui souffle où il veut et dont on ne sait ni d’où il vient, ni où il va comme le désignera Saint Jean (Jn 3, 8). Laissons-nous pousser par ce souffle de Dieu qui nous invite à de nouvelles rencontres.

Aujourd’hui, Jésus porté par ses parents, entre pour la première fois dans le Temple, ce lieu qu’il désignera comme un lieu de la rencontre avec son Père, ce lieu où il enseignera faisant place aux plus petits et la veuve qui donne ce qu’elle a. Ce lieu qu’il défendra comme un lieu de prière et non pas de commerce...

Aujourd’hui dans le Temple de Jérusalem, c’est la rencontre heureuse de trois générations. Ce jour-là Joseph et Marie accomplissent  les rites de la loi de Moïse et Siméon et Anne annoncent un temps nouveau : aujourd’hui commence le salut préparé par Dieu pour les peuples, lumière pour les non croyants et gloire pour Israël

Cette petite lumière que nous avons reçue tout à l’heure, elle est le signe de la lumière qu’est le Christ pour chacun, elle vient briller dans nos ténèbres. Elle nous parle de la succession des générations dans la joie de la présence du Christ venu dans le monde et de la paix qu’il met dans nos cœurs souvent inquiets pour l’avenir.

Je vous propose un geste simple : transmettre votre petite bougie à quelqu’un qui n’a pas pu venir aujourd’hui : une personne âgée en souvenir de Siméon et Anne, un voisin ou une voisine, un parent, un ami… ou à un petit enfant qui ne connaît pas encore Jésus. Occasion de leur témoigner de votre joie de la présence de la lumière du Christ dans votre vie et de la paix que vous souhaitez leur apporter.

Amen

Vincent GARROS

L’association Saint Pierre et le projet immobilier de la paroisse de Gradignan

Forum du dimanche 2 février 2025

L’association Saint Pierre est une personne (morale) d’âge mûr (elle va entrer dans sa 60ème année...), qui gère les biens immobiliers, au service de la paroisse, et en particulier l’ensemble foncier et immobilier du Fronton, rue de Rochefort.

Dès l’ouverture de la concertation sur le projet d’aménagement du centre-ville de Gradignan, (approuvée par délibération de la Communauté urbaine de Bordeaux en février 2009), la paroisse a engagé une réflexion sur l’immobilier de la paroisse. Avec l’aide du cabinet d’architecture TLR, elle a élaboré de premières esquisses de « maison paroissiale », et a présenté des études pour la valorisation du Fronton, propriété de l’association.
Après plusieurs phases d’études préliminaires, l’enquête publique préalable à la déclaration d’utilité publique de la ZAC (Zone d’Aménagement Concerté) de Gradignan s’est déroulée du 26 juin au 27 juillet 2020 ; la paroisse a apporté sa propre contribution.
La déclaration d’utilité publique ayant été prononcée le 1er février 2021, la paroisse a relancé son travail sur un projet immobilier, et l’association Saint Pierre a simultanément (en totale symbiose avec la paroisse et le diocèse), travaillé sur des projets concrets de valorisation du Fronton.

Le forum de ce dimanche 2 février sera l’occasion d’une part de présenter brièvement l’association Saint Pierre, et surtout d’informer les participants sur l’avancement des deux projets. Ce sera aussi l’occasion de recueillir vos réflexions et propositions ; de répondre le mieux possible aux questions engendrées par les présentations.

Daniel HICKEL, vice-président

Dieu présent dans sa Parole / Lc 1, 1-4 / une homélie


     Nous venons de nous lever pour écouter l’Évangile de ce jour comme l’assemblée d’Israël écoutant la lecture de la loi. Et Néhémie de nous dire qu’ils se sont inclinés ensuite devant le Seigneur. La proclamation de la Parole de Dieu est manifestation de la présence de Dieu.
Croyons-nous cela ?

Saint Paul nous rappelle que tous que ‘pour le Christ, nous avons été baptisés pour former un seul Corps, désaltérés par un unique esprit.’
Croyons-nous cela ?
nous qui venons de passer cette semaine de prière pour l’unité des Chrétiens. Nous qui proclamons que l’Église est ‘une’ dans le credo de Nicée dont nous fêtons cette année le 1700eme anniversaire, où en sommes-nous avec nos divisions ?

Dimanche dernier nous entendions chez Saint Jean le début du ministère de Jésus inauguré par une noce à Cana, une alliance où du neuf et du très bon est à gouter venant des eaux puisées aux jarres du rituel. Aujourd’hui avec saint Luc, c’est une prédication on ne peut plus courte de Jésus qui fait irruption dans la synagogue de Nazareth. « Aujourd’hui s’accomplit ce passage de l’Écriture que vous venez d’entendre »

En reprenant ce passage qu’Isaïe a laissé dans son livre, Jésus annonce ce qui sera son ministère. Comme Isaïe, Jésus affirme que l’Esprit de Dieu est sur lui pour annoncer une année de bienfaits, comme une année jubilaire où le captifs, les opprimés seront libérés, les malades guéris, la bonne nouvelle est proclamée à ceux et celles qui ont tout perdu. Dans cette année jubilaire de l’Espérance, entendons-nous cela dans nos corps ?
Croyons-nous que cela s’accomplit aujourd’hui ?

Oui, mystérieusement, nous croyons cela, dans la confiance, humblement, sans comprendre peut-être. Dieu est présent dans sa parole qui travaille nos corps et nos cœurs. Alors comme le psalmiste du psaume 18 que nous avons chanté ensemble, nous reconnaitrons que la charte du Seigneur est sûre qui rend sages les simples.

Dans une partie de ce même psaume, l’auteur prie ainsi :

Qui peut discerner ses erreurs ?
Purifie-moi de celles qui m’échappent.
Préserve ton serviteur de l’orgueil,
qu’il n’ait sur moi aucune emprise !

Viens Seigneur, libérer les captifs que nous sommes, que s’accomplisse aujourd’hui ta parole dans nos corps divisés et dans nos cœurs qui murmurent.

Amen

Vincent Garros

 

Les noces de Cana

 La vie publique de Jésus commence, dans l'évangile de Jean, par une des circonstances les plus joyeuses de la vie humaine. Les Noces de Cana... (Jn 2, 1-12) Dès le verset 5, je bute sur un problème. La présente traduction et beaucoup d'autres font dire à la mère de Jésus : « Tout ce qu'il vous dira, faites-le. » Eh bien, c'est une erreur, à la fois matérielle et spirituelle si je puis dire.

Une erreur matérielle d'abord : le mot « tout » ne figure ni dans le premier texte grec, ni dans la Vulgate latine, ni dans d'autres traductions (anglaises, allemandes, etc.). Il disparaît aussi dans certaines traductions françaises plus récentes... J'ose dire que ce « tout » est une erreur. Ici, je n'interprète pas, je constate.

Le texte original comporte en revanche un petit mot, une particule ‘an’ qu'on traduit rarement, mais qui donne à la phrase la couleur de l'éventualité : « le cas échéant » ... On peut entendre, me semble-t-il : « Ce qu'éventuellement il vous dira » (O ti an lege) : “Ce qu'il pourrait vous dire”...

Fine charnière du texte, le mot employé « quoi que », ou « tout » est à mon sens une erreur spirituelle - et là, j'interprète. Il me semble que l'obéissance « totale » n'est pas du goût de Marie, ne correspond pas à ce que par ailleurs il est dit d'elle. Même l'archange Gabriel s'y est frotté : il lui a d'abord proposé de concevoir elle seule un fils de Dieu : « Voici : tu concevras dans ton sein et tu enfanteras un fils, et tu appelleras son nom : Jésus. [...] il sera appelé fils du Très-Haut [...] Il règnera sur la maison de Jacob pour l'éternité. (Lc 1, 31-33) » Or, elle ne dit pas son fameux « fiat » à ce moment-là, elle ne succombe pas à cette tentation de toute-puissance. Elle lui oppose au contraire (littéralement) : « Comment cela sera-t-il, puisqu'un homme je ne connais pas ? » Elle veut de l'autre. Alors, l'ange change de discours. Apparaît bien un autre, annoncé ainsi : « Un esprit saint viendra... » Elle ne concevra pas toute seule. Marie n'a donc pas commencé par dire oui. Elle interroge et oppose l'impossible.

Revenons à ce mot apparemment anodin ajouté par les traducteurs : « tout ». Pourquoi Marie demanderait-elle aux serveurs une obéissance totale qu'elle-même n'a pas pratiquée, même envers un messager divin ?

Le lecteur pourrait m'objecter : est-ce que vous n'exagérez pas l'importance de ce petit mot : « tout » ? est-ce si grave ? Je vais citer un passage d'un théologien (Joël MOLINARO) qui s'est penché sur les abus sexuels dans l'Église : « Souvent la figure de la Vierge Marie est utilisée. Elle incarne, chez les abuseurs, l'obéissance servile à la volonté de Dieu, elle est celle qui dit toujours oui. Les prédateurs la transforment en une figure réclamant la soumission ("Tout ce qu'il vous dira, faites-le"), ce qui est très différent de l'obéissance librement consentie.... « Ce qu'il vous dira, éventuellement, faîtes. »
Marie BALMARY
 Ce lieu en nous que nous ne connaissons pas.
Albin Michel 2024

Signe à Cana / Jn 2 1-11 / Une homélie


 
Jésus change l’eau en vin.
Tout le monde sait ça, c’est le miracle le plus connu, le plus populaire de Jésus. On en a fait des chansons, on l’a aussi beaucoup tourné en dérision.
Un miracle, ça devrait être quelque chose de spectaculaire, un évènement merveilleux et inexplicable, qui provoque l’admiration des témoins. « Miracle », « merveille », « admiration »… tout ça vient du même mot*.

Alors regardons un peu comment ça se passe à Cana : Une noce, pas de vin, une femme qui le signale à Jésus et Jésus qui propose un itinéraire : Il y a là de grandes jarres en pierre qu’il faut d’abord remplir d’eau.
Les serviteurs vont puiser de cette eau et la portent au maître du repas. Quand celui-ci va la boire, ce sera du vin, du bon vin.

S’il y a un miracle, où et quand a-t-il eu lieu ? S’il y a un miracle, qui en a été témoin ?
Dans les jarres, il y a de l’eau. Et de l’eau pour toujours. Jésus ne fait pas de 600 litres d’eau, 600 litres de vin. Dans le pichet du serviteur ? De l’eau puisée dans les jarres. Mais dans la bouche du maître du repas : du vin. C’est là et uniquement là que le vin nouveau se révèle.

Qui en est témoin ? Pas les invités qui ignorent même qu’il y a un problème de vin. Pas le marié qui semble spectateur à ses noces. La mariée ? Elle n’est pas là. Les disciples ? Marie ? On ne sait pas… ils disparaissent du texte. Le maître du repas ? Non plus, il ignore d’où vient ce vin et ça ne l’intéresse pas.
Les seuls qui peuvent s’étonner de quelque chose, se sont les serviteurs, car eux savent très bien qu’ils ont tirés de l’eau des jarres et ils entendent pourtant le maître parler de vin.

S’il s’agissait de faire un miracle, un coup d’éclat, c’est donc raté !
Rien de spectaculaire, rien pour épater l’assistance, rien qui fasse parler de lui. Le texte ne parle pas de miracle, il parle de « Signe ». Ce que Jésus fait à Cana, ce n’est pas un miracle, c’est un signe.
Le signe le plus discret, le plus silencieux, le plus modeste que l’on puisse imaginer.
Un signe qui ne fait signe que pour des serviteurs muets. Pour des serviteurs obéissants. Des serviteurs qui ne boiront pas de ce vin, mais qui auront des oreilles pour en entendre parler.

Je ne bois jamais de vin. Je n’aime pas ça. Je suis incapable de faire la différence entre du bon vin et du mauvais. Mais je sais bien la différence entre de l’eau et du vin. Je sens bien la différence entre ce qui n’a pas de goût et ce qui en a. Nous savons tous faire la différence entre ce qui n’a pas de goût et ce qui en a.

Nos vies parfois n’ont plus de goût. Les paroles que nous entendons perdent leur saveur. Nous avons l’impression d’être condamnés à ne nous abreuver qu’au robinet d’eau tiède du discours ininterrompu du monde.
Parfois, il nous semble que c’est notre foi qui n’a plus de goût, qu’avec le temps, nos prières sont devenues insipides, répétitives. Nous ne recevons plus de l’Evangile qu’une boisson banale et plate. Nous avions de belles jarres pourtant, grandes, solides, imposantes, mais elles se sont taries peu à peu, et elles ne contiennent qu’un peu d’eau, désormais inutile.

Il se pourrait alors que Jésus vienne faire signe. Qu’il remette du goût. Et que ce goût soit bon. Ce n’est pas du goût pour l’ivresse, c’est simplement du goût pour la Joie.
Mais ce n’est pas un miracle, il ne faut pas attendre de miracle de sa part, son truc à lui, c’est le signe. Un miracle, ça s’impose, ça éblouit, ça écrase tout sur son passage. Un signe, ça se cherche, ça s’interprète, ça se lit, ça nous laisse libres.

Un jour, sans qu’on s’y attende, un mot insipide entre dans nos oreilles, et voilà que dans notre oreille, il prend du goût, voilà qu’il nous réjouit sans qu’on sache pourquoi.
Un geste banal touche notre main, et voilà que, dans notre main, il a du goût, et du relief, et du corps.
Un verset de l’Evangile est partagé avec un frère, et ce que l’on croyait connaître par cœur et qui nous semblait plat et usé, dans notre cœur, devient savoureux, et redevient énigme, et retrouve du poids.
        Alors le Seigneur manifeste sa Gloire.

Peu d’entre nous seront miraculés, mais tous nous sommes sous le registre du signe.
A chaque fois que nous savons reconnaître l’irruption du goût dans les eaux plates de nos vies, alors c’est le signe que nous sommes aux noces.

Et l’époux, c’est le Christ, et l’épousée, c’est nous.
╬ Amen
Sylvain diacre
*du latin mirus "étonner"

325, il y a 1700 ans, un premier Concile Général !

     L’empereur Constantin convoque à NICÉE, en l’an 325 un concile qui va regrouper près de 300 évêques d’Orient et d’Occident. Il fut le premier des 21 conciles œcuméniques, universels, de l’histoire. Si seul, l’empereur à cette époque avait suffisamment d’autorité pour rassembler tant d’évêques, il leur a laissé toute liberté. Ce premier concile avec les trois autres qui suivront : Constantinople, Éphèse et Chalcédoine, a une importance majeure car c’est là que s’élaborent les dogmes fondamentaux de l’Église relatifs à la nature du Christ, la Christologie, et à la Trinité.

    Ce concile a eu pour objectif de définir l’orthodoxie, l’opinion juste et droite, face à différentes théories sur la nature du Christ : le modalisme, le subordinatianisme et surtout l’hérésie, ou ‘choix’ soutenue par Arius, prêtre d’Alexandrie qui eut beaucoup d’audience. L’empereur voulait mettre fin aux dissensions et querelles intestines qui divisaient les différentes églises. Le concile se réunira du 19 juin au 31 juillet dans le palais d’été de l’empereur à Nicée, aujourd’hui Isnik, en Turquie.

    En opposition aux thèses d’Arius, le concile de Nicée va définir la divinité du Christ. Les évêques vont rédiger un ‘symbole de foi’ commun et solennel. Ce symbole s’appuie sur le Symbole de Jérusalem, qu’il va développer et préciser. Ce Crédo, comme l’appelle les occidentaux, sera repris et développé au concile suivant de Constantinople. L’affirmation majeure de ce symbole est qu’il n’y a pas de subordination du Fils au Père et qu’ils sont ‘unis’. C’est ce que définit le qualificatif ‘homo-ousios’ – consubstantiel.

    Si les thèses d’Arius furent condamnées, elles continuèrent à circuler pendant de nombreuses années, combattues par ceux que l’on proclamera docteurs de l’Église: Hilaire de Poitiers, Basile de Césarée, Grégoire de Nysse et Grégoire de Nazianze.

    Cette année 2025 fête donc les 1700 ans de ce concile majeur dans l’histoire de l’Église. Que cette année, marquée aussi du jubilé de l’Espérance nous fasse redécouvrir la richesse de ce symbole et ce qu’il apporte à notre foi. Jésus, pleinement homme, mort et ressuscité est de même nature que le Père, pleine-ment Dieu. « Puissions-nous être unis à la divinité du Christ qui a pris notre humanité ! » (De la prière de la présentation des offrandes).


Vincent GARROS, d’après Yves CHIRON, l’histoire des conciles, 2011

Le peuple venu auprès de Jean le Baptiste était en attente / Lc 3 15-22 / Une homélie

Le peuple attendait qui ? Le peuple attendait quoi ? La question qu'il se pose en lui-même nous éclaire. "Si Jean n’était pas le Christ." Mais pourquoi attendent-ils le Christ ? Qu'attendent-ils du Christ ?
En ce temps-là, le peuple vit dans la crise économique. Les pouvoirs s'empilent et prélèvent chacun des impôts diminuant ainsi le pouvoir d'achat et pénalisant la consommation. En ce temps-là, le peuple vit dans l'insécurité, Le territoire sont occupé par les romains et les révoltes sporadiques sont matées violemment.

Alors le peuple se rassemble autour de Jean le Baptiste qui pourtant ne propose ni solutions économiques, ni programmes politiques. Jean le Baptiste appelle à une conversion. Il demande simplement à chacun de se reconnaître pécheur et de se fier à la miséricorde de Dieu.

Chacun est appelé à se laisser regarder par Dieu et pour marquer cette conversion, à être plongé dans l'eau boueuse du Jourdain.

Jean le Baptiste, s'efface déjà devant celui qui vient. Il perçoit lui-même sa petitesse. Lui le précurseur, il annonce que le baptême de Jésus sera plus puissant que le sien : "Lui vous baptisera dans l’Esprit Saint et le feu."

Et de fait, nous les baptisés, avons été plongés dans la mort et la résurrection de Celui qui vient sauver l'humanité embourbée.

En 2025, le peuple vit dans la crise économique, dans la violence qui gangrène les quartiers défavorisés, dans l’instabilité politique qui génère l’inquiétude.

La consommation augmente dans des proportions déraisonnables bien au-delà de ce qui peut être acquis et produit. Elle augmente au détriment de la planète qui voit ses ressources s’épuiser. A la crise économique s'ajoute donc la crise écologique. Le cyclone Chido qui a dévasté Mayotte en est un symptôme. Le changement climatique n’est plus une perspective, nous vivons concrètement ses conséquences.

En 2025, le peuple vit dans un environnement qui se détériore.
Autant dire que l'époque n'est pas réjouissante.
Alors presque comme au temps de Jésus, nous nous rassemblons, ici autour de cet autel, invités par celui qui vient nous sauver.

Mais contrairement à ceux qui venaient auprès de Jean le Baptiste, nous nous avons été baptisés dans l'Esprit saint et le feu.

Nous sommes témoins pour nous de la rencontre avec le Père qui s'adresse à nous mystérieusement et nous dit chaque jour que nous vivons notre baptême : "Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie." Le baptême en Jésus Christ fait de nous des frères en Jésus. Cette phrase : "Toi, tu es mon Fils bien-aimé ; en toi, je trouve ma joie." Elle est d’actualité, elle s'adresse sans cesse à nous.

Et cette joie qui anime le Père, fait grandir en nous l’Espérance et nous transforme en pèlerin comme nous y invite François.

Nous les baptisés chrétiens, mobilisons-nous au service du bien commun, de la paix, de la fraternité. Nous ne sommes pas en dehors de ce monde.

C’est au moment où les temps sont difficiles que nous avons la belle mission d’être, selon l’expression du Pape, des « pèlerins de l’espérance ». C’est dans la nuit que brille la lumière de l’Espérance.

Cette Espérance, « contenue dans le cœur de tous les baptisés comme un désir et une attente du bien » n’est ni un optimisme de commande, ni une illusion réconfortante ou le vague espoir de « lendemains qui chantent ». Elle n’est pas non plus la promesse de solutions toutes faites. Elle se situe à un autre niveau. L’Espérance repose en définitive sur la certitude du salut en Jésus-. Elle repose sur la promesse de Jésus d’envoyer l’Esprit-Saint celui-là même qui répand l’amour dans les cœurs.

Vive flamme, ma seule espérance :
que mon chant parvienne jusqu’a toi.
de ton cœur jaillit la vie divine,
sur la route j’ai confiance en toi.
Amen !
Dominique Bourgoin, diacre

Notre dieu est Amour(eux)

Notre Dieu est amour…

Notre Dieu n’est pas une idée, un concept, une notion abstraite, une chimère molle et sans contours. Il n’est pas non plus une vision fumeuse qui agiterait des valeurs, des principes, des règlements. Ni un machin crispé assis sur des codes de bonne conduite, un gros œil intrusif qui viendrait surveiller et punir.
Et ce n’est pas non plus un gros doudou rose et sucré dégoulinant de gentillesse niaise…
Il ne fait pas de politique, il fait assez peu de sentiment, il ne fait jamais de morale…
Notre Dieu est amour.

Notre Dieu est amoureux.
L’amoureux radical, l’amoureux absolu.
L’amoureux qui donne sa vie parce qu’il aime… parce qu’il préfère la vie de son aimé·e à sa propre vie.
Noël ? Dieu se fait chair pour aimer toute chair. Dieu se fait chair pour que toute chair soit aimée.
L’Épiphanie ? Dieu se révèle roi du monde pour aimer le monde. Le monde tel qu’il est, malade, violent, triste et malheureux… C’est désormais un enfant qui règne, par amour, sur le monde.
La Croix ? Folie ultime de l’amoureux délaissé, qui donne son amour à l’humanité qui refuse d’être aimée de lui.
Résurrection ? Victoire de l’amour, plus fort que la mort, plus fort que notre incapacité à aimer. Impossible désormais d’échapper au désir de l’amoureux. Il nous poursuit dorénavant et rien ne peut l’arrêter. Et il est obstiné follement, et il est patient infiniment, et il est doux et respectueux absolument.

Vous qui avancez vers le mariage, vous savez ce qu’est l’amour. Vous savez que ce n’est pas la soupe des chansons, que ce n’est pas le sourire menteur du papier glacé du salon du mariage. Vous connaissez le poids de l’amour, son feu, sa Joie véritable et son inquiétude, sa douceur et sa complexité, sa force et ses angoisses.
En vous approchant de Dieu, c’est de cet amoureux que vous vous approchez. Cet amoureux qui n’aspire à rien d’autre qu’à faire alliance.

Que l’année qui commence fasse de nous des amoureux dociles à son amour.
Pas des militants, pas des champions de piété, pas des gentils… des amoureux pleins de crainte de l’amour même.
Bonne année !
Sylvain de RESSEGUIER
diacre
Email de Raymond Mirande